jeudi 28 mai 2009

Multiserv : les salariés bloquent Gandrange

Le personnel sous-traitant subit de plein fouet les conséquences de la fermeture de l'aciérie. La société Multiserv, parmi tant d'autres, est concernée. Le plan social proposé ne donne pas satisfaction aux salariés. Alors, que la Direction de Multiserv vient d'obtenir une augmentation de ses tarifs de la part d'ArcelorMittal, le personnel lui, exige à son tour une amélioration du plan dit social. Pour se faire entendre et comprendre, il a décidé de bloquer le secteur "expéditions" du TAB des billettes prêtes à être transportées chez les clients à partir de mercredi 27 mai à 10 heures.
Alors que l'installation est au chômage, cette paralysie des expéditions n'est pas du tout du goût de la Direction de Gandrange qui, rapidement, s'est adressée à la Direction de Multiserv pour faire pression. Le syndicat CGT de Gandrange est venu apporter son soutien aux grévistes.

Déclaration intersyndicale

Les organisations syndicales CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA réunies le 26 mai à Paris déclarent :

"L'ampleur des mobilisation du 29 janvier, 19 mars, 1er mai ont permis d'obtenir des débuts de résultats. Ceux-ci sont très insuffisants, au regard des revendications exprimées le 5 janvier 2009, et alors que la crise continue de s'aggraver. Patronat et gouvernement doivent engager négociations et concertation sur les sujets prioritaires les plus urgents.
Le gouvernement doit mettre le "social" au centre de sa politique économique et :
  • Revaloriser le SMIC, les minima sociaux, les pensions et les retraites, conditionner toute aide publique, tout allègement de cotisations sociales à des contreparties mesurables en matière d'emploi, de qualification et de rémunération,
  • Mettre en œuvre un plan ambitieux en faveur de l'emploi et de la qualification des jeunes,
  • Prolonger l'indemnisation des demandeurs d'emploi en fin de droit. Donner à Pôle-Emploi les moyens nécessaires à l'accompagnement personnalisé des demandeurs d'emplois,
  • Supprimer la défiscalisation des heures supplémentaires et le bouclier fiscal, mettre à contribution les stock-options au titre de la solidarité, consacrer ces ressources nouvelles au financement des mesures sociales,
  • Renoncer dans les fonctions publiques aux suppressions d'emplois prévues pour 2009 et 2010, s'engager à résorber la précarité et tenir ses engagements en matière de négociations salariales. Ce sont des conditions pour des services publics de qualité qui répondent aux besoins de la population.
Le patronat doit, enfin, assumer ses responsabilités et engager des négociations sur :
  • Les politiques de salaires, les politiques industrielles, l'évolution de l'emploi au niveau des branches professionnelles, les rapports donneurs d'ordre - sous-traitants, pour maintenir et développer l'emploi et résorber la précarité,
  • Un accès facilité pour tous au chômage partiel, l'amélioration de la durée et du niveau de son indemnisation, associés à des formations qualifiantes,
  • La répartition et la redistribution des richesses produites dans les entreprises, l'amélioration des salaires et la réduction des inégalités, notamment entre les femmes et les hommes, la reconnaissance des qualifications, l'utilisation des aides publiques au bénéfice de l'emploi,
  • Les mesures favorables à l'emploi des jeunes permettant leur insertion sociale et professionnelle durable,
  • Le respect et l'amélioration des droits syndicaux et des institutions représentatives du personnel,
Le gouvernement doit renoncer à l'extension du travail du dimanche, garantir à l'hôpital public les moyens de ses missions, développer le logement social, encadrer le prix des loyer.
L'amélioration du pouvoir d'achat des salariés en faveur de la relance par la consommation, des politiques industrielles et économiques en faveur d'un développement durable et coordonné au niveau européen sont autant de moyens pour répondre immédiatement et structurellement à la crise.

Laissez-nous nos dimanches !

"C'est cette fois par la voix du ministre Brice Hortefeux que l'agression contre le droit au repos dominical revient sur le devant de la scène. Après avoir été battue en brèche une première fois à l'Assemblée Nationale, après avoir été retirée le mois dernier des débats au Sénat, une nouvelle fois le gouvernement persiste dans sa volonté de déstructurer les repères collectifs de notre société.
De plus, il profite d'une situation où le nombre de demandeurs d'emploi explose, les plans sociaux se multiplient. Ces attaques perpétuelles relèvent du mépris pour les salariés, les populations qui se sont déjà majoritairement exprimés contre l'extension des dérogations au travail du Dimanche.
Si, comme invoqué par Brice Hortefeux, le prétexte est de concrétiser un engagement de campagne, il y a toute une série de promesses aujourd'hui non tenues et qui ne sont pas la préoccupation du président de la République et de son gouvernement, en particulier celles concernant l'emploi, le pouvoir d'achat, les garanties sociales. Cela suffit, une telle attitude ne peut être de nature à encourager les exaspérations dans une période où déjà les provocations qu'elles soient du patronat ou du gouvernement se multiplient.
La CGT invite le gouvernement à de la tenue et du respect envers les salariés".

Halte à la délinquance patronale

"Depuis le 3 mai, onze salariés bulgare embauchés par la société italienne LITANA sur le site des chantiers navals STX de St-Nazaire sont en grève pour exiger le paiement de leurs salaires de mars et avril et l'application du droit du travail français.
Ils connaissent actuellement des rémunérations nettement inférieures au SMIC, subissent des amplitudes horaires au-delà de 51 heures par semaine, ne bénéficient pas de congés payés, d'indemnités de repas ou de majoration des heures supplémentaires.
La législation européenne en matière de détachement de travailleurs précise que ce sont les dispositions législatives, réglementaires et conventionnelles françaises qui doivent s'appliquer aux salariés étrangers détachés par leur entreprise pour une période déterminée dans notre pays. 
Au cours de ces dernières années, plusieurs autres cas de salariés étrangers détachés en France par des entreprises de sous-traitance témoignent du fait que des employeurs s'exonèrent des obligations fixées par le droit national et européen.
La CGT exige que cessent de telles pratiques, contrevenant en de multiples points à la législation française et européenne, et constituant une atteinte majeure à la dignité humaine. La CGT demande l'intervention au plus vite des pouvoirs publics français et de l'entreprise donneuse d'ordre pour régulariser la situation de ces travailleurs".

Le dimanche c'est pour nous !

"Le dimanche appartient et continuera d'appartenir aux salariés. Le Comité Confédéral National de la CGT a décidé de lancer une campagne nationale auprès des salariés, retraités et demandeurs d'emploi.
Cette mobilisation -Le dimanche c'est pour nous- tient son fondement dans la nécessité de faire de cette journée non travaillée, un lien structurant et commun pour l'ensemble de la société.
Ce repère collectif doit demeurer pour toutes et tous une garantie collective pour que chacune et chacun puisse vivre ensemble pour ses besoins familiaux, de culture, de sport... Cette campagne revendicative est d'autant plus nécessaire qu'une énième proposition de loi a été déposée le 18 mai pour être débattue en juillet.
Cette nouvelle attaque démontre l'acharnement du gouvernement et du président de la République pour tenter de déstructurer un des piliers communs à toutes et tous dans la société. Même modifié par rapport aux prétentions initiales, ce projet de loi ne doit pas voir le jour.
Le gouvernement devrait s'attacher à répondre aux préoccupations des salariés dans une période où plus de 3 000 chômeurs par jour viennent grossir les chiffres du chômage. Sa volonté de faire travailler les salariés le dimanche, alors que dans la semaine on les licencie, est outrageante pour l'ensemble du monde du travail.
L'ensemble des organisations de la CGT portent une pétition nationale qui sera remise avant le début des travaux à l'Assemblée Nationale, au ministre chargé de faire la promotion de ce projet de loi, Brice Hortefeux.
La CGT invite les salariés, les retraités, les demandeurs d'emploi de de saisir de la pétition (http://www.cgt.fr/php?article36 88) pour exiger le droit au respect du repos dominical"

Sidérurgie française : le ministre consulte !

Le ministère de l'Industrie a organisé le 27 mai une réunion sur la situation de la sidérurgie française. Des représentants du syndicat CGT d'ArcelorMittal Gandrange ont été mandatés pour participer à cette rencontre. Nous rendrons compte de cette réunion.
Voici la lettre du ministère :

"La crise actuelle accroît de manière très significative le nombre de restructurations.
Le président de la République a réuni le 13 janvier dernier les secrétaires généraux des organisations syndicales les plus représentatives, en présence du ministre de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi et des secrétaires d'Etat en charge respectivement de l'Industrie et de l'Emploi pour leur présenter un schéma d'association permettant de mieux les informer et les consulter sur la prévention et le traitement des restructurations.
Le président de la République a confié aux ministres présents la charge d'animer des réunions régulières pour aborder les différents secteurs touchés plus particulièrement par les restructurations : automobile, agro-alimentaire, papier-carton/imprimerie, semi-conducteurs, génie civil, chimie, sidérurgie et textile... Ces réunions thématiques, qui seront préparées en relation avec les cabinets d'expertise Secafi Alpha et Syndex, auront pour objet :
  1. de présenter la situation économique du secteur,
  2. d'examiner le cas de quelques entreprises du secteur menant des restructurations,
  3. d'étudier les mesures d'accompagnement social et de revitalisation prévues,
  4. d'évoquer la mise en place de mesures permettant d'anticiper les mutations économiques prévisibles à moyen et long termes en particulier par le biais d'une démarche de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences appliquée à une branche, une filière ou des bassins d'emplois.
J'ai le plaisir de vous inviter à la cinquième réunion thématique qui portera sur la sidérurgie et qui se tiendra le 27 mai à 16 h 30 à Bercy sous la présidence de Luc Chatel..."


La CGT refuse la transphobie

Après la journée mondiale du 17 mai 2009 contre l'Homophobie initiée par le Comité IDAHO (International Day Against Homophobia) sur le thème "la lutte contre la Transphobie", la CGT est signataire de l'appel que vous trouverez sur le site www.idahomophobia.org (http://www.idahomophobia.org).
La CGT veut gagner des droits pour les Trans et combattre les discriminations qu'ils subissent, notamment sur le lieu de travail. Il faut en finir avec la classification médicale internationale en vigueur qui les considère encore comme mentalement "dérangés".
Pour permettre à chacune et chacun de vivre dans la dignité, pour faire reculer l'intolérance, pour imposer le respect et l'égalité de toutes et de tous, luttons contre la Transphobie ! Exigeons la dépathologisation de la Transidentité !
Luttons pour que les personnes transgenres et transsexuelles soient considérées comme des salariés ordinaires, comme des assurés sociaux ordinaires, comme des retraités ordinaires, en fait : comme des êtres humains ordinaires.
Par ailleurs, la CGT demande l'ouverture "d'une négociation interprofessionnelle sur les discriminations liées notamment à l'orientation sexuelle et à l'identité de genre dans le cadre de l'agenda social 2009". La CGT participera le 27 juin à la Marche des fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans.

Europe : une victoire du droit

Après un récent jugement de la Cour européenne des droits de l'Homme reconnaissant le droit de grève comme un droit humain, la Cour de justice européenne (CJE) doit modifier sa jurisprudence pour en tenir compte, estime la Confédération européenne des syndicats (CES). Le 21 avril 2009, la Cour européenne des droits de l'Homme a en effet condamné la Turquie pour violation de l'article 11 de la Convention européenne des droits de l'Homme. Il s'agit du jugement de l'affaire "Enerji". Le gouvernement turc avait décrété une interdiction générale des actions de grève pour les fonctionnaires dans le contexte des journées d'action nationales organisées par un syndicat turc pour la reconnaissance du droit de négociation collective dans le secteur public. La cour a jugé à l'unanimité que le droit de grève est un droit humain "reconnu et protégé dans le droit international et que, en tant que tel, il ne peut être limité que dans des circonstances strictement définies", se félicite la CES. La confédération européenne y voit "un tournant important dans la capacité des syndicats à défendre les droits des travailleurs à travers tout le continent européen". Elle considère que la CJE doit en prendre acte. Ce qui concerne notamment la jurisprudence de l'affaire "Viking", pour laquelle la CJE avait jugé que l'exercice du droit à l'action collective est limité en cas de conflit avec les libertés économiques d'entreprises évoluant dans le marché intérieur, et que les syndicats doivent justifier la proportionnalité de leur action collective. "La jurisprudence Viking est donc en contradiction avec le récent jugement Enerji de la Cour européenne des droits de l'Homme, qui expose le principe selon lequel c'est la limite potentielle au droit de grève qui doit être évaluée au cas par cas, et non l'inverse", souligne la CES.

Vers 900 000 chômeurs de plus ?


138 100, c'est le nombre d'emplois salariés détruits au premier trimestre 2009, selon les chiffres provisoires publiés par l'Insee le vendredi 15 mai. En trois mois, les pertes d'emplois sont pratiquement aussi élevées que sur l'ensemble de l'année 2008 (- 141 000) pourtant déjà calamineuse. Hormis le premier trimestre de l'année dernière où l'évolution de l'emploi était encore positive, le trou n'a cessé de se creuser : - 24 300 au deuxième trimestre 2008, - 41 500 au troisième et - 117 400 au quatrième trimestre. En un an, le nombre de salariés travaillant dans les secteurs dits "principalement marchands" a ainsi baissé de 2 %. A l'exception de la construction où l'emploi salarié reste stable, tous les secteurs sont touchés : l'industrie perd 44 800 emplois au premier trimestre, le tertiaire 93 900. L'ampleur du recul tient au reclassement dans le secteur de l'ensemble des emplois intérimaires (- 77 800 au premier trimestre soit une baisse de 33,8 % en un an). La dégradation de l'emploi devrait se poursuivre : on estime que le recul de l'activité en 2008 devrait se poursuivre : on estime que le recul de l'activité en 2009 devrait détruire mécaniquement quelque 900 000 emplois. Et augmenter d'autant le nombre des chômeurs.

lundi 25 mai 2009

Reclassements des aciéristes : Lueur d'espoir ?

L'action et la détermination de la CGT semblent avoir porté ses fruits. Tous les aciéristes, toujours en attente d'un emploi, pourraient trouver une solution entre la fin mai et juin 2009 (enfin !).
La dénonciation par la CGT de la discrimination dont les aciéristes sont victimes, les initiatives prises par la CGT au niveau local, départemental et européen ont pesé. Ce qui a été déterminant, c'est surtout l'action de la CGT avec les aciéristes, seul syndicat, faut-il le rappeler, a être à leurs côtés pour les soutenir, les réconforter, les défendre et en concertation pour prendre des initiatives avec eux. Depuis le 1er avril dernier, la CGT, à travers ses rendez-vous du mercredi à la coulée continue, informe les aciéristes et les invite à agir. Dans quelques jours nous saurons si le parcours du combattant est terminé ou du moins plus aisé.

La CGT dénonce : les patrons ont volé 60 milliards aux salariés !

Le rapport Cotis sur le partage des richesses en France remis à Nicolas Sarkozy montre que les dividendes versés aux actionnaires ont explosé. Nasser Mansouri-Guilary, responsable des activités économiques à la CGT souligne les points marquants de ce rapport. La baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée a occasionné pour les travailleurs une perte de 60 milliards d'euros par an. Les salaires dans la valeur ajoutée représentaient 70 % dans les années 1950-1970. Elle est montée à 75 % en 1982 pour redescendre autour de 67 % dans les années 1990. C'est à peu près le niveau actuel aujourd'hui. Ce rapport montre ainsi que le taux de cotisation des salariés a presque triplé en vingt ans alors que celui des employeurs a stagné.














































Les principaux points du rapport Cotis

Le partage de la valeur ajoutée a évolué en défaveur des rémunérations du travail.

La part des salaires s'établissait à 67 % en 2007, le reste allant aux profits. Le rapport retient surtout la "stabilité" de ce partage sur les deux dernières décennies. Mais les données portant sur une longue période montrent que, en prenant les années soixante pour point de comparaison les salaires ont perdu du terrain dans le partage de la richesse créée : environ 3 points, soit quelque 60 milliards d'euros.

La croissance des salaires nets est "extrêmement faible" depuis vingt ans, reconnaît le rapport.

En partie responsable, la montée de l'emploi précaire (de 5,4 % en 1982, les CDD, intérim et autres formes atypiques d'emploi sont passés à 12,6 % en 2006), qui réduit les durées rémunérées. Mais Jean-Pierre Cotis livre une autre "explication" : la "hausse de la part des salaires qui va au financement de la protection sociale" (les cotisations sociales salariales ont été multipliées par 3 en vingt ans), ce qui "conduit à un écart substantiel entre dynamique du salaire superbrut et salaire net". S'il veut bien relever que la Sécurité sociale "contribue positivement aux conditions de vie", le rapport n'en sert pas moins, ainsi, la campagne du Medef et de Nicolas Sarkozy faisant de la baisse des "charges" sociales le seul moyen d'augmenter les salaires nets.

Les inégalités salariales sont pointées.

Les plus fortes hausses de rémunération ont été, depuis dix ans, pour les 1 % ou les 1 pour mille les mieux payés. Le rapport relève que la croissance e des salaires a été plus rapide en bas de l'échelle du fait des revalorisations du SMIC, et qu'elle a été "étalée" entre les 10 % les moins bien payés et les 10 % les mieux lotis. En découle un "sentiment de déclassement relatif du salarié médian", à la fois (rejoint par le bas de l'échelle" et "distancé" par l'extrémité haute.

La répartition des profits a aussi sensiblement évolué.
La part des revenus versés au capital (36 % actuellement) a augmenté, au détriment des investissements (57 %). Les entreprises se sont désendettées depuis le milieu des années quatre-vingt mais elles ont consacré une plus grande part des richesses à rémunérer les détenteurs du capital. Les dividendes nets versés aux actionnaires ont plus que doublé entre 1993 et 2007 : de 7,1 % à 16,3 % de la valeur ajoutée en 1999, ne pèsent plus que 12,7 % maintenant.

Mittal cogne partout !

Alors que les actionnaires d'ArcelorMittal viennent de décider qu'ils s'engraisseraient malgré la crise, dehors la révolte gronde.
La manifestation du 1er Mai dernier au Luxembourg a mis dans la rue près de 5 000 sidérurgistes belges et 300 sidérurgistes français venus protester contre la politique de Mittal. Au Québec, des syndicats lancent une campagne pour réclamer la construction d'un laminoir à poutrelles pour sauver la sidérurgie québecoise. Le laminoir promis par Mittal en 2007 semble compromis. En Roumanie ce sont 12 000 travailleurs que Mittal met au chômage. Partout en Europe et dans le monde Mittal cogne dur pour préserver ses profits et des dividendes de ses actionnaires. Ne serait-il pas temps que ce soit l'inverse ?

Les sous-traitants enfin entendus !

A l'annonce de la fermeture de Gandrange, la CGT avait entre autre mis en relief les conséquences dramatiques de cette décision sur l'emploi et l'activité des entreprises sous-traitantes. Elle n'a pas eu de cesse pour le dénoncer auprès du groupe et des autorités publiques. L'Etat, la Région, le Medef local et ArcelorMittal semblent désormais avoir pris conscience qu'il fallait faire quelque chose. L'hémorragie est telle que des mesures urgentes s'imposent. Attendons de voir...

Le 49e congrès de la CGT

A quelques mois du 49e congrès de la CGT il est indispensable d'ouvrir le débat. Il y a lieu notamment de porter une analyse critique sur les forces dont dispose la CGT. Si la CGT prétend être l'organisation de tous les salariés, il faut qu'elle en ait les moyens. Analyse :

L'histoire retiendra peut-être le paradoxe. Jamais les attentes à l'égard des syndicats n'ont été aussi fortes. La grande majorité des salariés leur font confiance (plus de 60 %) et leur cote de popularité croit encore avec la crise. Du reste, la France semble être le pays en Europe qui dispose de la plus forte capacité de mobilisation à l'initiative des organisations syndicales, si l'on en juge par l'ampleur des trois dernières journées de manifestations (les 29 janvier, 19 mars et 1er mai) qui ont ras
semblé plusieurs millions de personnes. Et parmi ces organisations syndicales, la CGT est sans conteste celle qui exerce la force d'attraction la plus importante, en témoigne notamment le score qu'elle a réalisé aux dernières élections prud'homales (34 % des voix). Ceci lui confère sans aucun doute des responsabilités supplémentaires.
Et pourtant... Les syndicats en France, comme un peu partout dans le monde, sont confrontés à une érosion de leurs forces militantes. Le taux de syndicalisation est passé de 8,2 % en 2000 à 7,6 % en 2005. Plus préoccupant encore, le décalage croissant entre la structuration de l'outil syndical et les dynamiques d'évolution du salariat. Les secteurs d'activité où le taux de syndicalisation est le plus élevé sont ceux dont les effectifs sont en déclin, tandis que les secteurs en croissance d'emplois sont ceux où le taux de syndicalisation est le plus faible. Ainsi la CGT compte-t-elle plus de la moitié de ses adhérents dans la fonction publique (Etat, territoriale et hospitalière) et les entreprises publiques (SNCF, EDF, GDF, RATP, La Poste, etc.), dont les effectifs ne représentent qu'un peu plus du quart du total des salariés. Le syndicat estime que son réseau militant rayonne potentiellement sur un champ de 4,2 millions de salariés dans le secteur privé (soit le quart des effectifs, selon les chiffres de l'Unedic).
La CGT est mieux représentée dans les grandes entreprises dont le nombre régresse que dans les petites qui sont en pleine expansion (65 % des salariés dans les entreprises de moins de 100 salariés). Mieux repré
sentée aussi dans le secteur de l'industrie dont les effectifs déclinent que dans ceux du commerce, de la construction et des services qui ont le vent en poupe. La CGT est aussi plus présente parmi les salariés dont le statut est stable alors que la précarité explose (on compte trois embauches sur quatre en CDI et près de 4 millions de salariés à temps partiel)...
Au total, l'écart se creuse sérieusement entre la réalité du salariat et l'implantation du syndicat. Il est de plus en plus difficile de prétendre qu'il représente l'ensemble des salariés. Dans ces conditions, il faut admettre que la CGT n'a pas véritablement les moyens de ses ambitions revendicatives. "Il ne suffit pas d'être fort chez soi, il faut être fort partout", martèle le secrétaire général de la CGT. Voilà le défi que devront relever les mille délégués au 49e congrès.

Quelques repères :


Le contexte
Le 49e congrès de la CGT se tiendra du 7 au 11 décembre 2009 à Nantes en présence de mille délégués. Au centre des débats : les transformations nécessaires de l'outil syndical pour permettre à l'organisation d'atteindre ses objectifs revendicatifs.

La confiance
La confiance des salariés dans les syndicats croît régulièrement depuis 2005 selon les enquêtes de l'institut CSA.

Le statut
La Confédération générale du travail est ouverte à tous les salariés, femmes et hommes actifs, privés d'emploi et retraités, quels que soient leur statut social et professionnel, leur nationalité, leurs opinions politiques, philosophiques ou religieuses.

Les adhérents : 700 000
C'est approximativement le nombre d'adhérents à la CGT. L'organisation a enregistré 13 874 nouvelles adhésions au cours du premier trimestre, un chiffre en hausse de plus de 20 % par rapport à l'an passé.

La représentativité
La CGT est arrivé largement en tête au scrutin prud'homal de décembre 2008 avec 34 % des voix.


Participez en ligne
Un congrès de la CGT est toujours un événement. La participation du plus grand nombre est un gage de réussite. Vous aussi, participez à la réflexion collective au travers du forum internet que la CGT met à votre disposition sur son site (www.cgt.fr). Déposez votre contribution, réagissez à celles des autres !
Il vous suffit de cliquer sur : "49e congrès. Le débat est ouvert !".


Adhérez en ligne
Sur le site www.cgt.fr, cliquez sur :"contactez la CGT", puis sur "rejoindre la CGT" et remplissez le formulaire (nom, adresse, etc.). Enfin, validez. Votre adhésion sera transmise à une structure syndicale de proximité qui vous contactera.









































jeudi 14 mai 2009

Hemorragie à la CFDT Florange

Trop c'est trop ! C'est pour cette raison que 11 adhérents de la CFDT ont décidé de quitter leur syndicat de Florange pour rejoindre la CGT. Ils reprochent à leur ex-syndicat de briser l'unité syndicale. Piloté depuis le siège de la sidérurgie lorraine à Hagondange, les syndicats CFDT de Gandrange et de Florange doivent obéir aux ordres, un point c'est tout ! On ne discute pas. Il en a été ainsi pour Gandrange où la CFDT a cassé l'unité comme elle vient de le faire à Florange. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase c'est quand la CFDT sidérurgie lorraine a renoncé à se rendre à Luxembourg le 12 mai alors que les syndiqués de base étaient a priori partants. Les syndicats CFDT de Gandrange et Florange se sont retirés sur la pointe des pieds en faisant courir le bruit que la manif à Luxembourg était annulée. Cet énorme mensonge (un de plus) a été sanctionné par les syndiqués. Comme quoi l'habitude des tractations dans l'ombre persiste à la CFDT encore et toujours.

Luxembourg : la FEM et la CFDT absentes

Les sidérurgistes belges et français du groupe ArcelorMittal se sont faits entendre, comme prévu,  le 12 mai 2009 à Luxembourg devant le siège de la Direction à l'occasion de l'assemblée générale des actionnaires. Ils attendaient leur part de dividendes alors que les salariés vivent une cure d'austérité avec la menace de fermeture qui plane sur leurs usines. Les travailleurs belges, très nombreux, vêtus de rouge et de vert, venus de Liège et de Gand, côtoyaient les délégations françaises venues de Gandrange, Florange, Fos, Dunkerque et Nantes sous les couleurs de la CGT. Des délégations plus faibles étaient également présentes à l'appel des syndicats CFTC et FO du site de Florange. On a dénombré 6 bus en provenance de Gandrange et Florange. La CFDT était étrangement absente alors qu'initialement elle avait donné son accord pour participer à ce rendez-vous lancé par la Fédération européenne de la métallurgie la FEM.
La FEM a également renoncé sans qu'on sache vraiment pourquoi. Pour la CGT, les raisons de ce recul sont à rechercher du côté des pressions exercées par le groupe ArcelorMittal. Il semblerait que la FEM, dirigée par le syndicat allemand et la CFDT aient choisi de la mettre en veilleuse pour ne pas déplaire à Mittal. C'est ce qu'on appelle "la concertation" ou "le consensus". C'est comme on veut.  

Luxembourg : le paradis et l'enfer

C'est pour dénoncer la violence d'ArcelorMittal que les sidérurgistes belges et français se sont déplacés le 12 mai à Luxembourg. Rien de plus violent que le chômage et la menace du licenciement avec son cortège de drames. Actuellement, 16 hauts fourneaux du groupe su 25 sont arrêtés en Europe. Mittal a décidé de ne redémarrer que les hauts fourneaux les plus rentables à ses yeux en premier.
En sachant que, pour la France, les hauts fourneaux de Fos et de Dunkerque tourneront à plein régime, au maximum de leur capacité. Dans ces conditions, les travailleurs de Florange et de Liège ont de quoi être inquiets. L'accueil réservé par les autorités luxembourgeoises aux sidérurgistes étaient pour le moins musclé, très musclé. Les CRS locaux ont canalisé les sidérurgistes depuis l'autoroute jusqu'à Luxembourg et là, des forces anti-terroristes, armées de fusils à billes de plastique, occupaient les bâtiments. Ils n'ont pas hésité à tirer sur les manifestants. Ces projectiles peuvent blesser gravement. Le Luxembourg est un paradis fiscal mais peut aussi être un "enfer" pour ceux qui contestent les privilèges. Au Luxembourg, on "collabore" ou on "la ferme". Si Mittal a choisi son siège à Luxembourg, ce n'est pas par hasard. Le gouvernement veille sur lui et sur les royalties qui emplissent les banques du Grand Duché.

Négociations UIMM : attention, danger !

Lundi 27 avril s'est tenue la dernière réunion de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) et des syndicats de la branche pour négocier l'"accord national relatif à des mesures d'urgence en faveur de l'emploi dans la métallurgie".







Chômage partiel de longue durée

L'accord proposé par l'UIMM s'inscrit dans la convention Etat-Unedic. Sur ce sujet, l'UIMM a refusé de reprendre la proposition de la CGT et FO visant à indemniser les salariés touchés par le chômage partiel à hauteur de 100 % de leur salaire net antérieur. L'UIMM a retiré, suite aux interventions unanimes des organisations syndicales, une notion de progressivité dans le processus d'indemnisation. Le patronat n'a pas non plus repris notre proposition d'établir des critères objectifs économiques et industriels permettant de qualifier une entreprise en difficulté et justifiant le recours au chômage partiel ainsi que de conditionner son application à une information, consultation du CE avec avis positif.
Contrairement à la première mouture qui prévoit en référence le TRILD et son assiette élargie pour le calcul de l'indemnité, le texte revient à une indemnisation basique du chômage partiel.
Dans le courrier fédéral n° 159, nous avions indiqué que l'indemnisation du chômage partiel à 75 % était soumise à la conclusion d'une convention entre l'entreprise et l'Etat. Or, cette convention peut également être conclue entre l'Etat et les organismes professionnels ou interprofessionnels c'est-à-dire patronat des branches ou medef. Nous avons donc proposé à l'UIMM de mettre en œuvre cette convention au niveau de la branche afin que tous les salariés de la métallurgie puissent prétendre à une indemnisation minimale du chômage partiel à hauteur de 75 %.





Articulation formation professionnelle et chômage partiel

Selon l'UIMM, ce thème s'articule autour de deux types de mesures, celles visant à prévenir le chômage partiel et celles visant à faciliter la formation pendant le chômage partiel.
La délégation de la CGT a exigé la nécessité d'établir des critères objectifs pour définir quelles entreprises pourraient avoir recours à ces mesures d'urgence. D'autre part, elle a demandé que le CE ou à défaut les DP soient informés et consultés sur l'opportunité de mettre en œuvre de telles mesures. L'UIMME a effectivement retenu l'information du CE ou des DP pour l'utilisation du DIF pendant le temps de travail.
La délégation CGT a également rappelé que la formation doit répondre à des besoins précis dans un objectif de développement des compétences, des qualifications et de déroulement de carrière pour les salariés. Ces éléments ont été partiellement repris dans le préambule du titre III.
Par ailleurs, la délégation a insisté sur le fait que la CGT faisait une différence entre la formation utilisée en prévention du chômage partiel et le cumul voulu par l'UIMM entre formation et chômage. En effet, pour la CGT, on ne peut s'engager dans un système qui ne peut qu'amener à privilégier l'envoi des salariés au chômage partiel pour mettre en œuvre le plan de formation de l'entreprise à moindre frais.
En lien avec ce cumul formation et chômage partiel, l'UIMM ne recule pas sur sa volonté de pouvoir limiter, d'une manière ou d'une autre, le cumul des deux allocations afin que le salarié ne perçoive pas plus que s'il avait travaillé. Le patronat prétend ainsi maintenir une "situation d'équité" entre tous les salariés, qu'ils soient touchés par le chômage partiel ou pas.
La CGT a également demandé que les pouvoirs de décision du conseil d'administration de l'OPCAIM soient réellement respectés ce qui a conduit à une nouvelle formulation de l'article 4-b.
Enfin, à l'unanimité, les cinq organisations syndicales ont exigé et obtenu le retrait de la possibilité pour l'entreprise d'engager des actions de formation d'adaptation au poste de travail en dehors du temps de travail, ce qui est interdit par la loi.



Action territoriale et régionale

Sur la mise en place des Commissions Paritaires Régionales de l'Emploi et de la Formation Professionnelle (CPREFP), les cinq organisations syndicales ont demandé, à l'unanimité, que le champ des CPREFP soit celui des 22 régions administratives, ce que l'UIMM a fini par accepter. La CGT a proposé,
 ainsi que la CFTC, de faire de ce sujet un accord séparé du reste puisqu'il ne constitue pas une mesure d'urgence mais cela n'a pas été retenu.
L'ensemble des syndicats ont constaté le besoin de prévoir l'indemnisation des représentants syndicaux qui si
ègeront dans les CPREFP. L'UIMM a précisé que ce sujet serait traité courant 2009 dans un accord de branche sur l'exercice du droit syndical mais a retenu la proposition de la CGT d'en acter au moins le principe dans l'accord final.





Le prêt de main-d'œuvre

Celui-ci existe déjà dans la loi, mais cette mesure serait un "plus" par rapport à ce qui était proposé jusqu'à maintenant.
A l'unanimité les organisations syndicales ont rejeté la demande de l'UIMM d'inciter conjointement les pouvoirs publics à dépénaliser le prêt de main-d'œuvre illicite à but lucratif (=délit de marchandage).
L'UIMM affirme avoir retenu les propositions des cinq syndicats tendant à encadrer le prêt de main-d'œuvre mais il manque un des éléments majeurs : le volontariat systématique des salariés. L'encadrement plus précis de prêt de main-d'œuvre peut être apprécié positivement mais il semble que le patronat veut développer plus largement cette pratique dans les entreprises. D'ailleurs ce thème ne revêt pas un caractère temporaire en tant que mesure d'urgence, il est inscrit à durée indéterminée dans le présent accord. C'est toute l'ambiguïté de cet accord qui se situe dans le cadre d'une situation de crise mais mélange des mesures pérennes et temporaires. De plus, il n'y a pas de critère déclencheur du dispositif.




Mesures spécifiques pour l'emploi des jeunes

Les propositions de l'UIMM s'inscrivent dans les mesures annoncées fin avril par le gouvernement. Sur la demande de diminution de la majoration de la taxe d'apprentissage, la CGT a rappelé que les diverses exonérations de cotisations patronales avaient fait la preuve depuis 25 ans de leur inefficacité en terme de développement de l'emploi.
Concernant la création d'un statut de stagiaire de la formation professionnelle pour les jeunes apprentis n'ayant pas trouvé d'entreprises, la CGT et la CFDT ont fait remarqué la complexité de cette mesure. L'UIMM nous a opposé la perspective mauvaise qui se dessine pour la rentrée 2009 au sujet du nombre de places d'apprentis dans les entreprises. La CFDT, soutenue par la CGT, a proposé la mise en place d'un groupe de travail sur ce sujet regroupant des membres de la commission paritaire nationale. L'UIMM a accepté d'intégrer cette proposition dans l'accord mais conditionne la représentation des organisations syndicales à ce groupe de travail à la signature de l'accord.
La CGT a insisté sur la nécessité de créer un vrai statut pour les salariés acceptant de devenir tuteur : formation pédagogique, temps nécessaire à l'exercice de cette fonction, reconnaissance pécuniaire et sur la qualification... mais ces propositions n'ont pas du tout été entendues par l'UIMM.


L'UIMM a indiqué que la réunion du 27 avril serait conclusive. Elle demande aux syndicats de donner un avis à l'accord au plus tard le 7 mai.
L'ensemble des délégations présentes ont fait savoir qu'elles consulteraient leur direction fédérale avant de donner leur avis.
La CGT propose d'interpeller l'UIMM pour faire encore évoluer plusieurs points de l'accord.
La direction fédérale et les syndicats CGT seront consultés sur le contenu de l'accord afin de le valider ou pas.






mardi 12 mai 2009

Mittal à la manif du 1er Mai

Ceux qui vivent sont ceux qui luttent.
Continuons le combat.






Les aciéristes de Gandrange au Luxembourg

Les syndicats CGT de Gandrange et Florange accompagnés de délégations de salariés des deux sites dont les aciéristes de Gandrange en attente d'un hypothétique reclassement se rendent aujourd'hui à Luxembourg lors de l'assemblée générale des actionnaires du groupe ArcelorMittal.

Mesurettes sociales pour limiter les dégâts !

La Direction d'ArcelorMittal France et toutes les organisations syndicales se sont réunies à Paris pour évoquer les mesures sociales à adopter face à la conjoncture actuelle.
La Direction a auparavant confirmé les arrêts d'installations sur les sites du Sud, du Nord et de l'Est en indiquant qu'aucune amélioration n'était attendue avant 2010. C'est pourquoi elle entend inscrire son action dans une démarche de chômage de longue durée qui conduira à prendre des mesures d'accompagnement social. Toutefois, ces mesures devront rester dans le cadre austère fixé par Monsieur Mittal qui veut faire des économies substantielles.

Le dispositif social conjoncturel d'ArcelorMittal

  • Demande d'indemnisation majorée du chômage auprès du ministère du Travail qui permettra de porter l'indemnité de 82 % à 90 % du salaire net.
  • Utilisation du compte épargne temps (CET) et du droit individuel à la formation (DIF).
  • Gestion rigoureuse dès la période de chômage pour éviter le basculement du chômage partiel au chômage complet.
  • Limitation des effets du chômage sur la prime de vacances et les congés payés.
  • Mise en place d'une "Agence d'intérim interne baptisée le talent pool". Ce service jouera le rôle d'une entreprise intérimaire propre à chaque établissement qui prêtera le personnel à d'autres services.

La CGT a réitéré sa demande d'indemnisation du chômage à 100 %.



Travail obligatoire, non payé

Le site PSA de Saint-Ouen s'est arrêté et "quasiment tous les salariés" se sont mis en grève. Pour la CGT, les ouvriers de cette usine Peugeot-Citroën protestent contre des jours de travail supplémentaires, obligatoires et non payés, deux à trois par mois, à partir de mai. La direction entendait "rattraper" les jours de chômage partiel accumulé depuis novembre, en application d'un accord signé par tous les syndicats sauf la CGT. La direction semblait prête à céder sur le caractère obligatoire. L'usine PSA d'Aulnay, également concernée, pourrait suivre le mouvement.

Les conséquences de la crise

  • 4 054, c'est en milliards de dollars le coût de la crise estimé par le FMI.
  • Selon une étude de l'Association internationale de la Sécurité sociale, les fonds de pension d'une quarantaine de pays ont perdu à eux seuls 225 milliards de dollars en 2008. Ces déboires confirment, selon l'Association, les travers des systèmes de protection sociale basés sur la capitalisation. Pour l'AISS, il est important de tirer toutes les leçons de ces douloureux événements, à savoir que "le système par capitalisation a largement contribué à la croissance malsaine des marchés financiers", s'avérant ainsi beaucoup "trop instable pour servir de base à un système de retraite sûr".
  • Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale : "L'économie mondiale s'est considérablement détériorée. Cette évolution a des conséquences particulièrement graves dans les pays en développement où la crise financière et économique se transforme en catastrophe humaine.
La crise a fait basculer dans une extrême pauvreté plus de 50 millions de personnes, surtout des femmes et des enfants.

Vive inquiétude pour la retraite

Une grande majorité de Français (67 %) se disent préoccupés de leur niveau de vie à la retraite, et trois sur quatre s'affirment, plus précisément, inquiets du montant de la retraite qui leur sera versée, selon un sondage Ipsos, pour Corem. Un peu plus d'un sur deux (53 %) déclarent avoir épargné d'une manière ou d'une autre en prévision de la retraite et, parmi ceux qui ne l'ont pas fait, le plus grand nombre, allèguent un manque de moyens (68 %) et la peur de perdre leurs économies du fait de l'instabilité des marchés. Ceux qui ont épargné expriment, sans surprise, une inquiétude quant à l'impact de la crise sur cette épargne. Selon le même sondage, 60 % des Français ne font pas confiance aux employeurs pour favoriser le maintien des plus de 50 ans en activité.

Les jeunes intérimaires en plus grand nombre

Le nombre des intérimaires de plus de 35 ans augmente depuis 1995, selon une étude de la DARES (service statistique du ministère de l'Emploi). La moitié des travailleurs temporaires a moins de 30 ans, et les deux tiers environ moins de 35 ans, mais depuis 1995 le volume du travail temporaire effectué par des salariés de plus de 35 ans est passé de 27 % à 37 % du total.

Record de surendettement

Le nombre de dossiers de surendettement déposés auprès de la Banque de France a atteint un record en mars, à 21 747. Dès février, le nombre de dossiers avait déjà dépassé la barre des

20 000, selon la Banque de France. Le nombre de dossiers déposés en mars est le plus important depuis 1990, date de création des commissions de surendettement.

Les TMS : 1ère cause des maladies professionnelles

34 200 troubles musculo-squelettiques (TMS) ont été reconnus et indemnisés par la Sécurité sociale en 2007, soit la première cause de maladie professionnelle. Ils augmentent de 20 % par an.
  • En Europe, un tiers des travailleurs déclare avoir en permanence des tâches ou gestes répétitifs à effectuer
  • 33 % des Européens se plaignent de douleurs dorsales
  • 28 % de stress
  • 23 % d'épuisement.

jeudi 7 mai 2009

La fête du chiffon rouge : historique !

La CGT le dit sans détours : le 1er Mai, elle a été débordée par le succès rencontré par la fête du chiffon rouge à Woippy. Cette fête sentait bon la lutte, la joie d'être ensemble et le plaisir partagé de passer un bon moment avec ces milliers de mosellans et d'ailleurs.
Pour en savoir plus, Acierix vous invite à rendre visite à notre journal de bord du chiffon rouge.
Blog : http://www.chiffonrouge.blogspot.com

La lutte des "Gandrange" se poursuit avec la CGT

La parenthèse du 1er Mai a été tout sauf une parenthèse dans les luttes. L'action et les revendications ont été présentes à la fête du chiffon rouge. L'exposition sur la casse de la sidérurgie a été l'occasion pour débattre de la situation. De retour sur le site, les militants se sont retrouvés aux côtés des aciéristes non reclassés avec les rendez-vous CGT du mercredi. Le point a été fait et la décision a été prise de participer au rassemblement du 12 mai au Luxembourg à l'occasion de l'assemblée générale des actionnaires du groupe ArcelorMittal.

Les aciéristes face aux actionnaires



C'est le 12 mai, au siège du groupe ArcelorMittal à Luxembourg, que Mittal a fixé rendez-vous aux actionnaires du groupe. Les actionnaires valideront la distribution de dividendes pour 2009 et renouvelleront le droit à autoriser le paiement de bonus en espèces ou en actions. Ils valideront un plan portant sur des stocks-options à accorder aux dirigeants.
Tous les ans, Mittal touche le pactole. En 2008, il a empoché un salaire de 3,2 millions d'euros. Pour 2009, il a déjà fixé les orientations salariales : rien pour les salariés et tout pour les actionnaires.
Mittal veut faire payer sa crise aux salariés. De ce côté là, les déficits persistent et s'aggravent (le chômage est encore à envisager pour le troisième trimestre et les reclassements qui devienne de plus en plus difficiles à Florange et au Luxembourg). Pour la CGT, les salariés de Gandrange doivent se faire entendre, la situation devient extrêmement difficile. Chacune des décisions concoctées par Mittal et ses actionnaires fait basculer des vies et brise des familles. On ne peut pas laisser Mittal décider une fois encore du sort des salariés de Gandrange pour le seul plaisir de se goinfrer, lui et ses actionnaires. Ces gens-là ne veulent pas renoncer à leurs dividendes alors que les salariés devraient, eux, accepter des baisses de salaire et renoncer à un véritable reclassement.
Assez de chômage partiel qui contribue à la baisse du pouvoir d'achat. La Direction laisse croire qu'elle amortit la situation en nous habituant à une amputation des salaires. Après avoir épuisé la possibilité du DIF, épuisé le chômage partiel, ce sera bientôt le chômage total et, si cela ne suffit pas, les licenciements...
Il faut se faire entendre le plus rapidement possible. Le 12 mai, tous les syndicats européens du groupe appellent à venir manifester à Luxembourg. Les salariés de Gandrange ne doivent pas être absents.

Revitalisation et reclassement : la CGT pas d'accord !

Une réunion s'est tenue le 4 mai à la Préfecture de Metz concernant l'installation du comité de suivi de la convention de revitalisation.
La Direction de Gandrange a d'abord présenté "son" bilan des reclassements en prétendant que 90 % des salariés ont trouvé une solution.
La CGT s'est élevé en faux contre cette présentation qui ne correspond pas du tout à la réalité en déclarant que :
  • 53 aciéristes seulement sont reclassés à ce jour, soit 20 %,
  • 45 aciéristes n'ont aucune proposition d'emploi alors que l'aciérie est arrêtée depuis le 31 mars ;
  • Quant aux aciéristes détachés, rien n'assure aujourd'hui que le reclassement sera effectif.   Quelques uns ont déjà été renvoyés à Gandrange après deux mois, voire plus de détachement ;
Sur la totalité des reclassements à effectuer, soit 400, 73 sont mutés.
La CGT est intervenue également sur les nombreux licenciements des salariés sous-traitants et la disparition des intérimaires. Elle a fixé des priorités et demandé au Préfet :
  1. de contraindre ArcelorMittal à tenir ses engagements de reclassements,
  2. de faire stopper les licenciements des sous-traitants et aider ces entreprises à un véritable redéploiement.
Devant le désaccord affiché entre la Direction d'ArcelorMittal Gandrange et la CGT sur les reclassements, le Préfet a décidé d'organiser début juillet une réunion pour faire le point exact de la situation de Gandrange.
La parole a ensuite été donnée aux élus politiques puis au cabinet SEMAPHORES qui a présenté son action pour la revitalisation (prospecter, détecter, accompagner les projets créateurs d'emplois).

Chômage partiel : peu d'engagements

La convention Etat-Unedic prévoit d'indemniser les salariés au chômage partiel à 75 %. La CGT se réjouit de cette amélioration. En revanche, elle dénonce le peu de contreparties réclamées aux entreprises qui devraient bénéficier d'aides publiques. Ainsi, l'engagement d'emploi est limité à 6 mois. Sans parler de l'aspect formation des salariés concernés, auxquels il n'est proposé qu'un entretien individuel "en vue d'examiner les actions de formation...".

Mainmise policière sur les inspecteurs du travail

"Inspecteurs embrigadés", opération "dont le but est incompatible avec l'objectif de l'Inspection du travail", "transgression de l'objectif d'indépendance". Dans son rapport sur l'application des conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT), une commission d'experts juge en effet que "la proportion des activités d'Inspection consacrées aux conditions de travail semble être amoindrie par rapport à celle visant à contrôler la régularité du statut des travailleurs au regard du droit de l'immigration". Un rappel à l'ordre qui met en évidence l'instrumentalisation de l'Inspection du travail au service de la politique de l'immigration, lancée en 2005, quand l'inspection fut placée par décret sous l'autorité de la direction centrale de la police judiciaire.

Tous les syndicats contre les paradis fiscaux

Concrétisation du G20 de Londres, les syndicats CGT, CFDT, CFTC, FO et SNB/CFE-CGC du secteur demandent "aux entreprises bancaires françaises l'arrêt immédiat des modes de communication basés sur une valorisation implicite de l'évasion ou de la fraude fiscale" ainsi qu'"un calendrier de désengagement des paradis fiscaux". Autre réclamation : "la liste exhaustive de leurs implantations dans les paradis fiscaux ; la nature de leurs activités dans ces pays et les effectifs concernés".

Temps de travail : la France épinglée

Suite à une plainte de la CGT, le gouvernement français devra rendre des comptes devant le Conseil de l'Europe, avant le 12 juin, pour violation de la charte sociale européenne. Plusieurs points posent problème : le régime du forfait jours, contraire au droit à une durée de travail raisonnable et au droit à des majorations pour heures supplémentaires ; le régime des astreintes, contraire au droit au repos ; la journée de solidarité, contraire au droit à une rémunération majorée.

Nouvelles de Gandrange

  • Depuis le 1er Mai, la surveillance du site de l'aciérie est confiée à une société de gardiennage privée en vue du démantèlement des installations. La zone est désormais interdite. Pour la CGT, il n'existe pas de zone interdite !
  • Une réunion sur l'intéressement se tiendra le 18 juin. La CGT exigera la prise en compte d'autres critères.
  • Une réunion sur l'égalité professionnelle devrait se tenir avant la fin du mois de mai.
  • Le self d'entreprise sera exceptionnellement fermé le vendredi 22 mai.
  • Les effectifs de Gandrange continuent de fondre. L'effectif permanent n'était plus que de 781 salariés à fin mars. Les intérimaires ont trinqué dur. Ils ne sont plus que 15 sur le site.
  • Les arrêts d'été auront lieu pendant les semaines 32, 33 et 34. Le risque est grand de voir se poursuivre le chômage jusqu'à la fin de l'année.
  • Le nouveau chef d'unité du LCB a pris ses fonctions à compter du 1er Mai.

Mittal prêt au pire !


Mittal confirme ses choix : ma pomme et celle de mes actionnaires avant tout et tant pis si la note humaine et sociale est lourde, très lourde. Pas question de s'attarder sur ces considérations. La chair à canon doit payer !!
Mittal ne relancera pas la production, et donc les usines seront mises en sommeil jusqu'au rebond de la demande et des prix de l'acier a déclaré le groupe qui ne compte pas céder d'actifs stratégiques. Pour Mittal, le processus de déstockage sera globalement achevé d'ici la fin du deuxième trimestre mais, indique t-il, nous ne redémarrerons rien jusqu'à ce que la remontée de la demande, des prix et de la marge, soit confirmée. Pour l'instant, Mittal n'a pas envisagé de réduire davantage l'activité au-delà du niveau actuel de 50 %, sans toutefois l'exclure !



Rendez-vous les 26 mai et 13 juin

Les huit syndicats CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires et UNSA ont décidé d'organiser une journée de mobilisations décentralisées le 26 mai et une grande journée de manifestations le 13 juin.
Dans un communiqué commun, ils déclarent :
"Le 1er Mai 2009 a été une journée historique tant en raison de l'unité des huit organisations syndicales, qu'en raison de l'ampleur de la mobilisation au travers de plus de 280 rassemblements dans toute la France.
Troisième mobilisation à l'appel des huit organisations syndicales en quatre mois, ce 1er Mai, témoignage d'un enracinement de la mobilisation et de la détermination des salariés, demandeurs d'emploi et retraités à exprimer leurs revendications et à obtenir des réponses. Le gouvernement et le patronat auraient tort de les traiter par le déni et le mépris, alors que la crise, le chômage, les licenciements, les suppressions d'emploi et les politiques de fragilisation des services publics les percutent de plein fouet.
C'est pourquoi les organisations syndicales appellent solennellement le gouvernement et le patronat à prendre en compte l'ampleur de ces rassemblements qui expriment inquiétude, désarroi et profond sentiment d'injustice. Sur la base de leur déclaration commune du 5 janvier, elles préciseront, dans les prochains jours, des propositions sur lesquelles elles attendent des réponses rapides du gouvernement et du patronat.
Les huit organisations syndicales appellent les salariés à faire du 26 mai 2009 une journée de mobilisations décentralisées dans des modalités diverses en fonction des réalités locales et visant à la participation du plus grand nombre.
Elles soutiennent les manifestations syndicales européennes de la mi-mai.
Les huit organisations syndicales appellent aussi à une grande journée de manifestations dans toute la France le 13 juin 2009
Paris, le 4 mai 2009"