lundi 30 mars 2009

Aciérie de Gandrange : une fin indigne

L'arrêt de mort de l'aciérie avait été programmé pour le mardi 31 mars 2009. L'aciérie n'a même pas pu arriver à cette échéance dignement. La Direction a profité de la période de chômage pour ne plus redémarrer les installations. L'arrêt de mort a été effectif le 19 mars 2009. Le démantèlement et le dépeçage vont prendre le relais. Quant au personnel en attente de reclassement, la Direction va les "occuper". Une ventilation de ces aciéristes a été faite dans les autres installations.
La CGT a invité le personnel à un rassemblement le mardi 31 mars pour exprimer sa colère et son indignation et mettre en accusation les deux grands responsables de ce gâchis industriel et historique : Mittal et Sarkozy.















Les responsables du forfait










jeudi 26 mars 2009

Aciérie : 46 seulement

Parler d'amélioration dans les reclassements relève d'un optimisme plus qu'exagéré. Avec 46 aciéristes mutés sur 263 à réaliser, soit à peine 17,5 % de l'effectif concerné, on ne peut pas être satisfait. Certes, la lutte syndicale et notamment la campagne menée par la CGT contre les blocages de la Direction de Florange a permis de faire bouger un peu les choses. Mais, le compte n'y est pas du tout ! Au niveau de Gandrange, on totalise que 61 mutations effectuées. Ce qui porte à 14 % seulement les reclassements réalisés sur les 430 salariés concernés. Nous sommes à cinq jours de l'arrêt définitif de l'aciérie et la majorité des gars resteront sur le carreau... Voilà pour les promesses de Mittal et Sarkozy.

Manœuvres à l'aciérie et au LCB

La basse besogne de fermeture de l'aciérie étant accomplie, la Direction générale procède à une réorganisation de ce qui reste. Les syndicats sont convoqués jeudi 26 mars à 14 heures pour évoquer la nomination d'un nouveau chef d'unité au LCB ainsi que sa réorganisation.
Le chef actuel va certainement retourner au Luxembourg et le chef de l'aciérie va prendre les rennes du LCB. Nous aurons rapidement confirmation de ces mouvements.
Quant aux aciéristes désemparés qui ignorent encore à ce jour leur sort, on va les "occuper" !

Le PSE n'est plus d'actualité

La Direction a annoncé que les emplois prévus dans le plan de sauvegarde de l'emploi qui a été présenté au comité d'entreprise le 30 mai 2008 n'étaient plus d'actualité. Le nouveau contexte et les suppressions d'emplois supplémentaires annoncés par le groupe ont modifié la situation de l'emploi, notamment pour les secteurs du transport ferroviaire, de la surveillance pompier... sur le site de Florange. La Direction a juste évoqué une inadéquation entre l'emploi proposé et le profil du salarié !!
Concernant la rémunération, la Direction reconnaît que des emplois proposés présentent des pertes de salaire dont certains peuvent aller jusqu'à 634 €. La Direction justifie ces écarts par un changement d'organisation du travail pour les salariés (SIC) !!

Ce qui était impensable il y a encore un an, est devenu aujourd'hui une triste et révoltante réalité. Le cœur de l'aciérie de Gandrange a cessé définitivement de battre. Malgré les luttes, malgré les contre-propositions syndicales, malgré les intérêts d'un pays, d'une région, d'un bassin, d'une industrie et surtout malgré la vie des hommes qui vivaient de cette aciérie et bien, il ont fait fit de toutes ces considérations. A deux, et seulement à deux, ils ont décidé de mettre un terme à son existence. Lakshmi Mittal, président d'ArcelorMittal et Nicolas Sarkozy
, président de la République française, ont condamné Gandrange sans appel. Ils ont tué l'aciérie. Ils ont brisé le dernier symbole de la sidérurgie française, de la fabrication d'acier pour les produits longs. Le cœur de cette cathédrale d'acier a cessé de battre mais le symbole de Gandrange a fait le tour du monde. Gandrange est devenue le symbole des dégâts de la mondialisation libérale, du capitalisme financier prédateur et de ses suppôts. Gandrange est aussi devenue le symbole du mensonge et de la trahison du président de la République qui s'est couché et n'a pas tenu ses promesses. Gandrange est aussi le symbole d'une imposture, celle d'un milliardaire de l'acier, Lakshmi Mittal qui a condamné Gandrange pour maintenir ses profits et délocaliser là où la main-d'œuvre est plus exploitable.

Il faudra qu'ils rendent des comptes devant l'histoire...


La CGT communique

L'aciérie de Gandrange fermera définitivement ses portes le mardi 31 mars 2009.
La CGT appelle à rendre hommage à tous ceux qui, pendant 40 années d'existence de l'aciérie, ont fabriqué plus de 60 millions de tonnes d'acier.
Les aciéristes qui n'ont pas cessé de manifester leur révolte et leur indignation depuis l'annonce de cette fermeture, manifesteront une dernière fois, à l'occasion du grand rassemblement organisé par la CGT le mardi 31 mars 2009 à 14 heures au portier de l'aciérie où sera dressé l'acte d'accusation des principaux responsables de ce forfait : Mittal, l'imposteur et Sarkozy, le traître.
Le personnel est convié à ce rassemblement qui sera marqué par différentes initiatives de la CGT.

Aciérie de Gandrange : colère et indignation




Schizophrénie !

Depuis des mois et des mois, il ne se passe pas un jour sans que la crise financière, économique et sociale ne soit évoquée. Les coupables de cette crise dénoncent eux-mêmes les dérives de leur système : les rémunérations immorales et mirobolantes des dirigeants, les paradis fiscaux, le caractère nocif de la spéculation effrénée, les délires boursiers...
Pendant ce temps, chez ArcelorMittal, on fait comme si nous étions sur une autre planète.
Sous prétexte de l'annonce de la participation pour 2008, certains s'enthousiasment et appellent à la spéculation en plaçant leur épargne dans les Fonds du groupe ArcelorMittal. Ainsi, cet argent rejoindra les Fonds spéculatifs qui iront étrangler l'économie, briser l'emploi, casser les garanties sociales et remplir les poches des dirigeants et des banquiers.
Nous sommes en plein délire paranoïde !
Le slogan : "Spéculez et protestez contre les méfaits de la spéculation que vous favorisez"!!!

Le 19 mars : nous étions 3 095 040

La CGT a compté un à un les manifestants de la journée d'action interprofessionnelle du 19 mars. Voici le détail par région. Mais, si vous le désirez, vous pourrez l'avoir par département.
  • Alsace........................................ 34 000
  • Aquitaine.................................. 178 500
  • Auvergne................................... 118 400
  • Bourgogne.................................   68 900
  • Bretagne.................................... 182 710
  • Champagne-Ardenne............... 41 750
  • Franche-Comté......................... 45 000
  • Languedoc-Roussillon............. 143 300
  • Pyrénées-Orientales................ 30 000
  • Lorraine..................................... 92 250
  • Midi-Pyrénées........................... 226 000
  • Nord-Pas-de-Calais.................. 103 050
  • Normandie................................. 214 400
  • Pays de la Loire......................... 207 300
  • Picardie....................................... 71 320
  • Poitou-Charentes...................... 109 860
  • Provence Alpes Côte d'Azur.... 414 450
  • Rhône-Alpes............................... 301 700
  • Ile-de-France.............................. 350 000

Protestation intersyndicale

En signe de protestation contre la politique salariale pratiquée par ArcelorMittal, les syndicats CGT, CGC et CFDT de Gandrange ont décidé de boycotter la réunion ordinaire du comité d'entreprise du 26 mars.

Dans une adresse aux salariés, ils déclarent :

Le groupe ArcelorMittal vient d'annoncer ses résultats 2008 qui sont, malgré la crise, excellents. C'est la deuxième meilleure performance du CAC 40 derrière le groupe Total. Sur les 9,4 milliards de dollars (7,5 Md€) de bénéfices, les actionnaires vont empocher 2,6 (2,1 Md€) qui s'ajoutent aux 4,5 (3,6 Md€) de rachats d'actions (dividende indirect) en été 2008. Bref, c'est la crise mais pas pour tout le monde. L. Mittal et ses actionnaires se portent bien, merci !

Les salariés, eux, sont méprisés

Les négociations salariales annuelles obligatoires se sont terminées le 13 mars par un zéro sur toute la ligne. Zéro en augmentation générale, zéro en augmentation individuelle ! Circulez, y a rien à voir !

Pourquoi les organisations syndicales
vont boycotter les réunions CE et DP ?

Suite à la décision du gel des salaires, le 24 février dernier, les organisations syndicales se sont rencontrées au niveau ArcelorMittal France pour élaborer toute une série d'actions et ainsi obliger les directions à rouvrir de véritables négociations salariales.
Parmi ces actions :
  • le refus par les secrétaires de CE et CCE de signer les ordres du jour,
  • le refus de participer aux réunions ordinaires de CE et de DP.
Les organisations syndicales de Gandrange ont décidé de suivre cette directive.

Ensemble, exigeons notre dû !!
3 % d'augmentation générale pour tous
avec un minimum de 80 euros


Les gars du LCB et la CGT rendent visite au chef d'unité

Le vendredi 13 mars, à l'appel de la CGT, le personnel du LCB est venu protester au siège de la Direction contre l'imposition du chômage et le blocage des salaires.
Devant la détermination du personnel, la Direction des affaires sociales avait promis de ne pas considérer le temps de présence comme un arrêt de travail. Mais, la Direction n'a pas tenu ses engagements. Elle a décidé de pointer les gars en grève.
La CGT a invité le personnel à rendre visite au chef d'unité du LCB pour dénoncer la versalité de la Direction. La colère a toujours du bon puisque la Direction a admis le fait. Elle a accepté de payer le temps passé en réunion de 9 h à 11 h. Une chose est sûre, les gars du LCB n'oublieront pas une Direction qui n'a pas de parole.

lundi 23 mars 2009

29, 19,... on attend la suite !

Communiqué commun CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, SOLIDAIRES, UNSA

La mobilisation du 19 mars 2009 a connu une ampleur incontestable, tant par le nombre de grévistes, du privé comme du public, que par le nombre de manifestants qui se sont retrouvés pour redire haut et fort qu'ils n'ont pas à payer une crise dont ils ne sont pas responsables. Le gouvernement et le patronat doivent entendre ce que disent les salariés et répondre aux propositions de l'intersyndicale. Les revendications en matière d'emploi dans le privé comme dans le public, de pouvoir d'achat et de relance économique, de garanties collectives, de services publics et de réglementation de la sphère financière qui s'étaient déjà exprimées le 29 janvier sont encore plus d'actualité aujourd'hui face à l'aggravation de la crise et de ses conséquences.
Le gouvernement s'entête à justifier des mesures comme le bouclier fiscal ou la défiscalisaation des heures supplémentaires, alors même qu'elles aggravent les injustices et sont contre-productives face au développement du chômage. Il persiste dans sa politique de suppression d'emplois publics. Des entreprises continuent à privilégier la rentabilité financière et à utiliser la crise pour accélérer des restructurations. Les suppressions d'emplois qui s'enchaînent renforcent l'inquiétude des salariés pour leur avenir et rendent légitime leur colère.
Face aux intransigeances gouvernementales et patronales, les organisations syndicales décident, sur la base de leur déclaration intersyndicale du 5 janvier, de rechercher les modalités les plus adaptées pour donner encore plus d'efficacité aux prochaines mobilisations.
Dans ce contexte, elles mettent notamment en débat l'étape importante que constitue le 1er Mai. Elles se retrouveront le 30 mars pour décider, en particulier, des prolongements au 29 janvier et au 19 mars.
D'ores et déjà, elles interpellent patronat et gouvernement pour que s'engagent sans délai les négociations et concertations indispensables. A l'occasion du G20, elles rappellent leurs exigences de nouvelles régulations financières et sociales internationales contenues dans leur plate-forme du 5 janvier 2009 et exigent du président de la République qu'il agisse en ce sens.
Les organisations syndicales réaffirment leur détermination à soutenir de toutes les manières possibles les salariés avec leurs syndicats engagés dans des actions. Elles appellent leurs organisations à amplifier les mobilisations et les initiatives.

Le 19, c'était très fort !








































Dans la rue, on a entendu

  • "J'ai six ans, la France est mon pays. Mon futur est à crédit. Mon avenir n'est plus ici. Merci Sarkozy et ses amis". "Zohra (la fille de Dati), papa est dans la rue". "Je vis, donc je suis terroriste". "Facs, cités, usines, un seul peuple face à l'Etat". "Les sarkonneries, ça suffit". "Trader, l'homme qui voulait gagner du fric plus vite que son ombre". "Reviens Dolto, il faut éduquer Sarko".
  • "Sarkozy a tué notre avenir". "La France, c'est pas Neuilly". "Nous ne paierons pas leur crise". "+ 172 %, ensemble tout devient possible". "Excusez-nous de respirer, nous ne resterons pas prostrés". "1 mois et demi de blocage et personne n'en parle". "Paris V-UFR socio-psycho". "En route vers Sirius grâce au libéralisme". "Sarko, chef des racailles de Neuilly". "Démocratie en Irak, demain la France". "Pourquoi doit-on subir le dernier des néo-cons ?". "Casse-toi meûssieur le Président". "Des moyens pour l'éducation, pas pour mettre la jeunesse en prison".

jeudi 19 mars 2009

Chômage à Gandrange : Acierix tape dans le mille !

Face aux mesures de chômage imposées aux aciéristes au mois de février et de mars 2009, la CGT était intervenue auprès de la Direction Départementale du Travail pour demander leur annulation.
La CGT s'est appuyée sur une décision du Conseil d'Etat estimant que le chômage partiel ne pouvait pas être imposé à une installation dont la fermeture a été annoncée. L'Inspection du Travail a tenu compte des observations de la CGT et a décidé de refuser le chômage partiel pour l'aciérie. Cette décision a été notifiée à la Direction générale de Gandrange le 18 mars. Les aciéristes ne perdront donc pas de salaire.
La CGT interviendra auprès de la Direction pour exiger la réparation complète du préjudice financier qui a été causé aux aciéristes (CP imposés, perte de salaire, etc...).
Une fois de plus, cette nouvelle démonstration montre que le chômage doit se combattre. On ne doit pas se résigner et accepter de perdre ses CP et ses repos pour les patrons. Ce n'est pas en acceptant passivement les mauvais coups qu'on parvient à changer le cours des choses. Mittal fait beaucoup de fric, le personnel ne doit pas en pâtir !

Il faut que la révolte gronde !

19 mars : amplifions la mobilisation

L'ampleur de la mobilisation nationale du 29 janvier dernier a révélé le niveau de colère et d'exigences des salariés du public, du privé, des retraités, des privés d'emploi à vivre mieux et autrement.
Le président de la République a d'ailleurs été obligé de réagir en annonçant quelques mesures sociales au soi-disant plan de relance.
Et parce que le compte n'y est pas avec les premières mesures annoncées pour sortir réellement de la crise, la mobilisation de tous doit s'amplifier et s'enraciner dans les entreprises.
De plus en plus de salariés de la métallurgie luttent pour des augmentations générales des salaires, l'amélioration de l'indemnisation du chômage partiel, l'amélioration des conditions de travail ou encore pour s'opposer aux licenciements.

Le 19 mars doit être un grand rendez-vous
d'action et de convergences des luttes

Les 8 organisations syndicales CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, SOLIDAIRE et UNSA appellent ensemble à une nouvelle journée d'action interprofessionnelle le 19 mars 2009 avec arrêts de travail et manifestations de rues.

La réponse par les salaires


L'augmentation générale des salaires reste la réponse efficace pour sortir de la crise par la consommation d'une part et, d'autre part, pour satisfaire les besoins des salariés.

La CGT propose l'ouverture immédiate des négociations salariales dans toutes les entreprises de la métallurgie avec comme base de départ :
  • Une augmentation générale des salaires de 10 %,
  • Un salaire minimum à 1 600 € base 35 heures,
  • Le maintien à 100 % du salaire en cas de chômage partiel,
  • L'amélioration des conditions de travail et le départ en préretraite des salariés âgés de 55 ou 50 ans suivant l'exposition aux travaux pénibles.

Les faveurs concédées aux patrons

Quelques chiffres

  • La contribution du patronat au financement de la Sécurité sociale a baissé, en moins de 25  ans, de 17 %, passant de 60,4 à 43,3 % ;
  • Le total des exonérations devrait passer de 21,1 à 32 milliards d'euros entre 2005 et 2009.
  • Avec la loi TEPA, le montant des prélèvements sur les revenus financiers vont diminuer de 8,1 %.
  • La cotisation patronale supplémentaire de 0,3 % pour le financement du lundi de Pentecôte rapporte chaque année plus de 2 milliards d'euros à l'Etat.
  • Les mesures sociales annoncées par le président de la République s'élèveraient à 2,6 milliards d'euros. C'est l'équivalent par exemple, d'un rehaussement de cotisation patronale de 0,4 %. Pas de quoi les mettre en péril.
  • Dans la métallurgie, les propositions patronales en matière d'augmentation de salaire oscillent entre 0 et 1,5 %. C'est très loin de couvrir l'inflation et revaloriser le travail.
  • En 2008, les dividendes versés aux actionnaires du CAC 40 ont augmenté de 13 %.
  • Pour 1 euro d'investissement, les entreprises versent plus d'un euro de dividendes.

Retraite complémentaire : à 60 ans, est-ce fini ?



A la quatrième séance de négociations sur la retraite complémentaire, le Medef a abattu ses cartes. Au motif d'assurer l'équilibre financier de l'ARRCO et l'AGIRC, il réclame de nouveaux sacrifices aux assurés, sous la forme d'un recul à 61 ans de l'âge minimal pour toucher une pension sans abattement. Exigence repoussée par l'ensemble des syndicats. La suite de la négociation "sera largement conditionnée" par le niveau de la mobilisation du 19 mars, note la CGT.

Les cadres aussi !

58 % des cadres soutiennent les mouvements sociaux et 85 % pensent qu'ils vont s'amplifier. Selon le baromètre ViaVoice-HEC-France-Inter.

Les patrons de l'industrie visent les syndicalistes


Une enquête de la DARES indique que, entre 2002 et 2004, 22 % des entreprises de plus de 50 salariés ont demandé l'autorisation à l'inspection du travail de licencier un salarié protégé, qu'il soit élu du personnel ou ayant un mandat syndical. Ce chiffre monte à 25 % dans l'industrie tandis qu'il n'est "que" de 20 % dans le commerce et la construction. Dans ces deux derniers secteurs, les salariés protégés sont, étrangement, plus touchés par les licenciements économiques que les autres catégories de salariés...

Le gouvernement s'attaque aux TASS

Après les prud'hommes, c'est au tour des tribunaux des affaires de Sécurité sociale (TASS) d'être touchés : 44 TASS, soit un tiers de ces tribunaux, risquent de fermer. Cette juridiction gère les conflits entre personnes malades, handicapées, accidentées du travail ou victimes de maladies professionnelles et l'assurance maladie.

Pas assez de présence syndicale pour les luttes






L'implantation syndicale progresse. En 2005, en France, 56 % des salariés déclaraient qu'un ou plusieurs syndicats étaient présents dans leur entreprise ou leur administration, contre 50,3 % en 1996. Par contre, avec 8 %, la France est au dernier rang de l'Europe des 25 pour le taux de syndicalisation (source DARES).

Sarko s'attaque aux allocations familiales

Encore un cadeau aux entreprises. Nicolas Sarkozy souhaite que soit examinée la suppression des cotisations sociales qui financent les allocations familiales. Si le patronat ne cotise plus à l'avenir, qui paiera ? L'Etat pourrait compenser cette perte par une hausse de la fiscalité ou choisir de baisser drastiquement les prestations familiales. Deux scénarios qui inquiètent la CGT sur l'avenir de la protection sociale et de son financement.

Laurence jouit...

L'année 2008 a été particulièrement "féconde" pour les patrons, a expliqué la présidente du Medef Laurence Parisot, en clôturant l'assemblée générale du Medef. "Quand je pense que certains ont osé écrire Annus Horribilis ". Ce fut tout l'inverse ! Magnificus ! Splendidus " Grandissimus aurait été mieux trouvé" !, a-t-elle ajouté. Et, pour que 2009 soit de la même cuvée, elle a proposé aux organisations syndicales d'engager une "délibération sociale" en vue d'assouplir la réglementation sur les licenciements économiques.

Le 1 % siphonné

La loi Boutin a été adoptée. Les fonds gérés par les partenaires sociaux vont être affectés à de nouvelles missions (rénovation urbaine et amélioration de l'habitat). Le 1 % devra donc financer désormais les agences ANRU et ANAH. Un désengagement caractérisé de l'Etat au détriment des salariés.

lundi 16 mars 2009

Vendredi 13 mars : ils ont réagi !

Les travailleurs du LCB et du TAB ont entendu la CGT. Ils sont venus nombreux protester lors de la 2ème séance des négociations salariales pour réclamer l'indemnisation du chômage à 100 % et l'augmentation des salaires. La Direction, fortement surprise par cette mobilisation, s'est faite toute petite. Très embarrasée, elle a avoué son impuissance à infléchir le cadre imposé par ArcelorMittal France pour bouger sur les salaires. Par contre, elle reste ouverte pour examiner la question du chômage.
Devant la détermination des salariés et l'ambiance qui montait en température, la Direction a proposé de revoir les syndicats l'après-midi. Les travailleurs étaient une nouvelle fois présents pour se faire entendre. Une combinaison avec des journées de formation a été trouvée pour réduire l'impact du chômage.
La Direction a pris conscience qu'elle ne pouvait plus impunément poursuivre sa politique sans en récolter les fruits.
C'est une raison supplémentaire pour les sidérurgistes pour répondre massivement à l'appel du 19 mars.

19 mars : questions à Bernard THIBAULT



Depuis le 29 janvier, la crise s'est aggravée, le chômage a bondi et les plans de suppressions d'emplois se multiplient. Craignez-vous une longue période de récession ?

Il se confirme que ceux qui analysent lacrise comme un dysfonctionnement international des établissements financiers et des banques, comme une crise qui ne reposerait que sur des blocages liés aux institutions financières, ou encore que ce serait le fruit de l'action des traders peu scrupuleux, se trompent. Nous ne pensons pas qu'il suffira de remettre en route les établissements financiers, même avec un peu plus de réglementation et d'encadrement, pour que la "machine économique" reparte. Nous pensons qu'on est dans une crise systémique, celle d'un système économique qui a par trop favorisé le capital au détriment du travail. Et cela à une échelle internationale. En fonction de l'analyse qu'on fait de cette crise, les hypothèses de sortie ne peuvent pas être identiques. Si on pense que la sortie de crise sera le moment où les banques joueront à nouveau leur rôle d'alimentation en crédit de l'économie, ou si on pense que la sortie de crise participe à redéfinir un certain nombre de paramètres qui doivent guider demain l'économie, l'horizon n'est pas le même. Il est à craindre qu'on soit loin d'être au bout d'une crise qui va continuer de provoquer des drames sociaux.

Vous critiquez la politique du gouvernement face à la crise. Parce que les mesures sont insuffisantes ou parce qu'elles tournent le dos à ce qu'il faudrait faire ?

Si on n'est pas d'accord sur le diagnostic, la polémique est immédiate sur la nature des mesures pour faire face à la crise. Il y a une question de posture politique. Le chef de l'Etat dit qu'on est face à une crise sans précédent et dans le même temps il justifie des réformes conçues dans un tout autre contexte. Personne ne peut prétendre avoir "la" solution, et le président de la République devrait au moins accepter la contradiction et regarder de façon neuve les revendications du monde du travail : les bas salaires, le précarité dans l'emploi s'opposent au développement économique ; la recherche de rentabilité se fait au détriment du développement durable et de la protection de l'environnement. Il ne serait pas anormal de rechercher des premières actions différentes de celles qui ont généré cette crise...



Le 18 février, vous aviez noté une légère inflexion de la politique du gouvernement. Mais, aujourd'hui, on a l'impression d'un durcissement, par exemple dans les réponses du gouvernement aux syndicats de la fonction publique.


Nicolas Sarkozy s'est montré pragmatique. Devant la mobilisation du 29 janvier, une première en Europe, il a voulu montrer qu'il entendait les inquiétudes. Il a saupoudré quelques mesures, mais en ignorant l'essentiel des revendications qui sont au cœur des mobilisations.
Concernant les fonctionnaires, il est purement dans une attitude dogmatique et très politicienne. Admettre que certains choix sont révisables constituerait, à ses yeux, un désaveu. Il faut donc coûte que coûte maintenir le dogme de la suppression des postes de fonctionnaires et du non-remplacement de la moitié des départs en retraite. Ça ne correspond absolument pas à ce que souhaite l'opinion.


Laurence Parisot s'est montrée inflexible sur les revendications des salariés, sur le partage des richesses. Que pensez-vous de l'attitude du Medef ?

Le Medef a une attitude très rude et très fermée. Cette attitude n'est pas forcément très représentative de l'opinion de tous les employeurs. Le Medef, au nom du pouvoir de propriété des actionnaires, prétend que les salariés n'ont pas à se mêler des décisions stratégiques des entreprises, et surtout de la politique salariale, de la distribution des richesses. C'est une posture totalement hors du temps au moment où une majorité de citoyens se posent des questions sur les mécanismes économiques, la finalité de l'entreprise, recherche de rentabilité financière ou finalité sociale, la mondialisation... Cette posture, si elle perdure, ne pourra que tendre le climat social.


Dans certains secteurs, éducation, santé, il y a des mouvements depuis le 29 janvier. Est-ce qu'entre le 29 janvier et le 19 mars, les échéances interprofessionnelles ne sont pas un peu éloignées ?


Je ne crois pas. Ce choix est le résultat d'une discussion intersyndicale. L'assise unitaire du mouvement est la condition de la réussite. Un des effets du 29 janvier est d'avoir donné une nouvelle dynamique dans des actions d'entreprises. Et pour préparer des rendez-vous comme le 29 janvier ou le 19 mars, il faut des délais suffisants. Dans notre pays, l'implantation syndicale est telle que la majorité des salariés n'est pas en contact régulier avec les représentants syndicaux. Et si on veut réussir des rendez-vous à ce niveau, il faut du temps. Il faut enfin entretenir un rapport de forces sur la durée.


On parle ici où là de la possibilité de radicalisation du mouvement. Vous le craignez, vous le souhaitez ou est-ce un fantasme ?

C'est un débat vieux comme le syndicalisme lui-même. Quelles sont les meilleures formes de mobilisation pour que les revendications soient satisfaites ? Une par des réponses viendra par le mouvement lui-même. Notre démarche est de construire avec les salariés. Les formes susceptibles de rassembler le plus grand nombre seront les plus efficaces. Un pouvoir n'a jamais peur d'une frange hypermobilisée.






Le mouvement dans les Antilles a marqué l'opinion. Avec le succès obtenu, c'est pour vous un modèle, un encouragement, ou est-ce que ça a peu d'effet sur le mouvement dans l'Exagone ?

Je constate qu'il faut ce genre d'événement pour que l'opinion soit informée des réalités sociales et politiques de ces départements. L'Etat a contraint les Guadeloupéens à quarante-cinq jours de grève avant de discuter des revendications. Une part des revendications est parallèle aux revendications de l'ensemble des salariés français, pouvoir d'achat ou salaire. Mais il y a de fortes spécificités.


Votre objectif pour le 19 mars, plus haut que le 29 janvier ?

L'idée serait de faire plus mais, si on parvenait au même niveau de mobilisation, ce serait déjà une grosse réussite. Ça voudrait dire que tout ce qui a été dit et fait depuis n'a pas fait refluer le mouvement. Et qu'il faut vraiment accepter de discuter de pistes alternatives. Les indications sur la mobilisation nous rendent plutôt optimistes et c'est aussi ce que laissent entendre les autres syndicats. Et comme toujours, cette dernière semaine va être décisive pour le succès.


Et si vos objectifs sont atteints mais que le gouvernement, le Medef ne bougent pas, que ferez-vous ? Que proposera la CGT ?

Une réunion est prévue dès le lendemain du 19. Le gouvernement doit en être persuadé : on aura de la suite dans les idées. Dans les rangs de la CGT, la question est déjà posée pour que nos militants interrogent les salariés : réfléchissons ensemble aux formes que peut prendre la suite de ces mobilisations. Avec le souci de l'unité et le souci du plus grand nombre. Il y aura des suites autant qu'il y aura besoin.