jeudi 29 mai 2008

La télé coréenne rencontre la CGT

La télévision coréenne suit depuis plusieurs mois l'expansion du groupe Mittal et notamment ses projets sur le continent asiatique.
Elle suit les restructurations conduites par Mittal et plus particulièrement celle de Gandrange. Une rencontre a eu lieu aujourd'hui avec une délégation CGT pour évoquer la situation et la stratégie de Mittal

Les grévistes du "12-21 mai" remettent ça

Comme prévu, la CGT a rendu compte de la négociation du 26 mai lors de l'assemblée générale des grévistes le mercredi 27 mai à 14 heures. Elle a souligné les quelques nouvelles avancées enregistrées et montré les reniements de la Direction concernant le niveau des salaires pour la fin de carrière qui passe de 80 % du brut à 80 % du net et la faiblesse de la prime de mutation qui représente à peine 2 mois de salaire.

Les grévistes ne supportent pas le manquement à la parole donnée et le peu de "générosité" dont fait preuve la Direction pour la prime de mutation alors qu'une mutation représente une aventure douloureuse et une opération à hauts risques. Cette attitude a été prise comme du mépris et une provocation. Ils ont suivi la CGT qui leur demandait de réagir comme il se doit.
Les aciéristes de la coulée continue, du four électrique, de la maintenance et les gars du TAB ont débrayé immédiatement le mercredi 27 mai sur les postes de l'après-midi et de nuit. Ils ont remis ça ce matin, bien décidés à se faire entendre et comprendre. La CGT a immédiatement contacté la Direction de l'aciérie qui a reçu la visite des grévistes. Ils se disent prêts à aller plus loin si la Direction ne revoit pas sa copie. Nous attendons pour voir...

Après le 30 mai, la mobilisation restera toujours d'actualité. Seule l'action fera bouger les choses dans le bon sens.

Ça commence de travers au LCB

La CGT le dit depuis des semaines : "Méfiez-vous des actes de la Direction, souvent contraires aux déclarations et aux intentions affichées".

Cela est valable pour l'aciérie, le TAB mais aussi le LCB.
La preuve nous a été fournie mercredi matin 28 mai. La maîtrise avait pour consigne d'informer l'ensemble du personnel de maintenance pour lui signifier qu'ils seraient tous convoqués par la "cellule de reclassement" !
Cette annonce est d'autant plus importante qu'elle contredit tout ce qui a été dit sur le rôle de cette "cellule". Elle est chargée d'accueillir, en vue de leur reclassement, tous les salariés dont l'emploi est supprimé. Cette "cellule" n'a pas pour mission de trier ou de sélectionner a priori ceux qui doivent passer à la trappe ! La Direction agit totalement de travers en faisant jouer à cette "cellule de reclassement" un autre rôle que celui pour lequel elle a été créée. On la fait agir a priori et non a posteriori ! C'est-à-dire avant de savoir si des emplois vont être supprimés au LCB, une situation fort improbable, estime la CGT, si on considère les perspectives offertes au LCB : les départs pour longue carrière de la loi Fillon, les départs en retraite à l'âge normal, les temps partiels de fin de carrière, les départs volontaires déjà engagés avant le plan social, les créations d'emplois pour les investissements prévus... Tout cela fait dire à la CGT qu'au LCB aucune suppression d'emploi ne saurait se justifier !
En agissant ainsi, la Direction a suscité beaucoup d'émotion parmi le personnel du LCB;
Que veut la Direction :
déstabiliser ? décrédibiliser ? précipiter la fin ? favoriser la fuite en avant ?...
Ou, dit autrement, saboter l'avenir du LCB, pourtant la seule installation non promise à la casse ?
Il faut que la Direction se prononce clairement sur ses intentions et renonce à engager sa procédure au LCB.
 

Ils rejoignent la CGT chaque jour

L'après-grève a pour effet la syndicalisation à la CGT. Les aciéristes qui ont démarré le conflit les premiers, réservés aux départs face à la CGT, n'hésitent plus aujourd'hui, après avoir lutté aux côtés de ses militants, à adhérer à la CGT.
Nous venons d'enregistrer la dixième adhésion. "Acierix" lance un vibrant appel à rejoindre le seul pôle de résistance à Gandrange, la CGT.
Une CGT capable, avec le soutien des salariés, de faire sérieusement bouger les choses. Les semaines et les mois à venir ne seront pas un long fleuve tranquille. Il va falloir réagir souvent et fermement pour que le train des reclassements ne déraille pas.

Cellule de reclassement ou de triage et de sélection ?

Alors que le processus officiel d'information-consultation sur le volet social doit prendre fin le 30 mai, la hiérarchie s'affaire dans chaque unité pour établir l'ordre des victimes des suppressions d'emplois qui devront se présenter dès la semaine prochaine à la "cellule de reclassement".
Mais déjà la CGT constate de sérieuses anomalies sur le terrain. Ainsi, au LCB, la seule unité épargnée pour l'instant par Mittal, on voit l'encadrement convoquer tout le personnel de maintenance pour lui signifier qu'il devra se présenter à la "cellule de reclassement".
Alors que les suppressions d'emplois concernent très peu cette unité, qui d'ailleurs est plutôt appelée à être le point de chute prioritaire des mutations internes, on a de quoi être très surpris du discours tenu par la maîtrise.
La CGT a vite rectifié le tir en rappelant le rôle de la "cellule" chargée du reclassement pour les salariés dont l'emploi est supprimé et non pour déterminer ou trier des salariés en vue de leur supprimer leur emploi !
Cette façon de procéder en dit long sur les méthodes décidées par la Direction. Elle dit des choses et fait le contraire ou autre chose !
La CGT ne laissera pas amorcer cette dérive. Qu'on se le dise.
La CGT est allée s'expliquer avec le chef d'unité en lui adressant une sévère mise en garde.

Un aciériste nous écrit

C'est la larme à l'œil, le sourire aux lèvres et le baume au cœur que, moi, Acierix j'ai pris connaissance d'une lettre adressée par un aciériste qui a pris une part active à la grève. Je vous la lis :

"Chers amis,
Je vous écris cette lettre pour vous remercier de votre engagement dans cette grève démarrée par les collègues du four électrique.
- Grève qui nous a permis de relever la tête, de montrer que tout les salariés n'étaient pas  résignés.
- Engagement qui a porté haut le syndicalisme grâce à vous et à la CGT.
- Merci aussi aux habitants et aux communes alentour pour leur soutien.
- Merci Jacky, merci Xavier, Merci Serge, Merci Mario, merci Marcel, merci Thierry, merci Kévin, jeune délégué courageux et merci aux autres dont je ne connais pas le prénom.

Avec toute mon admiration"

Un aciériste nous écrit

La sidérurgie luxembourgeoise dans le collimateur de Mittal

Maintenant que le sort industriel de Gandrange est scellé et que l'aciérie et le TAB vont rejoindre le "cimetière sidérurgique" des scandales, Mittal compte s'attaquer à sa voisine luxembourgeoise pourtant désignée comme une des entreprises "accueillantes" pour les salariés licenciés de Gandrange.


Dans "information au personnel", le syndicat luxembourgeois présente le plan de restructurations appelé "Lux 2010" :

"Depuis quelques semaines se sont engagées des discussions concernant un énième plan de restructurations de la sidérurgie luxembourgeoise.
Monsieur Mittal qui détient la première fortune en Angleterre, avec un pactole de 35 milliards d'euros, et qui a bénéficié de 680 millions de dividendes pour 2007, veut gagner encore plus d'argent sur le dos des salariés.

Plan Lux 2010, proposition patronale

  1. Diminution du personnel
  2. Intégration de la maintenance en production
  3. Flexibilité
  4. Mobilité intra-entreprise
  5. Sous-traitance, travail intérimaire
Le plus grave pour les salariés
   
     6.  La séparation de l'entreprise en deux parties
         - Fours de réchauffage, cages de laminoir et lits de refroidissement resteront dans les           autres activités en amont, parc à bloom ou en aval, découpage, emballage,                             finissage, parachèvement, finissage ou expédition des produits ne feront plus partie            du cœur de l'activité sidérurgique.
          Ces activités sont/ou pourront être effectuées de manière partielle ou totale par des             entreprises extérieures, dont les salariés sont et seront soumis aux règles des                        conditions de travail applicables à ces entreprises.

Le point 6 a été repris du texte de la Direction mot par mot

La délégation demande la prolongation du CDR et l'application rapide de la préretraite.

La délégation vous informera de l'évolution du dossier".

CE du 30 mai : démarrage de la machine

Le CE est convoqué en réunion extraordinaire le 30 mai 2008 à 9 heures pour le dernier acte de la procédure légale et donner le top de départ à la machine à licencier.

Un ordre du jour qui parle de lui-même :

. Information - consultation du Comité d'entreprise de la société ArcelorMittal Gandrange en application des articles L. 321-1 et suivants du Code du travail sur le projet de licenciement collectif pour motif économique.

. Information - consultation du Comité d'entreprise de la société ArcelorMittal Gandrange en application de l'article L. 321-1 du Code du travail sur le projet de fixation des critères d'ordre de licenciement.

. Information - consultation du Comité d'entreprise de la société ArcelorMittal Gandrange en application des articles L. 321-1 et L. 321-4 du Code du travail sur le projet de plan de sauvegarde de l'emploi.

. Information - consultation du Comité d'entreprise de la société ArcelorMittal Gandrange en application de l'article L. 321-4-3 du Code du Travail sur les modalités de mise en œuvre envisagées du congé de reclassement.

. Information - consultation du Comité d'entreprise de la société ArcelorMittal Gandrange en application des articles L.322-4 et R. 322-8 du Code du travail sur un projet de demande de convention d'allocation temporaire dégressive.










Appel aux salariés reclassés

Les premières convocations à la "cellule de reclassement" vont tomber. Chaque salarié concerné va passer entre les mains des "psychologues" et spécialistes de l'entretien et du reclassement.

Le futur muté va se trouver seul face à la machine. Il sera soupesé, évalué, épluché, étiqueté, classé. Ce sera humainement pas facile. La CGT rappelle qu'elle peut conseiller, aider et assister. En cas de nécessité, appelez-moi : Acierix au 03-87-70-63-18, du lundi au vendredi de 8 h à 12 h et de 13 h à 17 h. Nous trouverons toujours un moyen pour répondre à votre appel.

mardi 27 mai 2008

Reniements et avancées : la Direction prend des risques

Des reclassements : des revirements et de petites avancées

Commissions de recours : la Direction avance

La Direction accède à la parité de la commission demandée par la CGT et les grévistes. Les votes de la commission se dérouleront à parts égales, 4 représentants des syndicats et 4 représentants de la Direction. Mais, c'est au patron qu'il appartiendra de prendre la décision finale. Pour la CGT, c'est inacceptable ! Une réponse devrait être apportée le 30 mai.
La CGT défendra vigoureusement les recours engagés par les salariés qui rejetteraient l'offre de reclassement qui ne leur convient pas.

Salariés en fin de carrière : la Direction renie

Parmi les concessions obtenues à la fin de la grève, le 20 mai, figuraient celles concernant la garantie du maintien à l'effectif de Gandrange des salariés nés jusqu'en 1952 avec une rémunération représentant 80 % du salaire brut pour un travail à mi-temps. A la réunion du 26 mai, la Direction a revu ses engagements en ne proposant plus qu'une rémunération à hauteur de 80 % du salaire net.
Cela signifie que tout salarié concerné qui entrera dans le dispositif du "temps partiel de fin de carrière" verra sa paie amputée de 20 %. La CGT dénonce ce bond en arrière. D'autres points légaux et économiques sont encore à l'étude concernant la prise en charge des cotisations au régime général de la Sécurité sociale.

LCB : un réservoir de mutations internes : la Direction avance

La Direction confirme ce qu'elle avait dit à la fin de la grève concernant les possibilités de mutations internes qui seraient offertes au LCB pour le personnel de l'aciérie et du TAB. Les places susceptibles d'être disponibles seraient de l'ordre de 102 dont 52 emplois par affectation et créations d'emplois et 50 autres postes pour des salariés susceptibles d'entrer dans le processus de fin de carrière d'ici 2012. La CGT se félicite de cette ouverture concédée par la lutte. Mais la question du salaire reste entière.

Prime de mutation : la Direction freine

Alors que cette revendication figurait parmi les principales demandes des grévistes, la Direction, après bien des atermoiements, a lâché légèrement du lest en accordant une petite prime de mutation d'un montant égal à seulement deux mois de salaire brut et uniquement pour le personnel concerné par une mutation externe.
Pour la CGT, ce petit effort en direction des grévistes est très nettement insuffisant. Il faut quand même savoir que, dans d'autres sociétés sidérurgiques voisines (Europipe, Ascoforges), la prime de mutation était comprise en 15 000 € et 25 000 € ! Nous sommes très très loin de ce montant !
La CGT est bien décidée à faire bouger la Direction. Aux grévistes de proposer un mode d'action. La CGT a sa petite idée là-dessus.

Délai de détachement : la Direction améliore

Cette fameuse période "d'essai" ou de "détachement" de 3 mois a fait l'objet de discussions et d'interprétations diverses. La Direction admet qu'il ne sera pas nécessaire d'aller au bout d'un délai de 3 mois. Un entretien devrait avoir lieu au bout d'un mois. Un accord commun entre la société d'accueil et le salarié pourrait mettre fin à la période de détachement.

L'après-30 mai, c'est demain : la Direction inquiète

Les 10 jours de grève n'étaient pas prévus dans le calendrier. La Direction s'en tient à l'accord de méthode que la CGT n'a pas signé. Il est vrai que sans la lutte, les mesures de reclassements auraient été modestes. Pour la CGT, la date du 30 mai n'est pas une fin en soi. Le dossier est loin d'être bouclé.
Pour la CGT et les grévistes, il y aura un après-30 mai.

Eux ont tout compris : la Direction énervée

Depuis le démarrage de la grève, huit salariés ont rejoint la CGT. D'autres se disent prêts à faire le pas pour se syndiquer à la CGT. Ils ont vu, ils ont compris l'importance d'être bien organisés et de renforcer la CGT pour faire bouger les choses.
A qui le tour ? La CGT vous attend.

Assemblée générale des grévistes

La CGT a invité les grévistes à venir se rassembler au portier de Richemont le mercredi 28 mai à 14 heures pour prendre connaissance des dernières nouvelles de la situation et des comptes-rendus des réunions des 23 et 26 mai.
La CGT attirera l'attention des salariés sur l'impérieuse nécessité de rester mobilisés. Il faut préparer l'après-30 mai et être prêt à réagir à tout moment.

Assemblée générale des syndiqués CGT

Le syndicat de Gandrange tiendra sa 4ème et sa 5ème assemblée des syndiqués CGT les 27 et 28 mai.
Ces réunions ont pour objectif de faire un point sur l'actualité de l'entreprise et d'inviter les adhérents à s'engager et à faire preuve d'audace et de solidarité.

L'inspecteur du travail s'en mêle

Dans une missive en date du 20 courant, le directeur départemental du travail adresse plusieurs recommandations à ArcelorMittal Gandrange pour améliorer son dispositif de reclassement concernant notamment : l'OVE, la cellule de reclassement, les entretiens individuels, la formation, l'ancienneté, la classification, la rémunération, la mobilité géographique, les départs volontaires, les reclassements externes du groupe et le congé de reclassement.
Pendant les 10 jours de grève, l'inspecteur du travail est resté en relation avec la CGT pour se tenir informé de la situation et prendre en compte les attentes des grévistes.

Les CHSCT convoqués grâce à l'action de la CGT

Tous les CHSCT de l'entreprise ont été convoqués (Aciérie, TAB, LCB, Services généraux) avec à l'ordre du jour : les conséquences pour les salariés sur les conditions de travail, d'hygiène et de sécurité découlant de la mise en œuvre des suppressions d'emplois et des mesures de reclassement liés à la fermeture de l'aciérie et du TAB.
La CGT rappelle que ces réunions sont dues à l'action engagée par la CGT devant les tribunaux et que la Direction n'avait pas prévues.
L'accord de méthode signé avec les autres syndicats n'avait tout simplement pas prévu l'examen des conséquences en termes de conditions de travail, d'hygiène et de sécurité de ces bouleversements.
Toutefois, la CGT regrette que ces réunions des CHSCT aient été très mal préparées. La Direction n'a pas analysé finement les dommages de la mise en œuvre du plan de restructuration.

Fête du chiffon rouge : les lots gagnants du 1er Mai

Lot n° 1 : N° 0256
Week-end à la fête de l'Humanité (bus, hôtel et entrée à la fête pour les 2 jours)

Lot n° 2 : N° 2102
Découverte du festival du cinéma italien à Villerupt avec 4 films

Lot n° 3 : N° 6960
Découverte du festival du cinéma arabe à Fameck avec 4 films

Lot n° 4 : N° 1197
Offre de deux spectacles à l'espace culturel de Rombas

Lot n° 5 : N° 0282
Offre de deux spectacles au centre culturel "La Passerelle" à Florange

Lot n° 6 : N° 1311
Sortie découverte du théâtre de Bussang/Vosges - Spectacle pour deux personnes

Lot n° 7 : N° 0459
Grand spectacle à l'Arsenal de Metz

Lot n° 8 : N° 3312
Grand spectacle aux Arènes de Metz

Lot n° 9 : N° 6922
Offre familiale pour 3 spectacles au festival de la Marelle à Maizières-les-Metz

Lot n° 10 : N° 1466
1 an d'abonnement à un magazine

Lot n° 11 : N° 6090
Offre DVD et CD découverte


jeudi 22 mai 2008

mardi 20 mai 2008

La solidarité financière s'organise

Des particuliers, des amis, des responsables politiques, des syndicats CGT ont remis des dons pour venir en aide aux grévistes. 

Voici un témoignage du syndicat CGT ArcelorMittal Packaging, usine de Florange :

"Camarade,

Nous saluons votre lutte engagée pour la défense de vos droits et de vos intérêts et nous affirmons notre solidarité syndicale dans cette circonstance difficile pour le porte-monnaie mais riche sur le plan humain.

Nous avons décidé d'un soutien financier d'un montant de 100 €, à la mesure de notre trésorerie et de l'autre conflit en cours.

Salutations fraternelles.

Même patron, même combat ! 

Mittal doit céder !"

Unité et fraternité Gandrange/GEPOR

La journée du lundi 19 mai a été un mouvement fort sur le plan de l'unité et de la fraternité entre les grévistes de Gandrange et du GEPOR et les militants CGT des deux usines. Ils sont accueillis chaleureusement en affirmant leur volonté de lutter ensemble face à ArcelorMittal, leur patron commun. Un certain nombre de grévistes du GEPOR se rendra aujourd'hui à Gandrange pour un repas fraternel et de lutte. Qu'ils soient les bienvenus chez "Acierix".

La Direction de Gandrange manœuvre tous azimuts

Cette entrée dans la deuxième semaine de grève et de paralysie de la production a conduit la Direction de Gandrange à prendre de nouvelles initiatives. Si elle semble, pour l'instant, résignée à ne pas faire appel aux CRS, elle ne reste pas pour autant les mains dans les poches.
Elle cogite avec son staf sur l'attitude et les actions à mener pour briser le mouvement. Elle a installé son QG à H & E mais navigue aussi entre le Grands Bureaux de Sollac, du GESIM et du Luxembourg et de Paris.

- Il revient à la Direction générale d'ArcelorMittal France de coordonner les positions, les décisions et les actions.

- La Direction européenne des produits longs a réuni les cadres au Novotel à Metz pour leur faire la leçon et les conditionner.

- La Direction de Gandrange, quant à elle, a pris l'initiative d'adresser personnellement à chaque salarié une missive pour appeler les non-grévistes à son secours et venir se présenter aujourd'hui mardi à leur travail. Dans sa lettre, elle n'a pas hésité à discréditer l'action de la CGT et des grévistes. La Direction cherche manifestement la division. Obligée provisoirement à renoncer aux CRS, elle tente une autre stratégie.
La Direction a par ailleurs décidé d'installer un grand chapiteau sur le parking de l'aciérie pour recevoir les non-grévistes et pouvoir ainsi leur faire un bourrage de crâne. Un chapiteau gardé par des vigiles qui seront chargés ce matin, à 8 heures, de sélectionner à l'entrée les grévistes et les non-grévistes. La CGT, accompagnée de grévistes, a décidé de se rendre au chapiteau. Cette grande revue vise plusieurs objectifs : le pointage, le bourrage de crâne et la division.
 

La Direction de Gandrange man

2ème réunion du 20 mai maintenue

Comme on peut le constater, la grève a de nombreuses vertus dont celle d'obliger une Direction à changer constamment d'attitude selon les circonstances et l'évolution du mouvement.
Ainsi, la Direction du groupe ne conditionne plus la levée du blocage des portiers à la tenue d'une réunion.
Cette deuxième rencontre au GESIM à Metz devrait apporter certains éléments de réponses suite aux questions posées par la CGT à la première réunion. Il ne faut pas s'attendre à des miracles si la réunion se limite à un échange discussion et non à une véritable négociation comme l'exigent la CGT et les grévistes. La délégation CGT saura donner le ton.

Aujourd'hui, journée chargée et agitée

Ce conflit comme celui que nous vivons aujourd'hui est plein de rebondissement. Il est extrêmement vivant, chaleureux, imaginatif, démocratique et résolu. La soudure grévistes-syndiqués CGT et non syndiqués et militants est une véritable osmose. Au fil des jours, on se comprend mieux, on se parle tout le temps, on s'écoute, on se comprend et on agit. Plusieurs fois dans la journée, des décisions sont prises selon les événements qui surgissent.


Aujourd'hui, le menu du jour est riche :

Matin
- Assemblée au portier à la prise de poste
- Délégation au chapiteau
- Poursuite du blocage
- Assemblée des grévistes à 10 heures
- Déjeuner ensemble avec une centaine de travailleurs du GEPOR

Après-midi
- 13 h : accueil d'Olivier Besancenot, porte-parole de la LCR, venu apporter son soutien à la            lutte
- 14 h : ouverture de la deuxième discussion au GESIM à Metz
- 16 h : délégation CGT au centre social culturel pour rencontrer Ségolène Royale
- 17 h : assemblée des militants CGT
- 18 h : assemblée des grévistes pour le compte-rendu de la réunion du GESIM
- 22 h : assemblée au portier et changement de poste.

Deux initiatives CGT pour venir en aide aux grévistes

La CGT lance deux initiatives pour venir en aide aux grévistes de Gandrange :

- Une collecte sur les marchés des environs,
- L'ouverture d'un "Fonds de Solidarité".

Nous invitons tous les grévistes à faire part de ces deux initiatives à leur environnement familial et social.

Collecte sur les marchés

Les femmes des grévistes, avec ou sans leur compagnon, sont invitées à participer aux collectes sur les marchés. Pour cela, il suffit de s'inscrire sur la liste affichée au piquet de grève ou de le signaler aux militants CGT ou encore de téléphoner au local CGT au 03-87-70-63-18, de 8 h à 12 h et de 13 h à 17 h.

. Liste des marchés :

  - Mardi 20 mai : marché de Clouange
  - Mercredi 21 mai : marché de Moyeuvre
  - Jeudi 22 mai : marché de Rombas
  - Vendredi 23 mai : marché d'Hagondange
  - Samedi 24 mai : marché d'Amnéville

    Les rendez-vous pour le départ pour les marchés est fixé à 8 heures au portier de                           Richemont.

Dons au "Fonds de Solidarité"

La CGT a adressé une lettre ouverte aux populations environnantes, aux élus locaux et aux commerçants pour les inviter à effectuer des dons pour aider financièrement les grévistes.

Les chèques sont à libeller à l'ordre de "Fonds de Solidarité de Gandrange" et à adresser au

Syndicat CGT ArcelorMittal Gandrange
31, rue de l'usine
57360 AMNEVILLE
Tél. : 03-87-70-63-18

Les salariés en grève peuvent nous faire part des personnalités ou des commerçants de leur connaissance désireux d'apporter leur aide. La CGT leur adressera la lettre de solidarité.

Suivi de la solidarité financière

La CGT affichera et/ou communiquera régulièrement la liste des collectes et des dons.
Ce suivi sera réalisé jusqu'au terme du conflit. Il conviendra ensuite d'examiner les modalités de répartition aux bénéfices des grévistes.

Tout le monde a bien conscience que ces initiatives sont importantes et doivent réussir pour soulager les pertes de salaire de chaque gréviste.

La FTM s'adresse à ArcelorMittal

"Monsieur le Président Directeur Général,

Les salariés de l'établissement de Gandrange expriment leur mécontentement et sont en grève depuis hier matin, après les annonces faites par la Direction locale concernant les mesures sociales annoncées suite à la fermeture partielle du site. Ils exigent, avec leur syndicat CGT, l'ouverture de négociations sérieuses qui prennent en compte l'ensemble de leurs revendications.

C'est la Direction générale du site qui a refusé de débattre de l'avenir industriel de l'établissement et qui veut imposer des mutations forcées avec toutes les conséquences que cela implique pour les salariés concernés et leur famille.

Vous menacez aujourd'hui de répondre à ces exigences par l'envoi des forces de l'ordre. C'est une piètre démonstration du dialogue social auquel vous avez fait référence durant plusieurs semaines face aux représentants du personnel mais également après l'intervention du Président de la République.

Dans une filiale du groupe, la société GEPOR, les salariés sont également en conflit pour l'amélioration de leurs conditions de travail, la mise en place d'une cinquième équipe et l'amélioration de leur rémunération.

Dans ce cas là aussi, vous refusez le dialogue, préférant exacerber les oppositions entre les salariés grévistes et les salariés non grévistes, en ayant recours à des salariés intérimaires pour remplacer les salariés en CDI qui sont dans l'action.

Au nom de la Fédération des Travailleurs de la Métallurgie, je vous demande solennellement d'engager rapidement le dialogue avec les représentants des salariés de ces deux entreprises et de cesser les pressions, de toute sorte, exercées sur les salariés.

L'image de marque du groupe ArcelorMittal, déjà bien entamée dans l'opinion publique en France pourrait, une nouvelle fois, être ternie face aux agissements d'une direction générale intransigeante, voire revancharde.

Dans l'attente..."

lundi 19 mai 2008

8ème jour de grève à Gandrange

Nous entrons dans le 8ème jour de grève et de blocage de la production. Depuis l'échec des discussions avec la Direction générale, l'action avec la CGT s'est renforcée. La détermination des salariés reste entière.  Du côté de la Direction, c'est le silence complet depuis vendredi. Une telle attitude est inadmissible et incompréhensible !
Comment une Direction responsable peut-elle marquer autant d'indifférence et de mépris à l'égard des salariés inquiets pour leur avenir professionnel et leur emploi ?
Comment un groupe comme ArcelorMittal peut-il traiter ses salariés avec une telle désinvolture alors que, par la voix de son président, Mr Mittal, le plan de reclassement pour le personnel de Gandrange serait exemplaire ?
Ce soi-disant plan exemplaire, qui n'existe pas, a été aussi l'argument massue employé par la Direction générale de Mittal Europe, mais aussi du président de la République, Mr Sarkozy, qui n'ont pas eu de cesse pour insister sur "l'exemplarité" des offres de reclassement qui seront proposées. De cela, il n'en est rien ! C'est le pourquoi de la grève et de son durcissement. Le personnel a tout à gagner en agissant fermement avec la CGT. Il a à gagner une vie, un travail et un salaire acceptables. Le personnel a tout simplement à gagner un avenir avec des garanties fiables. Tant que la Direction ne se prononce pas clairement pour négocier sérieusement sur la base des revendications décidées par le personnel, il n'y a pas lieu d'arrêter la grève et de libérer les entrées.

Vers un élargissement de l'action

Deux conflits dans la sidérurgie lorraine marquent l'actualité sociale : celui de Gandrange et du GEPOR. Ces deux conflits entrent tous les deux dans leur deuxième semaine. Un point commun : tous ces salariés sont employés par le groupe ArcelorMittal et ces deux conflits sont dans l'impasse. Ces salariés dépendent du même patron, la Direction générale d'ArcelorMittal France. C'est à Paris que l'on pilote. A Gandrange et à Sollac, les Directions font office de facteurs et de boîtes au lettres. Et bien, l'unité d'action entre les salariés de Gandrange et ceux du GEPOR est peut-être un moyen pour faire entendre raison Mittal. Visiblement, le groupe n'est sensible qu'aux conséquences de ces deux conflits. La perte de production est lourde. La perte du chiffre d'affaires est conséquente. Le discrédit auprès des clients est énorme. L'image de Mittal est très fortement dégradée.

ArcelorMittal joue la carte du pourrissement des conflits.

ArcelorMittal joue la carte de la division des salariés.

ArcelorMittal joue la carte de la menace et de la répression.

Cette stratégie échouera car les travailleurs sont conscients des enjeux, de leur avenir et des risques de la résignation. Ils n'ont qu'un seul choix : l'unité dans l'action avec la CGT. Les Direction de Gandrange, de Florange et celle d'ArcelorMittal France portent toutes les trois la responsabilité de l'aggravation de ces deux conflits.

Solidarité et unité

La CGT appelle l'ensemble du personnel de Gandrange à se mettre en grève et à rejoindre le piquet de grève ;

La CGT appelle les familles et la population à venir apporter leur soutien aux grévistes. Hier, dimanche, des épouses, des enfants, des amis, des retraités sont venus exprimer leur solidarité au personnel et partager leur déjeuner offert par des amis de la CGT ;

La CGT appelle la population et tous les élus locaux et les villes à répondre à la collecte lancée par la CGT pour aider les grévistes. Elle demande aux épouses du personnel à venir sur les marchés des environs pour participer à l'organisation des collectes ;

La CGT appelle les autres syndicats de Gandrange à rejoindre le mouvement.

Pour la CGT, la solidarité et l'unité sont les maîtres mots pour gagner.

Communiqué de presse du jeudi 15 mai à 15 heures

a   Collecte sur les marchés


Pour venir en aide aux salariés de Gandrange qui entrent dans leur deuxième semaine de grève, la CGT organise des collectes sur les marchés du secteur. Les épouses des grévistes sont invitées à venir participer à ces collectes. Pour cela, il suffit de téléphoner au syndicat CGT au 03-87-70-63-18 pour préciser le marché choisi ou de le signaler aux militants CGT sur le piquet de grève.

Les rendez-vous pour le départ vers les marchés sont fixés à 8 heures sur le piquet de grève au portier de Richemont.

Liste des marchés
- Mardi 20 mai : Marché de Clouange
- Mercredi 21 mai : Marché de Moyeuvre
- Jeudi 22 mai : Marché de Rombas
- Vendredi 23 mai : Marché d'Hagondange
- Samedi 24 mai : Marché d'Amnéville

La semaine prochaine, une autre liste de marchés sera publiée.

a  Dons au fonds de solidarité

La CGT, la population, les amis, les élus locaux à titre personnel et les municipalités sont invités à adresser des dons financiers pour venir en aide aux grévistes. Il y a urgence.

Les chèques sont à libeller à "Fonds de solidarité" et à adresser au

Syndicat CGT ArcelorMittal Gandrange
31, rue de l'usine
57360 AMNEVILLE
Tél. : 03-87-70-63-18

 


Un comité de soutien à Moyeuvre

Des jeunes de la ville de Moyeuvre ont monté un comité de soutien aux grévistes de Gandrange. Ils en appellent à la solidarité des habitants de la commune.
"Depuis lundi 12 mai, les ouvriers de l'usine de Mittal sont en grève. Ils ont bloqué l'ensemble de la production pour protester contre l'attitude honteuse de leur patron. Lakshmi Mittal, célèbre multimilliardaire. Son équipe de dirigeants a annoncé les conditions de départ de 600 ouvriers concernés par la fermeture de l'aciérie et du train à billettes : indemnités de licenciement ridicules, une seule offre de reclassement à prendre ou à laisser qui peut être à l'autre bout de la France, sans prime de mutation, avec période d'essai de 3 mois où les ouvriers seront à la merci de la Direction.
Parmi ces ouvriers, il y a des jeunes qui avaient trouvé là leur premier emploi stable, certains ont fait des crédits pour s'acheter une voiture ou une maison, d'autres doivent assurer un loyer. Il y a de nombreux pères de famille qui doivent assurer le devenir de leurs enfants. D'autres sont proches de la retraite et ne supporteraient pas un départ de l'endroit où ils vivent depuis tant d'années.
Nous devons tous nous mobiliser pour les défendre. A travers eux, c'est nous tous qui sommes touchés. Les anciens de Moyeuvre se souviennent encore ce que signifie la fermeture d'une usine, c'est un drame humain. Nous devons dire stop !
Allez tous au portail Est de l'usine Mittal à Richemont où les grévistes attendent votre soutien (à toute heure) pour organiser la résistance".

Sollac bloquée à son tour

Les salariés du GEPOR, en grève depuis une semaine avec la CGT, ont reçu ce lundi 19 mai, le soutien d'une délégation de grévistes de Gandrange, accompagnée du syndicat CGT. Ils ont décidé de bloquer les expéditions de tôles au départ de l'usine à froid de Sainte-Agathe d'ArcelorMittal à Florange. Ils entendent, par cette action, attirer l'attention de la Direction générale d'ArcelorMittal France afin d'obtenir des négociations sur les deux dossiers : celui de Gandrange et du GEPOR.

jeudi 15 mai 2008

Communiqué de presse du jeudi 15 mai à 15 heures

La Fédération CGT de la Métallurgie vient d'être informée par la Direction générale d'ArcelorMittal France qu'elle avait décidé de recourir aux forces de l'ordre pour lever les blocages aux portes de l'usine de Gandrange.

La CGT a mis en garde ArcelorMittal des conséquences d'une telle décision.
La CGT appellera à la solidarité les travailleurs du GEPOR, actuellement en grève pour venir soutenir les collègues de Gandrange.
Par ailleurs, la Fédération CGT a décidé de saisir l'Elysée pour l'informer de cette situation et exiger l'ouverture immédiate des discussions.
Les grévistes se sont prononcés ce matin en assemblée générale à l'unanimité pour la poursuite du mouvement jusqu'au vendredi 16 mai dans l'attente des résultats des discussions promises pour demain à 14 heures.

Premier recul et première ouverture

L'action engagée par les salariés de Gandrange avec le soutien de la CGT depuis le 12 mai 2008 a contraint Mittal à convoquer le CE en réunion extraordinaire le 14 mai et à mettre sur pied une commission chargée de discuter du contenu du plan social.

Il a fallu trois jours de paralysie totale de la production pour parvenir à ce premier résultat.
En ouvrant, contrainte et forcée, des discussions sur le contenu du plan social, la Direction de Gandrange reconnaît implicitement que le plan qu'elle a proposé dès le mois de janvier, puis qu'elle a confirmé au fil des semaines, puis repris dans l'accord de méthode, signé par les autres syndicats et vanté à la fois par Messieurs Mittal et Sarkozy, n'est pas du tout à la hauteur des conséquences sociales qui résulteront de la fermeture de l'aciérie et du TAB. Les dégâts sur les hommes et sur l'emploi seront considérables. Le dispositif de reclassement proposé ne les répare pas. Il les atténuera à peine et encore, ce n'est pas sûr.
Il faut donc, et c'est une obligation morale, revoir en profondeur le contenu du plan dit "social". C'est tout le sens de la lutte engagée par le personnel avec la CGT.

La négociation placée sous le contrôle des grévistes

Après avoir pris connaissance du compte rendu de la réunion du CE extra du 14 mai, les salariés ont décidé de reconduire leur mouvement jusqu'au vendredi 15 mai 18 heures au moins. Il est évident, et la CGT le sait par expérience, Mittal ne cédera rien sans la pression. Il faut toujours et encore un rapport de force conséquent pour gagner.

Non seulement la lutte doit se poursuivre mais aussi se renforcer. Aucun salarié ne doit rester chez lui à attendre que cela arrive tout cuit. Il doit venir au portier avec ses collègues et participer activement à la lutte.
La CGT invite également les familles des salariés de Gandrange et la population à apporter leur soutien actif aux grévistes. Cette lutte, il faut la gagner. Dès lors que la lutte pour la sauvegarde du site n'a pas été victorieuse, il faudra aller jusqu'au bout sur le volet social. Sans l'obtention de véritables garanties sociales individuelles et collectives, les salariés victimes des suppressions d'emplois seront jetés dans l'aventure la plus totale. Par définition, un reclassement, une mutation est une épreuve très difficile et très douloureuse. C'est souvent un échec à plus ou moins long terme pour la plupart des salariés. En tout état de cause, ces changements sont des bouleversements pour les salariés et leur famille. Ces changements, en plus du changement du lieu de travail, d'équipe de travail, d'horaire de travail, sont aussi un changement de métier, de fonction, de salaire, de classification, de domicile, de mode de transport, d'école pour les enfants... Changer d'emploi, c'est changer de vie et vivre avec de nouvelles contraintes. Voilà pourquoi il faut que le plan dit "social" proposé soit refondu en profondeur. Seule l'action forte comme aujourd'hui pèsera sur le contenu. Les signataires de l'accord de méthode s'apprêtaient à boucler le dossier le 30 mai puis à passer à sa mise en œuvre. Les convocations étaient sous le coude, prêtes à être expédiées. La cellule chargée de la reconversion était prête à recevoir les premières victimes. Et bien non, cela ne se passera pas ainsi. Il va falloir compter sur la lutte, les salariés et la CGT.

Provocation et menaces

Nous connaissons bien le sens du dialogue prôné par notre Direction. Elle ne bouger jamais sans l'action. C'est encore le cas aujourd'hui. Mais, derrière cette petite ouverture, après 4 jours de paralysie de la production, la Direction tente la provocation et menace.

Pour la provocation, elle envoie les cadres les plus soumis à l'attaque sous prétexte de "liberté au travail" ! On ferme la boîte, on met les gens dans l'aventure et on jette à la rue des centaines d'intérimaires et de sous-traitants et on ose parler de "liberté au travail" ! C'est indécent et grotesque.
De l'autre côté, la Direction menace de sortir l'attirail classique : huissier, tribunal, CRS pour débloquer les portiers... Il ne faut pas tomber dans le piège et rester bien fixé sur l'objectif : gagner un autre contenu social. Nous apprécierons l'évolution de la situation au fil des heures et prendrons les décisions ensemble.

mercredi 14 mai 2008

Soutien des syndicats CGT ArcelorMittal France

Dans une motion adressée à la Direction du groupe ArcelorMittal France, les syndicats CGT déclarent :
Le 12 mai à 22 heures, les salariés du Four Electrique de l'aciérie de Gandrange, soutenus par le syndicat CGT, ont décidé d'engager un mouvement de grève sous une forme qu'ils ont eux-mêmes définie. Seul l'accès par le portier Est (Richemont) est possible. Il est contrôlé par les grévistes et la CGT.
Leur détermination est à la mesure du niveau extrêmement bas et provocateur des mesures sociales inscrites au plan de suppression d'emplois.
Les revendications des salariés et de la CGT sont simples :
  • Ouverture de négociations pour l'octroi de véritables garanties sociales individuelles et collectives.
Les élus CGT avaient demandé cette négociation à la Direction lors du CE du 6 mai 2008. Celle-ci avait répondu négativement en précisant qu'elle s'en tiendrait à l'accord de méthode signé avec les autres.

C'est dans ce contexte que s'est tenue, le 13 mai, l'assemblée générale des actionnaires du groupe ArcelorMittal au cours de laquelle a été approuvée une forte augmentation de la rémunération des plus hauts dirigeants. D'autres privilèges considérables ont été également votés comme l'attribution de primes aux performances et aux résultats ainsi que des stocks-options de 8 500 000 actions à 60 € l'action. Cela représente un montant de plus de 500 millions d'euros.
Devant cette situation, les syndicats CGT d'ArcelorMittal France expriment leur solidarité aux salariés de Gandrange et exigent l'ouverture immédiate des négociations.

3ème jour de blocage

Les aciéristes, rejoints chaque jour par d'autres salariés, entament le 3ème jour de grève. Ils exigent, avec la CGT, l'ouverture de négociations pour l'octroi de garanties sociales fortes.
Les militants CGT et les salariés de différents secteurs se relaient pendant les 24 heures pour assurer une garde permanente. Ils ont reçu le soutien de la population. A chaque poste, les grévistes accueillent leurs collègues en les invitant à se joindre au mouvement.
La CGT s'adresse à chaque poste aux nouveaux arrivants en expliquant la nécessité d'une action dure et durable.
La CGT consulte chaque jour les grévistes pour la reconduite du mouvement.

Une Direction "silencieuse"

Depuis la paralysie de l'usine, le lundi 12 mai à 22 heures à aujourd'hui mercredi 14 mai, la Direction ne s'est quasiment pas manifestée si ce n'est avec l'aide d'un huissier venu constater le blocage des portiers.
La CGT a contacté plusieurs fois la Direction générale dans le courant de la journée de mardi pour que s'ouvrent immédiatement des négociations pour améliorer sensiblement le dispositif de reclassement. A ce jour, la Direction reste toujours inerte... et les travailleurs s'énervent de plus en plus.
Cette attitude est inadmissible ! Où sont passées les belles promesses, le plan exemplaire de reclassement promis par Mittal et Sarkozy ?

La CGT multiplie ses interventions

La CGT a saisi la Préfecture de Région pour lui demander d'intervenir auprès de la Direction générale de Gandrange. Malgré les atermoiements de celle-ci, il semblerait que la Direction se déciderait quand même à nouer un premier contact avec la CGT. Mais cela n'est pas certain.
La dernière conversation téléphonique avec Monsieur Lauprêtre, directeur général, laisse peu de chance au dialoguer. Celui-ci met au préalable à cette première rencontre la levée des blocages. Pour la CGT, cette question n'est pas à l'ordre du jour. Il reviendra aux grévistes de se prononcer sur le déroulement de leur mouvement.

La CGT multiplie ses interventions

La CGT fait appel à un médiateur

La Direction mise sur l'essoufflement du conflit, c'est ce qui explique ce refus d'engager des discussions avec la CGT.
En tout état de cause, la Direction n'entend pas ouvrir des négociations. Elle veut se limiter à la stricte application de l'accord de méthode et rester dans le cadre du processus social défini.
Elle entend saisir la justice pour ordonner la libération des portiers. Elle menace même l'intervention des forces de l'ordre, si cela s'avérait nécessaire.
La CGT demande la médiation de l'inspecteur du travail auprès du Préfet de Région.

Appel au renforcement du blocage et à la solidarité

La CGT demande au personnel posté de venir renforcer le piquet de grève. Elle invite les salariés à rester au portier pendant toute la durée du poste les heures et les jours qui vont suivre seront déterminents pour faire bouger la direction.

La CGT lance un appel aux familles et à la population pour venir apporter leur soutien aux grévistes.

La CGT appelle à agir de façon responsable

Pour la CGT, le mouvement doit se dérouler dans le calme en veillant à préserver l'intégrité des hommes et en respectant le matériel et les installations.
La lutte doit être conduite démocratiquement et de façon responsable. Toute violence doit être évitée.

Les aciéristes du four bloquent Gandrange




dimanche 11 mai 2008

La CGT rencontrera le groupe UMP Lorraine suite à sa demande

Monsieur,
Je vous invite à participer à la rencontre que le groupe Pour La Lorraine du Conseil Régional organise avec les représentants syndicaux du site de Gandrange.
Au cours de cette rencontre, nous écouterons votre analyse de la situation et échangerons nos points de vue sur cette problématique.
Nous souhaiterions en outre initier avec vous une reflexion sur les actions à améliorer, celles à mettre en oeuvre pour accompagner les salariés amenés à connaître des changements dans leur vie professionnelle.
Je serai accompagner d'un certain nombre d'élus du groupe dont Gérard Longuet, sénateur, ancien ministre.
La réunion se déroulera le jeudi 29 mai à 16h au Conseil Régional (Place Gabriel Hocquard 57000 Metz), salle de la Chapelle.
Merci de bien vouloir confirmer votre présence ou m'indiquer la personne qui vous représentera...
Je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expression de mes salutations distinguées.
Claude GAILLARD
Président du groupe "Pour la Lorraine"

samedi 10 mai 2008

Mai 68 : les belles moissons

Si les luttes et le Front Populaire de 1936 représentent les plus grandes conquêtes sociales obtenus en France, les acquis de grêve de 1968 font partis des moments forts qui ont marqué le progrés social de notre pays.


La plupart des médias commémorent les 40 ans de mai 68 que sous l'aspect des manifestations étudiantes et des questions de sociétés, mais occultent délibérement les grêves ouvrières et les acquis sociaux. Alors que mai 68 représente les plus grandes grêves du 20ème siècle en France, les médias font silence.

Nous voulons ici, donner un panorame non exhaustif des résultats obtenus.

vendredi 9 mai 2008

Les avancées sociales dans les branches

DROIT SYNDICAL





Le constat de Grenelle représente un progrès considérable en matière de reconnaissance et d'élargissement des droits syndicaux, dont le mérite essentiel revient à la CGT qui, la première, a engagé l'action pour leur obtention. Les principes et dispositions du constat ont été intégré dans un certain nombre d'accords et de conventions ; des précisions et améliorations ont été apportées en un certain nombre de cas. C'est surtout sur certains résultats caractéristiques que nous voudrions mettre l'accent.





AGRICULTURE





Désignation des délégués syndicaux inter-entreprises ayant les mêmes prérogatives et bénéficiant d'un crédit d'heures pour l'exercice de leur mandat, qui sera déterminé par les conventions collectives. Crédit agricole et Mutualité agricole : reconnaissance des comités d'entreprise.





AÉRONAUTIQUE





Sud-aviation : reconnaissance de la section syndicale, crédit de 15 heures par mois.


Dassault : reconnaissance de la section syndicale. Délégué syndicale et délégué adjoint bénéficiant d'un crédit d'heure respectivement fixé à 20 heures et 15 heures. Crédit supplémentaire égal à 0,3/1000e des heures effectivement travaillées mis à la disposition syndicales pour le travail en commission.





ASSURANCE PARIS





Éligibilité à 18 ans. Droit de vote à 16 ans.





AUTOMOBILE





Citroën :


Reconnaissance de la section syndicale.


Protection des délégués syndicaux analogue à celle dont bénéficient les membres des CE et les DP.


Distribution de la presse et des communications syndicales à l'intérieur de l'entreprise.


Affichage des communications syndicales.


Bureau mis à la disposition des délégués syndicaux.


Droit de réunion dans l'entreprise.


Crédit mensuel de 120 heures pour les délégués syndicaux.


Deux délégués syndicaux par organisation syndicale pouvant se faire assister dans chaque groupe d'usine par un délégué du personnel avec lequel ils partageront leur crédit d'heures.





Renault :


Rétablissement du temps de franchise pour les suppléants, qui avait été supprimé en 1953.


Droit de collectage, de réunion et de la diffusion de la presse syndicale dans l'entreprise et en dehors des heures et lieus de travail. Attribution de locaux syndicaux et amélioration des congés d'éducation.





CHAUSSURE





Application des dispositions de Grenelle dans les entreprises de plus de 50 salariés; quinze pour les délégués syndicaux.





Maroquinerie : Éligibilité à 18 ans ainsi que dans toutes les industries de cuirs et peaux.





CHEMINOTS





Extension du protocole du 3 juin 1948, en particulier en ce qui concerne la participation syndicale des oeuvres sociales. Bénéfice du plein traitement pour les congés d'éducation syndicale.





ÉNERGIE ATOMIQUE





Reconnaissance de la section syndicale par établissement (locaux, matériel, libre circulation, etc.); paiement de trois permanents par syndicats; paiement du congé éducation; libre accès des responsables syndicaux de tous les échelons; création de conseils au niveau des diverses unités.





FONCTION PUBLIQUE





Engagement d'élargir les pouvoirs et les attributions des diverses organismes paritaires, avec possibilité de création de ceux-ci au niveau régional et départemental, de garantir le libre exercice des droits syndicaux, d'admettre le bénéfice du plein traitement pour tous les congés éducation.





F.P.A





Gestion des oeuvres sociales par le comité d'entreprise.





INDUSTRIES CHIMIQUES





Outre l'application du "constat de Grenelle", crédit d'heures aux délégués et aux sections syndicales, droit de réunion pendant le temps de travail (une fois par mois), congé-éducation indemnisé.





SERVICES PUBLICS (santé)





Dispositions de Grenelle, auxquelles s'ajoutent des heures payées pour les membres des commissions paritaires et des comités techniques, l'élection des conseils de discipline d'appel, une amélioration de la représentation du personnel dans les commissions et du fonctionnement du conseil de la fonction publique hospitalière.





SOUS-SOL





Mise en place de comités de bassin s'inspirant de la législation sur les comité d'entreprise.





TRAVAILLEURS DE L'ÉTAT





Deux heures payées par mois sur le temps de travail pour les membres des bureaux et des conseils syndicaux.


Deux fois une heure payée par an pour réunir le personnel.


Libre affichage des communications syndicales.


Liberté de diffusion de la presse et collectage des cotisations dans les établissements.


Congé éducation payé intégralement.





U.T.A





Indemnisation du congé éducation.


Crédit de 20 heures pour les responsables syndicaux.





VERRE





Crédit d'heure pour les réunions, congés éducation payés. En cas de grève, interdiction de tout abattement sur un élément quelconque de la rémunération au-delà du prorata direct du temps d'absence.





FINANCES





Gestion des organismes sociaux sur une base paritaire.








SALAIRES





1° SALAIRES GARANTIS





Le relèvement de 35% du SMIG et son extension à l'agriculture sont un des principaux résultats acquis, dont l'effet concerne des millions de salariés. Les relèvements des barèmes de salaires garantis dans de nombreuses branches viennent compléter et élargir la portée de cette mesure au bénéfice des travailleurs les plus mal payés; les disparités de salaire et la marge entre les salaires garantis et les salaires réels sont trouvent réduits sensiblement dans de nombreuses professions et entreprises. Nous en donnons quelques exemples significatifs.


C'est ainsi que dans l'habillement les salaires garantis sont relevés de 18% (20% là ou il y avait abattement de zone).


Dans la chaussure le taux garanti passe de 1,45 à 2,37.


Dans de nombreux départements les ouvriers du bâtiment imposent un relèvement important des salaires garantis.





2° GARANTIES DES SALAIRES





Chaux et ciment : rémunération annuelle de 10000 F.





Assurances : minimum annuel de ressources 8200 F (au lieu de 7000).





Sécurité sociale : salaire minimum d'embauche 675,61 F (antérieurement 599,94 F).





Pharmacie : pas de salaire inférieur à 3,50 F (primes comprises) et inférieur à 600 F par mois.





Verre : pas de rémunération mensuelle inférieure à 650 F primes comprises pour 173,33 F heures (40 heures par semaine).





Papier-carton : garanti d'un salaire horaire réel, primes comprises, de 3,10 au 1er juin et de 3,20 au 1er octobre.





Sidérurgie de l'est : salaire mensuel garanti de 660 et 675 F en octobre, barème des ressources garanties de 3 F de l'heure pour le M.O et à 4,38 pour le P3.





Dassault : salaire minimum mensuel 750 F (pour 40 heures).





Sud-Aviation : salaire plancher mensuel 750 F (pour 40 heures); antérieurement : 560 F (en province), 580 F (région parisienne).





La mensualisation est imposée dans de nombreuses usines de la métallurgie. Tel est le cas, chez Renault, pour tout le personnel âgé de 55 ans, ayant un an d'ancienneté.





Textile naturel : salaire minimum garanti 19,2% dans les grands centres et 25,5% dans la zone la plus basse.





Pétrole : salaire minimum mensuel garanti de 900 F quelle que soit la durée du travail.


Nettoiement : aucune rémunération mensuelle brute (déduction faite des remboursements de frais) ne pourra être inférieure à 600 F.





3° SALAIRES EFFECTIFS





Agriculture : Crédit agricole, plus 10% pour l'année. Mutualité agricole : augmentation de 9,5% pour l'année. Coopératives agricoles : plus 15% pour l'année.





Alimentation : pâtes alimentaires 5,5% au 1er juin avec minimum de 0,21 F d'augmentation horaire, plus 3% le 1er octobre. Sucre, 8% au 1er juin portée à 10% le 1er octobre.





Bâtiment : chaux et ciment, 6% au 1er juin (4,8% ayant été obtenus le 1er février).





Chaussure : 10% à partir du 1er juin (déductions faites des augmentations obtenues depuis le 1er janvier).





Cheminots : augmentation globale de 13,5% (du 1er janvier au 1er octobre), allant de 16% à l'échelle de début, à 10,2% à l'échelle 13; elle se traduit par des augmentations mensuelles de : 10000 AF à l'échelle 2; 11000 AF à l'échelle 5; 15000 AF à l'échelle 7; majorations des indemnités de nuit (1,13 F à 1,40 F).





E.D.F /G.D.F : pour l'année, un total hiérarchisé de 11,70%, auquel s'ajoute la modification des coefficients hiérarchiques dont les effets cumulés représentent au 1er octobre des augmentations de traitement allant jusqu'à 18,94%.





Employés : Banques, 7% au 1er juin portée à 10% le 1er octobre, augmentation accompagnée d'une reclassification conduisant à une augmentation de 12,5% pour l'année. Attribution d'une prime de transport dans toutes les villes de 150000 habitants. Grands magasins, magasins populaires (Paris) : 7% au 1er juin et 3% au 1er octobre s'ajoutant au 4% perçus en mars.





Assurances (Paris) : 4,5% au 1er juin porté à 7,5% le 1er octobre, 4,61% étant intervenus le 1er janvier 1968. Sécurité sociale : valeur du point majorée de 5,75%; reclassification conduisant à une augmentation des salaires de 8 à 15% selon les catégories, à effet au 1er juin 1968.





Habillement : 7% au 1er juin porté à 10% le 1er octobre, avec garanti d'une augmentation horaire de 0,30 F le 1er janvier



Imprimerie de labeur : 6% au 1er juin, 4% au 1er octobre, 3% au 1er mars 1969, s'ajoutant au 3% déjà obtenus en 1968. La prime annuelle passe de 90 à 110 heures en 1968 et de 110 à 130 heures en 1969.



Fonction publique : 4% au 1er juin et 2,25% au 1er octobre 1968, s'ajoutant au 2,25% acquis le 1er février; majoration de 15 points pour les auxiliaires catégories C et D, et de 10 points pour les catégories B et A. Au 1er octobre cela se traduit par des augmentations de 110 F à 120 F pour les échelons de début et de 120 F à 140 F à tous les échelons de fin de carrière.



Industries chimiques : augmentation totale de 7% au 1er octobre 1968.



Pétrole : augmentation totale de 10% au 1er octobre 1968.



Transports routiers : au 1er octobre, les salaires du personnel ouvrier auront été augmentés de 10%, ceux du personnel employé de 13%.



Nettoiement : pour 1968, augmentation globale des salaires de 12,44% compte non tenu d'une amélioration des coefficients du paiement d'un 13° mois (à partir de 3 ans d'ancienneté) à partir de 1970 (1/3 de cette prime sera payé en 1968, 2/3 en 1969). En outre, prime d'ancienneté allant de 2% ( 6 mois d'ancienneté) à 15% (12 ans d'ancienneté).



Métallurgie : dans l'aéronautique, à sud-aviation : 5% au 1er juin, 2% au 1er juillet et 1% en octobre, s'ajoutant au 2% de janvier. Augmentation des crédits pour augmentation "individuelles" de 1 à 1,50% pour le deuxième semestre. Prime de ponctualité et semestrielle majorées de 10% et aménagées favorablement.

Automobile : augmentation pour les manoeuvres de 13%, P3 : plus 11%, mensuels : plus 10%.


Papier-carton : relèvement de 11% pour l'année


P.T.T : revalorisation des indemnités et primes propres aux P.T.T; prime annuelle de résultat d'exploitation portée de 525 F à 725 F; prime de technicité : +50%; primes de risques : +25%.


Santé publique : relèvement des indices de début de carrières (+90 F par mois), prime de service portée de 5 à 7,5%, augmentation des indemnités horaires de nuit.


Sous-sol : personnel ouvrier :, augmentation de 5,5% au 1er juin et 2% au 1er octobre. Prime de 1,50 F par jour. Au total cela représente de 12,25% à 14,50% d'augmentation. Bassin du Centre et du Midi : augmentation supplémentaire de 2% à 3%. Majoration d'ancienneté de 2% pour un grand nombre de mineurs.


Tabacs : Augmentation de 4% au 1er juin et 2,25% au 1er octobre, s'ajoutant au 2% à effet du 1er février 1968, soit 8,75%, auxquels s'ajoutent :


- majoration des indices pour toutes les catégories correspondant à une majoration supplémentaire de 2,25%;


- prime de productivité rendue forfaitaire correspondant à une majoration moyenne de 2%;


- majoration pour aménagement catégoriel à 16%;


- une amélioration du régime de calcul de la "prime industrielle".


Textiles artificiels : salaires réels majorés en moyenne de 13%.


Textiles naturels : salaires réels majorés en moyenne de 15%.


Transports : Air France, manoeuvres et ouvriers spécialisés : augmentation mensuelles de 100F à 150F par mois. RATP, le relèvement du salaire de base et les modifications de classification conduisent dans l'année, pour le personnel d'exécution et de maîtrise, à des augmentations qui s'échelonnent mensuellement de 111,56F à 151,44F, compte non tenu de l'augmentation intervenue au 1er janvier 1968.


Travailleurs de l'Etat : augmentation pour les professionnels : 13%; non professionnels : 18%; avec rappel depuis le 1er février 1965. Augmentation horaire de 65F à 70F; les rappels sont de l'ordre de 1500 à 1800F.


4° ABATTEMENTS DE ZONE


Ils sont définitivement supprimés dans la banque, dans l'habillement, dans l'industrie des chaux et ciments, à Air France, dans l'industrie mécanique du verre, dans les transports routiers. Des réductions sensibles interviennent dans plusieurs secteurs. C'est le cas, en particulier, pour :


Sécurité sociale : réduction suivant un calendrier, conduisant à la suppression totale au 1er janvier 1970. Au 1er juin 1968, l'abattement maximum est réduit à 4% (précédemment 6% à 5%).


Pharmacie : diminution des zones de cinq à trois juillet 1968 et à deux en janvier 1969.


Textile : (naturel) réduction par groupement des zones.


5° ABATTEMENTS D'AGE


Plusieurs accord prévoient la suppression des abattements d'âge. Tel est le cas en particulier pour les Communaux (Services publics), les Assurances de la région parisienne, les grands magasins et magasins populaires de Paris, le Nettoiement. Dans l'Habillement, le patronat a dû s'engager à appliquer le principe "à travail égal, salaire égal".


Dans plusieurs industries on enregistre une réduction du taux des abattements appliqués. Dans la Banque, abattement diminué de 50%. Dans la Céramique, les abattements sont réduits à 20% de 15 à 16 ans ( au lieu de 30%) à 10% de 16 à 17 ans (au lieu de 20%) et supprimés à 17 ans au lieu de 18 ans. Pour les Briques et Tuiles, les abattements sont supprimés après trois mois de présence dans l'entreprise. Également dans l'industrie Sucrière, les taux d'abattements sont réduits à 25% en dessus de 17 ans et à 15% entre 17 et 18 ans. Les abattements sont supprimés pour les jeunes de plus de 16 ans après six mois d'ancienneté dans le Textile naturel.



DURÉE DU TRAVAIL


Alimentation


L'accord pour l'ensemble des industries alimentaires prévoit, pour les entreprises effectuant de 46 à 48 heures, une réduction d'une heure avant le 30 juin 1969; entreprises effectuant plus de 48 heures et moins de 52 heures : une heure de réduction avant le 31 décembre 1968; entreprises effectuant plus de 52 heures : une heure de réduction avant le 31 décembre 1968, et une heure avant le 31 décembre 1969.


Pour l'industrie de Pâtes alimentaires, les horaires de 43 à 46 heures seront réduits d'une heure avant le 30 juin 1969. Dans l'industrie sucrière, l'horaire hebdomadaire intercampagne sera réduit d'une demi-heure lorsque l'horaire normal est supérieur à 45 heures, et d'une heure quand il est égal ou supérieur à 48 heures.


Agriculture


Réduction de trois heures de la durée conventionnelle, fixée désormais à 45 heures.


Chaux et ciments


Réduction d'une heure au 1er juillet 1968, puis au 1er janvier 1969 et au 1er janvier 1970. Pour les travailleurs postés, la réduction est de deux heures au 1er juillet 1968, et d'une heure au 1er janvier 1969.


Papier carton


Pour les usines passant en fabrication continue, réduction de 48 heures à 42 heures sans diminution de salaire.


Cheminots


Réduction de 1h30 au 1er juillet 1968 (de 46 à 44h30).


E.D.F/G.D.F


Réduction d'une heure à partir du 1er juin 1968 (de 45 à 44 heures).


Energie atomique


Réduction d'une heure à partir du 1er juin 1968.


Sécurité sociale


De 43h45 actuellement, la durée hebdomadaire est ramenée à 42h30 au 1er juin 1968, à 41h15 au 1er janvier 1969, et à 40 heures au 1er janvier 1971. Une réduction des horaires intervient également dans les établissements de soins dépendant de la Sécurité Sociale.


Assurances (Paris)


Réduction à partir du 1er janvier 1969 d'une heure par an de la durée hebdomadaire, pour atteindre 40 heures. Le rythme des réductions devra être supérieur dans les entreprises effectuant plus de 42 heures.


Banques


Durée du travail réduite immédiatement de 42h30 à 41h15, et à 40 heures avant 1971.


Fonction publique


Réduction de 1h30 pour les personnels travaillant 48 heures, et d'une heure pour ceux travaillant 45 heures. Le principe de la généralisation de la semaine de 5 jours est acquis.


Verre


Verre mécanique : réduction à 40 heures au 1er juillet 1971; durée fixée à 46 heures au 1er octobre 1968, selon un calendrier prévoyant à effet du 1er janvier 1969 une réduction d'une heure par semestre. Compensation au tau de 2/3.


Verre à main : réduction d'une heure des horaires supérieurs à 45 heures.


S.N.P.A


Réduction de l'horaire hebdomadaire à 42h30 payées 48.


Pharmacie


Réduction d'une heure au 1er juillet 1968, au 1er juillet 1969, et au 1er juillet 1970.


Santé publique


Les horaires actuels (de 45 heures) sont ramenés à 42 heures au 1er juillet 1968, puis à 41 heures au 1er janvier 1969, et à 40 heures ultérieurement, suivant accords.


R.A.T.P


Sertvices ouvriers et assimilés : réduction immédiate de 1h15 (pour le personnel d'exploitation : roulement assurant deux jurs de repos consécutifs, trois fois toutes les quatre semaines).


Formation Profession Accélérée


Réduction d'une heure immédiatement. Pour le personnel enseignant, durée hebdomadaire ramenée de 45 à 39 heures.


Imprimerie de labeur


Limitation à 50 heures par semaine.


Tabacs


Une heure de réduction (44 heures au lieu de 45 heures).


Manutention ferroviaire


Durée hebdomadaire ramenée de 46 à 45 heures.


Industries chimiques


Pour les effectifs travaillant plus de 48 heures par semaine, réduction de deux heures hebdomadaires au 1er octobre 1968.



CONGES


Alimentation


Une cinquième semaine de congés payés est acquise dans les industries des Pâtres alimentaires et du sucre.


Cheminots


Agents de conduite : attribution de neuf jours de repos supplémentaires par an.


Titulaires : leurs congés sont portés à 28 jours ouvrables, et à 24 pour les auxiliaires.


E.D.F/G.D.F


Deux jours de congés supplémentaires. Plus un jour supplémentaires pour les salariés prenant au mois une semaine hors la période de pointe.


Commerce parisien


Diminution du nombre des lundis travaillés, de 16 à 12 en 1968, et à 8 en 1969.


Une semaine de congé supplémentaire pour les moins de 18 ans, trois jours par an pour travail en sous-sol, et congés supplémentaires de un à trois jours suivant l'ancienneté (20, 25, 30 ans).


Fonction publique


Un jour de congé payé supplémentaire par an.


Habillement


Un jour férié supplémentaire payé par an.


P.T.T


Octroi de deux à quatre jours de repos exceptionnels au titre de l'année 1968.


Double compensation de tous les services effectués le dimanche.


Aménagement des rgimes de travail comportat des réductions d''horaires pour les centres de tris, de chèques, les centraux téléphoniques, les services techniques et la distribution.




Mineurs


Repos indemnisés supplémentaires de quatre jours en 1968, 1969 et 1970.


Tabacs


Réduction de vingt minutes de la journée de travail des agents occupés à des travaux pénibles; 27 jours ouvrables de congé. Consolidation du jour de congé supplémentaire.


R.A.T.P


Engagement pour la mise en place d'un système permettant des repos hebdomadaires de deux jours consécutifs avant le 31 décembre 1969 pour le personnel des exploitations (bus et métro).


Air-France


Deux jours de congés payés supplémentaires.


Verre


Repos compensatoire des jours fériés travaillés : deux jours au 1er juin 1968 à quatre jours au 1er juin 1969.


Brochure


Durée de travail pour les jeunes, limité à 40 heures.


Marins


Une demi-journée de congé supplémentaire par mois d'embarquement à compter du 1er juin 1968.


Céramique


Huit jours fériés payés en 1968 portés à neuf en 1969 (en + du 1er mai).


Transports routiers


Cinq jours fériés payés par an pour ceux qui ont six mois d'ancienneté (en plus du 1er mai).


Ouvriers dockers


Un jour férié payé supplémentaire (sept au lieu de huit).


Papier carton


Cinquième semaine pour les jeunes de moins de 21 ans.


Finances


Deux jours de congés annuels supplémentaires.


Renault


Réduction d'une heure sans perte de salaire à dater du 1er juin 1968, pour tous les horaires au-dessus de 45 heures, et d'une demi-heure au 1er septembre 1969.


Les pesonnels faisant actuellement plus de 45 heures seront désormais payés 46 heures (plus 2,64%).


Finances


Semaine en cinq jours applicable immédiatement.