jeudi 30 octobre 2008

Ils n'ont plus confiance dans le privé...

L'injection de milliards dans le circuit bancaire n'a pas rassuré pour autant les petits épargnants. La méfiance des Français se vérifie au regard de l'augmentation considérable du nombre de livrets A récemment ouverts. Ainsi, entre le 1er septembre et le 15 octobre, 260 000 livrets A ont été ouverts à la poste contre 35 000 par mois en temps normal.
En sera-t-il encore de même après que Sarkozy aura jeté la banque postale dans les mains des marchés financiers ? Une raison supplémentaire pour s'opposer à la privatisation de la poste.

Une vérité bonne à dire

"Il fallait casser les Etats, ne plus avoir de règles. Le droit social comme les syndicats étaient accusés de fausser la bonne marche de l'économie. Résultat : la croissance n'a profité qu'à quelques-uns et la précarité s'est répandue".

Juan Somavia, directeur de l'OIT

Les Bourses dégringolent

25 000 milliards de dollars ont été perdus en capitalisation sur les grandes places boursières depuis le début de l'année.
Le CAC 40 a perdu 43,11 % dans cette période.

Solidarité avec les intérimaires au LCB

A un moment où l'individualisme et l'indifférence au sort des autres marquent la société française, il y a des réactions collectives de solidarité qu'il faut souligner. Celles qui viennent d'avoir lieu au LCB en sont un exemple.
Alors que Mittal a ordonné l'arrêt des installations de Gandrange pour novembre et décembre et imposé la prise des CP et des jours de RTT pour le personnel permanent, il en est tout autrement pour les travailleurs intérimaires qui eux se voient privé de travail et donc de salaire pendant au moins trois semaines.
Cette situation qui leur est faite a choqué les ouvriers du secteur du LCB-bascule qui n'admettent pas que leurs camarades intérimaires soient privés de leurs moyens d'existence. Avec la CGT, ils ont tenu à manifester leur solidarité et ont protesté auprès de leur hiérarchie qui n'a pas pu s'opposer à cet élan de solidarité. Les chiffres et la conjoncture ne parviennent pas à faire admettre cette injustice intolérable !
Il faut apprendre aux patrons à "raisonner humain" et à prendre conscience de ce que veut dire "précarité". Une utopie ? Peut-être... Quoiqu'il en soit, la solidarité vit toujours.

La mondialisation des inégalités

Dans le débat sur la crise, l'Organisation internationale du travail (OIT) vient d'apporter une nouvelle pièce à charge contre le modèle de croissance et le type de mondialisation qui sévissent depuis une bonne vingtaine d'années. Dans son rapport 2008, publié le 16 octobre et intitulé "Les inégalités de revenus à l'âge de la globalisation financières", l'OIT montre en effet que l'envolée de la finance mondialisée a eu, sur les inégalités, des conséquences considérables. Le constat chiffré est sans appel. Le rapport note ainsi qu'entre 1990 et 2005, plus des deux tiers des pays étudiés (51 sur 73) ont connu un accroissement des inégalités et un creusement de l'écart entre les 10 % de la population les plus riches et les 10 % les plus pauvres.

Le grand écart entre les revenus

L'OIT constate que l'écart déjà considérable entre les rémunérations des plus hauts dirigeants et la moyenne des salariés s'est accru et surtout accéléré ces dernières années. Aux Etat-Unis, par exemple, les PDG des quinze plus grandes entreprises gagnaient 520 fois plus que la rémunération moyenne de leurs salariés en 2007, contre 360 fois plus en 2003.

Les inégalités s'expliquent

Cet essor sans précédent des inégalités tient pour l'OIT à deux raisons principales. La première est que la globalisation en accentuant la concurrence entre les Etat à conduit partout à une baisse de la taxation des bénéfices des entreprises et des taux marginaux d'imposition qui s'appliquent aux plus hauts revenus, tandis que la financiarisation de l'économie entraînait une baisse de la part des salaires dans l'ensemble des revenus. En 1990 et 2005, cette baisse a été de 13 points en Amérique latine, de 10 points en Asie et de 9 point dans les économies les plus développées. Mais la finance a-t-elle au moins contribué à la croissance comme ne cessent de nous le seriner les libéraux ? Là non. L'OIT note en effet, qu'entre 1980 et 2006, le groupe des pays à faible inégalité a vu la croissance annuelle du PIB par tête progresser de 2,4 % contre 0,9 % pour les pays les plus inégalitaires. Décidément, il faudra plus qu'une moralisation du capitalisme pour sortir d'une crise dont l'OIT nous assure que le coût pèsera d'abord sur "les centaines de millions de gens qui, dans la période récente, n'ont pas tiré bénéfices de la croissance".

mardi 28 octobre 2008

A 23, ils ont gagné !

Aujourd'hui, je voudrais vous parler d'une lutte, une lutte qui peut être porteuse d'espoir pour des milliers de salariés.

Le monde du travail a beaucoup changé, ce n'est une surprise pour personne. Et le patronat a su s'adapter pour obtenir toujours plus au moindre coût, notamment en essayant de mettre en concurrence les salariés les uns contre les autres. Là où, il y a encore quelques années, il y avait de grandes entreprises dans lesquelles les travailleurs pouvaient créer un rapport de forces pour imposer d'autres choix, aujourd'hui nous devons faire face à une multitude de petites entreprises ou à des entreprises nationales voire internationales divisées en plusieurs établissements.

Ce changement n'est pas innocent, les salariés se connaissent moins, ont le plus grand mal à se réunir, à faire circuler entre eux les informations. Ainsi divisés, ils n'arrivent plus à se mobiliser tous ensemble pour lutter et gagner, et pourtant...

La Nive Matériaux est une entreprise nationale qui compte 170 salariés répartis dans cinq usine. Depuis peu, elle est devenue filiale du géant du bâtiment Bona Sabla. C'est dans cette entreprise, plus particulièrement dans l'usine de Rousset dans les bouches-du-Rhône, que les salariés ont décidé de lever la tête et de se battre pour exiger de meilleurs salaires. Le 17 septembre, ils étaient vingt-trois à se mettre en grève. Seulement vingt-trois me direz-vous ! Oui, et ils ont bien fait d'y croire car ils ont gagné.

Pourtant, leur grève n'a pas été facile, leur direction n'a pas hésité à brandir la menace de la fermeture de l'usine de Rousset. Ils ont eu droit aux huissiers, au tribunal. Ils se sont heurtés au refus de négociations. Ce n'est qu'au bout de trois semaines de grève qu'ils ont eu gain de cause. Ils ont alors négocié et gagné une augmentation de salaire de 155 euros. Et le plus beau de cette histoire, c'est que les salariés des cinq usines de La Nive Matériaux ont, eux aussi, gagné cette augmentation de salaire.

Alors, salariés de tous horizons, que vous soyez du commerce, de l'industrie ou de n'importe quel secteur, que votre entreprise soit petite ou grande, tout comme les salariés de La Nive Matériaux, ayez conscience de ce que vous pouvez gagner si vous vous unissez, si vous vous mobilisez. Pour de meilleurs salaires, contre la fin des 35 heures, contre le travail du dimanche, quelle que soit la revendication, tout est possible si on lutte. Et n'oubliez pas, seule la lutte apporte la victoire. Même en temps de crise !

Caisse noire de l'UIMM : les patrons dans le collimateur de la justice

L'ancien président de l'UIMM, Gautier-Sauvagnac, démissionné et soupçonné de malversations, a été remplacé par Mr Frédéric Saint-Geours. Selon la présidente du Medef, on allait "moraliser" la situation.
C'est tout vu ! La justice a décidé de mettre en examen le nouveau président de l'UIMM en tant que personne morale. MOTIF : "subornation de témoin". La justice cherche à savoir si on a "acheté" le silence de Denis Gautier-Sauvagnac. D'autres patrons ont également été mis en examen. L'ancien président du Medef, le baron Ernest-Antoine Seillière devrait être convoqué prochainement.
Affaire à suivre...

Amiante : l'attente inacceptable !

La grande manifestation des victimes de l'amiante du 25 octobre dernier avait pour objectif de dénoncer la longue et inacceptable attente du "procès de l'amiante". 12 ans après les premières plaintes aucune instruction n'a encore abouti ! L'amiante, utilisée massivement en France jusqu'à son interdiction totale en 1997, provoque 3 000 morts par an par cancer. 100 000 morts sont attendues pour 2025. Malgré ce triste bilan, la justice ne semble pas pressée de déterminer les responsabilités des industriels de l'amiante, des employeurs et des pouvoirs publics. C'est scandaleux !

Retraite : ils refusent d'allonger la sauce

A fin 2008, plus de 770 000 salariés seront partis à la retraite cette année, soit 50 % de plus qu'au début des années 2000.
Les mesures Fillon n'ont pas réussi à persuader les salariés "d'allonger la sauce" en utilisant la surcote "Fillon" pour retarder l'âge du départ à la retraite.
Seulement 38 % des travailleurs entre 55 et 65 ans sont encore au travail. La surcote n'est utilisée que par 7,6 % des salariés ayant atteint leurs 160 trimestres. Par contre, les départs anticipés pour "longues carrières" ont été un succès : 119 000 départs ont été enregistrés en 2008.

Conclusion : le gouvernement a tout faux. Les travailleurs veulent une vie après le travail.

Nouvelles du front

  • La CGT a pris la parole au LCB pour inviter le personnel à protester contre les arrêts d'installation.
  • La section CGT du TAB a appelé à un rassemblement le 27 octobre à 14 heures pour aller protester chez la Direction contre l'imposition des CP et jours de RTT au mois de novembre et décembre, les difficultés rencontrées pour les reclassements et l'organisation des cycles de travail.
  • Dans une information parue cette semaine, la CGT appelle le personnel de Gandrange à se révolter contre toutes les mesures de récession et de régression sociale.
  • Un tract sorti dans les secteurs invite le personnel à revendiquer de fortes augmentations salariales. Pour la CGT, c'est l'une des réponses à apporter face à la crise financière.
  • Le mécontentement persiste chez le personnel concerné par les reclassements. Les prépositionnements pour l'emploi ne sont pas satisfaisants.
  • La mise en œuvre du temps partiel de fin de carrière pour le personnel le plus âgé tarde à venir.
  • Le 13 novembre 2008 se tiendra le procès en correctionnel contre ArcelorMittal pour l'accident mortel survenu en mars 2005 au TAB. La CGT est partie civile.

Les paradis fiscaux en enfer !

Il aura fallu qu'une catastrophe financière intervienne pour que les gouvernements et les Etats européens évoquent (timidement) la fin des paradis fiscaux. On trouve ces paradis par dizaines en Europe ou aux portes de celle-ci.
Les personnes et les entreprises dont les fortunes sont exilées dans ces pays ont largement bénéficié de la spéculation et de la financiarisation qui nous ont conduits à la crise actuelle. Pourtant, aucune voix ne s'élève du côté de la présidence de la République et du gouvernement pour demander à ces bénéficiaires de contribuer à réparer la casse sociale qui résulte et résultera de la crise. Cela impliquerait que l'on renonce à la politique fiscale mise en œuvre aujourd'hui ainsi qu'au fameux bouclier fiscal. Mais, pour que l'interdiction des paradis fiscaux prenne tout son sens, il faudrait aussi :
  • Fermer toutes les filiales des banques qui s'engraissent dans ces pays
  • Interdire tous les flux financiers en provenance ou à destination des paradis fiscaux
  • Entamer des poursuites judiciaires contre toutes les institutions, personnes morales ou physiques impliquées dans les fraudes fiscales
  • Abroger les articles des traités européens qui interdisent le contrôle des mouvements capitaux.
Alors, les paradis fiscaux en enfer : utopie ou réalité possible ?

lundi 27 octobre 2008

Acierix vous écrit cette lettre...

Un moyen pour vous défendre

Vous avez dû recevoir récemment votre carte électorale pour les élections prud'homales. Peut-être l'avez-vous mise de côté en vous disant que cela ne vous concernant pas.

Et bien, je veux vous dire aujourd'hui qu'au contraire, ces élections prud'homales sont très importantes et qu'il faut que vous y participiez, que le nombre de votants et le résultat auront des conséquences sur votre vie de tous les jours.

Nombre d'entre vous travaillent dans des petites entreprises où il n'y a pas de syndicat et les prud'hommes sont un moyen déterminant de défendre, de faire respecter vos droits. Et de ce point de vue, la crise actuelle ne va pas arranger les choses et il est sûr que pour nombre de salariés précaires, de jeunes, d'employés d'entreprises où il n'y a pas de délégués, pas de droit syndical, il y a tout intérêt à ce que la justice prud'homale, aujourd'hui dans le collimateur du Medef et du gouvernement, ressorte renforcée par une participation massive des salariés au scrutin du 3 décembre.

Il faut une participation forte

Mais le vote aux prud'hommes, dans la période que nous vivons, terrible pour les salariés, leurs droits sociaux, c'est un moyen d'action pour dire non aux mesures d'aggravation des conditions de travail et de vie que nous subissons tous les jours.

Le syndicalisme, même trop faible et divisé comme il l'est aujourd'hui, est un contre pouvoir qui arrive à empêcher des reculs et même à imposer des avancées.

Une participation faible aux prud'hommes serait du pain béni pour Mr Sarkozy et Mme Parisot et leur donnerait l'occasion d'enfoncer le clou sur "le syndicalisme désavoué par les salariés" pour aggraver encore leur politique.

A l'inverse, si davantage de salariés participent au scrutin, témoignent par là même de voir les syndicats plus forts pour faire entendre les exigences de progrès social, cela nourrira une dynamique positive qui comptera pour tous les salariés, quels que soient leur contrat de travail et la taille de leur entreprise. Et il y en a bien besoin au moment où le pouvoir et le patronat veulent faire payer aux salariés la note de la crise économique que leur politique a provoquée.

Le 3 décembre sera donc un jour de mobilisation de tous les salariés pour défendre leur salaire, leur emploi, leurs conditions de travail et de vie.

C'est pour cela qu'il faut que y participi!ez.
La CGT, le meilleur choix

Cette année, le vote par correspondance sera possible et facile. Dès réception de vos documents de vote, autour du 15 novembre, si vous êtes en arrêt, ou en vacances, ou en déplacement le 3 décembre, si vous craignez que, malgré la loi, votre employeur ne vous laisse pas le temps pour aller voter, ou même si vous avez la flemme d'aller jusqu'au bureau de vote, vous pourrez renvoyer votre bulletin par correspondance, et cela sans aucun justificatif.

Bien sûr, on se connaît et vous savez mon engagement à la CGT, à sa démarche pour être au quotidien à l'écoute de tous les salariés d'aujourd'hui pour porter leurs aspirations, pour faire vivre un syndicalisme qui recherche en permanence le rassemblement l'unité afin d'être efficace aussi bien dans la mobilisation et la contestation que dans la proposition et la négociation.

Mais vous avez évidemment le choix entre les différentes listes syndicales. Avec la nouvelle loi sur la représentativité, que nous avons soutenue, ce sont maintenant les salariés qui, par leur vote, vont déterminer démocratiquement le poids de chaque syndicat et donc intervenir dans leurs contenus des négociations et la validation des accords sociaux.
Raison de plus pour bien regarder les professions de foi de chaque syndicat et donner du poids à celui dont les valeurs et la démarche vous semblent les plus proches des vôtres.

Vous remerciant d'avoir pris le temps de me lire et espérant vous avoir convaincus de participer au vote pour ces élections prud'homales, je suis à votre disposition pour vous donner tous les renseignements complémentaires que vous pourriez souhaiter.

Une société de plus en plus insupportable !

Des chercheurs et des sociologues ont réalisé une enquête sur la perception de la société française par les Français. Les réponses apportées nous confortent dans l'idée que cette société est jugée de plus en plus insupportable. Ce n'est pas encore la demande "d'un grand soir", mais une critique sans concessions qui montre que ça bouge dans les têtes :

A la question : est-ce que la société dans laquelle nous vivons actuellement

- vous satisfait pleinement ? 2 %
- vous satisfait plutôt ? 26 %
- ne vous satisfait pas vraiment ? 46 %
- ne vous satisfait pas du tout ? 25 %

Conclusions : "Satisfaits" 28 %
"Pas satisfaits" 71 %

A la question : d'après-vous, dans quels domaines les pouvoirs publics devraient-ils agir en priorité en France ?

- l'augmentation du pouvoir d'achat 47 %
- la réduction des inégalités sociales 35 %
- la création d'emplois 34 %
- la revalorisation des retraites 30 %
- la qualité de l'enseignement 23 %
- la préservation des remboursements médicaux 21 %
- la lutte contre le changement climatique 20 %
- la qualité du cadre de vie et de l'environnement 20 %
- la sécurité des biens et des personnes 16 %
- la mondialisation économique 13 %
- la régulation des systèmes financiers 12 %
- la constitution européenne 10 %

Les accidents du travail sous-déclarés

Un rapport rédigé par une commission d'experts, présidée par un magistrat de la Cour des comptes, dénonce l'attitude des employeurs "qui rechignent de plus en plus à déclarer les accidents du travail". Il indique que ce phénomène est nouveau dans son ampleur apparente. Les employeurs prennent en charge tout ou partie des frais liés aux soins sans signaler à la CPAM que l'incident est d'origine professionnelle. Une pratique de plus en plus constatée dans le groupe ArcelorMittal et notamment à Gandrange.

Les suicides au travail confirmés

Dominique Hue, médecin du travail, vient de publier un livre intitulé "Souffrir au travail". Il fait état que, dans 25 % à 50 % des suicides, le travail est un élément explicatif direct et essentiel.
Cela signifie que 300 suicides par an sont liés au travail. Or, depuis quatre à cinq ans, seuls cinq cas de suicide, peut-être dix, ont été reconnus comme des accidents de travail et aucun en maladie professionnelle.

Le travail temporaire explose

Le dernier rapport de la DARES sur le travail temporaire montre que l'intérim a progressé en 2007 pour la quatrième année consécutive. Il a progressé deux fois plus vite en 2007 que les deux années précédentes. Ce volume de travail intérim représente 637 900 équivalents emplois à temps plein. L'augmentation a été de 5,8 % en 2007 contre 2,9 % en 2006 et 2005. Cela représente 17 millions de contrats signés.
La durée moyenne des missions d'intérim est de l'ordre de 1,9 semaine.

La hantise des patrons

Devant ce qui risque toujours de devenir la plus gigantesque crise financière de tous les temps, les patrons et Nicolas Sarkozy voudraient faire taire ceux qui voudraient contester les bienfaits de l'économie de marché, les joies et les délices du capitalisme, et trop vanter les vertus de l'interventionnisme politique et du retour des Etats dans l'économie.
Le Medef, avec ses homologues américain, allemand, britannique et italien, ont lancé un vigoureux appel à la mobilisation.

Voici les messages patronaux :

"Dans ce moment troublé et compliqué, il nous semble important que la parole" des entreprises, nos diagnostics s'expriment clairement. Nous soutenons totalement et sans réserve les plans élaborés aux Etats-Unis et en Europe pour soutenir les banques et les assurances. Mais au-delà il y a des précautions à prendre. Plus que tout, nous voulons dire combien nous croyons dans l'entreprise privée. Le grand public doit comprendre que c'est par l'entreprise qu'on trouvera la solution pour la croissance ; ça n'est pas par les Etats-Unis, ni même par la coopération entre les Etats. Seule l'économie de marché peut apporter la prospérité aux différents pays, et de poursuivre : "L'économie de marché est parfois extravagante, on le sait tous, mais elle demeure le meilleur système d'allocation des ressources". Vous devez nous aider à faire passer le message".
C'est crucial qu'on ne laisse pas des individus ayant un programme politique alternatif évoquer la fin du capitalisme, la fin de l'économie de marché. On ne peut pas leur laisser dire ça... Le marché libre, le capitalisme est ce dont nous avons besoin pour le futur.

Tels qu'ils sont partis, on peut compter sur les patrons des patrons du monde pour ravaler la façade et tout changer pour que rien ne change dans le capitalisme.

jeudi 23 octobre 2008

La prédiction du jour

"Le discours qui dit "les caisses sont vides" ou "nous n'avons pas d'argent pour mettre en œuvre nos politiques" va disparaître. Cette crise démontre que quand des Etats poursuivent des politiques auxquelles ils croient, ils sont capables de trouver les moyens, car ils peuvent s'endetter.

Les affamés trahis

Le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, a affirmé que l'organisation n'avait reçu des pays riches qu'une "infime partie des dons promis en 2008 : seulement 10 % des 22 milliards d'euros annoncés ont été versés". L'aide à l'agriculture est passée de 8 milliards de dollars en 1984 à 3,4 milliards de dollars en 2004, soit une baisse de 58 %, tandis que la part de l'agriculture dans l'aide au développement a chuté, passant de 17 % en 1980 à 3 % en 2006. Le monde compte 77 millions d'affamés supplémentaires depuis l'an dernier.

Le chiffre du jour

20 c'est en millions, le nombre de chômeurs supplémentaires que le monde pourrait compter fin 2009, du fait de la crise du capitalisme, selon le directeur général du Bureau international du travail (BIT), Juan Somavia.

Le gouffre se creuse

"Entre 1990 et 2005, l'écart de revenu entre les 10 % des salariés les mieux rémunérés et les 10 % les moins bien payés a augmenté de 70 % dans les pays pour lesquels on dispose de données, selon une étude du Bureau international du travail.

Les prêts relais

Les banques françaises, inquiètes des difficultés que pourraient leur causer les 30 000 ménages qui n'ont pu rembourser leurs prêts relais à l'habitat, sont prêtes à en allonger la durée pour ceux qui ne parviendraient pas à vendre leur bien immobilier

Recul et bond en avant

12 %, c'est le recul de la part des salaires dans la valeur ajoutée sur les vingt dernières années. Sur la même période, les profits du CAC 40 ont fait un bond de 120 %.
En 1993, les exonérations de cotisations patronales à la Sécurité sociale étaient de 3,2 milliards d'euros.
En 2008, elles devraient s'élever à 32,3 milliards d'euros.

Révoltez-vous - Révoltons-nous !

Je ne suis pas assez révolté, nous ne sommes pas assez révoltés !
Les raisons de le faire seraient pourtant interminables : remise en cause des régimes de retraite, atteinte à la Sécurité sociale, démantèlement du Code du travail sur fond d'étranglement des prud'hommes et d'éradication des 35 heures, baisse générale des salaires sauf pour les plus hauts toujours plus hauts, multiplication des taxes et impôts indirects mais "bouclier fiscal" pour les grandes fortunes, privatisation des universités, de l'école publique au profit des écoles privées, voire des écoles privées confessionnelles, atteintes répétées au principe de laïcité de la République, bondieuserie médiatique et cléricalisme d'Etat, privatisation du système de santé dont les plus pauvres seront exclus, casse systématique des services publics, etc. etc etc..., avec le dernier en date le projet de privatisation de la Poste. Puis est venue la crise financière.

Marx disait du peuple "abasourdi" par les lois et mesures du gouvernement anglais en faveur des grands propriétaires donnant un statut légal à ce qui n'était autre qu'une forme d'esclavage. Sommes-nous aussi abasourdis par celles prises par l'actuel gouvernement, basées sur répression chaque jour plus active contre les salariés, les chômeurs, les sans-papiers, les sans-logement, les sans-droits, les malades, les étrangers, tous ceux dont les moyens d'expression et les droits sont amputés, atrophiés, arrachés tandis qu'à l'inverse les plus riches, les spéculateurs, les affairistes, les néolibéraux, les capitalistes prospèrent, obtiennent toujours plus et plus d'avantages, de revenus, de dividendes, de libéralités, s'affranchissant de la morale et de la loi au nom de la modernité pensée par eux et pour eux.

Dès lors, la seule question qui vaille est "jusqu'à quand" ?
Jusqu'à quand allons-nous accepter cette morgue, ce cynisme, cette volonté destructrice de tout ce qui appartient au bien commun ? Jusqu'à quand allons-nous nous laisser battre sans autre réaction que les luttes qui se mènent sur le plan local ? Jusqu'à quand ? Avec son corollaire : quelle sera l'étincelle ? Le signal que tout le monde semble attendre et que personne ne paraît prêt à donner ? 

L'utilité des prud'hommes et du vote CGT le 3 décembre

Pour tous les salariés, les prud'hommes représentent un moyen indispensable et précieux pour défendre l'emploi.

Ils sont souvent victimes d'injustice ou de la non application de leurs droit individuels (contrat de travail, temps de repos, rémunération...) et collectifs (convention collectives, code du travail, accords d'entreprises...).

Les travailleurs connaissent mal leurs droits, . Ils peuvent être isolés, ils peuvent craindre de perdre leur emploi ; ces conditions peuvent les conduire à accepter l'inacceptable !

Leur seul recours sont les tribunaux de prud'hommes, surtout lorsqu'il n'y a pas de syndicat ou que l'on travaille dans une petite entreprise.

Les patrons en profitent pour ne pas remplir leurs obligations en matière de droit du travail. Contrats de travail à durées déterminées à répétition, modifications des horaires, des jours de repos, travail du dimanche ou de nuit, licenciements injustifiés, harcèlements, discrimination, tous ces motifs et bien d'autres encore, sont malheureusement monnaie courante dans nos secteurs.

L'utilité des prud'hommes est indispensable pour défendre les droits existants, rendre la justice dans les conflits du travail et redonner la dignité aux salariés bafoués. Au-delà du respect de la justice, c'est porter haut et fort notre besoin de nouvelles garanties sociales et ainsi donner un élan aux revendications des salariés.


mercredi 22 octobre 2008

Lakshmi N. Mittal nous écrit...

On s'y attendait. Le PDG du groupe ArcelorMittal a décidé de s'épancher auprès de ses 320 000 "employés" (ses employés comme il dit). Lakshmi livre son sentiment sur "les événements qui affectent les marchés financiers "mondiaux". Ils débite ensuite de pensifs rabâchés depuis cinq semaines : "perte de confiance dans le système bancaire et financier", "resserrement du crédit" et "répercussions sur l'économie mondiale"...
Bien sûr, il en arrive à l'objet de sa missive : "Nous sommes confrontés à un ralentissement de la croissance économique". Il s'ensuit que le niveau de la consommation mondiale d'acier est aujourd'hui inférieur à celui du premier semestre". Ça y est, nous y sommes et Lakshmi d'annoncer : "En tant qu'organisation prudente et flexible, nous nous devons de prendre des mesures appropriées à court terme".
Autrement dit, arrêter des installations, chômage, épuisement des stocks, en plus clair : "faire payer leur crise et la baisse de leurs profits et de leurs actions à ses chers "employés". Tout est dit. Pour la CGT, c'est inacceptable ! Les sidérurgistes ne doivent pas trinquer.

Le cynisme et les quatre "C"

Lakshmi N. Mittal prône un "retour aux valeurs fondamentales" qui sont pour lui les 3 "C" : cash - clients - coûts, comme si ces valeurs avaient changé ! Quant au quatrième "C", les "chômeurs" (futurs) que seront "ses" chers employés, il s'en fout royalement pour tout bon capitaliste cynique et cupide qu'il est !
Sa devise des 4 "C" : cash - capitalisme - cynisme - cupidité, les sidérurgistes n'ont pas d'autre choix que de refuser que Mittal se paie la crise sur leur dos.

Les recettes de Mittal

Le PDG d'ArcelorMittal annonce la couleur l
  • Réduction au maximum des stocks
  • Limitation des dépenses au maximum (réduire le volume des investissements)
  • Examiner la rentabilité de nos investissements (arrêt, report de projet)
  • Maintenir les coûts contrôlables à un niveau minimum (pas d'augmentation salariale)
  • Assurer la maintenance à des niveaux d'activité réduits (chômage, baisse de la production)
  • Adapter les pratiques de travail les plus économiques dans nos usines
  • Accroître l'efficacité des réductions des "frais généraux"...
  • Accélérer la réalisation des "gains de gestion" (réduction des effectifs, blocage de l'embauche)
D'ailleurs, pour les embauches, Mittal précise qu'elles doivent être envisagées en fonction des "besoins économiques" (c'est tout dire). Quant à la formation, il dit : "Nous nous concentrerons sur les méthodes de formation présentant les meilleurs rapports coût/rendement" (Adieu les formations qualifiantes et diplômantes).

Traduction dans les faits

Les patrons des boîtes n'attendaient plus que le feu vert du grand PDG pour annoncer les premières mesures de chômage pour Gandrange et ailleurs. C'est officieusement fait, dans quelques jours, ce sera officiel. Les rumeurs du côté des chefs d'unité font état d'un arrêt des installations du 31 octobre au 12 novembre 2008 et du 13 décembre au 5 janvier 2009 auxquels s'ajouteront des arrêts tous les lundi et tous les samedi à partir du 3 novembre 2008. Le programme des réjouissances est copieux. Le porte-monnaie et les congés payés vont prendre un sérieux coup.

La CGT appelle à refuser l'austérité et les sacrifices

La crise financière doit être payée par ceux qui l'ont provoquée, c'est-à-dire les profiteurs et les spéculateurs de tout poil dont Mr Lakshmi N. Mittal fait partie du peloton de tête. Les immenses profits engrangés et les immenses fortunes accumulées ont conduit à la situation que nous connaissons aujourd'hui.
Maintenant, Mittal veut profiter de la crise pour préparer ses futurs gros profits. Il décide de réduire la production pour maintenir le niveau des prix de vente et favoriser ainsi une augmentation sensible ultérieurement. Le grand ArcelorMittal étant auto suffisant pour ses matières premières (charbon, minerai...) compte sur ces atouts pour, dès que la conjoncture mondiale le permettre à nouveau, revoir à la hausse tous les prix de vente. Pendant le creux des vagues, les travailleurs du groupe paieront la note !

L'imposture révélée !

Un constat : l'aciérie, accusée de tous les maux pour être condamnée à mort, fonctionne bien aujourd'hui ! Cela s'explique paradoxalement par les conditions offertes aux aciéristes en attente de leur mutation. L'effectif est suffisant (passage de 5 équipes à 3 équipes avec maintien des effectifs). La maintenance des installations est assurée normalement. Le temps nécessaire aux interventions est accordé, les aciéristes ont plus d'autonomie... Ce paradoxe n'en n'est pas un dans la mesure où, comme la CGT l'a toujours dit : en donnant les moyens en hommes, en temps et en matériel, l'aciérie sera performante. C'est le cas aujourd'hui ! Sa fermeture est donc une imposture. Ceux qui l'ont dirigée ces dernières années (aujourd'hui promus sur d'autres sites), avaient pour mission de provoquer les dysfonctionnements qui justifieraient sa fermeture. Il faut crier sur tous les toits cette véritable imposture.

Echos des reclassements

  • Les aciéristes mutés au Luxembourg souffrent énormément des mauvaises conditions de travail qu'on leur impose. Surcharge et intensité de travail en sont les caractéristiques. Les semaines de travail sont de 40 heures, on travaille régulièrement trois semaines continues sans repos et parfois jusqu'à 58 jours sans profiter d'un seul jour de repos.
  • Les jeunes de la maintenance aciérie et de la coulée continue expriment leur mécontentement face aux offres d'emplois qui leurs sont faites. La plupart de celles-ci sont contraires à leurs souhaits.
  • Sollac bloque les reclassements et impose la possession de diplômes, minimum niveau BAC, pour embaucher. Il en est fini de la "logique compétence", de "l'employabilité" et de "l'expérience". Ce qui compte, c'est le BAC et plus. Ça grince des dents à Gandrange.
  • Les premiers effets collatéraux de la fermeture de Gandrange vont avoir des conséquences concrètes sur le personnel de nettoyage. Les femmes de ménage de la société TFN se sont réunies en assemblée générale, avec la CGT, pour évoquer leurs inquiétudes. Il a été décidé de rencontrer la Direction de leur société.

lundi 20 octobre 2008

Sauve qui peut !

A la crise de 1929, ils sautaient par les fenêtres. A celle de 2008 (idem) mais avec des parachutes dorés.
Y-a plus d'honneur ! 

Pomologie

Tous les jours, on nous sort des "goldens" : Golden hello, golden parachutes, golden boys... On nous prend vraiment pour des pommes !

La loi TEPA patine

Fin août, Christine Lagarde annonçait, triomphante, la réussite en marche de la loi dite en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat (TEPA), qui défiscalise et exonère de cotisations sociales les heures supplémentaires depuis début octobre 2007. Patatras ! Un mois plus tard, l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS - organisme qui fédère les URSAFF), chargée de centraliser les données sur le sujet, dément l'optimisme ministériel : la part d'entreprises utilisant les exonérations liées au nouveau dispositif la baisse en juillet. Pour la première fois, le volume d'heures déclarées a stagné et le montant des cotisations exonérées a crû. En juillet, 54,7 % des entreprises déclarant mensuellement leurs cotisations aux URSAFF ont recouru au mécanisme issu de la loi TEPA, soit une baisse de plus d'un point par rapport à juin (55,8 %).

Quant au nombre d'heures supplémentaires ayant donné lieu à exonération, il a atteint 49 millions en juillet, autant qu'en juin, stagnant ainsi au niveau le plus élevé depuis la mise en œuvre de la mesure début octobre 2007. Chiffre à prendre avec des pincettes, selon le service statistique du ministère du Travail (DARES) : la hausse du nombre d'heures supplémentaires déclarées "peut refléter pour partie une modification des comportements déclaratifs des entreprises", en raison de l'instauration d'"allégements de cotisations sociales".

C'est dire en termes polis que les patrons, grâce à ce système, déclarent des heures supplémentaires qui étaient effectuées auparavant, mais n'étaient pas "officialisées" comme telles. Moralité pour les salariés dans ce cas : ils ne touchent pas un centime de plus. C'est simplement du blanchiment des heures non déclarées. Selon l'étude le l'ACOSS, le montant total des cotisations sociales (employeurs et salariés) exonérées à progressé à 180,4 millions d'euros, après 173 millions d'euros en juin et 164 millions d'euros en mai.

ArcelorMittal suspecté dans un trafic ?

Une information judiciaire a été ouverte contre ArcelorMittal pour "corruption, concussion, faux et usages de faux documents administratifs, exportation non déclarée pour élimination dans l'Union européenne de déchets nuisibles".

Que reproche-t-on exactement à ArcelorMittal, dont le fer de lance de la communication s'appuie sur les soucis environnementaux ? Par le biais de fausses déclarations, le groupe, via une de ses filiales, est suspecté d'avoir dissimulé aux autorités une partie de ses résidus industriels classés dangereux pendant plus de dix ans et de s'être enrichi au détriment de l'Etat. Les faits incriminés concernent Sollac Dunkerque (Arcelor Atlantique et Lorraine), la SONOLUB (une société de valorisation de déchets), Rubis Terminal (entreposage d'hydrocarbures), Agena Tramp (agent maritime) ainsi qu'un agent des douanes. Selon la presse, Sollac Dunkerque déclarait "vendre" à la SONOLUB son fioul "naphtalisé" pour retraitement, alors qu'en réalité "le fioul était stocké par Rubis Terminal, vendu et convoyé en Belgique où il terminait son cycle comme carburant pour les super-tankers".
Mieux, sous couvert de faux documents administratifs, le déchet était déclaré par le Rubis Terminal comme du fioul domestique, ce qui aurait permis, en plus du transport illégal de matière dangereuse vers un pays de l'Union européenne, le remboursement par l'Etat de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP).


ArcelorMittal dément toute implication dans ce système de blanchiment des déchets toxiques.

Affaire à suivre.

L'agonie de l'idéologie néolibérale

Pendant plus de 30 ans, les suppôts du capitalisme nouvelle vague avaient imposé avec une morgue sans pareille leurs concepts néo libéraux : le marché déifié et l'argent adulé. Leur idéologie hégémonique était absolue. Personne ne pouvait contester ce système sauvage, baptisé le "néo libéralisme", règne absolu de l'argent, la seule valeur universelle pour le présent et l'éternité.
Patatras, tout s'écroule ! Leurs banquiers astucieux, mais véreux, leurs traders ingénieux, mais pourris, leurs financiers imaginatifs, mais corrompus, les politiciens libéraux, mais serviles ont construit une économie casino dont l'unique objectif était leur enrichissement personnel. Ils savaient tous que cela s'écroulerait un jour. Mais ils s'en fichaient éperdument puisqu'ils étaient immensément riches, riches à en crever.
Ce qu'ils n'avaient pas prévu, c'est que le système s'effondrerait en seulement quelques mois. Bien sûr, ils vont se refaire une santé sur le dos des salariés et des peuples mais ils ne perdent rien pour attendre. Foi d'Asterix !

Ils ne le peuvent plus !

25 %, un ménage sur cinq qui pouvait contracter un emprunt immobilier en 2007 ne le peut plus aujourd'hui en raison de la hausse des taux d'intérêt, rapporte une étude du courtier Empruntis. Pour un bien de 150 000 €, acheté sur vingt-cinq ans avec un prêt à 5,55 % sans apport personnel, il faut gagner au minimum 2 770 € nets par mois.

Le record du jour

Le climat des affaires dans l'industrie est tombé à son plus bas niveau depuis la récession de 1993 et les perspectives restent négatives à court terme, selon la dernière enquête de conjoncture de la Banque de France.

Les retraités dans la rue : Pourquoi ?

Les réformes de 1993 et de 2003 ont provoqué une double dégradation des retraites.  D'une part, sans parler de l'allongement de la durée de cotisation, les droits sont moins élevés puisqu'ils sont calculés sur les 25 dernières années de rémunération, contre les 10 meilleures années de salaire auparavant. D'autre part, la revalorisation des retraites est aujourd'hui indexée sur les prix, alors qu'elle l'était sur les salaires. Or, 64 % des femmes perçoivent moins de 900 € par mois et deux tiers des retraités ont moins de 1 600 €. Du coup, avec l'augmentation du coût de la vie, les retraités ne peuvent plus faire face aux dépenses d'énergie, ou de santé : 80 % d'entre eux n'ont pas les moyens de se payer une place en établissement médicalisé... La CGT demande 200 € d'augmentation tout de suite, pour tout le monde, un simple rattrapage. Il faut également que le minimum des pensions soit égal au SMIC. Les retraites ne sont pas un revenu de l'assistance : la CGT ne demande pas une aumône, mais de profiter d'un droit acquis en travaillant. Une grande partie des ressources échappe complètement aux caisses : il faut faire un choix entre actionnaires et retraités. C'est un véritable choix de société, à l'heure où, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, quatre générations vont se côtoyer. Les retraités ne sont pas qu'un coût : ils font marcher tous les secteurs de l'économie, et la dépendance est facteur de développement, de recherche. C'était tout le sens de la manifestation unitaire du 16 octobre.

Les chiffres des retraités

621,27, c'est, en euros, le montant du minimum vieillesse.

680 000, c'est, en 2007, le nombre de bénéficiaires du minimum vieillesse en France.

817, c'est, en euros, le seuil de pauvreté en France (fixé à 60 % du revenu médian). Même revalorisé, le minimum vieillesse resterait largement en dessous. 869 000 personne de 65 ans et plus vivent en dessous de ce seuil, selon les chiffres de l'INSEE et de la Caisse nationale d'assurance vieillesse.

13 millions, c'est, en France, le nombre de personnes qui ont plus de 60 ans.

les prud'hommes en cinq points

Les chiffres
19,5 millions, c'est le nombre d'électeurs qui ont été recensés pour voter aux prud'hommes le 3 décembre prochain, au lieu de 15,8 millions lors du précédent scrutin en 2002.

Le contexte
Tous les salariés dont le contrat de travail rélève du droit privé, ainsi que les chômeurs, sont appelés à voter aux élections prud'homales du 3 décembre 2008. Les conseillers sont élus au scrutin de liste (un seul tour), à la représentation proportionnelle, par section et par collège.

Les candidats
7 256 sièges pour le collège salariés sont à pourvoir dans 210 conseils de prud'hommes répartis dans toute la France. La CGT dispose d'un vivier de 14 524 candidats. Actuellement, elle compte 1 678 élus.

Les résultats 2002
Avec ses 32,13 %, la CGT est de loin la première organisation syndicale.

La phrase
L'élection prud'homale le 3 décembre est une épreuve de vérité pour les organisations syndicales, et même souvent la seule occasion de voter pour le syndicat de son choix.

mercredi 15 octobre 2008

De vraies mesures anti-capitalistes !

Une évidence ; le plan gouvernemental est entièrement dirigé vers les banques et les entreprises sans pour autant interdire que l'argent public versé soit à nouveau remis dans le circuit financier pour favoriser la spéculation financière et nourrir la crise.

- Pourquoi ne pas interdire les paradis fiscaux ?
- Pourquoi ne pas supprimer le bouclier fiscal ?
- Pourquoi ne pas conditionner l'octroi de crédit aux entreprises à la création d'emplois et aux investissements ?
- Pourquoi ne pas pénaliser lourdement les crédits à visée spéculative ?
- Pourquoi ne pas interdire la libre circulation des capitaux ?

Et pour les salariés

- Pourquoi ne pas garantir les salaires en cas de licenciement ?
- Pourquoi ne pas garantir le logement ?
- Pourquoi ne pas interdire les expulsions ?
- Pourquoi ne pas augmenter les salaires ?
- Pourquoi ne pas arrêter les privatisations ?
- Pourquoi ne pas consacrer l'argent à l'école, à la santé, à la recherche... ?

En voilà des idées qui sont bonnes.

Le 3 décembre : on choisit la CGT pour les prud'hommes

Le 3 décembre prochain, les salariés du privé sont appelés à voter pour élire leurs conseillers prud'homaux. De quoi s'agit-il ? D'une institution indispensable et absolument originale. Les prud'hommes sont en effet une juridiction à part entière, devant laquelle sont portés les conflits du travail, mais dont la composition, le fonctionnement et les règles de procédure sont sans équivalents.

Elle n'est a priori plus à démontrer. Chaque année, des dizaines de milliers de salariés, victimes de licenciements, de discrimination, objets de harcèlement ou de violation diverses du droit du travail, s'adressent à la justice prud'homale pour être rétablis dans leurs droits et nombre, employés notamment dans les petites et moyennes entreprises, c'est, en l'absence d'organisation syndicale et faute d'instances représentatives du personnel, le seul recours et le seul moyen de se faire entendre. Les prud'hommes ne se contentent pas de sanctionner les abus les plus criants, les manquements les plus graves et les plus visibles à la législation du travail. Ils jouent aussi un rôle dans l'appréciation et l'évolution du droit, dans la formation d'une jurisprudence plus favorable aux salariés.

Plus de 200 000 demandes sont déposées chaque année par les salariés devant les conseils de prud'hommes.
C'est dire l'importance de l'institution prud'homale qui constitue une justice différente dont l'efficacité pour restituer leurs droits aux salariés est sans cesse combattue par le patronat.

A lire : ceux qui ont fait le choix de la CGT

Dans la foulée de l'accord conclu en 2003 sur les retraites, plusieurs dizaines de milliers de syndiqués ont quitté la CFDT. Nombre d'entre eux, refusant l'éparpillement syndical, ont fait le choix de poursuivre leur engagement en faveur du syndicalisme confédéré. Ils ont rejoint la CGT. Dans Syndicalistes ! de la CFDT à la CGT, sept militants témoignent de leurs parcours. Leurs engagements, leurs choix et de leurs visions du syndicalisme.

mardi 14 octobre 2008

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Les pensées d'Asterix

Un monde s'écroule :

Après la chute du mur de Berlin, le capitalisme annonçait qu'on allait voir ce qu'on allait voir. Sous les pas triomphants du marché,  le régime de la démocratie éternelle et de l'opulence,  pour tous et pour chacun, était en marche... On a vu, et c'est tout vu !

Pendant que quelques poignées d'hommes s'affichent bruyamment et sans vergogne au sommet de l'énorme montagne de la richesse et de l'argent, le système capitaliste s'acharne à sa propre perte. Nous vivons désormais la phase de la maladie sénile du capitalisme.

Au secours, venez à moi !

L'Etat, ce pelé, ce galeux d'où venait autrefois tout le mal et qui entravait la belle foulée du marché : eh bien le voilà caressé dans le sens du poil, pour "corriger" tout ce joli monde du capital, et surtout pour cracher au bassinet et boucher les trous qu'ont faits ces messieurs dans les banques... Quant aux nationalisations à la sauce américaine et anglaise, elles laissent tout le monde baba : on n'osait même plus utiliser le mot, il était devenu obscène, il suffisait d'un rien pour qu'un dirigeant social démocrate ou de droite, sur un plateau de télévision, vous mette le revolver sur la tempe et vous somme de renoncer à ces vieilleries "collectives" et "marxistes". Ne parlons pas des "idéologues" libéraux qui,  pour ce péché-là, n'auraient pas hésité à vous exiler en Corée du Nord. Et pourtant, il faudra bien, pour sortir de l'abîme, reconquérir sur le marché un grand territoire public...

Ils ne savent plus à quels saints faire appel !

Rire ou pleurer

  • Un grand capitaine a dit :
 "De ma carrière, je n'ai jamais connu d'accident"
  Il était le capitaine de Titanic

  • 2 000 milliards de dollars ont été perdus en 15 mois par les Fonds de pension américains. Des millions de retraités vont regretter d'avoir fait confiance aux capitalistes

  • Entre 2002 et 2006, 75 % de la richesse produite par la croissance de l'économie US sont entrés dans les poches de 1 % des américains les plus riches

  • Les entreprises américaines ne veulent plus assurer la couverture sociale de leurs salariés alors que seulement 60 % d'entre eux sont couverts !

  • La bulle financière représente 50 fois le produit intérieur brut mondial (PIB). En d'autres termes, si l'économie réelle représente 44 800 milliards de dollars, l'économie financière représente 2 024 800 milliards de dollars. Voilà les causes de la crise, c'est tout simple.

  • Les cinq premiers responsables des cinq plus grandes banques US ont mis dans leurs poches, à eux seuls, 3,1 milliards de dollars en cinq ans !

Ils ont osé le dire

"Les crédits immobiliers à hauts risques ont profité aux consommateurs"
Alan Greenspan, président de la Fed. 11 avril 2005

"Je suis convaincu que ces mouvements de marché ne sauraient affecter durablement la croissance de notre économie, qui est robuste"
Nicolas Sarkozy. 16 août 2007

"Il faut raison garder, ce n'est pas un krach"
Christine Lagarde. 17 août 2007

"Il n'y a pas de deuxième vague de la crise"
Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France. 26 juin 2008

"Je pense qu'on a le gros de la crise derrière nous"
Christine Lagarde. 20 août 2008

"Les fondements de l'économie sont solides"
John McCain. 15 septembre 2008

"Quand j'ai ouvert mon journal hier, j'ai cru que je m'étais réveillé en France. Mais non, il apparaissait que le socialisme était ici, aux Etat-Unis d'Amérique"
Jim Bunning, sénateur républicain. 19 septembre 2008

lundi 13 octobre 2008

Le 16, les retraités seront dans la rue

Un fort mouvement de mobilisation se profile le 16 octobre prochain dans toute la France.
Après l'appel de l'ensemble des syndicats de retraités, des manifestations départementales, régionales et interrégionales sont prévues.
Une manifestation régionale est annoncée à Nancy pour l'Alsace-Lorraine. Tous les syndicats de retraités sont d'accord sur le mot d'ordre de la défense du pouvoir d'achat et du refus des pensions en dessous du Smic. Pour l'union confédérale des retraités CGT, l'augmentation de 0,8 % au 1er septembre, ne fait toujours pas le compte face à l'inflation (3,6 %).
Pour la première fois, les associations de retraités (CFR et UNRPA) vont se joindre aux syndicats pour manifester : "Preuve que la situation est devenue très grave".

Le 21, réunion du Gesim

Le Gesim se réunira le 21 octobre avec à son ordre du jour l'actualisation de la convention collective de la sidérurgie consécutive à la nouvelle codification du Code du travail (loi du 25 juin 2008 et du 20 août 2008).

Les magasiniers au LCB

La Direction a décidé d'intégrer dans les effectifs du LCB les quatre magasiniers du magasin central. La CGT souhaite que ces effectifs s'ajoutent à l'effectif de 320 personnes prévues au LCB et non déduits comme le veut la Direction.

Interrogations sur le bilan social 2007

La CGT a mis en évidence plusieurs points dans le bilan social de Gandrange pour 2007 :

- le recours aux salariés intérimaires à progressé,
- les salaires moyens des ouvriers professionnels sont inférieurs de 37 € à la grille,
- l'abandon de la maintenance préventive a provoqué une augmentation des coûts de la sous-        traitance,
- la réalité des accidents du travail est masquée,
- près de 350 personnes sont exposées à un niveau de bruit supérieur à 85 décibels,
- le budget consacré à l'amélioration des conditions de travail a baissé de 40 % par rapport à          l'année précédente,
- le nombre des salariés déclarés inaptes a progressé de 166 %,
- les formations promotionnelles ont été absentes des formations en 2007,
- les augmentations de salaire des dix rémunérations les plus élevées de Gandrange ont atteint      15,62 %.

Vos droits au Luxembourg (suite et fin)

C'est quoi le boni pour enfant ?

La salariée frontalière qui est enceinte doit le plus rapidement possible, dès le constat de grossesse, envoyer un certificat médical du gynécologue à son employeur par courrier recommandé avec accusé de réception.
Cette même salariée doit remettre également un certificat médical du gynécologue qui indique la date présumée de l'accouchement à la caisse de maladie luxembourgeoise.
Le congé prénatal est de 8 semaines.
Le congé postnatal est également de 8 semaines, mais peut être porté à 12 semaines en cas d'accouchement prématuré, d'accouchement multiple ou d'allaitement.
L'indemnité de maternité est versée par la caisse de maladie et est calculée de la même façon que l'indemnité pécuniaire de maladie.

Le congé parental ?

Tout travailleur frontalier communautaire a droit au congé parental tout comme les travailleurs résidents.
La durée du congé parental est de 6 mois à temps plein et de 12 mois à mi-temps, il est dû à chaque parent travaillant au Luxembourg.
Pour obtenir un congé parental, il faut être occupé durant toute l'année précédent le début du congé parental sur le territoire luxembourgeois.
En cas d'accouchement ou d'adoption multiple, vous pouvez bénéficier de 6 mois de congé parental pour CHAQUE enfant.
Le premier congé parental doit être pris obligatoirement à la suite du congé de maternité ou du congé d'accueil.
L'autre parent, quant à lui, peut prendre le congé parental jusqu'à ce que l'enfant atteigne l'âge de 5 ans.
Le congé parental non pris n'est pas transférable à l'autre parent.
L'employeur est tenu de maintenir le poste de travail du parent en congé parental ou un poste similaire correspondant à ses qualifications. La rémunération devra rester équivalente.
Un travailleur à temps partiel a également droit au congé parental sous certaines conditions.
Si vous ne souhaitez pas bénéficier d'un congé parental, vous pouvez obtenir l'allocation d'éducation à condition que le revenu du ménage ne dépasse pas :
  • trois fois le salaire social minimum pour l'éducation d'un enfant
  • quatre fois le salaire social minimum pour l'éducation de deux enfants
  • cinq fois le salaire social minimum pour l'éducation de trois enfants et plus.
L'allocation d'éducation ?

L'allocation d'éducation est due à partir du premier jour du mois qui suit, soit l'expiration du congé de maternité ou du congé d'accueil, soit l'expiration de la huitième semaine qui suit la naissance.
Cette allocation est payée au cours du mois pour lequel elle est due.
L'allocation d'éducation cesse le premier jour du mois qui suit celui du 2e anniversaire de l'enfant. Elle est maintenue jusqu'à l'âge de 4 ans pour toute personne qui élève dans son foyer soit des jumeaux, soit au moins trois enfants, soit un enfant gravement handicapé.

jeudi 9 octobre 2008

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Reclassements : la CGT fait état des anomalies

Lors de la commission de suivi du plan de reclassements du 7 octobre la CGT a fait état de nombreuses anomalies en exigeant qu'elles soient corrigées :
  • le maintien du salaire intégral n'est pas assuré pour des salariés mutés à Florange. Des pertes de salaire pouvant dépasser les 200 euros ont été constatées comme cela s'est produit par exemple pour un opérateur de l'aciérie ;
  • l'ancienneté n'est pas prise en compte en totalité comme la CGT l'a constaté pour des mutations au Luxembourg. Seulement 50 % de l'ancienneté est prise en compte et à condition de justifier d'une forte expérience professionnelle ;
  • les mesures prévues dans l'accord de reclassement ne doivent pas faire l'objet d'une discrimination dans son application. Pourtant, c'est ce que la Direction de Gandrange fait à l'égard de certains salariés de la maintenance du LCB pour qui elle refuse de respecter leurs droits ;
  • Toutes les offres de reclassement proposées dans le groupe ArcelorMittal ne sont pas ouvertes pour le personnel de Gandrange. La CGT demande que cette opposition soit levée ;
  • La CGT demande qu'un bilan de santé, professionnel, de formation et des compétences soit réalisé pour les travailleurs présentant des inaptitudes et propose de recourir aux services de l'Asserpro. 

ArcelorMittal s'attaque à l'emploi et au temps de travail

Les négociations engagées au niveau d'ArcelorMittal France depuis le début septembre montrent clairement les intentions du groupe :

  • Remise en cause des 35 heures, ce qui conduira à augmenté la durée annuelle de 4 heures supplémentaires non payées ;
  • Poursuivre la rigueur sur les salaires et proposer les heures supplémentaires ;
  • Conditionner l'évolution de carrière au volume annuel de travail effectué ;
  • Développer le temps partiel ;
  • Développer le recours à l'intérim ;
  • Développer la mobilité fonctionnelle et géographique ;
  • Refus d'un plan de préretraite pour les travaux pénibles ;
  • Freiner les embauches et réduire les effectifs de 20 à 25  % en l'espace de 4 à 5 ans ;
  • Poursuivre l'externalisation des activités.
La CGT a proposé un véritable statut du sidérurgiste garantissant le progrès social.

LCB : ralentissement des commandes, la CGT réclame des mesures intelligentes

La récession commence à produire ses premiers effets dans la sidérurgie. Le LCB est particulièrement affecté par le tassement de l'industrie automobile et le freinage des investissements. Pour la CGT, la chute sensible du carnet de commandes pour le mois d'octobre et les mois suivants ne doit pas se traduire par des mauvais coups sur les salariés.
La CGT a souligné que, dans un contexte de départs à la retraite et d'accueil du personnel muté en provenance des autres installations, il serait très malvenu, malgré une conjoncture tendue, d'envisager des mesures très dures.
La CGT a proposé d'appliquer des mesures intelligentes et adaptées que le personnel pourrait partager.
La CGT estime également que la mise en œuvre des investissements promis qui passent de 6 millions d'euros à 10 millions d'euros devraient rassurer quant à la volonté d'ArcelorMittal de conforter l'avenir du LCB.

Les mesures de la CGT pour le LCB

  • Ne pas pénaliser davantage le personnel
  • Faire travailler intelligemment tous ceux qui le souhaitent sur toute l'installation
  • Assurer des formations pour le personnel
  • Mettre à jour tous les entretiens professionnels notamment pour la maintenance
  • Organiser les réunions pour le concours Gesim du PRT pendant le temps de travail (12 groupes de travail environ)
  • Ranger le parc à billettes afin d'éviter les innombrables dépilages pendant le laminage
  • Former tout le personnel du PAB pour parer aux dysfonctionnements actuels
  • Donner du travail au personnel intérimaire qui le souhaite pour manifester notre reconnaissance et assurer la fidélité de ce personnel indispensable à l'activité de l'installation
  • Régler tous les problèmes techniques sur les ponts roulants
  • Appliquer rigoureusement l'accord de prévenance. Le personnel et les élus n'ayant pas été prévenus dans les délais.

Les mesures proposées par la Direction pour le LCB

  • Les CP et les RTT doivent être soldés pour la fin décembre 2008. Il faut tenir compte du tassement du marché automobile qui conduira certainement à prolonger la baisse d'activité en novembre et en décembre (des arrêts sont envisagés pour les fêtes de fin d'année).
  • La Direction s'est engagée à trouver des solutions pour tout le personnel afin qu'il ne soit pas pénalisé.

  • Le personnel des expéditions travaillera le lundi matin.
  • Le poste d'entretien est maintenu tous les lundis matin avec les demi-équipes de production.
  • La maintenance électrique et mécanique sera chargée d'effectuer des travaux ponctuels (ce personnel pourrait être regroupé sur l'équipe du matin lors des arrêts).
  • La mise à jour des habitations pour le personnel.
  • La réalisation des actions pour le concours Gesim du parachèvement.
  • La réalisation d'actions de formation. 

Incertitudes sur l'avenir de plusieurs sociétés à Gandrange

La CGT a interpellé la Direction sur l'avenir de plusieurs services dont le sort n'a pas encore été définitivement arrêté.

  • Concernant la médecine du travail, une réflexion est en cours pour travailler en commun avec le service médical de Florange ;
  • Pour le magasin central, on s'achemine vers une utilisation des bâtiments par le LCB ;
  • Quant aux services "transport et gardiennage, le dossier est toujours à l'étude.

Intérimaires et sous-traitants : la CGT réclame un avenir

La CGT a rappelé toute une série d'engagements pris par ArcelorMittal dans son plan de restructuration concernant le personnel intérimaire. La CGT a rappelé qu'il était interdit de faire appel à ce personnel pendant la période du PSE en cas d'accroissement d'activité. Par contre, la CGT a conditionné leur utilisation par la transformation de leur contrat en CDI dès la fin de leur période d'intérim avec une affectation à Gandrange ou à Florange.
S'agissant des entreprises co-traitantes, la CGT a demandé à la Direction qu'elle respecte ses engagements de leur apporter une aide pour la réalisation de projets de redéploiement de leurs activités.

La CGT fait reconnaître le D.A.E.U.

Lors de la dernière réunion de la commission Formation Emploi, la CGT a demandé la reconnaissance des nouveaux diplômes nationaux, notamment le D.A.E.U. (diplôme d'accès aux études universitaires) dont certains salariés de Gandrange sont titulaires. Elle a demandé et obtenu que leur classification d'accueil soit équivalente du BAC technique, soit 215 points.

Sotrasi : les magouilles de FO

Alors que le personnel de l'entreprise Sotrasi va être licencié suite à la décision d'ArcelorMittal de fermer l'aciérie de Gandrange. 15 salariés seront touchés et il est indispensable qu'ils bénéficient des mêmes garanties et des mêmes droits que le personnel de Gandrange. C'est ce qu'exige la CGT de Sotrasi. Pourtant, il est incroyable et contraire aux intérêts des salariés de Sotrasi de constater que FO réclame des transactions individuelles pour régler les licenciements avant même que la question soit traitée collectivement. Cette façon de faire, peu conforme à la pratique syndicale, montre à quel point ce syndicat préfère négocier "dans l'ombre" en plaçant ainsi le salarié dans un rapport de force qui lui sera défavorable. Cette pratique doit être fermement condamnée !

Point sur les reclassements

Depuis le licenciement de l'opérateur "Reclassements", la CGT a eu à régler toute une série de problèmes liés aux conditions de mise en œuvre des engagements pris par ArcelorMittal. Elle a dû aussi assister de nombreux travailleurs aux entretiens. La CGT a relevé également plusieurs anomalies relatives à la prise en compte de l'ancienneté et au respect du maintien intégral du salaire.

Le bilan à la date du 7 octobre est le suivant :

  • A ce jour, 35 offres valables d'emploi ont été acceptées par le personnel de l'aciérie (21 pour Florange, 13 pour Luxembourg, 1 pour Saint-Denis). Six offres d'emploi sont en cours dont 4 pour Florange et 2 pour le Luxembourg. Quatre sont en cours de concrétisation dont 2 à Florange et 2 au Luxembourg.
  • 20 entretiens ont eu lieu avec la SODIE. La plupart des contacts se résument à des demandes d'information. Quatre projets ont été validés. 1 chez l'entreprise VALMECA, 1 chez GUARDIAN et 2 autres chez ACIERS;
  • Le point a été fait sur le personnel concerné par le TPFC (temps partiel de fin de carrière). Les simulations de situation individuelle sont en cours.

mardi 7 octobre 2008

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Quatre questions sur la crise financière : la CGT répond

Pour Nicolas Sarkozy, la crise ne serait pas celle du capitalisme, mais celle d'un manque de régulation du système ?

Pour la CGT

Nous avons un désaccord de fond avec ce diagnostic. Il ne s'agit pas simplement d'un dérapage du système, qu'il faudrait compenser, et pour l'avenir empêcher les conséquences du fonctionnement de ce système. Cette crise est le produit des contradictions de la logique économique à l'œuvre. On ne peut pas faire pression en permanence sur l'emploi, les salaires, toutes les formes de rémunérations, y compris la protection sociale et les dépenses publiques sans, de l'autre côté, nourrir la croissance financière. Il y a bien une symétrie entre cette crise financière, déclenchée par les crédits immobiliers américains à risques et la crise sociale.
Ce qui est en cause, ce n'est pas seulement tel ou tel comportement plus ou moins répréhensible, du point de vue du droit ou de la morale : c'est le modèle économique et financier de croissance mis en place il y a un peu plus de vingt ans, à partir des Etats-Unis, et qui était censé nous apporter, avec la fin de l'histoire, un développement continu. En réalité, ces deux dernières décennies ont été marquées par trois crises monétaires et financières successives. Chacune a justifié des mesures de réglementation, ce qui n'a pas empêché que la bulle spéculative se reconstitue à chaque fois sur la base de cette déflation salariale.

Nicolas Sarkozy dit "on a financé le spéculateur plutôt que l'entrepreneur"

Pour la CGT

Il faut remplacer le "on" par une analyse des choix publics qui ont été faits ces dernières années et la désignation de leurs responsables. Quand on réduit les prélèvements fiscaux sur les ménages les plus aisés, quand on "aide" l'entreprise sans contrôle, quand on privatise l'ensemble des institutions financières, et quand on a un Etat qui, de plus en plus, se nourrit du produit de ces privatisation, il ne faut pas dire "on" assiste à la financiarisation, mais "les gouvernements" ont contribué à ce que la bulle financière, qui explose maintenant, se développe.

On dit qu'il faut réhabiliter le rôle de l'Etat en matière économique

Pour la CGT

Qu'il faille une intervention publique, aucun économiste sérieux ne le niera. Après tout, le marché est quelque chose d'organisé par la puissance publique. La vraie question est de savoir à quoi sert l'intervention publique. Aujourd'hui, on la justifie pour éviter l'effondrement du système. L'intervention publique va certes contenir la crise, mais au prix d'une injection de liquidités et de fonds publics sans précédent. Il est clair que s'il n'y a pas un développement économique et social parallèle, ces masses financières fantastiques vont venir accroître de manière exceptionnelle la valeur des actifs. On aura un rebond de la croissance financière et on ira vers la quatrième crise.

Les solutions proposées tournent autour du besoin d'imposer de nouvelles règles aux banques

Pour la CGT

La régulation en soi ne résout pas les problèmes. On l'a vu lors des crises précédentes : après chaque crise, il y a eu un mouvement de régulation. On a simplement déplacé les comportements d'un secteur financier, où ils ne pouvaient plus se développer aussi librement, à un secteur dérégulé. Plus on réglementait un secteur, plus on apportait d'argent ailleurs. La réglementation n'est pas inutile, mais elle ne peut marcher que si elle se combine avec des réponses aux questions du développement de l'économie réelle, des activités productives de biens et de services. D'où l'enjeu d'une régulation qui intègre ces préoccupations. Doit-on, par exemple, continuer à prêter de l'argent au même taux lorsqu'il est destiné à une opération purement financière et lorsqu'il est destiné à investir dans le développement de la production énergétique, de la construction automobile plus respectueuse de l'environnement, de la formation professionnelle ou de l'emploi ? La sélectivité du crédit serait le moyen de réarticuler réglementation et développement de l'économie réelle.

lundi 6 octobre 2008

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Il faut de l'humour (de la part d'Acierix"

  • Je suis patraque. Sentant la déprime arriver, je suis allé voir mon psy. Il m'a conseillé de prendre un sachet de Delarue chaque jour après le déjeuner (existe aussi en suppositoire à prendre le mercredi au coucher) et deux pilules de Drucker le dimanche après-midi. Ça va mieux. La cause de mon stress ? Le Calvi et le Moati. J'en ai trop pris. Savoir ce qui se passe dans le monde réel est dangereux pour la santé.
  • Ne vous désespérez pas. Votre compte en banque présente un découvert. Est)ce qu'une banque centrale aurait la gentillesse de bien vouloir imprimer quelques billets de plus afin de les injecter sur mon compte personnel et ainsi relancer mon activité économique ?
  • Nicolas a promis. "L'Etat sera là chaque fois qu'il y aura une difficulté bancaire ou difficulté d'un établissement financier". Question : Mais pour aider qui ? La banque ou le client ?

Un désastre pour les travailleurs américains

Alors que les réformes gouvernementales pour la retraite préparent l'arrivée en catimini des Fonds de pension, il est bon de profiter de l'actualité pour montrer les conséquences du régime de retraite par capitalisation, appelé "Fonds de pension". Que ce qui va suivre serve de leçon à ceux qui auraient un penchant pour cette formule.

La plupart des salariés du secteur financier sont loin d'être des privilégiés, même si leur système de rémunération (en particulier la pratique généralisée des stock-options et des bonus) et leurs plans de retraite pouvaient paraître avantageux. Ainsi, les vingt-cinq mille employés de Lehman Brothers recevaient entre 40 et 60 % de leur rémunération en actions de leur entreprise.

A la veille de sa mise en faillite, Lehman Brothers avait perdu, en moins d'un an, 90 % de sa valeur boursière. Les salariés, qui ne survivront pas au dépeçage de la firme, auront donc été victimes d'un système fondé sur des promesses difficiles à tenir. Les "stock-options pour tout le monde", l'idée de pouvoir gérer soi-même son épargne-retraite, tout en alignant son intérêt sur ceux de son entreprise, autant de principes qui peuvent séduire en période de hausse des marchés, mais qui présentent l'inconvénient d'exposer les salariés aux instabilités de la finance.

Les scandales financiers remettent périodiquement sur le tapis la question du régime des retraites. Il y eut d'abord l'affaire Maxell. Suite au décès, en 1991, dans des circonstances mystérieuses, du magnat de la presse britannique Robert Maxell, quelque trente deux mille personnes découvrirent que leur fonds de retraite avait été presque entièrement pillé par l'homme d'affaires. Dix ans plus tard, il y eut l'épisode Enron, dont les salariés avaient choisi d'investir plus de la moitié de leur fonds de pension dans les actions de la société. L'effondrement du géant de l'énergie fut un désastre pour les futurs retraités.

La dévalorisation massive des entreprises financières montre à nouveau la nocivité de la retraite par capitalisation.

La honte des exonérations

Sous prétexte de défendre emploi et compétitivité, le patronat réclame sans cesse, et obtient régulièrement des gouvernements, de nouveaux allégements du coût du travail. Les exonérations de cotisations patronales à la Sécu ont été multiples par dix en quinze ans : de 3,2 milliards d'euros en 1993, elles se sont élevées à 27,8 milliards en 2007 et devraient atteindre 32,3 milliards cette année.
Plusieurs rapports officiels ont mis en doute la pertinence et l'efficacité économique de ces dispositifs. De fait, ces exonérations, dont l'impact positif sur l'emploi est très contesté, et qui ont contribué à tirer les salaires vers le bas, ont surtout permis de répondre à l'exigence de rentabilité financière des actionnaires, au détriment de la valorisation du travail et de l'économie réelle. Soit, précisément, le processus à l'origine de la crise d'aujourd'hui.

Des chiffres à méditer

  • 3,5 millions, c'est le nombre d'enfants qui meurent chaque année dans le monde à cause de la sous-alimentation. Mais ce n'est qu'une estimation et la réalité pourrait se rapprocher de 5 millions.

  • L'augmentation de 1 % du prix des denrées de base plonge 16 millions de personnes supplémentaires dans l'insécurité alimentaire, selon le Fonds international du développement agricole de l'ONU.

Gandrange "va bien"

  • Dire que Gandrange "va bien", c'est pousser le  bouchon un peu loin. Alors que l'aciérie n'a plus que quelques petits mois à vivre et le TAB n'a plus qu'une toute petite année 2009 pour respirer.

  • Le plan social s'est engagé avec douleur. Le dernier CE fait état de 270 salariés dont l'emploi est supprimé, désirant rester à Gandrange. Parmi eux, 122 préretraités.
  • Pour la Direction, seulement 90 à 100 salariés (en dehors des préretraités) pourront rester sur le site. Les autres se verront mutés ailleurs. On estime à 110 le nombre de salariés pouvant être concernés par le temps partiel de fin de carrière.
  • Tous les salariés en instance de mutation connaîtront leur site d'accueil vers la mi-octobre.
  • Pour les résultats, les indicateurs sont au vert : + 3 milliards d'euros pour le troisième trimestre ont été enregistrés.
  • Les prix des matières premières ont baissé et les prix de vente ont fortement augmentés et continuent d'augmenter.
  • La CGT en a profité pour demander d'ouvrir des négociations sur les salaires pour regonfler un pouvoir d'achat anémié.
  • Refus de la Direction qui préfère proposer l'intéressement dès lors que la loi lui accorde un crédit d'impôt de 20 %.
  • La CGT a demandé le versement d'une prime de transport de 200 €. La Direction va y réfléchir.




Vos droits au Luxembourg (suite)

Et votre retraite ?

La pension de vieillesse doit être demandée à 64 ans et demi pour démarrer à l'âge de 65 ans. Dès l'âge de 60 ans, tout salarié qui termine sa carrière au Luxembourg peut demander une pension de vieillesse anticipée sous condition qu'il comptabilise une carrière d'assurance obligatoire et/ou assimilée de 40 années.
Dès l'âge de 57 ans, tout salarié peut introduire une demande de pension de vieillesse anticipée sous condition qu'il détermine 40 années d'assurance obligatoire.
Toutes les années travaillées ainsi que les périodes assimilées dans un des pays de l'Union européenne sont prises en considération pour la totalisation de la carrière d'assurance.

Et les allocations familiales ?

Allocations de naissance
Si vous et votre conjoint êtes frontaliers, vous devez introduire une demande auprès de la caisse d'allocations familiales française compétente du lieu de résidence.
Si votre conjoint travaille en France, vous devez introduire une demande auprès de la caisse d'allocations familiales française compétente du lieu de résidence.

Allocations familiales
Si vous êtes salarié(e) frontalier(e), vous devez introduire une demande d'allocations familiales auprès de la

Caisse Nationale de Prestations Familiales (CNPF)
1A, boulevard Prince Henri
L-2013 Luxembourg

Cette demande devra être accompagnée d'un certificat de radiation de votre caisse d'allocations française.
Si votre conjoint a des revenus en France, c'est la caisse d'allocations familiales française qui sera compétente pour le versement des allocations.
Le montant des allocations familiales étant plus élevé au Luxembourg, vous pouvez introduire une demande d'allocation différentielle auprès de la CNPF.

mercredi 1 octobre 2008

7 octobre : journée mondiale pour le travail décent et une vie décente

C'est l'appel lancé par la Confédération Syndicale Internationale (CSI). Cet appel à l'échelle planétaire est historique. Mais c'est quoi un travail décent ? Voici la définition selon l'Organisation Internationale du Travail (OIT) et approuvé par la Communauté internationale.
Il correspond à la possibilité pour chaque femme et chaque homme d'accéder à un travail productif dans des conditions de liberté, d'équité, de sécurité et de dignité. Sa définition regroupe divers éléments : la possibilité d'exercer un travail productif et convenablement rémunéré ; la sécurité au travail et la protection sociale pour les travailleurs et leur famille ; l'amélioration des perspectives de développement personnel et d'intégration sociale ; la liberté pour les êtres humains d'exprimer leurs préoccupations, de s'organiser et de participer à la prise de décisions qui influent sur leur vie ; l'égalité des chances et de traitement pour l'ensemble des femmes et des hommes.