jeudi 23 avril 2009

"SEQUESTRATIONS" : Bernard accuse Nicolas !

"Je les comprends, je les défendrai dès lors que ce sont des actions, naturellement, qui ne portent pas une atteinte physique à ces dirigeants". Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, a imputé la responsabilité des séquestrations de patrons à Nicolas Sarkozy qui ne prend "pas fondamentalement en compte le mécontentement social". Pour Bernard Thibault, ces séquestrations "sont des actions syndicales. Ce n'est pas comparable à des prises d'otages".

Nos dimanches en danger !


Cette fois-ci, c'est dans le cadre de la loi sur le développement et modernisation des services touristiques qu'une nouvelle atteinte est portée au repos dominical.
Les sénateurs, actuellement en discussion sur ce projet, ont à examiner des amendements du groupe UMP qui ramènent de manière insidieuse ce que le gouvernement et le président n'ont pas réussi à imposer en décembre 2008.
Chacun a en mémoire les diverses tentatives du président de la République pour tenter par tous les moyens de modifier en profondeur les règles du travail du dimanche allant jusqu'à exiger une discussion supplémentaire qui n'a pas abouti.
De nombreuses voix s'élèvent et refusent de réduire les garanties collectives au profit d'une liberté de consommer. Voilà pourquoi le pouvoir cherche à passer ses mesures en catimini.
Sous le prétexte de permettre aux touristes de faire des achats le dimanche dans les grandes villes, des amendements sont déposés pour étendre les possibilités de dérogation et créer artificiellement des zones touristiques tels que plan de campagne.
Par ce biais, on légalise les ouvertures dominicales qui ont été condamnées par la loi. Autrement dit pour que quelques employeurs ne soient plus hors la loi, changeons-là !
Le projet de loi du député Maillé a été battu à l'Assemblée nationale par une multitude d'expressions de tout bord qui refusent de laisser la France s'engager dans une spirale où la soi-disante liberté de chacun est utilisée comme argument pour promouvoir le libéralisme.
Il ne peut y avoir de confusion.
La liberté, c'est celle du salarié qui doit pouvoir décider de faire de son dimanche un moment de convivialité familiale, un moment de repos, un moment qui lui permet de vivre de son travail.
La situation de crise que nous traversons ne doit pas être un prétexte supplémentaire pour faire pression sur les salariés.
Le volontariat ne peut être utilisé qu'à partir du moment où le chantage à l'emploi, les pressions salariales ne sont plus de mise. Cette situation est loin de correspondre à la réalité.
Pour que chacune et chacun puisse disposer librement de son droit au repos dominical, dans tous les secteurs d'activités, il y a d'abord nécessité d'une relance de la croissance par la consommation et en premier lieu par la création d'emplois stables et des augmentations de salaires.
Si des activités sportives et culturelles sont nécessairement exercées le dimanche, c'est dans le but de s'engager vers une société épanouie, cohérente et non comme une contrainte salariale.
Il en est de même pour les activités de santé, de sécurité ou pour certaines industries.
Dans ce cadre, des compensations doivent être attribuées aux salariés concernés.
Pour la CGT, le nombre de dérogations est déjà largement suffisant.
Tant sur le fond que la forme du procédé utilisé par certains sénateurs, la CGT ne peut que dénoncer et désapprouver.
La CGT appelle les salariés à s'organiser et se mobiliser pour exiger le droit de disposer de leur dimanche. Elle les invite d'ores et déjà à définir des modes d'action pour s'opposer à ce projet de loi et à décider de participer massivement aux initiatives qui seront organisées par les organisations syndicales durant tout le mois d'avril ainsi que le 1er Mai 2009.

Par ici les gros sous !

La flambée des rémunérations des patrons des grandes entreprises est loin d'être récente. Mais, aujourd'hui, elle a pris des proportions gigantesques. Un salaire annuel de grand patron peut atteindre 3 siècles de SMIC !


Primes de bienvenue, bonus, actions gratuites, stock-options, parachutes dorés, retraites chapeau... Les sommes astronomiques distribuées sous forme de rémunérations aux grands patrons soulèvent une nouvelle fois l'indignation. A l'heure où, malgré d'abondantes aides publiques, les patrons licencient en masse pour préserver le taux de profit de leur entreprise, la crise prend également des allures de crise des inégalités excessives.
Entre 1998 et 2006, le pouvoir d'achat des dirigeants de sociétés anonymes a augmenté de 68 %, alors que le salaire net moyen a seulement cru d'un peu plus de 5 %, selon une étude de l'INSEE.
C'est un phénomène nouveau et massif.
C'est à partir de 1997 que la part des 1 % des salaires les plus élevés commence à s'élever pour passer de 5,8 à 6,6 % en 2005. Cette évolution dans le monde de l'entreprise concorde avec la mise en place de réductions d'impôts toujours plus favorables aux foyers les plus riches. Dont le bouclier fiscal est l'illustration la plus parfaite.
L'écart devient insoutenable lorsqu'on décortique la rémunération des patrons du CAC 40.
Les PDG du CAC ont en moyenne touché en une journée le salaire annuel d'un salarié payé au SMIC. Au total, en 2007, ils ont perçu une rémunération moyenne de 4,7 millions d'euros, soit 308 années de SMIC. Et sont actuellement les patrons les mieux payés d'Europe. En tête de palmarès, les écarts peuvent atteindre jusqu'à 1 200 SMIC par an. Avec les dividendes, les trois plus riches ont touché jusqu'à 20 000 SMIC. De quoi faire pâlir un Henri Ford, qui préconisait dans les années 1930 un écart "admissible" de salaire de 1 à 40 dans les entreprises ! "A de tels niveaux de rémunération, toutes les études montrent qu'il n'y a pas de lien entre rémunération et performance des dirigeants".

Mittal sauve son frère

L'énorme complexe métallurgique bulgare Kremikovtsi près de Sofia, a été déclaré en faillite. Le complexe de Kremikovtsi, qui fournit environ 10 % des exportations bulgares, appartient depuis 2005 à Pramod Mittal, frère cadet de l'entrepreneur indien Lakshmi Mittal. Cette faillite devait ouvrir la voie à son rachat pour lequel Lakshmi Mittal, propriétaire d'Arcelor, s'est porté candidat.
Par ailleurs, selon la rumeur, Mittal serait en train de faire construire deux hauts fourneaux. Gandrange fermé, Florange menacé, ceci expliquant cela...

Chute révélatrice

La chute des ventes d'articles d'habillement en France au mois de février a été de 16 % du fait du repli de la consommation.
Elle concerne tous les circuits de distribution, boutiques indépendantes, ventes à distance ou chaînes spécialisées.
A part ça, la situation s'améliore...

Une vérité à méditer

"C'est une époque pour renouveler la pensée, une de ces révolutions dans l'imagination humaine qui tissent les nouvelles idées : repenser les moyens de donner de meilleurs emplois plus nombreux aux femmes et aux hommes, répartir plus équitablement les richesses du monde et travailler pour le bien et non au détriment de notre planète".

La finance prime avant tout

La montée en puissance des fonds de pension dans le capital des entreprises du CAC 40 coïncide avec l'arrivée d'un nouveau mode de gestion selon lequel le concept de la création de valeur pour l'actionnaire devient l'objectif numéro un. Concrètement, les actionnaires s'assurent que les entreprises dans lesquelles ils investissent, créent de la valeur, c'est-à-dire que la rentabilité de leur projet soit supérieur au coût des capitaux engagés. Il ne s'agit plus seulement de réaliser un profit positif mais de parvenir à un taux suffisamment rémunérateur pour les actionnaires. Ainsi une activité supposée générer de 6 % à 7 % de retour de capitaux sur investissement sera abandonnée au profit de celle qui en générera 15 %. Et lorsque l'entreprise ne crée pas suffisamment de valeur, alors elle doit procéder à des restructurations. Ainsi peut-on dire que, dans ce système, le risque est transféré des actionnaires vers les salariés.

Une majorité pour la radicalité


Selon un sondage BVA-les Echos, les Français jugent à 55 % que les actions sociales radicales de ces dernières semaines (séquestrations de patrons et de cadres, blocages d'usines ou de routes) sont justifiées, contre 39 % qui les considèrent "pas justifiées". 64 % des personnes interrogées pensent qu'elles ne doivent pas être sanctionnées par la justice. 
Par ailleurs, 60 % des Français jugent "mauvaise" la politique économique du gouvernement.

lundi 20 avril 2009

Journée de rassemblement à Florange


Les organisations syndicales CFE-CGC, CGT, FO et CFTC ont décidé de rassembler le plus régulièrement possible tous les salariés concernés par les annonces faites par le groupe ArcelorMittal.
Même la crise ne pouvait laisser présager d'un tel revirement de situation. Alors que le site de Florange était encore cité en exemple en 2008, aujourd'hui ce même site est impacté de plein fouet par des décisions qui ne trouvent leur fondement que dans une analyse succincte de la situation.
ArcelorMittal avait mis un point d'honneur à pérenniser les installations condamnées en leur temps par une autre direction.
Les salariés de Florange, les cotraitants, les intérimaires seront durement impactés par cette décision surprenante alors que les constructeurs automobiles annoncent un regain d'activité.
Le premier rassemblement s'est tenu le 17 avril devant les Grands Bureaux de Florange.

La CFDT fustigée par les autres syndicats

Alors que l'unité syndicale totale doit être le maître mot pour l'efficacité des luttes, la CFDT, privilégiant comme d'habitude son image avant toute autre considération, ne s'est pas associée à cette journée intersyndicale. Elle a préféré faire son habituel cinéma médiatique, la veille de cette initiative ! Une fois de plus, l'intérêt partisan et l'intérêt personnel auront primé sur l'intérêt général et celui des travailleurs. Cette déplorable et regrettable attitude a été vivement critiquée par les syndicats CFTC, FO et CGC à l'occasion du rassemblement du 17 avril. La CGT, de son côté, a profondément regretté cette absence et appelé à l'unité de tous les salariés.

Gandrange apporte son soutien à Florange

Une forte délégation du syndicat CGT d'ArcelorMittal Gandrange, accompagnée des aciéristes non reclassés, s'est rendue à ce rassemblement pour exprimer la solidarité de la CGT au personnel de Florange.
A l'issue du rassemblement, la CGT et les aciéristes se sont rendus au siège de la direction générale de Florange pour exiger que les engagements soient respectés et que les discriminations cessent à leur égard. Ils ont trouvé porte close ! Mais, ils se sont promis de revenir.

Visite de la CGT à l'ASSERPRO

Le syndicat CGT de Gandrange s'est rendu à l'ASSERPRO (Association pour la Réinsertion Professionnelle) à Rombas pour rendre visite aux aciéristes placés dans cet organisme pour réaliser soi-disant un bilan de compétences. La CGT s'est entretenue avec ces aciéristes concernant leur avenir. La CGT a relevé une forte inquiétude. Ces travailleurs craignent un placement à l'extérieur du groupe ArcelorMittal. Ils ne comprennent pas leur affectation à l'ASSERPRO. La CGT a assuré de son soutien et s'est engagée à intervenir auprès de la Direction de Gandrange.

Tous unis pour un grand 1er Mai

Après la manif : la fête du chiffon rouge







Acierix a refondu le capitalisme

J'ai bien bossé (dans l'ombre comme d'habitude) et le succès du G20 a été unanimement souligné par la presse internationale. En voici les principales décisions :

  • 500 milliards d'euros seront affectés à la recherche sur les énergies renouvelables et le remplacement du pétrole ;
  • 500 milliards d'euros seront affectés à la prévention et l'éradication des maladies qui touchent les pays pas riches (en voie de développement, non, Tiers Monde, non, pas riches, c'est plus simple) ;
  • Les banques deviendront dès le 1er janvier 2010 des services publics ;
  • Pour éviter la fermeture pure et simple de Guantanamo, Laurence Parisot et ses sbires du Medef y seront envoyés en camp de vacances. On pourra visiter les lieux et leur jeter quelques cacahuètes mais pas trop, ils seraient capables d'organiser un marché... ;
  • La main invisible du marché sera traquée et emprisonnée ad vitam æternam, la récompense sera de 100 milliards d'euros pour l'heureux chasseur.

Le monde est sauvé, ouf. Je vais maintenant me relaxer.

Encourageant : peut mieux faire !

Début mars, la CGT recensait 8 000 nouvelles adhésions depuis le 1er janvier 2009. Par rapport à la même période de l'année 2008, c'est une augmentation de 60 % du nombre de nouveaux syndiqués. 
Encourageant.

Des tribunaux des affaires de sécurité sociale disparaissent

Méconnus du grand public, les tribunaux des affaires de sécurité sociale gèrent, on l'aura compris, les contentieux en matière de Sécurité sociale. Et permettent notamment aux salariés de faire reconnaître des maladies ou des accidents professionnels contestés par leur employeur.
Au regard des dossiers qui leur sont présentés, les magistrats peuvent alors rétablir des victimes dans leurs droits. Mais voilà, sur les 114 TASS existants sur le territoire français, 44 ont été ciblés par une circulaire ministérielle et sont voués à disparaître. Certaines régions sont particulièrement touchées. C'est le cas, pour prendre un exemple, de Poitou-Charentes, où les tribunaux de la Rochelle, Niort, Saintes et même Angoulême vont être absorbés par Poitiers, la préfecture régionale. Désormais, les habitants de ces villes et de leurs environs devront compter plus d'une heure de trajet en voiture afin de faire valoir leurs droits. Bonjour les allers-retours et facture d'essence.

Un grand rendez-vous

Hôpital public : on l'aime plutôt bien

86 % des Français estiment que l'hôpital public remplit bien sa mission et 93 % jugent le personnel "compétent". Mails ils sont 89 % à dénoncer un manque de moyens financiers et humains et 76 % à s'opposer à la fermeture des petits hôpitaux de proximité, ce à quoi risque fort pourtant d'aboutir la loi HPST de Mme Bachelot (Sondage TNS Sofres-Logica).

Assurance-chômage : prolongation

Les règles actuelles de l'assurance chômage et de la convention de reclassement personnalisé (issues des conventions du 18 janvier 2006) ont été prolongées "au plus tard" jusqu'au 30 avril 2009. Le nouveau dispositif de la CRP n'entrerait donc en vigueur que pour les licenciements économiques engagés après cette date.

Retraite : les pères aussi

La Cour de cassation a, dans un arrêt du 19 février 2009, accordé une majoration de durée d'assurance vieillesse à un homme ayant élevé six enfants. Ce type d'avantage n'était jusqu'à présent réservé qu'aux seules femmes. Le jugement pourrait induire une modification des règles de calcul des retraites. Reste à voir s'il n'entraînera pas demain une diminution du droit des femmes.

Sport populaire : contre la loi du fric

La FSGT vient de lancer une pétition en ligne intitulée "Sauvons nos clubs". Il s'agit de réagir à une série d'attaques contre le sport pour tous : réduction des crédits d'Etat, suppression de nombreux postes, privatisation de la formation des animateurs sportifs... Un projet de loi (Cochet) va même jusqu'à interdire des activités sportives autres que compétitives. Pour plus d'info et signer la pétition sur le site de la FSGT.

Consommation : les syndicats dans l'œil du cyclone

Le gouvernement envisage une réforme du mouvement consumériste pour le second semestre 2009. "Pour être agréé au titre de la consommation, il faut être indépendant de toutes formes d'activités professionnelles", précise Luc Chatel, le ministre en charge du dossier. Les associations de Consommateurs d'origine syndicale sont dans le viseur. Indecosa-CGT se rapproche de ses homologues pour examiner les conditions d'une réponse commune.

mardi 14 avril 2009

1er Mai : ensemble en France et à Metz

En famille et toutes générations confondues, préparez-vous à la grande journée nationale interprofessionnelle du 1er Mai à l'appel de tous les syndicats. Après le 29 janvier, puis le 19 mars, dans tout le pays, on manifestera le 1er Mai pour exiger de vraies réponses sociales à la hauteur des besoins. Pour Metz, le démarrage de la manif est prévu à 10 heures place de la Gare. Après la manif, vous êtes attendus à la fête du chiffon rouge à Woippy pour continuer la lutte et faire la fête.

Les rendez-vous CGT du mercredi

Comme prévu, le personnel non reclassé de l'aciérie est attendu au point de rassemblement de la coulée continue pour faire le point avec la CGT sur les reclassements et les initiatives à prendre. Après l'annonce d'un arrêt total de la production à chaud à Florange jusqu'à l'été, voire plus loin, la nécessité de se retrouver est encore plus impérative.

Florange : la CGT prépare l'action

Après le coup de massue de l'annonce d'un arrêt de la production jusqu'à une durée indéterminée et la première réaction unitaire du personnel la semaine dernière, la CGT prépare d'autres initiatives :
  • une journée de la colère sera organisée le 17 avril
  • une journée d'action intersyndicale est programmée le 28 avril, le jour annuel de la sécurité organisé dans toutes les usines du monde du groupe ArcelorMittal
  • La CGT demandera d'engager le droit d'alerte tel que le prévoit la loi. Une rencontre est prévue avec le cabinet d'expertise du CE.

Séquestration des patrons : il ne faut pas confondre violence et exaspération


Les Français ne confondent pas violence et exaspération

Selon un sondage IFOP, 63 % des Français déclarent comprendre les séquestrations de dirigeants d'entreprise. Le Medef s'en inquiète

Sarkozy condamne. Les Français comprennent. Selon un sondage IFOP, réalisé pour Paris Match, seulement 7 % des Français condamnent les séquestrations de patrons par des salariés victimes de plans sociaux et de fermetures d'usines. Ils sont 30 % à les soutenir. Et 63 % à les comprendre sans pour autant les approuver. "Comme il y a une compréhension de départ plus forte que jamais pour les manifestations organisées par les syndicats, il y a une compréhension majoritaire des actes de désespoir face aux fermetures d'usines", comme l'institut de sondage. Deux clivages s'affirment, autour du registre traditionnel gauche-droite, mais aussi celui qui oppose "ceux d'en bas et ceux d'en haut". 40 % des ouvriers et 46 % des non-diplômés approuvent ces formes d'actions radicales. Selon un sondage CSA publié par le Parisien mardi, 56 % des ouvriers et 50 % des employés jugent acceptables les séquestrations.
Ce sentiment revigoré de lutte des classes, attisé par la polémique sur la rémunération des dirigeants d'entreprise, tend le climat social. Les conflits sociaux se multiplient. Et certains tournent à l'exaspération.

Pétition contre le travail dangereux


La Fondation Copernic tente de briser le tabou que sont les maladies professionnelles et la mort au travail. Pour la plupart des médias, l'accident du travail relève de la rubrique "faits divers" et on occulte les responsabilités. Les procédures se terminent par une condamnation avec sursis allégée en appel. C'est indigne. 600 morts et 8 000 invalides chaque année par accidents du travail, n'est-ce pas suffisant pour légiférer sur des peines suffisamment dissuasives ? Mais, dans notre pays, le travail est maltraité. Socialement, il est souvent pris sur sa valeur d'échange et rarement sur sa valeur d'usage (comment ce travail participe-t-il de mon émancipation en temps qu'individu ?). Dans la crise que nous traversons ces questions me semblent essentielles pour redonner des repères au monde du travail. La Fondation Copernic entend multiplier les rencontres pour réunir tous les acteurs du champ social : chercheurs, médecins, salariés du ministère du Travail, syndicalistes et salariés.
Signez la pétition sur http://www.fondation-copernic.org/petition/

Droit syndical reconnu


L'union départementale CGT de l'Indre à Châteauroux logée à titre gracieux par la ville, depuis plus d'un siècle dans les locaux d'une Bourse du travail, était l'objet d'une demande d'expulsion devant les tribunaux.
Le Maire UMP ayant voulu imposer à l'Union départementale CGT, comme aux deux autres unions départementales CFDT et FO, une convention privée dite de prêt à usage avec des loyers établis aux prix du marché, dépassant de loin des possibilités syndicales.
Cette situation menaçait l'activité et l'existence même des syndicats dans le département en les privant de la possibilité de fonctionner.
Les appels interjetés par les unions départementales devant la Cour de Bourges leur donnent pleinement satisfaction : le Maire est débouté de toutes ses demandes.
Les motivations de l'arrêt sont particulièrement importantes. Il se fonde sur la protection constitutionnelle et internationale des libertés syndicales ; sur le fait que l'activité syndicale est reconnue d'intérêt général et doit être protégée comme telle.
Pour s'exercer librement elle doit s'accompagner de mesures concrètes telles que "la mise à disposition de locaux et d'équipements indispensables pour pouvoir organiser des réunions et tenir des permanences".
Ainsi, selon la Cour d'Appel de Bourges, l'exécution d'une convention de droit privé ne peut avoir pour effet de contrevenir à des dispositions d'ordre public protectrices des libertés fondamentales, c'est-à-dire des libertés syndicales.
La CGT s'en félicite ; la mobilisation des syndicats de la région et la qualité de la défense ont été entendues.
Cette décision doit permettre aux organisations de la CGT de faire respecter les droits fondamentaux partout où elle l'estime nécessaire.

Salaires 2009 : France en fin de classement

Modération accrue pour 2009. Dans son étude annuelle de 50 pays sur les "tendances de salaires", ECA International prévoit dans le monde des hausses de salaire en moyenne de 4,7 % contre 6,2 % l'an dernier. En Europe, les prévisions sont de 3,3 %. La France arrive en fin de classement, à la 43ème place, avec seulement 2 % d'augmentation de salaire, contre 2,5 % en Allemagne, au Royaume-Uni et en Espagne.

Le paradis pour l'UIMM

Bernard Etienne, président du syndicat patronal de la métallurgie d'Ile-de-France, a reconnu l'existence d'un compte secret en Suisse, dont l'ayant droit était le Groupe des industries métallurgiques d'Ile-de-France (GIM), crédité en 2008 de 3 millions d'euros. Ce n'est que la pointe de l'iceberg.

Syndicalisation : les français, derniers

La syndicalisation en Europe est très contrastée

La France a le taux de syndicalisation le plus faible d'Europe avec 8 % des salariés syndiqués en 2004, secteurs public et privé confondus. Hormis l'Espagne (18,6 %), les autres pays affichaient tous, en 2004, des taux de syndicalisation supérieurs à un salarié sur quatre : les Pays-Bas (27 %), l'Allemagne (28 %), la Grande-Bretagne (30 %) et l'Italie (35 %). Viennent ensuite les pays du Nord, en tête du classement : Belgique (69 %), Finlande (79 %), Suède (82 %) et Danemark (87,5 %). Ces différences importantes s'expliquent par les avantages sociaux réservés aux syndiqués dans certains pays, comme l'accès à la formation professionnelle au Danemark ou une partie des indemnités chômage en Belgique.
En Allemagne, ce sont les syndicats qui paient les salariés pendant les journées de grève.
Ceci ne suffit pas à expliquer pourquoi, très majoritairement, les travailleurs français soutiennent leur syndicat et très peu se syndiquent.

Le petit Mittal apprécié par les français


Aditya Mittal, directeur financier du groupe sidérurgique ArcelorMittal et le fils de Lakshmi Mittal, va faire son entrée comme administrateur du groupe PPR. Cette proposition figure comme 26ème résolution à l'ordre du jour de l'Assemblée générale qui doit se tenir le 7 mai prochain. François-Henri Pnault aurait été séduit par le profil très international du fils Mittal qui aurait soufflé à son père l'idée de la fusion avec Arcelor.
Surtout, les deux familles, Pinault et Mittal, ont tissé des liens importants dès 2006, à l'occasion de l'OPA de Mittal sur Arcelor. C'est Anne Méaux, patronne de la société de communication Image 7 qui les met en contact en 2006. A l'époque, François Pinault n'avait pas hésité à prendre la défense de Lakshmi Mittal qui, selon l'homme d'affaires français fait "l'objet d'attitude raciste de la France à son égard". La défense de François Pinault est appréciée. Il entre en mai 2006 au conseil d'administration de Mittal.

G20 : des décisions en trompe-l'œil pour la CGT


L'écho médiatique du G20 de Londres est sans précédent. Les mobilisations sociales et les désordres économiques générés par le système n'étaient pas absents du contexte dans lequel s'est tenu le G20. Pour la CGT, sa portée pratique est à contrario modeste. Ses promoteurs annonçaient sous la pression sociale ni plus ni moins la refonte du capitalisme. On a le sentiment que le "nouveau monde" promis ressemble terriblement à l'ancien.
Sur le terrain des réformes de structures, peu d'avancées concrètes. Le FMI se voit confier un rôle élargi de "superviseur mondial" et ses moyens renforcés. L'intention peut être bonne. Sauf que ce même FMI n'a pas vu venir la crise financière il y a un an ! De plus, ses prêts demeurent conditionnés au respect des politiques dites d'ajustements structurels avec des effets sociaux graves. Le Conseil de stabilité financière sera quant à lui aux mains des banquiers centraux. Ceux-là même qui n'ont pas brillé par leur clairvoyance jusqu'à présent ! Reste la question des paradis fiscaux, emblématique à beaucoup d'égards, qui semble avoir été traitée plutôt pour l'affichage que dans la réalité. Sur ces questions structurelles, on sort de ce sommet avec une accumulation de promesses et très peu de décisions effectives.
Côté relance les milliers de milliards de dollars mis depuis 5 mois sur la table sont confirmés. Sans pour autant préciser qui, au final, paiera l'addition. Les états décident par ailleurs de relancer la négociation commerciale dite de "Doha" sous l'égide de l'OMC, sans s'interroger sur la manière de réduire les déséquilibres commerciaux qui se sont accumulés depuis 10 ans. Sans s'interroger non plus sur les questions monétaires internationales et la place du dollar. Dès lors, les mêmes causes risquent demain de produire les mêmes effets.
Par-dessus tout ce sommet a totalement ignoré les questions sociales et minimisé la place des questions environnementales et énergétiques. Le Bureau International du Travail n'a même pas été invité aux discussions alors que le FMI, l'OMC et le Comité de Bâle qui réunit les banquiers centraux ont été largement associés aux décisions. Se comporter ainsi c'est vouloir ignorer que le principal problème de la mondialisation actuelle réside dans la mise en concurrence, sans règles, des travailleurs à l'échelon du monde. Le sommet n'a pas donné lieu à une "refonte du capitalisme" mais à une tentative pour le rendre plus soutenable aux yeux des peuples qui continuerons à souffrir de la montée des inégalités.
Ce sommet marque la consécration du "G20" en lieu et place du "club des riches" qui réunissait les 7 pays les plus développés, ce qui est une avancée. Chine, Inde, Brésil, Russie... sont désormais appelés à jouer un rôle plus important dans l'évolution de l'économie mondiale. L' Europe et les Etats-Unis vont devoir en tirer toutes les conséquences. Cette avancée ne doit cependant pas mettre en sourdine le fait que la plupart des pays en développement demeurent en dehors de la régulation des relations internationales. La consécration du G20 ne doit pas remettre en cause la nécessité de la promotion de l'ONU comme l'instance suprême de cette régulation.
Reste que les décisions annoncées à grand renfort de médiatisation sont bien loin d'apporter une réponse à la crise. Les véritables causes de la récession mondiale, au premier rang des quelles la mise en concurrence par les firmes multinationales des travailleurs à travers le monde et l'ypertrophie financiaro-économique, ne sont pas prises en compte. Il appartient aux organisations syndicales et aux ONG qui partagent la même approche, de renforcer, dans les semaines à venir, les mobilisations pour un nouveau type de développement.

jeudi 9 avril 2009

Mettre fin aux privilèges !!


Le décret gouvernemental destiné à encadrer les rémunérations de dirigeants d'entreprises ne corrigera en rien les pratiques scandaleuses de rémunération en vigueur jusqu'à aujourd'hui.
Parmi celles-ci, les stock-options ou l'art d'aligner l'intérêt des dirigeants sur celui des actionnaires. Ainsi, les patrons et les hauts cadres sont associés à la progression de l'action en bourse. Comme cela, l'intérêt social, industriel et économique des entreprises passe après l'intérêt personnel et financier de ces dirigeants. Explications...

Les stock-options : pour la CGT, il faut les supprimer !


Les stock-options symbolisent à l'envi l'ère du capitalisme financier dont la crise éclate aujourd'hui. Il s'agit d'un mode de rémunération des dirigeants et hauts cadres des groupes qui vise explicitement à inciter ceux-ci à agir pour accroître la valeur de l'action de l'entreprise. La Bourse comme boussole, donc, plutôt que l'emploi, les salaires ou l'investissement.
En pratique, une stock-option est le droit accordé à un patron ou un cadre d'acheter dans le futur des actions de l'entreprise à un prix fixé au départ. Lorsqu'il décide d'exercer ce droit, donc d'acheter ces actions, le bénéficiaire ne les paie pas à leur cours réel mais au cours qu'elles avaient lorsque les stock-options lui ont été attribuées. Il ne lui reste plus, alors,, qu'à les revendre pour toucher la plus-value. Ces options ayant généralement été offertes avec un rabais par rapport au cours initial, le bénéficiaire est à peu près assuré d'être gagnant à tous les coups. Si le cours a diminué depuis le moment où elles lui ont été octroyées, il peut toujours renoncer à lever les options.
Le système est d'autant plus avantageux que les plus-values réalisées ne sont pas assujetties aux cotisations sociales et restent faiblement imposées (16 %, si les actions sont revendues six ans après que les stock-options ont été accordées).
La part des stock-options dans la rémunération totale des managers n'a cessé de croître, pour atteindre les deux tiers, au début des années 2000, dans le cas des groupes du CAC 40. En 2006, on dénombrait, dans ces mêmes groupes, quelque 150 000 bénéficiaires de cet avantage. Conjugué avec les bonus, les actions gratuites ou les retraites chapeaux (pensions dites "surcomplémentaires", d'un niveau très élevé, s'ajoutant à celles de la Sécu et des régimes complémentaires, et réservées à une poignée de dirigeants des grands groupes), ce système a contribué à faire exploser les écarts de rémunération. En 2007, les patrons du CAC 40 ont empoché 66 millions d'euros de gains sur ces options, le recordman étant Pierre Verluca, PDG de Vallourec, qui a empoché, à lui seul, 17 millions d'euros, soit l'équivalent de "trois siècles de travail du salarié moyen de Vallourec".

C'est une question de survie collective

Au-delà de la question morale, que les parachutes dorés, les stock-options et autres bons posent, mettre fin à la folie de l'argent-roi devient une question de survie collective.

A partir de quel montant les "parachutes dorés" deviennent-ils contraires à l'éthique ? 13 millions d'euros, comme celui d'Antoine Zacharias, ex-patron de Vinci ? Ou seulement 3,2 millions, comme celui que Thierry Morin espérait toucher ces jours derniers alors que son entreprise, Valeo, s'apprête à supprimer 1 600 emplois ? Cela dépend, dira-t-on. Du temps, du moment, du sens du vent. Et à partir que quelle somme le salaire d'un patron devient-il "immoral" ? En 2007, les dirigeants du CAC 40 ont gagné en moyenne 4,7 millions d'euros, soit trois cents années de smic. Thierry Henry, le footballeur, n'a-t-il pas reçu 14 millions en 2006 ? font remarquer les patrons en question. Le photographe Platon, déjà, proposait un écart de 1 à 4 entre les pauvres et les riches. Au début du XXe siècle, le banquier John Pierpont Morgan préconisait un rapport de 1 à 20 le plus bas salaire d'une entreprise et celui de son dirigeant le plus haut placé. Quelques années plus tard, Henry Ford, le constructeur automobile, élargissait la fourchette de 1 à 40...
Le moteur du capitalisme est l'intérêt personnel, l'appât du gain, l'avidité, la vanité, l'égoïsme... Le capitalisme ne veut pas organiser ses limites et s'autoréguler. Les règles et les contrôles indispensables ne peuvent venir que du droit et par conséquent de l'Etat.
Il est temps, car la crise financière, économique et sociale que nous traversons s'en ajoute une autre, tout aussi redoutable, la crise écologique et environnementale. Exaltant les désirs individuels au détriment de l'intérêt collectif, la compétition au préjudice de la coopération, notre modèle économique repose sur le déni des contraintes naturelles. Nous vivons comme si les ressources de la planète étaient infinies, dans le développement sans frein de besoins de plus en plus artificiels et le leurre d'une croissance sans limite. Au-delà de la question morale, mettre fin à la folie de l'argent-roi devient ainsi une condition de survie collective. "Quand le dernier arbre aura été abattu, disait à l'aube du XXe siècle le chef apache Geronimo, quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été pêché, alors on saura que l'argent ne se mange pas...".

G20 : beaucoup de bruit pour pas grand-chose


Fallait-il attendre quelque chose de la réunion du G20 ? Sachant que les gouvernements des pays les plus riches et les plus puissants du monde avaient une responsabilité écrasante dans la dérive du système économique et financier international pour avoir mené des politiques dont les maîtres mots étaient "tout pour la rentabilité financière" et "tout par le marché", il ne fallait pas se faire d'illusion.
Mais la réalité dépasse ce que nous pouvions imaginer. le G20 ne met en place aucun frein à la circulation des capitaux ; au contraire, il encourage la liberté des marchés et continue de prôner un libre-échange des marchandises dont l'extension démesurée a fragilisé les économies les moins performantes et détruit des pans entiers de leurs activités. Dans un cadre aussi libéralisé, il ne sera pas possible d'instaurer une taxation des transactions financières, qui serait pourtant une nécessité, d'une part pour freiner la spéculation et, d'autre part, pour réunir des ressources indispensables à la résolution des problèmes les plus urgents.
Parfaitement cohérent avec lui-même, mais dans l'indifférence totale des aspirations des citoyens, le G20 n'envisage pas d'interdire véritablement les paradis fiscaux et judiciaires, puisque les principes d'entre eux, à commencer par les Etats-Unis, la City de Londres, poursuivront leurs pratiques. Entourés de multiples zones de non-droit qu'ils tolèrent, voire favorisent, les principaux pays du G20 ont échoué au test qui leur était proposé : établir et publier ce jour même la liste exhaustive des "pays non coopératifs", en n'en omettant aucun, surtout quand ils constituent le cœur même de la finance mondiale.
Alors que le système monétaire international dans lequel le dollar impose sa loi a failli, le G20 décide de conforter le Fonds monétaire international auquel on doit, avec sa sœur jumelle la Banque mondiale, d'avoir écrasé la plupart des pays du Sud sous le poids de la dette et des plans d'aménagement structurel.
Les vélléités de régulation internationale s'évanouissent dès lors qu'est laissée de côté l'extraordinaire explosion des inégalités dans le monde, dont la cause essentielle réside dans un partage indécent de la richesse produite à l'avantage du capital. Ce n'est pas la décision d'injecter 1 100 milliards de dollars supplémentaires dans la relance économique et dans le FMI qui sera capable de remédier à cette situation. Au contraire, la fuite en avant d'un système fondé sur le profit et la démesure ne peut qu'aggraver les tensions sociales et les risques écologiques. Les tensions sociales, parce que rien n'est prévu pour stopper la baisse des salaires et de l'emploi et la destruction des systèmes de protection sociale bradés entre les mains des compagnies privées. Les risques écologiques, parce que, pendant que la liberté des marchés financiers est de nouveau proclamée, des fonds spéculatifs d'un genre nouveau apparaissent pour parier sur la dégradation du climat.
Les raisons qui ont amené de très nombreux salariés à se mobiliser le 29 janvier et le 19 mars contre les palinodies préparatoires au G20 sont renforcées au vu des résultats. En réalité, le directoire autoproclamé du monde nie la gravité de la crise. Ce déni accroîtra la détermination des salariés à s'engager en faveur de la solidarité à la place de la concurrence et de la rentabilité.                                                                                                                 

Le collectif réagit

Le collectif français "Nous ne paieront pas leurs crises", qui regroupe plus de 30 organisations françaises, a réagi de façon très critique face aux conclusions du G20. Pour celui-ci "De manière évidente les chefs d'Etats et de gouvernements des 20 pays considérés comme les plus puissants ont choisi, à travers leur déclaration finale, de relégitimer un système pourtant en crise structurelle et de renforcer le rôle de ses institutions les plus contestées". Il communiquera sa réaction ultérieurement.

Retraite complémentaire : la CGT ne signe pas

Trois syndicats signataires après la CFDT, FO et la CFTC  ont décidé de signer l'accord syndicats-patronat sur les retraites complémentaires. La négociation, qui s'est achevée le 23 mars, fait perdurer les règles actuelles jusqu'à fin 2010, les syndicats ayant réussi à empêcher le patronat de relever l'âge minimum pour toucher une pension complémentaire complète à 61 ans.

Vacances compromises

51 %, c'est le pourcentage des Français qui, selon un sondage IPSOS-France Bleu, prévoit de ne pas partir en vacances cet été en raison de la crise économique. C'est 11 % de plus qu'habituellement. Un peu plus d'un Français sur dix ont déjà décidé de diminuer leur budget vacances et 15 % envisagent de le faire. Les jeunes et les classes moyennes sont les plus nombreux à renoncer.

La paix flotte à Gandrange

En signe de protestation contre la réintégration de la France dans l'OTAN et pour la paix dans le monde, le syndicat CGT ArcelorMittal Gandrange a placé deux drapeaux multicolores sur la façade de son siège. A l'occasion du 1er Mai, ce signe de paix flottera également à la fête du chiffon rouge à Woippy

Ce que veulent les Français : un sondage CSA/Humanité dimanche





















L'outrecuidance de la patronne des patrons, madame Parisot, est sans limites. La veille du 19 mars, elle s'étalait dans les médias, "déplorant le coût économique de cette journée d'actions". Quand on sait qu'elle et les siens, et leur cupidité sans bornes, sont les seuls responsables de ce qui a précipité l'économie dans la crise et livré aux affres du chômage 90 000 nouveaux salariés pour le seul mois de janvier. Que dira-t-elle à la lecture du sondage exclusif que nous vous présentons ? Que dira-t-elle aux cadres, aux employés, aux ouvriers, aux retraités, à la majorité écrasante des Français de tous horizons qui disent augmentez-nous, bloquez nos loyers, cessez les licenciements, bloquez les prix ? Demandera-t-elle qu'on fasse donner la troupe ?

Encore un mauvais coup contre les consommateurs

Le gouvernement veut supprimer la seule administration chargée de la protection économique et de sécurité des consommateurs. La Direction Générale de la Concurrence de la Consommation et de la Répression des Fraudes. La DGCCRF est le dernier rempart contre les arnaques en tous genres.
Le gouvernement veut en faire un simple service local de contrôle chargé de mettre en œuvre les "arbitrages" des préfets entre les entreprises et les consommateurs.
Après moins de profs, moins d'inspecteurs du travail, le gouvernement veut tuer les chasseurs 
  • de pub mensongères,
  • de sites internet trompeurs,
  • de crédits abusifs entraînant le surendettement,
  • de fausses soldes et de fausses promotions,
  • d'entente entre entreprises sur le dos des consommateurs,
  • de lait empoisonné à la mélamine,
  • d'hygiène des locaux et des aliments,
  • d'AOC trafiquées,
  • de chaussures et de fauteuils allergisants,
  • de produits dangereux : jouets, appareils électriques.
C'est pourquoi il faut signer et faire signer massivement la pétition en circulation.

Ils étaient au rendez-vous






Pour le premier rendez-vous des non reclassés, une trentaine d'aciéristes ont répondu présents ce mercredi 8 avril à l'invitation de la CGT.
Ils ont à nouveau rendu visite à la direction des affaires sociales pour exprimer leur mécontentement. La direction se trouve de plus en plus embarrassée pour apporter des réponses concrètes. Elle a fait de nouvelles promesses tout en soulignant que maintenant, avec les annonces de Florange, la situation était troublée...

Florange : à son tour dans la tourmente !

L'usine de Florange se voit imposer une baisse de production de 50 %. C'est la décision de Mittal. Bien entendu, la note sera payée par les salariés avec un chômage imposé également de mai à septembre-octobre-novembre ?
Personne ne le sait, surtout pas les experts en géo-stratégie du groupe ArcelorMittal qui n'en savent strictement rien. Ce qu'ils connaissent bien par contre, c'est comment faire pour préserver de gros bénéfices et les dividendes. Si on peut admettre que la conjoncture est mauvaise, on ne peut pas en revanch admettre que la note repose sur les sidérurgistes. C'est pourquoi la CGT demande une indemnisation intégrale du chômage.
Ceci étant dit, il n'en demeure pas moins vrai que l'incertitude pèse sérieusement sur le redémarrage des installations. Mittal en profitera-t-il pour condamner Florange à la fermeture définitive. Cette hypothèse n'est pas à écarter quand on sait que la stratégie d'Arcelor, devenue aussi celle de Mittal, est de se débarrasser de toutes les usines sidérurgiques françaises continentales et de ne conserver que les pôles maritimes de Fos et Dunkerque et encore, pour ces deux complexes, la question est le renouvellement des installations en amont (cokeries, hauts fourneaux, aciéries). Arcelor et Mittal estiment depuis longtemps que la sidérurgie de demain commencera à partir des laminoirs et plus des hauts fourneaux. Il suffira d'importer les demi-produits des usines à bas coûts pour faire les produits finis en France.
Face à cette sinistre perspective, seule la lutte peut changer la donne. Elle a d'ailleurs commencé aujourd'hui avec un appel des syndicats de Florange à venir manifester à l'occasion du CE extraordinaire.

CGT Gandrange, solidaire de Florange

Une délégation du syndicat CGT ArcelorMittal Gandrange s'est rendue à la manifestation de ce jour à Florange pour apporter sa solidarité aux travailleurs.
Le syndicat CGT de Gandrange se concertera avec celui de Florange pour examiner l'aide éventuelle à apporter. La Concertation est d'autant plus nécessaire que le reclassement des aciéristes de Gandrange se pose désormais avec plus de force. Cela est si vrai que nous constatons que des salariés détachés à Florange en vue d'un reclassement sont de retour à Gandrange !
La lutte reste le seul choix pour freiner cette machine infernale.

Très bonne idée


Nicolas Sarkozy demande au Medef de réfléchir au salaire des patrons. Allons au bout de la logique et laissons la CGT fixer celui des salariés.

lundi 6 avril 2009

Fermeture définitive de l'aciérie de Gandrange : les vérités qu'il fallait dire le 31 mars

La CGT l'a fait :


L'aciérie, c'était d'abord des hommes et des engagements

C'est avec beaucoup d'émotion mais aussi avec beaucoup de révolte et de colère qu'au nom des salariés de Gandrange, la CGT a décidé d'organiser un rassemblement le 31 mars 2009.
Pour la CGT, cette journée n'est pas une journée de deuil de cette aciérie. C'est une journée qui sera marquée par l'imposture et la trahison de deux hommes. Lakshmi Mittal, président du groupe ArcelorMittal et 4ème fortude du monde et Nicolas Sarkozy, président de la République.
En effet, l'aciérie de Gandrange a été l'une des plus puissantes en Europe. Pendant plus de 40 ans, c'est 60 millions de tonnes d'acier qui a été produit ici. Elle a permis, durant ces décennies, de faire travailler et vivre des milliers de personnes dans le bassin. L'aciérie de Gandrange ne produira plus pour l'automobile, la construction. Les choix financiers de Mittal, soutenus par Nicolas Sarkozy, enon décidé autrement.
Oui, la CGT l'affirme encore aujourd'hui. Cette aciérie était viable. Elle avait des atouts et les salariés l'ont démontrés. Bien sûr, les cadences étaient infernales, les récupérations difficiles avec parfois une vie de famille désorganisée parce que la priorité était de produire. Souvenez-vous, il n'y a pas très longtemps, les aciéristes ont fait la une des journaux. Ils venaient de pulvériser le record du monde du nombre de coulées pour une aciérie électrique : 30 coulées par jour.
Alors non, Mr Sarkozy, ce qui se tient ici, ce n'est pas un four comme vous l'avez prétendu le 5 février 2009 devant des millions de téléspectateurs, un four où l'on cuit un gâteau, un poulet, une pizza. C'est une aciérie électrique qui produit un million de tonnes d'acier avec cuves, station d'affinage, coulées continues et surtout des centaines d'hommes et de femmes d'ArcelorMittal, mais aussi des intérimaires, des sous-traitants qui, grâce à leur travail, leurs efforts, ont permis au groupe d'engranger des milliards de profits, et d'annoncer des bénéfices records.
Combien de salariés sont sortis usés, fatigués, malades à en mourir de cette aciérie. Combien de souffrances et d'angoisses derrière toutes les suppressions d'emplois. Combien de drames humains se profilent à l'horizon avec des reclassements qui piétinent aujourd'hui et qui s'annoncent de plus en plus difficiles.
Alors oui, la colère exprimée par la CGT et les salariés est légitime. Légitime parce que Mr Mittal disait à l'occasion de sa visite en avril 2006 que les installations de Gandrange avaient la capacité à bien produire. Il s'est dit impressionné par le fonctionnement de ces installations. L'espoir que Mr Mittal avait entretenu lorsqu'il présentait Gandrange comme un outil moderne, compétitif et dont il dégageait une certaine fierté n'était qu'un leurre. Tout cela n'était que du baratin. Il voulait seulement asseoir sa suprénatie dans la sidérurgie mondiale avec l'objectif de l'OPA sur Arcelor.

L'aciérie, c'était des profits


Mittal préparait le massacre de l'emploi, le gel des salaires avec comme seul objectif, le partage des richesses avec des pluies de dividendes versées aux actionnaires. Mittal se gargarise des résultats et il goinfre ses actionnaires. Il joue l'emploi contre les dividendes. 21 milliards d'euros de bénéfices 
réalisés depuis 2006. Plus de 6 milliards pour les actionnaires et rien pour les salariés, rien pour l'investissement nécessaire dans l'aciérie de Gandrange. 8 milliards d'euros de bénéfices en 2007 et en même temps, dès janvier 2008, Mittal annonce la fermeture de Gandrange avec 575 suppressions d'emplois, sans compter les conséquences sur l'emploi des sous-traitants, des intérimaires, mais aussi l'impact sur les communes avoisinantes. Mais qu'a donc fait Nicolas Sarkozy pour empêcher cela ? Rien. Exactement la même chose qu'aujourd'hui pour les salariés de Total, de Continental, de Caterpillar, etc... des groupes qui font des milliards d'euros de bénéfices et qui suppriment des milliers d'emplois. Pourtant, à l'entendre aujourd'hui, on croirait qu'il ne fait pas partie de cette caste de l'argent, méprisante et arrogante envers les salariés, caste dans laquelle il se retrouve avec tous les grands patrons des plus grands groupe au monde et avec Mr Mittal.
Alors oui, d'un côté il y a ces gens là, les actionnaires qui s'octroient au nom de la rentabilité de leur investissement un droit de vie et de mort sur les entreprises, et, de l'autre, des salariés cueillis par des vagues de suppressions d'emplois et de licenciements. Les premiers touchés sont les intérimaires, virés comme 
des kleenex. Ils servent de variable d'ajustement des effectifs. La Direction d'ArcelorMittal à Gandrange les utilisait dans l'illégalité. Certains avec un contrat reconduit tous les mois, travaillaient d'abord à l'aciérie, puis au train à billettes, puis sur le laminoir à courronnes et barres durant 24, 25, 26 mois. Ils remplaçaient des salariés qui n'étaient même plus inscrits aux effectifs de Gandrange. Afin de les faire taire, la Direction leur promettait l'embauche en CDI. Aujourd'hui, ils sont chômeurs. Jetés comme des kleenex alors qu'ils méritent le respect et le droit à un travail digne et reconnu. Une centaine à Gandrange ont été remerciés ainsi.
Le plan concocté par Mittal et approuvé par Sarkozy devait être exemplaire. Il n'y aura aucun licenciement clamaient-ils. Un mensonge de plus à mettre à l'actif des deux hommes. C'était oublier volontairement les conséquences sur les sous-traitants. Rien ne leur aura été épargné et tout leur a été imposé. La pression sur les coûts et le chantage au changement de sous-traitants étaient la règle. Les salariés de ces entreprises voyaient leurs conditions de travail et d'emploi se dégrader de plus en plus. La stratégie d'ArcelorMittal Gandrange visait à externaliser tous les risques de santé et de sécurité en transférant sa responsabilité sur ces entreprises et surtout sur leurs salariés. Ils ont été les vassaux de Mittal.

C'est des licenciements et des promesses non tenus

Aujourd'hui, ces salariés paient aussi la note. Ils continuent à être oubliés. Pourtant, plusieurs entreprises qui travaillent sur le site de Gandrange depuis plusieurs années, ont annoncé la couleur :

Multiserv a viré une centaine d'intérimaires, licenciés 7 salariés, 70 à 80 salariés restent dans l'incertitude de garder leur emploi, aucun reclassement n'est prévu et des chantiers à Florange et Hayange sont fortement compromis.

ABServe, 17 licenciements

EMI, 14 licenciements

FIMRJ, 9 licenciements

Sotrasi, 22 licenciements

TFN, 5 licenciements

Fusiref, 5 licenciements

ISS, 7 licenciements

La liste doit être encore plus longue. C'est plus de 60 sous-traitants qui travaillent sur le site.
Pour les salariés d'ArcelorMittal Gandrange le bilan des reclassements n'est pas idyllique comme le laisse entendre la Direction d'ArcelorMittal. Elle prétend que, pour 80 % des salariés, une solution a été trouvée. Pour la CGT, c'est faux et mensonger. Elle manipule les chiffres pour présenter un bon bilan et faire croire ainsi que les engagements pris par Mittal et Sarkozy sont respectés.
Pour la CGT, le bilan est catastrophique. Les chiffres sont là, têtus pour démontrer la supercherie. L'aciérie de Gandrange comptait 339 salariés. 63 d'entre eux sont concernés soit par un départ en retraite, soit par une mesure e temps partiel de fin de carrière, un dispositif obtenu par la lutte des aciéristes avec la CGT en mai 2008, 13 ont choisi un reclassement en dehors du groupe. Sur 263 aciéristes à reclasser aujourd'hui, 46 seulement ont leur mutation en poche, ne sont plus dans les effectifs de Gandrange (26 à Florange, 18 au Luxembourg, 1 au LCB et 1 à Gepor), 64 aciéristes n'ont aucune proposition d'emploi.
Pour le reste, la Direction du site entretient le flou avec une multitude de chiffres concernant les OVE données, les OVE transmises, les OVE en attente, les OVE en cours, les OVE acceptées, les détachements. Tout cela participe à la confusion, et pour cause.
Le 17 mars 2009, lors de la commission de suivi du plan appelé "sauvegarde de l'emploi", Mr Schummers, directeur de Gandrange et Mr Fauville, directeur des affaires sociales ont reconnus pour la première fois que les emplois proposés dans le plan du 30 mai 2008 pour Gandrange ne sont plus d'actualité. Certains ont été supprimés. Nous sommes dans un contexte différent ont-ils ajouté. En clair, pour la CGT, les engagements pris ne seront jamais respectés et les propos tenus par le groupe affirmant qu'il y avait plus d'emplois disponibles pour les salariés de Gandrange que de reclassements à effectuer sont tombés aux oubliettes.
Cela fait 15 mois que la fermeture de l'aciérie a été officiellement entérinée, avec un plan pensé, concocté, bien avant le 16 janvier 2008. Alors qu'on ne vienne pas nous dire aujourd'hui que la situation est devenue compliquée. Les aciéristes ne portent aucune responsabilité dans les choix voulus par Mittal et Sarkozy. Ils ont disposé d'assez de temps pour trouver une solution à tous. Si des emplois ont disparu aujourd'hui pour les aciéristes, les salariés du train à billettes qui ferment le 31 décembre 2009, comment vont-ils être traités.
Non seulement des emplois ont disparu, mais lorsqu'ils sont disponibles sur le site de Florange, c'est avec une amputation de salaire pouvant aller jusqu'à 634 euros par mois. Voilà la réalité sur les reclassements exemplaires de Gandrange.


L'aciérie, c'est une imposture et une trahison !

Alors oui, la CGT le dit : Mrs Mittal et Sarkozy se sont moqués des sidérurgistes de Gandrange. Souvenez-vous, ce 28 janvier 2008, lorsque les deux hommes se sont rencontrés pour évoquer Gandrange. C'était sûrement "le bal des faux cul". Ils ont fait leur cinéma. Chaque acteur avait un rôle bien défini pour détourner et tromper les salariés de Gandrange de la lutte qu'ils avaient engagée. Nicolas Sarkozy d'un côté et Lakshmi Mittal de l'autre, et au milieu ceux qui préféraient fermer avec Mittal, mais pas la CGT, plutôt que s'orienter vers une autre solution.
Alors, souvenez-vous le 4 février 2008, ce que disait Nicolas Sarkozy sur ce site : "L'Etat préfère investir pour moderniser le site plutôt que de donner de l'argent pour un accompagnement social" ou encore "Nous sommes prêts à mettre de l'argent pour des investissements qui auraient dû être faits sur le site et qui n'ont pas été faits", il a même proposé deux solutions :
La première : "On arrive à convaincre Mittal et on investit avec lui"
La deuxième : "Si Mittal ne veut pas, on essaie de retrouver un repreneur, et il en existe, et on investit avec lui pour laisser le site ouvert". Ensuite, il devait revenir pour annoncer la décision.
Résultat : c'est exactement l'inverse de ce qu'il a promis aux sidérurgistes de Gandrange qui s'est mis en place. Il n'y a pas d'investissement, Mittal applique son plan social et ferme l'aciérie et le TAB. Nicolas Sarkozy a bien trompé, abusé et menti aux salariés de Gandrange.
Le CGT s'adresse aux salariés de Gandrange. N'abandonnez jamais le combat que vous avez engagé à Gandrange. Continuez à faire respecter votre dignité, à vous battre pour un réel progrès social. Vous trouverez toujours la CGT à vos côtés. N'oubliez jamais qu'il  ne peut y avoir de compromis social sans lutte parce que le patronat voudra toujours imposer sa loi, celle de la rentabilité financière au détriment des besoins sociaux.

Accident mortel : ArcelorMittal condamné !

Le jugement concernant l'accident mortel survenu le 17 mars 2005 au train à billettes de Gandrange lors du démantèlement du blooming a été rendu par le tribunal de Grande Instance de Metz.
Le patron de l'entreprise chargé du démantèlement a écopé de douze mois de prison avec sursis.
Mr Brino, représentant d'ArcelorMittal et chef d'unité du LCB/TAB a été, lui, condamné à 9 mois de prison avec sursis.
Le tribunal a estimé que ces deux responsables, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement en l'espèce, en ayant omis de respecter les mesures de prévention préalable à l'exécution d'une opération de démantèlement du blooming, involontairement commis la mort de Abdelkader Tayeb.
De 20 000 et 12 000 € de dommages et intérêts seront versés pour la famille et 1 000 € pour la CGT comme partie civile.

Chaude ambiance avec les aciéristes

Suite à la dernière action des aciéristes non reclassés, avec la CGT, le 1er avril dernier, la Direction a été contrainte de provoquer une deuxième réunion rassemblant les aciéristes non reclassés. Cette réunion s'est tenue le vendredi 3 avril en présence de la CGT et d'une soixantaine d'aciéristes. Le directeur des affaires sociales et l'ex-chef de l'aciérie ont tenté de rassurer. La CGT a rappelé les engagements et les promesses non tenus. Elle a mis en évidence l'impuissance de la Direction.
Les aciéristes, très remontés, n'ont pas ménagé les deux directeurs. La CGT a demandé qu'un rendez-vous hebdomadaire se tienne chaque mercredi à la coulée continue pour faire le point des avancées dans le reclassement des aciéristes.
La CGT accompagnera les travailleurs jusqu'au bout. Qu'on se le dise !

La crise alimentaire mondiale s'aggrave

La semaine dernière, la CSI (Confédération syndicale internationale) publiait un nouveau rapport prévoyant une aggravation de la crise alimentaire mondiale pourtant déjà qualifiée de "sérieuse". En 2008, le nombre de personnes ne mangeant pas à leur faim a, en effet, augmenté de 150 millions. Le pire reste à venir... En l'absence d'action urgente de la part des gouvernements et des organismes internationaux, la crise économique mondiale devrait précipiter 200 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté absolue.
Dans son rapport intitulé "Un remède contre la faim, pourquoi le monde manque de nourriture", la CSI désigne "la spéculation financière et les prises de bénéfices massives de quelques entreprises multinationales comme causes majeures de cette situation, ainsi que les politiques manquées du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale". Egalement en cause, les règles commerciales diminuant la sécurité alimentaire et les répercussions du changement climatique. Selon Guy Rider, secrétaire général de la CSI, "les gouvernements dépensent des centaines de milliards de dollars pour maintenir en vie des banques et des institutions financières défaillantes, pendant que le Programme alimentaire mondial souligne qu'il suffirait de 3 milliards pour nourrir tous les enfants affamés de la planète. Toute la situation pourrait être retournée". Et de réclamer que le G20 de Londres soit "une rampe de lancement pour une transformation complète de ce système dont l'échec est avéré"

Capitalisme : y'en a marre


D'après un sondage Viavoice, réalisé pour les Echos et les chambres de commerce et d'industrie, 80 % des Français déclarent avoir une "mauvaise opinion" de la Bourse, 69 % du capitaliste, 66 % des banques et 61 % des grandes entreprises.

Air du temps

Autrefois, il y avait les seigneurs de la guerre. Aujourd'hui, il y a les saigneurs de l'économie.

Miséricorde

"Que mes amis catholiques me pardonnent la lecture que l'athée que je suis fait des Evangiles, si elle heurte leurs convictions, mais il me semble bien que Jésus-Christ serait allé lui-même distribuer des préservatifs en Afrique".

Montre "Relax"

Proverbe africain à méditer : "On n'a pas de montre, mais on a du temps"

A méditer

"Ni le gouvernement ni le patronat n'en ont terminé avec notre unité syndicale. Ils n'en ont pas terminé avec les revendications, ils n'en ont pas terminé non plus avec les mobilisations".

Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU

Des revenus exorbitants jusqu'à l'écœurement


Plus on se penche sur les inégalités de salaire, plus ça donne le vertige. Ça commence en douceur. Même pas un écart entre 1 à 3 entre le salaire moyen des 10 % les moins payés et celui des 10 % les mieux payés, selon l'INSEE. Mais au sein des 10 %, les mieux lotis, la "moyenne" aplanit les pics. Les 1 % les mieux payés gagnent, eux, déjà en moyenne 10 fois le SMIC. Après, on change carrément de dimension. En 2007, les patrons du CAC 40 ont perçu en moyenne 2,26 millions d'euros de rémunération (salaire fixe + bo-nus variable), soit 150 fois le SMIC. En haut de classement, Bernard Arnault (LVMH) et Jean-Paul Agon (L'Oréal), avec respectivement 4,2 millions et 4,06 millions, en sont à 280 et 270 fois le salaire minimum. Si l'on intègre les stock-options, les actions gratuites et tout le reste, ces messieurs s'adjugent de 300 à 1 200 fois le SMIC par an. S'agit-il de rémunérer les talents ? Ceux qui sauvent des vies et font progresser le champ des connaissances ne bénéficient pourtant pas de la même attention. En fin de carrière, un praticien hospitalier à plein temps ou un directeur de recherche au CNRS se contente de 75 000 à 90 000 euros par an, soit 5 à 6 fois le SMIC. Et l'on peut douter du génie de ces petits maîtres qui n'ont que le profit pour boussole et viennent par leur cupidité et leurs insuffisances d'ébranler le système même qui les nourrit. Tout en espérant faire éponger les conséquences par les salariés.
Mais là, trop, c'est trop ! Un peu partout resurgit l'idée, pas très nouvelle en fait, d'y mettre bon ordre. En instaurant un écart maximum au sein de l'entreprise entre le salaire de l'employé de base et celui du patron, comme le prônait au début du XXe siècle John Pierpont Morgan, fondateur de la banque du même nom : 1 à 30, c'était son dernier mot ! En décrétant un "Smax", un salaire maximum, sorte de pendant au SMIC, mais cette fois vers le haut. Barack Obama souhaite ainsi que les patrons des entreprises aidées par l'Etat se contentent d'un salaire annuel de 390 000 euros, maximum. Et si les Etats faisaient tout simplement jouer leur pouvoir de lever l'impôt ? Pour instaurer un revenu maximum (salaire, bonus et tout le reste), il suffit de taxer tout ce qui dépasse par un impôt sur le revenu progressif. C'est ce qu'ont fait sans complexe les Etats-Unis en 1942. Au-delà de l'équivalent de 246 000 euros d'aujourd'hui, ce qui équivalait à 25 fois le salaire minimum, la tranche de revenu supplémentaire était taxée à 88 %. De 1944 à 1964, ce taux d'imposition de la tranche supérieure de revenu est resté supérieur à 90 %. Et on trouvait toujours des "talents" pour diriger les entreprises !

Le Medef prend peur



jeudi 2 avril 2009

Nouvel appel unitaire national pour le 1er Mai


Communiqué commun des organisations syndicales CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA

L'augmentation du nombre de chômeurs, la baisse significative de la consommation,l'incertitude grandissante sur l'activité des entreprises témoignent de la gravité de la crise qui frappe un nombre croissant de salariés sans que nul ne puisse aujourd'hui en prédire la durée.

Les mobilisations viennent d'obliger le gouvernement à agir sur les stock-options et les rémunérations exceptionnelles des dirigeants d'entreprise lorsque ces dernières ont reçu des aides publiques directes. Sur la question de la redistribution des richesses produites, le décret annoncé bien qu'insuffisant est un début de remise en cause du système actuel. Elle laisse cependant de côté l'essentiel des revendications du 5 janvier 2009 portées par la mobilisation du 29 janvier et du 19 mars 2009.

Gouvernement et patronat doivent rapidement mettre en œuvre les mesures déjà prises et engager les négociations et les concertations pour répondre à l'ensemble des revendications.

C'est pourquoi, dans la suite des journées du 29 janvier et du 19 mars et dans ce contexte exceptionnel, les organisations syndicales s'entendent pour faire du 1er Mai un nouveau temps fort de mobilisation pour peser sur le gouvernement et le patronat.

Elles appellent leurs organisations locales à rechercher les modalités appropriées pour réussir cette journée de revendication syndicale en tenant compte des situations locales.

Pour préparer le 1er Mai, elles conviennent de faire du mois d'avril un mois de mobilisation ponctué d'initiatives visant à soutenir les actions engagées et à organiser les solidarités.

En fonction des réponses du gouvernement et du patronat, les organisations syndicales débattront lors de leur prochaine rencontre des nouvelles initiatives (grève interprofessionnelle, manifestations, mobilisations un samedi...)

Une prochaine réunion est d'ores et déjà fixée au 27 avril.

Le 30 mars 2009