lundi 28 avril 2008

Mai 68 : les murs ont la parole

LES SLOGANS DE LA REVOLTE

Dans une société qui abolit toute aventure, la seule aventure possible c'est l'abolition de cette société

Je prends mes désirs pour des réalités car je crois en la réalité de mes désirs

Nous refusons le rôle qu'on nous assigne : nous ne serons pas des chiens policiers

Quand on vous examine, répondez avec des questions

Ceux qui font les révolutions à moitié ne font que creuser leur tombeau

Tout pouvoir abuse. Le pouvoir absolu abuse absolument

L'économie est blessée, qu'elle crève !

La bourgeoisie n'a d'autre plaisir que de les dégrader tous

Plus je fais l'amour, plus j'ai envie de faire la révolution. Plus je fais la révolution, plus j'ai envie de faire l'amour.

Etes-vous consommateurs ou de participants ?

La révolution cesse dès l'instant qu'il faut se sacrifier pour elle.

La barricade ferme la rue mais ouvre la voie.

Participons au balayage, il n'y a pas de bonne ici.

Bannissons les applaudissements, le spectacle est partout.

L'art est mort, ne consommez pas son cadavre.

Il n'y aura plus que deux catégories d'hommes : les veaux et les révolutionnaires. En cas de mariage, ça fera des réveaulutionnaires.

A bas le sommaire, vive l'éphémère.

Manquer d'imagination, ce n'est pas imaginer le manque.

Déboutonnez votre cerveau aussi souvent que votre braguette.

Être progressiste consiste à lancer des pavés. Être anarchiste consiste à les envoyer le plus loin possible avec précision.

La guerre est une vieille pute que les gaullistes sont fiers d'avoir connue.

L'avenir ne contiendra que ce que nous y mettrons maintenant.
Il est interdit d'interdire

Non à la révolution cravate

L'ennui est contre-révolutionnaire

Ne changeons pas d'employeurs, changeons l'emploi de la vie

Soyez réalistes, demandez l'impossible

Elections pièges à cons

L'âge d'or était l'âge où l'or ne régnait pas

Sous les pavés, la plage

La forêt précède l'homme, le désert le suit

On achète ton bonheur. Vole le

Vivre sans temps mort et et jouir sans entrave

Consommez plus, vous vivrez moins

Cours camarade, le vieux monde est derrière toi

1er Mai : c'est la fête du chiffon rouge

AU PROGRAMME

Quatre groupes musicaux déambulatoires

Les 6 funs - La compagnie Zü-Percut
Les News Orléans - Les Tapageurs

Concert reggae

16h30 et 19h00
Groupe JIPS et Greenway Band

L'atelier des sculpteurs

Six sculpteurs réaliseront
une oeuvre en direct sur la fête

L'espace syndical CGT

Avec les Unions Locales CGT de Metz, Hagondange et Dieuze
Le syndicat CGT ArcelorMittal Gandrange
Le collectif de jeunes CGT
Livres - documentation - matériel - élections prud'homales

Le stand des associations

Le Secours populaire - La Ligue des Droits de l'Homme - Attac
Couleurs gaies - JOC - Collectif contre la misère - UFM - ATTOL
Solan - Le réseau d'éducation sans frontières
L'UNEF

Espace jeux

Permis de jouer - Les petits débrouillards
Le nouvel espace ludique - Le petit joueur
Jeux forains

Exposition

Les 40 ans de Mai 68

Espace livres enfants

Exposition sur les automates de légende

Orgue de foire et guitare

Espace associations

Artisans du monde - Les amis de la terre
AFPS - Les Troubadours oubliés

Spectacles cabaret

14h00 Sylvie et Gillian chansons
15h00 Martial Ravanel imitateur
15h30 Bastien et Emy folk
16h30 Thobois humour
17h00 Patricia Morgane chante Patricia Kaas
18h00 Martial Ravanel imitateur

Le village des enfants

Démonstration et initiation de tir à l'arc

Le carrousel enchanté - La barbe à papa

Le château gonflable

Groupes : les Zü-Percut, les Tapageurs, les News Orléans

La compagnie des clowns du TMI et le petit train

Les Zippotnambules, jongleurs, etc ...

Espace maquillage

Axel le caricaturiste

Le CODELAM communique

Suite à l'appel du CODELAM, un cadre nous a écrit :

Mesdames, Messieurs,

J'ai bien reçu votre courrier du 14 avril 2008 et je souscris entièrement à votre analyse de la situation de Gandrange.

Je joins à la présente le bulletin de soutien ainsi qu'un chèque de 50 €.

Je suis personnellement très impliqué dans ces problèmes de fermeture d'aciéries électriques car ce qui s'est passé ces dernières années en France me révolte en tant qu'ancien aciériste et en tant que citoyen français.

Ancien aciériste
J'ai travaillé pendant plus de vingt ans à Sollac Florange où j'étais responsable des "études aciéries". Je suis, entre autres, à l'origine du choix des convertisseurs LWS qui équipent l'aciérie de Serémange qui permettaient d'affiner efficacement la fonte phosphoreuse mais qui s'avèrent aussi très adaptés pour élaborer les aciers à bas carbone, voire à très bas carbone ce qui donne un avantage à cette aciérie par rapport aux autres qui n'ont pas de soufflage par le fond.

Citoyen français
Toujours passionné par les problèmes de sidérurgie et des aciéries électriques entre autres, j'ai appris avec tristesse que le 30 juin 2004 a été fermée l'aciérie d'Ugine Ardoise à Laudun (30) et le 30 septembre 2006 l'aciérie d'Ugine Isbergues (62) au profit d'une aciérie construite à Charleroi en Belgique. Ces deux aciéries employaient chacune environ 400 personnes et produisaient environ 500 000 tonnes d'acier inoxydable par an.

Toutes ces fermetures d'aciéries françaises, sans qu'il y ait de compensation, m'ont profondément choqué, voire révolté, et m'ont conduit à examiner la matière première qu'utilisent ces aciéries électriques à savoir les ferrailles qui sont en fait un déchet noble que chacun d'entre nous génère à raison de quelques dizaines de kilogrammes par an, ou plus selon le cas.
A ma demande, les Douanes Françaises, m'ont transmis la statistiques des importations/exportations de ferrailles et il s'avère qu'avant la fermeture d'Ugine Ardoise le solde était déjà exportateur de 1,2 million de tonnes par an et qu'il est monté à 1,8 million de tonnes par an suite à la fermeture d'Ugine Ardoise.
Actuellement, suite à la fermeture d'Ugine Isbergues, il dépasse largement les 2 millions de tonnes par an.
Avec la fermeture annoncée de l'aciérie de Gandrange (57), le solde exportateur dépassera les 3 millions de tonnes par an !
Cette situation est totalement aberrante d'autant plus que notre électricité, grâce à nos centrales nucléaires (ou à cause de, selon la sensibilité de chacun) est la moins chère d'Europe.
Si on rajoute à cela le fait que l'élaboration d'acier par fusion de ferrailles au four électrique dégage beaucoup moins de CO2 que la filière minerai/fonte et que les quotas de CO2 sont distribués avec parcimonie, l'aberration sur le plan de l'utilisation de nos ferrailles confine à la folie !

Conclusion
Aussi, devant une telle situation, je préconise, et sans que les instances européennes de Bruxelles ne puissent s'y opposer, que la France valorise elle-même ses déchets nobles, à savoir les ferrailles, et par là, garde ou crée près d'un millier d'emplois, sans parler de la valeur ajoutée au niveau des ferrailles qui seraient transformées en produits longs.

Concrètement et très rapidement, il faut créer, avec des capitaux français, une société qui reprenne l'aciérie avec le train à billettes de Gandrange, d'une part, pour y faire les investissements nécessaires et, d'autre part, pour la réorganiser afin de dégager un résultat positif.

Par ailleurs, dans le même ordre d'idées, il faut construire une aciérie électrique d'environ un million de tonne par an dans l'Ouest de la France et une autre dans le Sud pour valoriser nous-même les deux millions de tonnes de ferrailles que nous exportons par an actuellement.

Pour ma part, j'estime qu'il était de mon devoir de vous informer de cette situation car en Lorraine on a pas beaucoup parlé, voire pas du tout, de la fermeture des aciéries d'Ugine Ardoise et d'Isbergues et de la dérive de notre industrie sidérurgique et de la valorisation de nos ferrailles.

Je reste à votre disposition pour toute discussion ou action qui pourrait aider à résoudre le problème de Gandrange et celui de la filière "aciéries électriques françaises".

Je vous prie d'agréer, Mesdames, Messieurs, l'expression de mes sentiments les meilleurs.

lundi 21 avril 2008

Grève au TAB

Dés la prise de poste de l'après midi du vendredi 18 avril à 14 heures, les salariés du TAB soutenus par la CGT se sont mis en grève. Une colère des salariés tout à fait légitime.
En effet, ils ont été révoltés et scandalisés par le courrier du Directeur des affaires sociales reçu le 18 avril au matin. Il les menace de sanction pour avoir décliné de venir travailler en poste supplémentaire le 29 mars à 14 heures. Comme d'habitude, les salariés concernés avaient prévenu leur hiérarchie de leur absence. Depuis 2007, les postes supplémentaires se multiplient et les salariés se sont toujours entendus pour assurer la production. Mais aujourd'hui, ils en ont assez d'être pressés comme des citrons. Dans un climat malsain avec la fermeture annoncée du TAB, la Direction en rajoute.
Travailles et tais toi, c'est le message qu'elle fait passer. Un vif échange s'est déroulé entre les salariés et Mr Fauville Directeur des affaires sociales. Les salariés ont exigé de la considération dans leur statut de travailleur et aussi d'être humain. Ils veulent être respectés dans leur dignité. Le problème des salaires, des conditions de travail mais aussi l'embauche des intérimaires ont également été revendiqués. Aprés cet échange le travail a repris vers 19 heures

mercredi 16 avril 2008

L'emploi laminé

Le comité d'entreprise extraordinaire d'ArcelorMittal Gandrange a été convoqué le 14 avril 2008, dans les locaux du Gesim à Metz, conformément à l'accord de méthode, pour être informé sur un projet de licenciement collectif suite à la fermeture de l'aciérie et du TAB.

La Direction a confirmé la suppression de 595 emplois, hors PRP, répartis sur toutes les installations du site.

La réduction des effectifs s'effectuera de manière échelonnée sur 3 périodes distinctes :
- La première s'étalerait entre la fin de la procédure de consultation du CE du 30 mai 2008 au 31 décembre 2008. Elle concernerait 112 emplois.
- La deuxième s'effectuerait du 31 décembre 2008 au 31 mars 2009 et concernerait 277 emplois.
- La troisième s'effectuerait entre le 30 septembre 2009 et le 31 décembre 2009. Elle concernerait 206 emplois.

Une offre de reclassement sera proposée aux salariés concernés par le plan dans un établissement des sociétés françaises ou luxembourgeoises du groupe ArcelorMittal et dans la mesure du possible dans les établissements de Lorraine ou du Luxembourg. Pour cela, il faudra répondre à des critères de sélection avec une cotation liée à un nombre de points suivant les compétences qui seront identifiées dans le domaine du reclassement. Une proposition d'emploi sera faite au sein de la société ou du groupe ArcelorMittal compte tenu des emplois disponibles. Elle est dénommée Offre Valable d'Emploi (OVE) et, en cas de refus, s'ouvrira une période de reclassement externe qui passera par le licenciement.

Il pourrait même arriver que l'OVE proposée soit de classification différente, voire inférieure. Mais seule la Direction jugera si l'OVE est valable pour le salarié.

La CGT s'est positionnée à l'offensive et sur le terrain de l'emploi. Elle a exigé que la Direction renonce à son calendrier et que tous les salariés, sans exception, puissent être réellement reclassés en fonction de leur souhait. Peu importe le temps qu'il faudra prendre.

Pour la CGT, il est hors de question d'accepter un seul licenciement. Tant que les salariés ne sont pas reclassés, ils doivent figurer dans les effectifs.

Intérimaires et sous-traitants éjectés

Une Direction qui se fout
de sa responsabilité sociale

Pour les intérimaires et les CDD, la Direction a été très claire. Ils seront tous remerciés au terme de leur contrat ou tant que l'on aura besoin d'eux. Ils seront jetés à la poubelle comme des kleenex. Flexibles, corvéables, utilisés souvent dans l'illégalité, on leur avais même promis l'embauche et, aujourd'hui, ArcelorMittal les jette dehors alors qu'ils méritent le respect et le droit à un travail digne et reconnu.

Concernant les entreprises de sous-traitance, rien ne leur aura été épargné et tout leur aura été imposé. La pression sur les coûts et le chantage au changement de sous-traitants étant la règle. Ce sont les salariés de ces entreprises qui voyaient leurs conditions de travail et d'emploi se dégrader le plus.

La stratégie pour ArcelorMittal Gandrange visait à externaliser tous les risques des santé et de sécurité en transférant sa responsabilité sur ces entreprises et leurs salariés. Ils ont été les vassaux de Mittal.

Aujourd'hui, malgré tous les efforts consentis pour préserver leur travail, rien n'a été prévu. Ces salariés seront remerciés à leur tour par un licenciement. Le message de Mittal c'est "circulez, il n'y a plus rien à faire ici".

Le plan anti-social de la Direction d'ArcelorMittal est basée sur la théorie de l'individualisation comme fil conducteur des réponses qu'elle apporte aux dégâts humains causés par plus 1000 suppressions d'emploi. Pour la CGT, face à une Direction sans complexe, ce qui prévaut, c'est le collectif, c'est le "tous ensemble", c'est la défense de l'emploi chez Mital, chez les sous-traitants, chez les intérimaires. Derrière les chiffres annoncés, il y a des femmes, des hommes, des familles, beaucoup ont tendance à l'oublier. Ce plan prétend sauver l'emploi ; NON, il le démolit.

Pour la CGT, face à une Direction sans complexe, il faudra faire preuve d'une grande solidarité pour défendre l'emploi. La CGT, comme elle l'a toujours fait, sera fermement, résolument et exclusivement du côté des salariés.

lundi 14 avril 2008

Un syndicat CGT chez Manpower France

Le syndicat CGT de Gandrange a reçu le secrétaire général du syndicat CGT de Manpower France, accompagné des délégués centraux de Manpower Ouest et Est, pour évoquer la situation des intérimaires d'ArcelorMittal.
Le syndicat CGT est le premier syndicat du groupe de travail intérim Manpower qui comprend 6 établissements et représente 120 000 salariés.
Des initiatives sont envisagées pour dénoncer le sort fait à ses salariés précaires utilisés par ArcelorMittal comme variable d'ajustement pour régler les ajustements liés à la fermeture de Gandrange.

dimanche 13 avril 2008

Le CODEG communique

La décision de M. Mittal de fermer définitevement l'aciérie et le TAB est certainement la plus grande abberation industrielle de l'histoire de la sidérurgie française.
Quand une usine est capable de gagner de l'argent et de produire plus d'un million de tonnes de produits de qualité à haute valeur ajoutée, dans un contexte de croissance, une telle décision est un crime industriel et ne peut être que condamné par tous ceux qui, comme le CODEG, ont eu à coeur de défendre la cause de Gandrange.
Les adhérents du CODEG ne peuvent se faire à l'idée que cette usine "symbole" soit rayée de la carte de la sidérurgie lorraine pour toujours. C'est avec indignation et révolte que le CODEG a réagi à l'annonce de cette très mauvaise nouvelle pour les sidérurgistes et les populations, mais ausssi pour la sidérurgie lorraine et l'industrie française.
Comment a-t-on pu accepter cette condamnation et la perte d'un million de tonnes d'acier qui désormais sera produit en Allemagne ? Le CODEG ne comprend pas non plus l'attitude du Président de la République qui n'a pas tenu ses promesses à l'égard du personnel de Gandrange. Comment un chef d'Etat peut-il renier ses engagements et se contenter de mesures qui, même si elles présentent un intérêt pour la vallée, n'apporte absolument rien au réglement du problème de Gandrange.
Il était du devoir du Président de la République de tenter d'abord de "convaincre" puis, comme cela s'est avéré nécessaire, de "contraindre" M. Mittal à céder l'usine de Gandrange à un repreneur. Des repreneurs potentiels ils n'en manque pas ! Ils étaient prêts aux négociations dès lors que le feu vert à la cession de Gandrange aurait été donné.
Gandrange aurait pu continuer de vivre au sein du groupe ArcelorMittal ou dans un autre groupe. Ce choix pour l'une ou l'autre des solutions était possible et surtout légitime. Le chef de l'Etat a renoncé et s'est résigné au pire : la disparition de la totalité du site de Gandrange en deux étapes : l'aciérie et la TAB à l'horizon 2009 puis, très rapidement ensuite, le LCB qui à son tour sera accusé par Mittal d'avoir un prix de revient trop élevé plombé par des frais de transport excessifs.
Même si le CODEG et ses adhérents ne peuvent se faire à l'idée que l'aciérie et le TAB vont aller à la casse, il faut maintenant tenter de concevoir une autre perspective industrielle crédible qui pérennisera le LCB. On ne peut pas se satisfaire d'un choix qui fait du LCB une installation approvisionnée à partir d'un site distant de plusieurs centaines de kilomètres. C'est économiquement et industriellement pas rentable. Il faut envisger d'integrer le LCB dans une autre perspective industrielle et exiger qu'à coté des investissements de modernisation pour le four et le parachèvement d'autres investissements d'ampleur garantissant l'avenir du LCB.
De ce point de vue le CODEG rejoint la proposition du syndicat CGT de construire en tête du LCB un ensemble "Aciérie électrique - coulée continue à billettes" pour permettre son approvisionnement dans des conditions optimales avec le maintien d'un carnet commercial de qualité.
Le CODEG soutiendra toutes les actions visant à intégrer le LCB dans une perspective à long terme. C'est la condition indispensable pour pérenniser cet outil.
Le CODEG remercie tous ceux qui l'ont rejoint et soutenu.
Le CODEG poursuit son action sous une autre forme. A compter de ce jour, il devient le "CODELAM", comité pour le développement du laminoir à couronnes et à barres (LCB).

samedi 12 avril 2008

1er mai : Journée de lutte ou journée de fête ?

Le 1er Mai, depuis sa naissance en 1889, a été qualifié soit de "journée de lutte", de "journée de solidarité ouvrière internationale", de "journée de manifestation internationale des travailleurs", de "journée des travailleurs" ou de "journée de fête des travailleurs". Par contre, il n'a jamais été qualifié par les syndicalistes, quelle que soit leur appartenance, de "journée du muguet" ou de "fête du travail". Ce sont les pouvoirs politiques, les médias et les commerçants qui ont dénaturé le sens du 1er Mai. Le respect de l'origine révolutionnaire du 1er Mai et le souvenir des épreuves de répression sanglante qu'il a traversées n'impliquent pas pour autant que sa célébration soit austère, triste ou désespérée.

La lutte des classes n'a jamais engendré la mélancolie, elle a toujours stimulé l'optimisme, l'enthousiasme et même la joie ; le 1er Mai étant fondamentalement une journée de lutte et d'espérance tournée vers le renouveau, vers plus de justice, de liberté et de paix, il est bien naturel qu'elle soit une journée de fête pour les travailleurs.

C'est sous cette terminologie "fête du travail" que les dictateurs les plus sinistres de l'histoire ont tenté d'annexer le 1er Mai à leur monstrueuse idéologie. Hitler, Franco, Pétain ont défiguré le 1er Mai en essayant d'en faire une sorte de grande messe apologétique de leur "ordre nouveau", sous lequel ils voulaient ensevelir la démocratie. Cette profanation du 1er Mai n'est pas à ce point éloignée de notre époque qu'elle puisse être oubliée. Elle a laissé de la formule "fête du travail" un souvenir tellement lourd de deuils, de souffrances et d'attrocités que la perversité d'une telle défiguration du 1er Mai reste exécrée par le monde du travail, singulièrement là où il a enduré le fascisme.

Mais là ne s'arrête pas l'objection que la dite formule suggère. Comment en effet glorifier le travail quand il est soumis a une exploitation forcenée dans le pays où sévit la loi du profit capitaliste ; et plus encore dans les pays hier coloniaux, aujourd'hui néocoloniaux, où les puissances industrielles et financières multinationales pillent les richesses naturelles des peuples et soumettent les travailleurs à des conditions de vie et de travail proches de l'esclavage ?

Comment magnifier le travail quand des millions de personnes et notamment des jeunes en sont privés et végètent dans un chômage accablant ?Comment célébrer les vertus du travail quand tant de ceux qui luttent pour l'humaniser sont victimes de mesures répressives de toutes sortes ?

Là où l'exploitation de l'homme par l'homme a été éliminée, où le travail se libère progressivement de tout type d'aliénation pour devenir principale force créative, dominatrice de la nature au service de l'homme, de son bien-être, de son émancipation, il est cohérent de concevoir le 1er Mai en terme de "fête du travail".

Mais une telle conception ne deviendra réellement universelle que le jour où le travail de chacun sur toute la planète sera consacré au bonheur de tous. Tant qu'existera sur Terre un îlot d'exploitation, d'aliénation du travail, le 1er Mai exprimera la "solidarité ouvrière internationale" avec les exploités de cet endroit là.

Pour le moment, les travailleurs ont intérêt à veiller à ce que le 1er Mai reste, conformément à son origine et à son histoire, la grande journée internationale à l'occasion de laquelle s'affirme la communauté de leurs intérêts de classe, de leurs aspirations progressistes socialistes, de leur attachement à la liberté et à la paix.

Faute d'avoir pu resister à la formidable force attractive du 1er Mai et bien qu'ils aient dû généralement s'incliner devant son officialisation universelle, les régimes où subsiste l'exploitation capitaliste se sont toujours évertués à en dénaturer le contenu social et surtout à le vider de sa substance de classe pour le réduire à un jour férié banalisé, n'ayant d'autre symbole que le brun de muguet.

A cet effet, ils spéculent sur l'oubli de ses origines et s'emploient à tenir les nouvelles générations dans l'ignorance de l'histoire d'un évènement qui, malgré des hauts et des bas, a fait la preuve, chaque année depuis cent ans, de son extraordinaire vitalité, de sa capacité à rassembler des multitudes d'êtres humains, de son aptitude à traduire la générosité de ceux qui créent et produisent les richesses de ce monde.

Tout compte fait, ce n'est pas essentiellement telle ou telle appellation qui donne au 1er Mai sa signification, c'est surtout son contenu qui a toujours été de classe et que les travailleurs ont intérêt à préserver, y compris par la fête. La fête du chiffon rouge, le 1er Mai à Woippy, se veut la continuité de tous ces premiers Mai. La fête du chiffon rouge continuera à s'adapter aux changements, aux besoins nouveaux de la lutte tout en se renouvelant pour se dépasser tout en restant fidèle à l'idéal humaniste.

La fête du chiffon rouge

Le 1er Mai du chiffon rouge de la CGT Moselle, un moment différent des autres. Un rendez-vous qui perdure depuis plus de douze ans. C'est la fête des travailleurs et la fête de tous à la fois. C'est la tradition centenaire du 1er Mai universel et des luttes d'hier et d'aujourd'hui. La lutte, les revendications mais avec un air de fête et d'espoir. C'est tout ça la fête du chiffon rouge à Woippy. Le 1er Mai 2008, ça continue avec des innovations. L'espace musique se fera entendre neuf heures durant avec des cuivres et des percussionnistes qui vous emmèneront en voyage musical autour de la Terre. Tout cela ponctué d'histoires et d'humour.
L'animation sur place se poursuivra avec l'espace enfants, l'atelier sculpture, la présence associative et l'espace syndical. La salle Saint-Exupéry ouvrira ses portes à une exposition d'automates extraordinaire avec animation électronique. Deux autres expositions vous seront présentées : les prud'hommes et les élections 2008 et les 40 ans de Mai 68. Un espace "jeux" varié et animé vous invitera à jouer en groupe. Enfin, la chanson et l'humour vous ouvriront les portes de l'espace cabaret.
Venez faire la fête avec nous le 1er Mai à Woippy.

Le programme de la fête du chiffon rouge





































mercredi 9 avril 2008

Le diktat de Mittal

Mittal a décider de sacrifier Gandrange alors que rien d'un point de vue industriel, économique et financier ne justifie pareille décision. Bien au contraire, Gandrange dispose d'une histoire, d'une expérience, d'un savoir-faire, d'une position sur le marché, dans un contexte porteur qui donne à notre usine des atouts majeurs pour fabriquer et vendre des produits rentables. Mittal en a décidé ainsi parce que le sacrifice de Gandrange correspond à sa stratégie financière du moment.

Mittal regroupe, concentre, redéploie ses usines en Europe et dans le monde tout en continuant d'acheter d'autres usines pour atteindre des taux de profits les plus hauts possibles dans le délai le plus court possible. Aujourd'hui, c'est Gandrange qui a été désigné comme cible à abattre.

Tout a été dit pour dénoncer le choix du groupe ArcelorMittal, mais Mittal "passe outre".

Pourquoi Mittal s'est-il permis de ne tenir compte de rien, ni de personne ? Parce qu'il n'a pas rencontré suffisamment d'opposition résolue ni de résistance solide suffisante, ni de révolte affirmée.

Au fil des semaines, Mittal a constaté la résignation, le renoncement d'une grande partie des décideurs syndicaux et politiques locaux et nationaux plus enclins aux compromis et aux aménagements sociaux plutôt qu'à la pérennisation du site de Gandrange. Pourtant, la CGT a cru que c'était possible d'offrir un front uni et à toutes épreuves face à Mittal. Elle s'est trompée car c'était sans compter sur la perméabilité de ses "partenaires" très sensibles aux discours de la fatalité et du compromis à n'importe quel prix.

Une fois encore, et cela malgré 30 années de casse de la sidérurgie, ils vont se contenter d'un volet social aléatoires et de mesures industrielles très limitées. Cette situation est d'autant plus affligeante et révoltante que ceux qui se plient aujourd'hui devant Mittal sont les mêmes qui s'opposaient à Mittal lors de l'OPA sur Arcelor.

Toutes ces voix qui criaient au grand méchant loup se taisent aujourd'hui et s'applatissent comme si Mittal était devenu respectable comme par enchantement, et surtout comme si Mittal était devenu l'homme des promesses tenues et l'homme du social.

Mittal n'a jamais changé. Il est resté le parfait capitaliste, sans foi ni loi, insensible au chômage, au gâchis industriel et économique et à la détresse sociale.

Sarkozy nous a trahi !

C'est confirmé, le Président de la République, Nicolas Sarkozy, n'a pas failli à sa renommée. C'est un menteur ! Il nous a trahis. Il a trahi la cause de Gandrange qu'il prétendait défendre.

Aucun de ses engagements faits devant le personnel, lors de sa visite à Gandrange, n'a été tenu. En recevant une dernière fois les syndicats le 7 avril 2008, M. Sarkozy a montré que le gouvernement s'est plié à son tour aux exigences de Mittal. Par ce reniement de la parole donnée, M. Sarkozy a montré que le gouvernement de la France renonce à une véritable politique industrielle, renonce à la sidérurgie lorraine et accepte la délocalisation en Allemagne d'un million de tonne d'acier et la mort des produits longs en Lorraine.

Toutes les mesures annoncées relèvent de l'accompagnement social et de la revitalisation des bassins d'emplois dont la majorité d'entre elles avaient été annoncées par Mittal dès la présentation de son plan de restructuration au mois de janvier dernier...

Bien entendu, la CGT ne rejette pas des mesures susceptibles de créer des emplois. Des emplois et des industries, la Lorraine en a grandement besoin. Mais là n'est pas la question posée au chef de l'Etat le 7 avril. L'objet de cette rencontre n'était pas, pour la CGT, de parler de la réindustrialisation, de la revitalisation ou de l'accompagnement social. L'objet était clair et précis. Il était de concrétiser les promesses faites par le Président de la République : parler de la sauvegarde. Il s'est couché devant le diktat de Mittal comme l'ont fait les autres syndicats et comme tout l'indique, le feront de nombreux élus locaux de tous bords. La seule attitude que la CGT attendait du chef de l'Etat était d'agir pour contraindre Mittal à déder Gandrange à un repreneur.

Plusieurs repreneurs éventuels (russe, allemand, italien, indien, brésilien...) avaient été contactés par la CGT et par M. Grenaut et reçus au cabinet du ministre de l'Economie et des Finances. Ils étaient très intéressés par cette reprise et se disaient prêts à faire des investissements. Pour préciser davantage les conditions proposées pour cette reprise, les repreneurs attendaient plusieurs choses :
  1. que le calendrier normal de consultation des instances représentatives du personnel soit bouclé,
  2. que le groupe ArcelorMittal annonce clairement ses intentions,
  3. et, en cas de maintien de la décision de fermeture de Gandrange, que le gouvernement français contraigne Mittal à vendre l'usine de Gandrange.

Le président n'a pas fait son devoir de politique

L'alternative d'un repreneur n'était possible que dans deux hypothèses : soit Mittal vendait Gandrange, soit Mittal se voyait contraint de vendre Gandrange.

Depuis le 28 mars 2008, le chef de l'Etat avait connaissance de la position de Mittal. Il devait donc, pour tenir ses engagements, imposer à Mittal la cession de Gandrange à un repreneur. M. Sarkozy n'a pas voulu s'opposer à la logique financière du marché ultra-libéral alors qu'il avait plusieurs leviers à sa disposition pour contraindre Mittal à vendre Gandrange. Le Président de la République pouvait utiliser le levier de la fiscalité, le levier de la future présidence française de l'Europe en harmonisant et en équilibrant la politique de l'acier entre les pays où est implanté Mittal et en refusant la délocalisation de la production, le levier du développement durable en argumentant sur le choix d'une aciérie électrique qui permet de recycler l'acier et pollue dix fois moins qu'une aciérie non électrique, le levier énergétique en favorisant des négociations avec EDF dans lequel l'Etat est majoritaire, le levier des relations et des intérêts croisés de Mittal avec EADS, société générale et d'autres sociétés industrielles...

M. Sarkozy n'a utilisé aucun de ces leviers. Il avait pourtant le pouvoir de les actionner. Mittal n'est pas Dieu. Il n'a pas tous les droits. Il n'est pas invulnérable. L'Etat peut et doit agir quand l'intérêt général et l'intérêt national est menacé. Le Président de la République a failli à sa responsabilité politique. L'histoire retiendra qu'il aura été complice de l'une des plus grandes impostures industrielles de notre pays et de l'extinction des produits longs et probablement de l'ensemble de la sidérurgie lorraine.

Les promesses annoncées par Nicolas Sarkozy

  1. Création d'un centre de services à Gandrange dédié au secteur de la construction.
  2. Développement d'un centre de traitement de la distribution des barres, doté de deux nouvelles lignes de transformation.
  3. Développement d'un projet de panneaux solaires afin de développer les technologies solaires.
  4. Construction d'une nouvelle installation R et D dédiée aux solutions câble.
  5. Investissement dans le laminoir existant.
  6. Maintien de l'activité haut fourneau sur son site de Florange au-delà de 2012, sous réserve de la conjoncture économique et de l'obtention de certificats d'émission.
  7. Etude de la faisabilité afin de déterminer l'éventuelle capacité du site à accueillir un projet pilote de captage de CO2. Aucune décision de mise en oeuvre de ce projet ne sera prise avant d'avoir réalisé une étude de faisabilité.
  8. ArcelorMittal et Poweo étudieront en commun la construction d'unité de type de cycle combiné au gaz naturel.
  9. Création d'un nouveau Centre de formation technique pour la région Lorraine.

Plusieurs points majeurs du plan de démentèlement d'ArcelorMittal auraient dû amener Nicolas Sarkosy à s'opposer à Mittal

  1. L'acier connaît une forte croissance et les autres usines européennes investissent pour produire plus, pourquoi perdre alors un million de tonne d'acier.
  2. Laisser le LCB comme seul et unique entité industrielle sans approvisionnement sur un même site est une aberration industrielle complète. L'installation orpheline est condamnée d'avance. Le LCB est voué à l'échec alors qu'il est le meilleure outil européen dans sa catégorie. Il entrainera la perte de 300 emplois dans un contexte où l'on ne pourra plus se retourner nulle part.
  3. L'emploi est très mal traité. Quoiqu'il en soit, les mesures de fermetures et de reclassement entraîneront la suppression de 600 emplois. Les reclassements, se sont des CDI qui prendront la place des CDD que l'on sacrifiera. Et silence pour les précaires, ces invisibles que l'on utilise comme de la chair à canon. C'est la variable d'ajustement qui sert aux pseudos créations d'emplois. A cela, il faut ajouter la disparition des emplois périphériques et indirects liés aux sous-traitants.

Rien que ces trois aspects auraient dû amener M. Sarkozy à refuser le plan Mittal. Mais les autres syndicats, par leur attitude, ont légitimé à la fois la décision de Mittal et le choix de M. Sarkozy.

Le choix Mittal : c'est bien la pire des solutions pour le social et l'industriel

En se résignant au diktat de Mittal, c'est bien la pire des solutions qui a été adopté : on tue l'acierie et le TAB, on condamne le LCB à très court terme, on accepte la suppression de centaines d'emplois de jeunes intérimaires et employés chez les sous-traitants à Gandrange et à Florange, on expose les 300 travailleurs restants affectés au LCB à des licenciements futurs, on précipite des centaines de travailleurs sur le site de Florange dont l'avenir reste hypothétique après 2012 et au Luxembourg, dans une usine menacée par un surreffectif de 700 salariés. Mais on jette aussi dans l'inconnu d'autres centaines de travailleurs qui, par l'handicap de l'âge, l'handicap de la formation, l'handicap de la santé, l'handicap de la qualification ou de l'inexpérience ne correspondront pas au profil des reclassements offerts. On sème aussi dans les esprits l'idée (fausse) que "partir de Gandrange c'est garantir son devenir" et aussi qu'il suffit de vouloir "partir" pour être élu. Il faut s'attendre à de lourdes désillusions et des situations sociales très douloureuses.

Enfin, en faisant croire qu'avec un "chèque valise", il suffit de jouer au "zorro" tout seul pour s'en sortir, on crée une dangereuse illusion. En brisant l'unité syndicale, en brisant l'unité de la population lorraine, on a brisé un rêve et un avenir collectif.

Rien de pire que l'éclatement des salariés pour fragiliser tout le monde et enlever toute légitimité à la contestation et à la lutte des salariés.

Ceux qui ont fait le choix de renoncer porteront une lourde responsabilité devant l'histoire.

La CGT ne sera pas complice d'un choix qui sacrifie Gandrange, saccage l'emploi et sabote les produits longs.

La CGT, fidèle, loyale, déteminée, combative et cohérente d'un bout à l'autre de la lutte pour sauver Gandrange

La CGT a proposé l'unité syndicale dès le départ
Cette unité s'est faite sur la base de sa proposition. "Agir pour maintenir l'aciérie, le TAB et le LCB avec ses 1000 emplois". Ce sont les autres syndicats qui ont rompu l'unité le 9 février 2008 en faisant le choix des reclassements, puis de conclure un accord de méthode imposant un calendrier strict de discussion.

La CGT a proposé la majorité des initiatives de lutte
Dans les faits, c'est elle qui a travaillé sur le terrain. C'est elle qui s'est impliquée pour que les actions réussissent. Les autres syndicats ont suivi et ont profité de la censure médiatique de la CGT pour se mettre en avant. Pratiquement, aucun représentant des autres syndicats de Gandrange s'est exprimé. Tout a été délégué à l'extérieur.

La CGT a proposé la création du CODEG dirigé par M. Grenaut, ancien directeur de Gandrange
Ce comité a été accepté à l'unanimité des syndicats et approuvé par le personnel de Gandrange lors de l'assemblée à Gandrange, puis il a été dénigré de l'extérieur sans savoir ce qui a justifié un tel déchainement de violence. Ce comité a été très utile et très efficace. Il a rassemblé et oeuvré pour porter la lutte.

La CGT a dénoncé l'accord de méthode
C'est un instrument pour favoriser la fermeture de Gandrange. La suite des évènements a montré que la CGT a eu raison de le faire.

La CGT a donné avec les autres syndicats
mandat à l'expert du CE de procéder à une étude portant sur un contre-projet industriel au plan Mittal avec l'objectif de maintenir toutes les installations et la spécificité de Gandrange. Le projet proposé n'a pas été suffisament ambitieux et n'a pas respecté la spécificité de Gandrange comme meilleure fabricant de produits de haute qualité à haute valeur ajoutée.

La CGT avait dit qu'elle se battrait
pour que Mittal renonce a son plan et que Gandrange soit pérennisée au sein du groupe ArcelorMittal et qui, si tel n'était pas le cas, la CGT se retournerait alors vers la recherche d'un repreneur. Elle a dit ce qu'elle a fait et fait ce qu'elle a dit. Un contre-plan sérieux et étayé a été présenté. Elle a contacté plusieurs repreneurs.

La CGT a sollicité les pouvoirs publics pour qu'ils assument leurs responsabilités
C'est la CGT qui a fait venir Nicolas Sarkozy à Gandrange. Ce qui a permit de donner un fort retentissement à la lutte.

La CGT a donné une dimension syndicale lorraine et nationale à la lutte
en impliquant l'ensemble des structures interprofessionnelles et confédérées de la CGT. La visite à Gandrange de Bernard Thibault, secrétaire général à la CGT en a été l'illustration.

La CGT a dit qu'elle fera constamment appel à la participation du personnel
à toutes les étapes de la lutte. Qu'il s'agisse des grèves, des pétitions, des assemblées générales, des manifestations, des heures d'information syndicales ou de la participation aux réunions officielles du CE.
- les grèves ont eu lieu avec la CGT,
- seule la CGT a déposé plus de 6000 pétitions à la Préfecture,
- seule la CGT a tenue des heures d'information syndicales,
- seule la CGT a effectué des prises de paroles régulières au self et dans les secteurs,
- et seule la CGT a appelé le personnel à se rendre au comité d'entreprise portant sur l'avenir de Gandrange.
Toutes les réunions du CE n'auraient été que des réunions discrètes et polies si la CGT n'avait pas fait appel aux salariés. Les luttes n'auraient pas eu le même retentissement sans l'action de la CGT avec les salariés.

A propos du dernier CE extraordinaire
qui s'est tenu au Gesim à Metz le 4 avril 2008, la CGT tient à rappeler ce qui s'est réellement passé.
Les élus CGT se sont vus interdire leur participation au CE.
Une centaine de salariés de l'aciérie, du TAB et du LCB accompagnait les élus CGT pour protester contre la fermeture annoncée de leur outil de travail. Ces salariés qui défendent leur emploi se sont révoltés face à une direction méprisante qui interdisait la participation de leur élus. La direction, par crainte de s'expliquer face aux salariés, a choisi de fermer les portes. La demande des élus CGT pour rentrer seuls en salle de réunion a été acceptée une fois le CE terminé. Les patrons et les autres syndicats se sont enfuis. Tout était préparé à l'avance. La direction, avec la complicité des autres syndicats, avait convoqué un huissier pour faire constater l'absence des élus CGT. La direction, la CFDT et la CGC ont pu tranquillement, comme ils le souhaitaient avec l'accord de méthode, fermer le dossier industriel. Ils ont ainsi enterriné la fermeture du site de Gandrange. Pour cela, il a fallu baillonner la CGT. C'est la première fois qu'une direction à Gandrange interdit à des élus de sièger au comité d'entreprise.
Il faut savoir qu'il a fallu à peine 6 minutes pour examiner le projet industriel de Mittal et approuver la suppression de 595 emplois, sans compter les sous-traitants et les intérimaires. Voilà la réalité des faits.

La CGT a dit qu'elle utiliserait tous les moyens à disposition
pour combattre le plan Mittal et qu'elle veillerait au respect de la loi à toutes les étapes du processus d'information, de consultation et de décision.
La loi n'a pas été respectée dans plusieurs situation.
La CGT a donc décidé d'assigner ArcelorMittal en référé devant le Tribunal de Grande Instance de Thionville.

La CGT a dit que la bataille pour Gandrange
était aussi le symbole de la lutte pour la réindustrialisation de la Lorraine. Elle a été solidaire des luttes menées dans d'autres entrprises. Elle participera à la grande manifestation régionale pour l'emploi qui se tiendra à 14h30 à Nancy le vendredi 11 avril 2008. Le syndicat CGT met un bus à disposition. Départ à 13h00 au portier de l'aciérie.

Nous entrons dans une nouvelle phase de la lutte. La CGT continuera de faire son devoir dans l'intérêt de tous les salariés.
Elle précisera ses intentions dans les prochains jours.

Pour la CGT, la lutte continue pour le LCB et pour l'emploi

Le syndicat CGT réuni en assemblée générale le mardi 8 avril 2008 a décidé, à l'unanimité de ses membres, de continuer la lutte pour la pérennisation et le développement du LCB et la défense de l'emploi pour tous les salariés concernés par la fermeture de l'aciérie et du TAB, mais aussi pour garantir l'emploi du personnel du LCB et poursuivre l'embauche nécessaire.
Comme la CGT l'a analysé, le plan de démantèlement d'ArcelorMittal fragilise considérablement la position du LCB. Le laminoir, dissocié de l'aciérie et du TAB, deviendra extrêmement vulnérable. Son nouvel avenir est, dès le départ, handicapé par les frais liés au transport de billettes en provenance d'Allemagne qu'il devra supporter et qui impacteront son budget de 12 millions d'euros minimum par an.

La CGT réaffirme que la politique du plan de restructuration d'ArcelorMittal porte en elle le germe de l'extinction, à court terme, du LCB. Devant cette perspective, la CGT a décidé de poursuivre sa lutte pour donner au LCB un cadre industriel qui lui garantisse son avenir à long terme.

Si la bataille pour le maintien de l'acierie et du TAB n'a pas été gagné, la guerre n'est pas fini pour autant. La CGT engage, dès à présent, la lutte pour que les investissements nécessaires de modernisation du LCB soient réalisés et que des investissements plus lourds soient débloqués pour la construction d'une mini-aciérie électrique fonctionnant au tout ferraille avec une coulée continue à billettes en tête du train.

Les annonces faites par le Président de la République le 7 avril montrent que le groupe ArcelorMittal dispose de gros moyens financiers qui peuvent être réorientés pour consolider le LCB.

Bien entendu, l'autre bataille à gagner est celle de l'emploi pour les intérimaires et les sous-traitants.

Acierix vous salue

mardi 8 avril 2008

8 avril la CGT rencontre les médias

Après un reportage sur France2 le 7 avril, la CGT a rencontré le 8 avril, l'AFP-vidéo de Strasbourg, un blog d'information et le CFJ, le Centre de Formation des Journalistes de Paris.
A midi la CGT participera à une émission sur France3.

Un reportage du magazine "Options"

Dans le mensuel du mois de mars, du magazine "Options" le journal des ingénieurs et cadres de la CGT, un reportage est consacré à Gandrange, sous le titre "Emploi : Gandrange l'exemple" :

Une entreprise par semaine. Le groupe ArcelorMittal réalise tous les sept jours une acquisition dans le monde. Il s'en sépare avec la même désinvolture. Au début janvier, c'est le site de Gandrange qui a fait les frais de cette incroyable partie de Monopoly à laquelle se livre le géant de l'acier. Raison invoqué par le Pdg de cette multinationale en tête des sociétés du Cac 40 : la première filiale française du groupe est trop peu rentable. Pour garantir la profitabilité de l'empire sidérurgique, il est indispensable de supprimer 600 emplois sur le millier que compte l'établissement... avant de s'attaquer, bien sûr, à l'usine tout entière. Gandrange pour pertes et profits?

Aussitôt connue, la nouvelle a suscité la colère de toute une région. A la disparition des emplois annoncée s'ajoutera, nul n'en doute, le licenciement de quatre cents salariés employés chez les sous-traitants. Et des milliers d'autres suivront en Lorraine, sur ce territoire qui, sur les douze derniers mois, a perdu plus de quatre mille postes de travail industriel : 11% de ceux disparus en France sur la même période, alors que sa population ne représente que 3% de la population totale...

Tout au long du mois de janvier, la CGT, la CFDT et la CGC, ensemble, vont se mobiliser avec les élus locaux et les habitants pour exiger que le groupe revienne sur sa décision. Ne souffrant ni de surcapacités, ni de retard technologique, encore moins d'absence de débouchés, l'usine spécialisée dans les produits longs, l'un des créneaux les plus rentables sur le marché de l'acier, doit vivre, martèlent-ils. Si des erreurs de gestion ont été commises (manque cruel d'investissements et défaut patent de formation, pour commencer), elles ne sont pas rédhibitoires, ajoutent-ils.

D'autant moins que, avec ses 8 milliards d'euros de bénéfices nets en 2007, ArcelorMittal a les moyens financiers d'affronter les difficultés passagères du site. Syndicalistes et élus des communes avoisinantes, représentants du conseil général, régional et du Conseil économique et social de Lorraine, tous sont formels : Gandrange a un avenir. D'anciens cadres dirigeants de l'entreprise viennent en renfort pour étayer cette thèse. Ils ont l'expertise et les compétences pour appuyer le dossier. Au sein du comité de défense du site de Gandrange, ils mettent leur savoir-faire au service d'une alternative industrielle au cas où ArcelorMittal voudrait s'en séparer. La mobilisation est exemplaire...

C'est dans ce contexte, à la mi-février, que la Direction présente aux syndicats un accord de méthode. L'esprit du texte tient en quelques mots : éviter à l'entreprise de s'expliquer. Le délai imparti au comité d'entreprise pour convaincre les plus hautes instances du groupe de la viabilité des alternatives au plan de licenciement en témoigne. Il est court. La Direction se réserve trois petites semaines pour donner son avis sur le plan qui lui est présenté. Le 4 avril, elle communiquera sa réponse. Et le 14 au plus tard, les discussions sur le plan social doivent avoir débuté. Un timing extrêmement serré. Malgré tout, la CFDT et la CGC s'y plient. Dans un tract, elles s'en expliquent : "Seul compte l'intérêt des salariés. Il n'est absolument pas nécessaire de faire durer la procédure au-delà du temps nécessaire. Souvenez-vous, ajoutent-elles, de ce qui s'est passé pour le train à fil de Longwy. Deux ans de procès pour reculer l'échéance." Ne pas lâcher la proie pour l'ombre, négocier un traitement social des licenciements au sein du groupe ArcelorMittal plutôt que de risquer une bataille plus large, mais incertaine pour l'emploi : pour les deux syndicats, il n'y a pas d'autre solution. Une approche que réfute la CGT : "Signer un accord revient à enterrer tout le travail que nous avons accompli", rétorquent Xavier Phan Dinh et Jacky Mascelli, respectivement membre CGT du comité de groupe européen et secrétaire général du syndicat CGT du site : "Tout le monde sait que la direction se moque de nos propositions alternatives. Pourquoi nous précipiter alors que nous avons la population pour nous? Rien ne nous oblige à suivre le calendrier qui nous est proposé." Tant qu'ArcelorMittal n'aura pas présenté de solution industrielle pérenne, rien ne doit être décidé, persiste la CGT. "Tout nous laisse à penser, prévient-elle, que la fermeture de Gandrange est le premier acte d'une restructuration à grande échelle d'ArcelorMittal en Europe.Si nos craintes sont justifiées, les salariés qui accepteront de partir dans d'autres établissements, au Luxembourg ou en Allemagne, seront confrontés demain à d'autres fermetures. Nous battre pour Gandrange, c'est nous battre pour la Lorraine mais aussi pour tous les emplois en Europe."

Mercredi 5 mars, avec le cabinet messin EVS Expertise, la CGT a présenté un plan alternatif à la fermeture du site. En substance : si ArcelorMittal ne s'engage pas à développer le potentiel industriel de Gandrange, d'autres opérateurs peuvent intervenir, et l'Etat et les collectivités territoriales s'engager dans le renouveau industriel de la région. La proposition est argumentée, ambitieuse. Tout laisse à penser que la stratégie est payante : la réunion entre le Conseil économique et social de Lorraine et le conseil régional pour résoudre le dossier Gandrange et définir les pistes de développement industriel dans la région est maintenue pour la fin mars "une rencontre comme il n'en a jamais été organisé en France", assure Gilbert Krausener, représentant le comité régional de la CGT au CES.

Au début avril, Nicolas Sarkozy devrait revenir sur le site pour annoncer ses propositions pour l'usine. Difficile d'imaginer, cette fois, que le chef de l'Etat maintiendra sa proposition d'user de l'argent public pour renflouer les caisses d'une multinationale qui n'a cure de l'avenir de ses établissements. Toute une région, désormais, a des arguments pour une autre solution pour l'emploi.

Martine HASSOUN

Le Président du CODEG livre son analyse

Martine Hassoun journaliste d' "Options" a interrogé M. Grenaut, ancien Directeur de Gandrange et Président du comité de défense du site.

CODEG
Un ex-dirigeant sur le pont
Alain Grenaut a fait toute sa carrière dans les plus hautes instances des groupes sidérurgiques européens. De 2002 à 2005, il a été le directeur du site de Gandrange. Il est aujourd'hui l'un des piliers de son comité de défense. Témoignage :

"Inadmissible", "inique", "d'une violence inconnue jusqu'alors". Alain Grenaut est furieux. Si rien n'est fait pour que l'aciérie et le train à billettes ne ferment, "l'un des fleurons de la sidérurgie européenne dans les produits longs" disparaîtra. Cette décision serait inacceptable. L'ancien directeur général du site de Gandrange, l'homme aujourd'hui à la retraite, ne mâche pas ses mots : "Lorsque j'ai quitté l'entreprise, en 2005, l'usine faisait des bénéfices. Nous savions que des problèmes existaient, notamment en matière de gestion des effectifs. Des plans d'embauches et de formation étaient prévus. Et puis rien. Pourquoi? Pourquoi les investissements prévus n'ont-ils pas été réalisés? Pourquoi, à partir de 2006, l'usine est-elle devenue déficitaire?" demande-t-il. "A toutes ces questions, nous attendons toujours des réponses. Mittal doit s'expliquer avant qu'une quelconque décision soit prise", ajoute-t-il.
Alain Grenaut se souvient encore de cette année 1993 où il avait assisté, impuissant, à la fermeture de la société métallurgique de Normandie, une opération que, quelques années plus tard, Francis Mer, le Pdg d'Usinor de l'époque, avait dit amèrement regretter.


Plus jamais ça, s'était -il promis à l'époque. Alors, aujourd'hui, il monte au front. Pour avoir assumé, ces dernières années, des postes stratégiques, comme ceux de directeur des statistiques, directeur de la recherche et du développement ou directeur du marketing dans l'un ou l'autre des plus grands groupes sidérurgiques européens, il dispose d'informations qui peuvent être d'un grand secours. Il les met à la disposition de ceux qui veulent pérenniser l'activité du site. Avec plus de soixante cadres, salariés ou syndicalistes de l'usine mais aussi des habitants des communes avoisinantes et des représentants des collectivités locales et territoriales de la région, il anime aujourd'hui le Codeg, le comité de défense du site de Gandrange. "Si Mittal ne revient pas sur sa décision, Saarsthal ou Ascométal qui étaient sur les rangs en 1998 pour reprendre l'usine (alors unimetal) pourraient être candidats. Il faut travailler cette piste. Ces deux groupes affichent toutes les conditions nécessaires pour assurer la prospérité des installations : ils sont de dimension européenne, disposent de centre de production à proximité et sont, eux aussi, spécialisés dans les aciers spéciaux, ce qui assure un réseau de vente efficace." Autre possibilité, explique-t-il, "que l'Etat entre dans le capital de Gandrange. Tout est possibles sauf d'abandonner l'outil ou de donner à un groupe comme Mittal, qui fait 8 milliards de bénéfices par an, 10 millions d'euros sans contreparties". Des solutions existent, il en est persuadé... Simplement reste-t-il plus discret depuis quelques jours. A la mi-janvier, invité par la CGT à une assemblée générale du personnel, il avait été ovationné. Aujourd'hui, les choses sont plus compliqués. L'éclatement de l'intersyndicale impose à l'association à laquelle il appartient de se tenir à distance des débats qui déchirent les salariés. Mais il continue, "pour l'emploi et le développement d'une entreprise qui en est digne".

Martine HASSOUN

samedi 5 avril 2008

La CGT baillonnée

Les élus CGT du comité d'entreprise d'ArcelorMittal Gandrange se sont vus interdire leur participation au CE extraordinaire convoqué le 4 avril 2008 dans les locaux de GESIM à Metz.
Une centaine de salariés de l'aciérie, du TAB et du LCB accompagnait les élus de la CGT pour protester contre la fermeture annoncée de leur outil de travail. Ces salariés, dignes, debout, qui défendent leur emploi se sont révoltés face à une direction méprisante qui a interdit la participation des élus CGT. La direction de Gandrange par crainte de s'expliquer face aux salariés a choisi de fermer les portes. La demande des élus CGT pour rentrer seuls en salle de réunion a été acceptée une fois le CE terminé. En effet, ils ont trouvé la salle vide. Les patrons et les autres syndicats se sont enfuis. Tout a été préparé à l'avance. La Direction avec la complicité des autres syndicats avait convoqué un huissier pour lui faire constater l'absence des élus CGT. Déjà sur place à 8h15 alors que le CE était convoqué à 9h00, la Direction, la CFDT et la CGC ont pu ainsi tranquillement, comme ils le souhaitaient avec l'accord de méthode, fermer le livre IV de la procédure, c'est à dire le dossier industriel. Ils enterrinent ainsi la fermeture du site de Gandrange. Pour cela il fallait baillonner la CGT qui avait alerté les autres syndicats de leurs intentions de faire repousser la date du 4 avril 2008. C'est la première fois qu'une Direction à Gandrange interdit à des élus de siéger au Comité d'Entreprise. La CGT condamne cette attitude méprisante envers des élus et les salariés qu'ils représentent à Gandrange. La CGT ne s'est jamais trompée d'adversaire. Elle se bat toujours avec loyauté aux côtés des salariés pour améliorer leur situation. La colère des salariés de l'entreprise face à une Direction aussi méprisante est compréhensible et légitime. Pour la CGT, rien n'est encore définitif. Abandonner le combat industriel alors qu'une autre alternative est encore envisageable, c'est condamner l'acierie, le TAB mais aussi le LCB.

Record du monde pulvérisé

11 minutes pour décider de 595 suppressions d'emplois, sans compter les sous-traitants et les intérimaires. C'est le temps qu'a duré le CE extraordinaire du 4 avril 2008 pour ArcelorMittal Gandrange. C'est le temps qu'il fallait pour empêcher et retenir les élus CGT au bas de l'immeuble du GESIM. Lorsque les élus CGT ont pu pénétrer dans la salle sans les salariés, Direction, CFDT et CGC avaient disparu.
Ils se sont dérobés, enfuis par une porte située à l'arrière du bâtiment. Il est donc faux et mensonger de prétendre que la CGT avait décidé de ne pas siéger au Comité d'Entreprise.

Nicolas Sarkosy reçoit les syndicats à l'Elysée

Comme l'avait laissé entendre le Préfet de la Région Lorraine lors de la réunion organisée avec les élus politique et les syndicats, Nicolas Sarkosy recevra les syndicats le 7 avril 2008 à 17h00 à l'Elysée. La CGT, demandeuse de cette rencontre, aura l'occasion de rappeler au Président de la République que la CGT a un contre projet crédible. Il pérennise les outils de Gandrange avec un investissement conséquent pour conforter l'emploi dans l'entreprise et dans la vallée de l'Orne.

Encore des heures supplémentaires au TAB

La Direction a convoqué un CE extraordinaire à Gandrange le 8 avril 2008 à 14h00 pour informer et consulter les membres sur des heures supplémentaires à effectuer au TAB les samedis 12, 19 et 26 avril 2008. Déjà en 2007, la Direction pratiquait de la même manière pour faire fonctionner l'installation. Pour la CGT, le problème fondamental c'est de revoir une nouvelle organisation de travail au TAB. Les heures supplémentaires n'ont jamais été la solution pour augmenter le fixe mensuel. Pendant que Mittal passe de la 6ème à la 4ème place dans le classement des fortunes mondiales avec 45 milliards d'euros, on demande aux salariés de travailler plus pour gagner plus. Avec la CGT il faut se battre pour les salaires.

La CGT se préoccupe des intérimaires

Une rencontre aura lieu le 8 avril 2008 dans les locaux de la CGT d'ArcelorMittal Gandrange entre les responsables du syndicat CGT de Manpower, l'UL CGT de Thionville et le syndicat CGT de Gandrange.

Première victime des choix industriels à Gandrange, une réflexion sera engagée pour mieux organiser ces salariés précaires.

jeudi 3 avril 2008

Communiqué de presse des représentants des travailleurs du CEE d'ArcelorMittal

Luxembourg, le 2 avril 2008

Séance extraordinaire du comité restreint: Les représentants allemands, belges, espagnols, français, italiens, luxembourgeois, polonais, roumains et tchèques du CEE d'ArcelorMittal rejettent le plan de réorganisation des Longs Carbone Europe condamnant l'aciérie et le train à billettes du site de Gandrange.

A l'issue de la phase d'information/consultation, les représentants des travailleurs du CEE ont présenté et défendu le projet alternatif visant à assurer l'avenir et la pérennité du site de Gandrange, de l'emploi de tous les salariés et des co-traitants.La direction du groupe a refusé, sans réels arguments, toutes les propositions des représentants des travailleurs et a maintenu son plan de profitabilité et de productivité des sites européens.

Le CEE déplore cette position alors que les propositions faites s'inscrivaient dans la perspective de redressement de l'usine de Gandrange dans un ensemble industriel européen, homogène et solidaire, permettant de répondre à la demande croissante des marchés de l'acier et de leurs clients.

L'ensemble des syndicats européens condamne cette décision qui est un non-sens industriel et social.

mercredi 2 avril 2008

Les dés ne sont pas jetés pour Gandrange

On a pas le droit de condamner le site de Gandrange. La CGT appelle tout le personnel de l'entreprise à arrêter le travail du 3 avril 2008 à partir de 22h au 4 avril à 22h et à venir au CE qui se tiendra à Metz à 9h au GESIM rue Schneider. Il faut protester contre la décision de fermeture du site de Gandrange qui sera confirmée le 4 avril.
Des bus seront mis à disposition du personnel à partir de 8h le 4 avril au portier de l'aciérie.
La CGT appelle également au rassemblement prévue le 3 avril à 15h à la Préfecture de Metz.

La CGT avait raison. Mittal confirme son plan de fermeture du site de Gandrange. Mais pour autant, les dés ne sont pas jetés. Il faut contraindre Mittal à céder Gandrange à un repreneur. En effet, c'est la mobilisation des salariés à compter du 16 janvier qui a permis que Gandrange soit sur le devant de la scène nationale et internationale.

La décision de Mr Mittal concernant le contre-plan industriel du comité d'entreprise sera connue officiellement le 4 avril.
Déjà, les différentes réunions qui se sont tenues dans le cadre du calendrier fixé par l'accord de méthode entre la direction locale et européenne des produits longs d'Arcelor Mittal et les représentants des organisations syndicales de Gandrange, au niveau de la commission économique et du comité d'entreprise, indiquaient que Mittal ne reviendrait pas sur sa décision de fermeture de l'aciérie et du train à billettes.
La suppression de 600 emplois avec toutes les conséquences pour les sous-traitants et les intérimaires est confirmée.

Cela pose encore avec plus de force l'hypothèse de la recherche d'un repreneur comme la CGT l'a évoquée dans son contre projet industriel.
L'hypothèse d'un nouvel actionnaire pour le site de Gandrange paraît maintenant une solution d'autant plus crédible qu'avec la CGT , les pouvoirs publics, les élus locaux de tout bord politique sont unanimes pour exiger:
- Le maintien de l'ensemble des outils industriels sur le site de Gandrange,
- La réalisation des investissements nécessaires à leur modernisation,
- La conservation d'une production d'un million de tonnes d'acier à Gandrange et le refus de tout transfert de production en Allemagne
- La défense du maintien et du développement de l'industrie en Lorraine.

Ces quatre exigences ont été affirmées lors de la première réunion de concertation organisée par le Préfet de Région, Mr Bernard Niquet, le 21 janvier dernier. Elles ont été réaffirmées à la deuxième réunion de concertation avec les pouvoirs publics, le mardi 25 mars 2008 à la préfecture de Région.

Devant cette volonté unanime de voir pérenniser le site de Gandrange et de maintenir au coeur de la Lorraine une fabrication de produits longs, la CGT a décidé de multiplier les démarches avant le 4 avril 2008.
Elle demandera au président de la République d'oeuvrer auprès des opérateurs industriels et financiers intéressés par une éventuelle reprise de Gandrange pour leur soumettre le dossier industriel et social reposant sur les exigences suivantes qui font l'unanimité des lorrains:"Maintien et développement de l'aciérie, du TAB, et du LCB - Maintien des 1000 emplois sur le site - Maintien d'un million de tonnes de production d'acier à Gandrange et d'une industrie de produits longs en lorraine et réalisation des investissements nécessaires".


Maintien et développement de l'emploi

La CGT refuse la fermeture du site industriel de gandrange quelle que soit la situation. Elle refuse également l'aventure des reclassements à Florange et au Luxembourg. Cela reste une grande illusion car, aujourd'hui, rien ne garantit qu'après 2012 la filière chaude de Florange sera préservée.
Le problème de l'emploi ne sera donc pas réglé dans la vallée. Les sous-traitants, les intérimaires et les sociétés de services qui travaillent pour Gandrange feront les frais de la décision prise par ArcelorMittal.
Mais il faut aussi inclure les intérimaires utilisés sur le site de Florange et au Luxembourg. Ils seront aussi remerciés.
Pour la CGT, il faut maintenir et développer Gandrange et proposer les emplois disponibles d'ArcelorMittal à Florange et au Luxembourg aux jeunes et aux chômeurs de la région qui cherchent un emploi.