lundi 26 octobre 2009

Les sidérurgistes dans la manif du 22 octobre 2009



Les plans dits "sociaux" pleuvent

Au moment où Nicolas Sarkozy est venu refaire un deuxième numéro d'illusionniste à Gandrange (du moins à côté du site industriel et pas sur le site) car le site en question, où le président a fait sa première visite et ses promesses (non tenues), a été réduit des trois quarts. La seule installation restante n'est pas rassurée car la production n'est pas au rendez-vous. Il est nécessaire de faire le bilan de l'emploi depuis mars. Les plans dits "sociaux", les fermetures et les liquidations se sont multipliés au fil des semaines et ça continue de plus belle.
Voici une première liste non exhaustive :

Dans la sidérurgie, la métallurgie et l'énergie
  • Rio Tinto (ex-Alcan Pechiney) : 680 suppressions de postes (dont 450 CDD non renouvelés)
  • Total : 555 suppressions d'emplois
  • ArcelorMittal : plan de 1 400 départs volontaires
  • Cokes de Carling : fermeture de la cokerie de Carling (Moselle, 400 salariés)
  • Saint-Jean Industries : liquidation de la fonderie de Vénissieux (Rhône, 108 salariés)
  • Siemens Metals Technologies (équipement pour la sidérurgie) : fermeture de l'usine de Saint-Chamond (Loire, 274 salariés)
  • Rexam (canettes) : fermeture de l'usine de Gravelines (Nord, 139 salariés)
  • Chaffoteaux et Maury : plan social prévoyant 207 suppressions d'emplois.
Dans la construction automobile
  • Renault : plan de 4 400 "départs volontaires" et suppression de 900 emplois dans les filiales
  • PSA Peugeot Citroën : "départs volontaires" souhaités pour 3 550 salariés
  • Valéo : plan de 1 600 suppressions d'emplois
  • Faurecia : plan de 1 215 suppressions d'emplois entre 2009 et 2011
  • New Fabris : entreprise liquidée à Châtellerault (Vienne, 366 salariés)
  • Michelin : plan de suppression de 1 093 emplois. Fermeture de l'usine de Noyelles-lès-Seclin (Nord, 276 salariés)
  • Goodyear : plan de suppression de 820 emplois sur 1 400 dans l'usine d'Amiens-Nord. Ce plan a été suspendu par le TGI de Nanterre fin août
  • Continental : fermeture de l'usine de Clairoix (Oise , 1 120 salariés)
  • Sevelnord (filiale de PSA Peugeot Citroën et Fiat) : 350 "départs volontaires" à Hordain (Nord)
  • Peugeot Motocycles : 250 emplois supprimés à Mandeure (Doubs) et Dannemarie (Haut-Rhin) sous forme de départs volontaires
  • Plastic Omnium : fermeture de l'usine de Saint-Romain de Colbosc (Seine-Maritime, 220 emplois)
  • Tyco Electronics : fermeture des usines de Chapareillan (Isère) et Val-de-Reuil (Eure), 620 salariés
  • Fulmen : fermeture de l'usine d'auxerre (Yonne, 314 salariés)
  • Lear : fermeture de l'usine de Lagny-le-Sec) Oise, 300 salariés)
  • Sudrad Roues : liquidation de l'entreprise de Soulzmatt (Haut-Rhin, 147 salariés)
  • Wagon Automotive : redressement judiciaire. Certains sites ont été repris par la Financière Snop Dunois (FSD) et le groupe Defta, qui devraient reprendre environ 1 250 emplois sur 1 700
  • Trèves : plan de plus de 600 suppressions de postes. Fermeture des usines de Crépy-en-Valois (Oise) et Aÿ (Marne)
  • Molex : plan de licenciement de 283 salariés de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne). L'usine doit être reprise avec une quinzaine de salariés par le fonds d'investissement américain HIG
  • Rencast (siège à Bron, Rhône) : liquidée, l'entreprise qui employait 850 salariés est reprise par le groupe français GMD avec 565 salariés
  • SKF : fermeture du site de Fontenay-le-Comte (Vendée, 380 salariés)
  • Caterpillar (engins de chantier) : 600 emplois supprimés (733 initialement prévus).
Dans l'industrie électronique
  • Sony : fermeture de l'usine de Pontonx-sur-l'Adour (Landes, 311 salariés), qui pourrait être cédée à Solarezo (énergies renouvelables)
  • Nec Computers : plan de 387 suppressions de postes dont 337 à l'usine d'Angers, où seule une équipe technique de 28 personnes devrait rester
  • Hewlett-Packard : plan de 540 suppressions de postes
  • FM Logistic : fermeture du site de Woippy (Moselkle, 489 salariés)
  • Philips Egp (écrans plasma) : fermeture de l'usine de Dreux (Eure-et-Loir, 212 salariés)
  • Asteel Technologie : liquidation. Douarnenez (Finistère, 134 salariés).
Dans la chimie, la pharmacie et les cosmétiques
  • Budelpack (cosmétiques) : liquidation de l'entreprise située à Lièpvre (Haut-Rhin, 118 salariés)
  • Celanese (chimie) : fermeture de l'usine de Pardies (Pyrénées-Atlantique, 350 salariés)
  • Sanofi-Aventis (pharmacie) : plan de suppression de 927 emplois
  • Glaxosmithkline (pharmacie) : suppression de 850 emplois, dont 798 à Evreux (Eure)
  • Pfizer (pharmacie) : plan de départ de 700 salariés
  • Bristol-Myers-Squibb (pharmacie) : fermeture des usines d'Epernon (Eure-et-Loir , 223 salariés) et de Meymac (Corrèze, 162 salariés).
Dans d'autres secteurs
  • Manufacture Française de Sièges : liquidation. Berteaucourt-les-Dames (Somme, 352 salariés)
  • Cauval Industries (matelas) : plan de suppression de 307 emplois
  • Papeterie Etienne : fermeture de l'usine d'Arles (Bouches-du-Rhône, 110 salariés)
  • Schweitzer-Mauduit (papier) : fermeture du site de Malaucène (Vaucluse, 211 salariés)
  • Isoroy (bois) : fermeture des usines de Chamouillez (Haute-Marne) et Châtellerault (Indre), 187 salariés
  • Beaulieu International Group (textile) : fermeture des usines de Comines (Nord) et Douvrin (Pas-de-Calais), 344 salariés
  • Nexans (câbles) : plan de 387 suppressions de postes. Fermeture du site de Chauny (Aisne, 200 personnes)
  • Schneider Electric (matériel électrique) : 264 (direction) à 650 postes (syndicats) "menacés"
  • Rossignol (équipement sportif) : 275 postes supprimés
  • Beneteau (construction navale) : plan de 600 suppressions d'emplois

Gandrange : le mirage des chiffres

La 17ème réunion de la commission de suivi du plan de liquidation du site de Gandrange a fait le constat que le reclassement du personnel n'a pas encore abouti.
Au-delà de la manipulation des chiffres, une réalité saute aux yeux. L'aciérie et le TAB sont définitivement fermés et seulement 293 mutations ont été effectuées hors du LCB, 150 autres salariés sont engagés dans un processus de reclassement à l'interne où à l'externe sans prédire pour autant que cela aboutisse. 200 sont concernés par des mesures d'âge et une bonne quarantaine sont sur le carreau. Une situation pleine d'incertitudes pour laquelle Sarkozy a gardé le silence (bien entendu..).

TPFC : un outil destructeur

Après les TPFC, (Temps Partiel de Fin de Carrière) débaptisés en ATTS (Aménagement du Temps de Travail des Seniors), ArcelorMittal tente d'obtenir un accord pour mieux supprimer les emplois de certains salariés "seniors".

La CGT n'accepte pas de négocier un texte qui ne prend pas en compte les aspirations des salariés et la pénibilité au travail.
Pourtant, il est possible de faire autrement. Justement, la CGT vient de signer un accord chez le groupe Snecma relatif au personnel le plus âgé dans lequel la pénibilité du travail est traité.
Vous pouvez obtenir cet accord auprès des délégués CGT.

22 octobre à Paris : grand rassemblement pour l'industrie et l'emploi


L'industrie française périclite. Des pans industriels disparaissent du paysage ou sont gravement touchés entraînant avec eux la disparition de dizaines de milliers d'emplois. La CGT a appelé à réagir. C'est le sens du grand rassemblement national qu'elle a organisé le 22 octobre pour le développement industriel et de l'emploi.
Des délégués CGT d'ArcelorMittal Gandrange, Ascométal-Safe Hagondange et Florange se sont rendus à cette manifestation.





Aucun syndicat ne signera

La CGT avait annoncé le 6 octobre dernier qu'elle ne signerait pas l'accord sur la modernisation de la médecine du travail jugeant notamment "inacceptable" l'espacement des visites médicales périodiques des salariés de deux à trois ans prévues par ce texte.
Les organisations CGC, CFTC, CFDT et FO ont finalement décidé aussi de ne pas parapher ce texte qui ne pourra pas entrer en vigueur. C'est donc au tour du gouvernement de reprendre le dossier par voie législative.

Mittal se fout des paysans indiens !

Lakshmi Mittal menace d'abandonner un projet de 20 milliards de dollars pour la construction de deux nouvelles usines dans l'est de l'Inde, en raison des difficultés à acquérir les terrains.
Pour le PDG d'ArcelorMittal, les retards dans le rachat de terrains dans les Etats indiens de l'Orissa et de Jharkhand, appartenant entre autres à des paysans, sont "inacceptables".
Si nous ne progressons pas sur ces deux sites, il nous faudra abandonner l'idée de démarrer le projet à ces emplacements et chercher d'autres endroits en Inde pour notre développement" a-t-il déclaré.
Le projet d'ArcelorMittal vise à construire dans le pays deux usines produisant 24 millions de tonnes d'acier à l'horizon 2015. Néanmoins, ArcelorMittal n'envisage pas de quitter l'Inde. L'Inde est un pays important pour la croissance de la demande en acier et constitue un élément important des plans stratégiques d'ArcelorMittal sur le long terme.
En Inde, le développement de sites industriels se heurte fréquemment à la question de la cession de terrains agricoles, les paysans refusant souvent de vendre et le pouvoir politique local irritant la population en percevant des taxes professionnelles.
Selon le PDG d'ArcelorMittal, il faut que la population en Inde soit éduquée pour comprendre le bénéfice collectif du développement industriel (Sic).
Des milliers de personnes d'une quinzaine de villages concernés par le projet d'ArcelorMittal, dans le district tribal de Keonijhar de l'Etat de l'Orissa, ont régulièrement manifesté contre ce projet qui les chasserait de leurs terres.
Lakshmi Mittal caresse depuis des années des projets d'implantation dans son pays natal, l'un des marchés mondiaux de la sidérurgie les plus prometteurs après la Chine, mais où il ne possède pour l'heure aucun site de production.
Mittal veut passer en force. Le profit avant tout !

Nouveau cirage de pompes !

Dans un contexte où le capitalisme et leurs grands serviteurs zélés sont montrés du doigt dans le monde entier comme étant les responsables du désastre social, économique et écologique, le service de com. du groupe ArcelorMittal multiplie les cirages de pompes dans la presse internationale et à l'intérieur des usines du groupe. Voici une nouvelle "lèche" publiée en cinq langues :

Saviez-vous que notre Chairman et CEO a débuté sa carrière en tant que postier à l'aciérie de son père à Calcutta ? "Le fait de commencer au niveau le plus bas m'a permis de travailler avec tous les niveaux hiérarchiques de l'entreprise" a expliqué M. Mittal au Financial Times. "En tant que CEO, cela permet de se rendre compte de la valeur importante de chaque position dans la société".

"J'ai grandi avec peu d'argent, cela m'a donné une très forte éthique de travail et m'a permis d'apprécier chaque chance qu'on me donnait. J'ai toujours travaillé dur pour tout ce que j'ai réussi dans ma vie, et j'ai été très content de le faire", raconte M. Mittal.
Selon notre Chairman et CEO, c'est la somme totale de tous les employés qui permet à la société de vivre et de fonctionner. "Je me sens très à l'aise avec tout le monde, et je m'intéresse à tous les employés qu'ils soient opérateur d'un haut fourneau, réceptionniste ou membre de notre Comité de direction", explique-t-il.
Pour conclure, M. Mittal dit "Je me suis rendu compte quand j'étais assez jeune que j'avais une réelle passion pour l'acier. C'est encore le cas aujourd'hui".

Humour et humeurs

Merci papa

Il l'avait dit : il faut promouvoir le travail des jeunes. C'est fait. Jean Sarkozy, à 23 ans, étudiant en deuxième année de droit, a été élu comme administrateur par l'UMP du plus grand centre d'affaires d'Europe, à défaut de président (mais ce sera pour plus tard). Il se murmure que son frère Louis, brillant élève de collège, pourrait se voir confier le ministère de l'Education. Quant au chien de la première dame de France, certains amis du président lui chercheraient un poste à responsabilités où il pourrait mettre son talent au service du pays. On voit par là que les promesses ne sont pas que de vains mots.

Bons points

A Marseille, dorénavant, les élèves assidus toucheront des billets de l'OM. Ne reste plus qu'à négocier pour que les matchs aient lieu pendant les heures de cours.

Passé saint

Mais pourquoi donc cette fascination pour les choses du passé ? La cuisine traditionnelle, les constructions à l'ancienne, mon grand-père disait toujours... "à l'ancienne". La valeur sûre : on écoute de la musique issue de vieux disques, ça gratte, c'est merveilleux ! Et les films en noir et blanc, quel bonheur ! Sacré passé, tu nous enseignes le vrai, le bon, l'authentique, le durable. Allons de l'avant et retrouvons le bon passé de nos ancêtres. Courage, votre présent est morne et sans attrait ? Dans une trentaine d'années, il sera une valeur sûre. Le passé, c'est que du bon.

Obama est déjà Obama

Obama est déjà, dit-on, l'homme le plus puissant du monde (j'espère qu'il n'aura pas à le démontrer). Pourquoi fallait-il en plus l'enfoncer un peu plus en lui donnant le prix Nobel de la paix, lui qui n'a pas encore fait l'essentiel, et qui en plus est en place pour agir ? Je pense que je n'ai vraiment pas bien compris les modalités d'attribution des prix Nobel de la paix.
Il me semblait qu'il s'agissait davantage de récompenser les efforts des inconnus qui triment au quotidien pour que ce monde soit plus équitable, moins injuste. Certes, il y en aurait trop.


jeudi 8 octobre 2009

2 millions ont dit non !

Organisée par le Comité national contre la privatisation, la votation citoyenne sur l'avenir de La Poste a été un succès considérable. Avec plus de 10 000 points de vote et plus de 2 millions de participants, c'est un processus démocratique d'ampleur qui s'est effectué. Il est la preuve de l'attachement de la population au grand service public de proximité qu'est La Poste.
La balle est maintenant dans le camp du gouvernement et du président de la République. D'ores est déjà leur tentative de faire passer en catimini le projet de loi de transformation de La Poste en société anonyme a échoué. Aucune raison ne justifie cela sinon le fait d'entamer un processus de privatisation qui est refusé par nos concitoyens.
Dans cette situation, le gouvernement doit tout d'abord geler son projet de loi et engager un véritable débat public sur l'avenir du service public postal. La votation citoyenne a confirmé que l'avenir des services publics est l'affaire de toutes et de tous. Elle rend encore plus actuelle et nécessaire l'organisation d'un référendum sur le sujet.

De plus en plus de syndicats, mais...

De moins en moins de salariés sont syndiqués. Pourtant, de plus en plus d'entreprises sont pourvues de syndicats. La singularité du système français de relations professionnelles réside précisément dans cette ambiguïté, indique une étude du Centre d'études de l'emploi (CEE). L'étude précise : "dans le secteur privé, la présence de représentants syndicaux, et donc la couverture syndicale, progresse régulièrement, notamment depuis une quinzaine d'année. Ainsi, en 2004, 63 % des établissements de cinquante salariés et plus disposaient d'un délégué syndical, contre 54 % en 1992". Selon l'étude, il s'agit d'une particularité française dans le mouvement de recul des organisations syndicales observé au niveau international. Ce, alors que le taux de syndicalisation en France en 2005, il était d'à peine 8 % sur l'ensemble de l'économie et de 5 % dans le secteur privé, est l'un des plus faible des pays industrialisés.

600 000 euros pour discrimination

La Cour de cassation a confirmé une décision de la Cour d'appel de Paris condamnant Nestlé à verser 608 000 euros à Jean-Claude Bauduret, ancien ingénieur chimiste de la multinationale, dont le PDG, Peter Brabeck-Letmathe, avait surtout vu en lui un militant CGT à abattre ! C'est une victoire et un record de réparations pour discrimination syndicale, a souligné l'UGICT-CGT. Le fruit d'une bataille juridique de 6 ans. Entré en 1967 chez Nestlé et élu CGT aux élections du personnel en 1970, Jean-Claude Bauduret avait vu son salaire et sa carrière bloqués dès 1973 et jusqu'à sa retraite en 2003, faute d'être, selon son employeur, 100 % disponible du fait de son engagement syndical.
Condamné en 2005 par les prud'hommes de Meaux (Seine-et-Marne) à 465 000 euros de dommages et intérêts, Nestlé avait eu la mauvaise idée de faire appel. La Cour d'appel avait alourdi cette somme pour tenir compte du préjudice subi sur les droits à la retraite.
Discrimination et répression syndicales demeurent l'un des sports préférés des patrons qui font pleuvoir dès qu'ils en ont l'occasion, sanctions disciplinaires, licenciements et assignations en justice.

Réforme de la médecine du travail : ce sera non !

Le patronat vient d'être mis en échec sur la réforme de la médecine du travail. L'accord est mort-né. Les syndicats, dont la CGT, ont refusé de signer ce texte pas satisfaisant et décevant.
A un moment où France Télécom est confrontée à une série de suicides au travail, alors que les risques psychosociaux et les maladies professionnelles s'accentuent, la réforme en profondeur de la médecine du travail n'aura pas lieu.
Pour la CFE-CGC, te texte consacre la main-mise totale des employeurs sur la santé au travail. Même la CFDT, seul syndicat plutôt favorable au protocole, a rejeté le texte. Malgré quelques avancées, le protocole a été jugé largement insuffisant. La CFDT dénonce la non-prise en compte des salariés précaires, intérimaires, saisonniers, salariés des TPE, mais aussi une définition trop large de l'inaptitude et l'espacement de la visite médicale obligatoire à trois ans sans garanties significatives.
Ce dernier point a d'ailleurs suscité l'indignation de tous les syndicats : le texte prévoyait en effet d'espacer de trois ans des visites médicales, contre deux aujourd'hui, pour les salariés non exposés à des risques spécifiques. Pour FO, il est impossible de détecter les risques émergents le plus en amont possible s'il n'y a plus de visite médicale régulière et rapprochée. La proposition de faire réaliser entre-temps des entretiens médico-professionnels par des infirmières en santé au travail a également provoqué la colère des syndicats. La CGT et FO y restent opposées, la CFTC estimant que ces entretiens ne peuvent être réalisés par des infirmières, d'autant que ces dernières sont en sous-effectif.
Autre sujet de mécontentement : la remise en cause de la procédure d'inaptitude, qui peut être délivrée par un médecin après un arrêt en longue maladie. Jusqu'à présent, entre la visite médicale de reprise et un éventuel licenciement pour inaptitude (si l'employeur n'a pas de solution de reclassement), un délai légal de carence de vingt-et-un jours laissait le salarié sans aucune indemnité. Le texte proposait que ce soit l'assurance maladie qui paye, ce que refuse une majorité de syndicats. Cette décision a pour seul but de sécuriser uniquement les entreprises face au nombre de contentieux perdus par celles qui ne respectent pas la procédure d'inaptitude, estime FO qui fait voir que c'est au employeurs de payer les salariés en attente de licenciements et non à la Sécurité sociale.
Enfin, le protocole d'accord n'aborde pas la question du financement des services de santé au travail, le patronat l'ayant renvoyé à plus tard. Le système actuel se caractérise par son opacité et des inégalités suivant les services de médecine de santé au travail, déplore la CGT. Aucun engagement n'est donc pris pour modifier les modalités de calcul des cotisations des employeurs et leur recouvrement.

Suicide : une "mode" chez France Télécom

Selon son élégant PDG, il y aurait une "mode du suicide" à France Télécom. Vingt-trois en dix-huit mois, il est vrai que la tendance est lourde ! Certes, Didier Lombard n'a probablement pas mesuré l'impact de ses propos, mais les mots, en particulier ceux qui échappent, sont toujours révélateurs. Révélateurs ici d'une vision déréalisée de l'entreprise, dominée par une logique financière devenue délirante, où seuls comptent les résultats chiffrés, la fameuse "création de valeur" pour l'actionnaire. Où les cadres sont devenus des "managers" assignés à la réalisation d'objectifs purement quantitatifs, où les employés deviennent des pions interchangeables, essentiellement envisagés en termes de "coûts" et de "charges". Où le "service" rendu à des "usagers" se trouve brutalement réduit à une gamme de "produits" qu'il s'agit de "vendre" à des "clients".
En fait de "mode du suicide", c'est une crise déjà ancienne que vit France Télécom, ancien pilier du service public devenu emblème d'une "privatisation réussie". Depuis des années déjà, les alertes sur le mal-être des salariés de l'entreprise se sont multipliées : insomnies, recours aux anxiolytiques, explosion des arrêts maladie, démissions et, aujourd'hui, suicides sur le lieu de travail. Que s'est-il passé ? Il faut lire l'essai, remarquablement documenté, d'Ivan du Roy, intitulé Orange stressé, pour en prendre la mesure. Voir comment l'entreprise a brutalement glissé de la culture du service public à celle de "machine à cash", comment les priorités se sont déplacées du pôle technique au pôle commercial, comment les traditionnels ingénieurs et polytechniciens se sont vu souffler leur autorité au profit des cost killers, les réducteurs de coûts" formés dans les cabinets de conseil anglo-saxons.
Ivan du Roy montre comment le management par le stress a été érigé en système afin de pousser vers la sortie les salariés les plus réticents face à la nouvelle donne, en particulier ceux qui bénéficient encore du statut de fonctionnaire. En trois ans, de 2005 à fin 2008, 22 000 emplois (17 % du personnel) ont été ainsi supprimés. Quant aux autres, ils sont soumis, au gré des multiples réorganisations, ouvertures et fermetures de sites, à une valse incessante : depuis 2002, chaque salarié change de poste tous les vingt-sept mois en moyenne et de lieu de travail tous les trente mois.
Le plus frappant, dans le livre d'Ivan du Roy, est la description du travail des téléopérateurs chargés de répondre aux appels des clients. Transformés en robots, risquant d'être écoutés à tout instant par leur "manager", ils doivent réciter un script précis sur le même ton uniforme que leurs voisins, respecter la durée moyenne de communication (trois minutes), et quelle que soit la demande du client essayer de lui placer un forfait plus cher, ou un bouquet TV. Il faut "mettre un point d'arrêt à cette situation désastreuse dénonce la CGT".

Suicides ? NON, "Assassinats" !

Pour l'écrivaine et philosophe Hélène Sixous, la vague de suicides chez France Télécom est "une métaphore de la cruauté". Elle s'en explique :
"On recouvre avec le mot suicide la vérité sanglante de la chose. Il s'agit vraiment d'assassinats, des assassinats extrêmement pervers, c'est-à-dire qu'on fait tout pour que les gens se suppriment. Ce sont des histoires de suppression : suppressions de postes, suppressions d'âmes, de cœurs, de corps..." L'histoire de France Télécom, qui est atroce, est une métaphore de la cruauté qui se manifeste ailleurs aussi. J'appartiens à l'université. L'université subit une double violence en ce moment. On lui demande, sous prétexte d'autonomie, de s'auto-réduire, de supprimer des postes de tous les côtés. On délègue aux victimes la tâche de se supprimer elles-mêmes. Il faut voir l'ignominie de la démarche. Les malheureux reçoivent l'ordre du ministère : "Coupez-vous la tête vous-mêmes" ! Voilà. "Tuez-vous vous-mêmes" ! dit-on aux travailleurs de France Télécom et aux autres, "Exécutez-vous".
Derrière ces ordres, il y a des souffrances. Pas seulement la souffrance d'autrefois, celle que nous connaissons : plus de travail, le chômage. Il s'agit d'exil sur le lieu du travail, dans le travail même. On crée des situations sans issue. Aucune possibilité de retrouver de l'humain. La machine à déshumaniser est tellement bien organisée. On installe maintenant dans les universités quelque chose qui s'appelle DRH : directeur des ressources humaines. Bien sûr, ça nous vient des Etats-Unis. De quoi s'agit-il ? De l'exploitation de l'humain en tant que matériau. C'est du minerai. Comment va-t-on organiser le minerai humain... Comment va-t-on traiter la matière humaine... Je vous assure que ces mots, les gens les sentent dans leur corps. C'est absolument abominable : se dire qu'on est traité comme un morceau de matière par un dénommé directeur des ressources humaines. Au-delà de la crise économique, il y a une crise de civilisation".

Déficit de la Sécu : l'argent est tout trouvé


Les allégements de cotisations sociales coûtent de plus en plus cher à l'Etat. Un dispositif reconduit systématiquement, alors que son efficacité sur l'emploi reste toujours à prouver.

C'est une sorte de scandale permanent. Seize ans déjà que cela dure. Lancée en 1993, au nom de l'emploi, sans cesse amplifiée par la suite, par des gouvernements de droite et de gauche, au nom de la compétitivité des entreprises, ou des "compensations" à leur apporter lors du passage aux 35 heures, la politique d'exonération des cotisations sociales patronales ressemble à un train fou qui conduirait ses passagers droit dans le mur et que personne ne pourrait arrêter. De quelques centaines de millions d'euros en 1993, le volume de ces allégements atteint cette année la bagatelle de 32,6 milliards d'euros. Soit autant de recettes en moins pour la Sécurité sociale que l'Etat, en principe, compense en lui transférant une part de ses recettes fiscales. Le gros de ces exonérations relèvent des allégements généraux dits "pour l'emploi" et appliqués aux bas salaires (de façon dégressive jusqu'à 1,6 Smic). Ils représentaient 26,5 milliards d'euros en 2009, dont 3,1 milliards correspondant aux dernières largesses consenties par le gouvernement au patronat, dans le cadre de la loi TAPA de 2007 : les exonérations sur les heures supplémentaires. S'y ajoutent plusieurs dizaines de dispositifs ciblés (55, selon un recensement récent) prévoyant des exonérations pour des publics particuliers, des secteurs d'activité ou des zones géographiques (zones franches urbaines, zones de revitalisation rurale, départements d'outre-mer...) : leur facture totale s'élève à 6 milliards d'euros cette année.
Le recours à ce type de mesures semble relever, désormais, pratiquement du réflexe : chaque problème économique trouverait sa solution, au moins, dans une pincée supplémentaire d'allégements de "charges" patronales. Cette politique part d'un postulat bien connu : le coût du travail serait la cause de tous nos maux, dissuaderait les entreprises d'embaucher, les handicaperait dans la concurrence internationale. Postulat pour le moins discutable, et au demeurant de plus en plus discuté, en particulier à la lumière de l'actuelle crise économique dont la cause majeure apparaît clairement : une dévalorisation systématique du travail, au profit des revenus de la finance.
A cet égard, les exonérations de cotisations portent une bonne part de responsabilité : en tirant les salaires vers le bas, ces mesures ont contribué à la "smicardisation" des salariés et, par voie de conséquence, à freiner la croissance, alors que tout, et en particulier les évolutions technologiques, incite au contraire à encourager la création d'emplois qualifiés biens rémunérés.

J'ai les boules !

On se fout de nous !

Malgré la baisse de la TVA (dont les effets sur les prestations aux consommateurs, l'emploi et les salaires des personnels sont passés inaperçus), les restaurateurs bénéficient encore d'une aide pour nourrir leurs salariés. Cette aides représente 150 millions d'euros en 2009, "soit autant que la fiscalité des indemnités journalières des accidentés du travail", aurait dû être supprimée au 1er juillet, une fois la baisse de la TVA dans la restauration entrait en vigueur.
Qui dit mieux ?

Ils se foutent d'eux !

La grippe A, qu'on ne voit toujours pas venir, risque de faire des victimes dans des entreprises pourtant chargées de protéger les Français.
Ainsi, la société 3M, fabriquant de masques de protection contre la grippe A, n'en aura pas assez pour son personnel. Pour des besoins évalués par les CHSCT de 3M France à 200 000 unités, l'entreprise ne disposerait que d'un stock de 40 000 et attendrait une livraison supplémentaire de 80 000, au rythme de 5 000 par semaine. A ce train, il faudrait 16 semaines d'attente !
Bien entendu, 3M préfère vendre les masques plutôt que de les offrir à son personnel !

Humeur

Esclave...

... qui vont faire leurs courses le dimanche dans un supermarché désormais ouvert, qui dorment avec leur portable et sont incapables de l'éteindre, qui se battent lors des soldes pour un objet ou des vêtements superfétatoires, qui marchent dans la rue la bouche ouverte, le regard vide, l'œil bovin et les oreilles explosées de bruit, qui campent trois jours devant une salle de concert, qui achètent mille fois son prix le maillot d'une équipe de football, qui s'endettent pour un écran plat, à tous ces esclaves qui se croient libres, je suggérerais la lecture du texte d'Etienne de La Boétie : Discours de la servitude volontaire.

Que faire ?

C'est l'anniversaire de la crise. Celle qui a vu les gouvernements injecter des centaines de milliards pour sauver les banques. Je me rappelle du sentiment qu'avait produit cette annonce. J'avais en tête l'écho de l''appel de Jean Ziegler qui, quelques mois auparavant, concernant les émeutes de la faim, avait déclaré que 30 milliards sur cinq ans pourraient régler les problèmes de malnutrition d'à peu près 1 milliard d'êtres humains. Les principaux arguments en faveur de cette mesure ne suffisent pas à faire pencher la balance : solidarité, compassion, dignité... Alors, comment présenter le problème pour qu'enfin les gouvernements prennent les mesures qui respectent la dignité humaine ? Faut-il parler retour sur investissement ? Ceux que la faim aura épargnés feront encore plus de consommateurs. Expliquer que les populations qui ne meurent pas de faim dans leur pays seront moins tentées de venir en Occident gonfler le nombre de sans-papiers ? Si quelqu'un a une idée...

Liberté-intimité

Que les caméras traquent les hommes politiques dans les lieux et les réunions publics, cela choque les dirigeants qui réclament le droit à l'intimité comme gage de la liberté. Pendant ce temps, ils réclament l'installation de caméras dans les rues des villes. Pour défendre quelle intimité ?

Le trou

La Sécu flirte avec les 20 milliards de déficit. Depuis des décennies (avant, c'était l'augmentation des cotisations sociales, maintenant, c'est le "déremboursement" des médicaments), on fait payer le fameux "trou de la Sécu" par les contribuables. Après avoir donné des milliards aux banques au nom d'une certaine idée de l'économie, l'Etat ne serait-il pas inspiré d'octroyer 20 milliards au nom de la solidarité nationale ? Mais c'est un choix politique !

Bonnet d'âne pour Chapellier

La Direction avait engagé une modification de l'organisation de la maintenance au LCB et de l'organisation du travail au TAB sans avoir eu
au préalable consulté les CHSCT comme la CGT l'avait demandé. Monsieur Chapellier faisait fi de la loi. La CGT avait saisi l'inspecteur du travail qui vient de lui donner raison ! L'inspecteur nous a fait part des observations qu'il a adressées à Monsieur Chapellier.

Demande d'un CHSCT au LCB

La demande, le 10 septembre 2009, concernant la tenue d'un CHSCT extraordinaire au LCB mentionne "la nouvelle organisation envisagée à la maintenance du LCB".
Les membres du CHSCT souhaitent porter à l'ordre du jour les éléments suivants : "présentation exacte de la structure du service, présentation de l'organigramme hiérarchique et complet du service, évolution du champ d'intervention des équipes et la définition du lieu de travail pour les équipes".
Le 25 septembre 2009, une invitation à une réunion d'un CHSCT extraordinaire m'est adressée mentionnant des points à l'ordre du jour sans rapport avec ceux mentionnés ci-dessus.
Je vous rappelle cependant que le CHSCT doit être réuni à la demande motivée de deux de ses membres représentants du personnel (L.4614-10), sans que l'employeur puisse se faire juge de la validité du motif.
De plus, il apparaît que depuis le 14 septembre 2009 la nouvelle organisation de la maintenance du LCB est appliquée "à titre expérimental". Au regard de l'application de l'article L.4612-8 du Code du travail dispose que : "Le comité est consulté avant toute décision d'aménagement important modifiant les conditions d'hygiène et de sécurité ou les conditions de travail", que cet aménagement soit provisoire ou pas.

Demande d'un CHSCT au TAB

La demande, le 15 septembre 2009, concernant la tenue d'un CHSCT extraordinaire au TAB mentionne "l'arrêt de production au train à billettes effectif au 1er septembre 2009 entraînant une nouvelle organisation, déjà mise en place".
Je ne peux que vous rappeler une nouvelle fois les dispositions de l'article L.412-8 du Code du travail mentionnées ci-dessus.
Devant cette situation, je vous demande de prendre les mesures nécessaires au rétablissement de la procédure de consultation du CHSCT - concernant la demande de CHSCT extraordinaire
- concernant les modalités de la consultation.
En effet, il n'apparaît pas satisfaisant que le CHSCT ne soit pas consulté suite, notamment, à la réorganisation importante d'un service. Cette consultation doit être faite en temps opportun, et non après un commencement de décision (Cass. crim. 28 novembre 1989, Lebell et a.).
Je vous rappelle qu'en ne respectant pas ces dispositions, vous engagez votre responsabilité pénale en portant atteinte au fonctionnement régulier du comité d'hygiène et de sécurité et des conditions de travail...



















































jeudi 1 octobre 2009

La Poste : son avenir nous concerne

Contre l'avis de l'ensemble des organisations syndicales de la Poste et de la fonction publique, le gouvernement et le président de la Poste persistent dans leur objectif de privatisation de la Poste.
Le projet de loi, sur le changement de statut de la Poste en société anonyme et l'ouverture de son capital, va être examiné très prochainement.

La Poste appartient à la Nation, aux citoyens. Ils doivent être consultés pour décider de l'avenir du service public.

La CGT appelle l'ensemble des salariés actifs, retraités, privés d'emploi, à participer massivement à cette nouvelle expression citoyenne organisée par les syndicats et les élus des collectivités
Cette consultation nationale se déroulera le
Samedi 3 octobre 2009
dans les mairies, sur les marchés, devant les bureaux de poste, dans les lieux publics et dans les gares. Elle doit permettre aux citoyens :
- d'exprimer leur opposition au changement de statut de la Poste en vue de la privatiser,
- d'exiger du président de la République l'organisation d'un référendum sur le service public postal.

La bataille des services publics : un enjeu citoyen

La conception du service public, du secteur public, et plus largement des missions publiques, doit s'étendre à de nouveaux domaines, pour un développement durable de la société répondant aux besoins humains.
Pour mettre en œuvre une politique industrielle en France, participer à l'aménagement du territoire et répondre aux besoins nouveaux de la population et de l'économie, le développement des services publics est incontournable.

Ils doivent avoir pour objectifs :
  • La mise en œuvre des droits fondamentaux et constitutionnels : droit à l'éducation et à la formation, à la santé, à un emploi décent, à la justice et à la sécurité, au logement, aux transports, à l'énergie et à l'eau, à la culture, à l'information et à la communication,
  • la réalisation de ces droits doit reposer sur la solidarité, l'égalité, l'accessibilité à tous les usagers, la péréquation tarifaire, la complémentarité des activités, la satisfaction de l'intérêt général,
  • à l'échelon européen, une directive cadre sur les services publics est indispensable afin de donner un véritable statut aux services d'intérêt général selon les droits fondamentaux à garantir aux citoyens.

Assurer la garantie des moyens humains et financiers

Le développement des services publics implique une politique offensive de recrutement sur des emplois statutaires et la déprécarisation, la reconnaissance des qualifications avec une véritable progression de carrière, l'amélioration des conditions de travail et la reconnaissance de la pénibilité.
Du nombre et de la qualité des emplois publics dépendent, pour une large part, la qualité et le rayonnement des services publics.
La CGT dénonce les inégalités et les injustices. Elles grèvent les capacités de relance économique. Pour promouvoir des politiques publiques favorisant la solidarité entre les générations, le développement des territoires, une nouvelle répartition des richesses créées s'impose, mettant à contribution les profits et les revenus du capital.

C'est dans ce cadre que les ressources pour les services publics doivent être trouvées avec :
  • une réforme fondamentale de la fiscalité et du financement de la protection sociale,
  • la création d'un pôle financier public, complété d'un système de fonds régionaux pour l'emploi et le développement des régions,
  • le renforcement de la substance des services publics et de leurs missions et la réaffirmation de la primauté de l'intérêt général dans leur gestion,
  • la réappropriation démocratique des services publics et du secteur public.

G20 : il faut désarmer le capitalisme !


Ce qu'ils veulent : rhabiller le capitalisme

Le G20 regroupe les économies les plus puissantes du monde. Après Washington et Londres, il s'est réuni à Pittsburgh les 24 et 25 septembre pour... sortir de la crise sans rien changer au système !
Partie des Etats-Unis, la "crise du siècle" s'est accélérée depuis un an, suite à la faillite de Lehman Brothers.

Ce que nous voulons : désarmer le capitalisme

Adair Tuner, à la tête du FSA, l'autorité britannique des marchés financiers, a déclaré récemment que la plupart des transactions de la place financière de Londres sont "socialement inutiles" (AFP, 27/08/09). Qu'un ancien responsable du Medef britannique en vienne à dénoncer "la dérégulation financière caricaturale" et à demander de "réduire la taille de ce secteur" révèle le trouble qui s'installe face au comportement des banques.
Il faut en finir avec des activités financières qui sont "socialement inutiles", parce qu'elles ont des conséquences dramatiques sur la vie des populations : c'est la leçon de la crise actuelle, que devraient retenir tous les dirigeants du monde : il est temps que ces derniers se fixent pour objectif non pas de sauver la finance, mais de la désarmer complètement. Cela fait plus de dix ans qu'Attac démontre que la dérégulation des marchés financiers est au cœur du problème de nos sociétés modernes.

Les dix mesures d'urgence d'Attac

1 - Instaurer des taxes globales

Ces taxes seraient appliquées aux transactions financières, aux profits des multinationales et à la consommation d'énergie. S'appuyant sur des données reconnues, Attac chiffre à 1 500 milliards de dollars par an les fonds qui pourraient être levés grâce à ces taxes. Ces fonds serviraient à financer l'aide au développement, la préservation des biens publics mondiaux, la reconversion de l'économie vers un modèle soutenable pour la planète et la création d'emplois socialement et écologiquement utiles.

2 - S'attaquer aux paradis fiscaux

De véritables sanctions contre les banques, les entreprises et les Etats non coopératifs doivent être mises en œuvre, ainsi qu'une aide à la reconversion pour les territoires qui s'engageraient à mettre fin à leurs pratiques occultes. Cela passe par exemple par une harmonisation fiscale au plan européen.

3 - Mettre à bas la folie des "innovations financières"

Les hedge funds sont des fonds spéculatifs massivement implantés dans les paradis fiscaux. Echappant à toute régulation, ils ne servent à rien, sinon à enrichir quelques grandes fortunes abritées aux îles Caïmans et à augmenter l'instabilité des marchés financiers. Ils doivent être supprimés. Quant aux produits dérivés et à la titrisation, leur utilisation doit être strictement encadrée.

4 - Rétablir le contrôle sur les mouvements de capitaux

La mobilité des capitaux permet de spéculer librement entre les places financières, et de mettre en concurrence les pays de la planète, leurs travailleurs, leurs systèmes sociaux et fiscaux. Contrôler les capitaux par la fiscalité et par la réglementation est une œuvre de statut public. Tous les volets de libéralisation financière inclus dans les accords de libre-échange multilatéraux, régionaux et bilatéraux doivent être abrogés/révisés, en particulier ceux imposés par l'Union européenne aux pays émergents et en développement.

5 - Sortir des marchés financiers le financement des retraites

Dans les pays qui ont choisi de financer leurs retraites par capitalisation, des millions de salariés ont vu partir en fumée leurs économies. Les fonds de pension comme les hedge funds ne servent qu'à alimenter les bulles spéculatives et doivent disparaître.

6 - Instaurer une fourchette maximale de revenus, supprimer les stock-options et les bonus

Aujourd'hui, un dirigeant d'entreprise gagne en moyenne 400 fois le SMIC. Lier la rémunération des dirigeants et des traders aux profits, par l'intermédiaire de bonus et de stock-options, entraîne une gestion à court terme des entreprises. Attac propose de fixer des taux d'imposition prohibitifs sur les hauts revenus pour aboutir à un écart maximum de 1 à 5 entre les plus bas et les plus hauts revenus.

7 - Créer un pôle bancaire public

On ne peut pas demander aux citoyens de financer le sauvetage des banques sans contreparties. Le secteur privé a déjà démontré son incapacité à gérer ces biens publics que sont le crédit et la monnaie. Cela exige dans toutes les régions du monde, et notamment à l'échelle européenne, la création d'un secteur bancaire et financier public, contrôlé démocratiquement, et cela de manière permanente et non transitoire.

8 - Interdire la spéculation sur les matières premières

A commencer par l'énergie et les denrées agricoles, en organisant une régulation publique des prix. Les matières premières sont des ressources trop rares et précieuses pour être laissées à la seule loi du marché. Nous ne pouvons tolérer que perdurent les conditions de nouvelles émeutes de la faim comme celles de 2008. Cela nécessite de pouvoir garantir des prix rémunérateurs aux paysans du monde.

9 - Annuler la dette des pays pauvres

La charge de la dette des pays en développement est supérieure à l'aide publique au développement. Cette dette pèse lourd sur les pays pauvres. C'est une arme aux mains des pays riches qu'il faut supprimer. Cette annulation doit s'accompagner d'un nouvel accord international prévoyant des mécanismes justes de réendettement et de traitement de la dette qui écartent tout recours aux marchés financiers, notamment la titrisation des créances.

10 - Une fois mises en œuvre les neuf mesures précédentes, le G20, satisfait du devoir accompli, prononcerait la transformation du G20 en G192

Le G192, soit l'ONU réformée et démocratisée, aurait en effet plus de chance d'apporter à la crise mondiale une réponse donnant satisfaction non pas aux gouvernements de quelques pays riches, mais à l'ensemble de ses Etats membres.

Chapellier bouffe son chapeau

Dans une note interne adressée aux différents services, le responsable du site, Philippe Chapellier, déplore que les salariés veulent user de leurs CP pendant les périodes d'activités. Non seulement c'est leur droit le plus absolu mais les CP ont été créés à l'origine pour cela. Bien entendu, la Direction s'était habituée à imposer les CP en période de chômage à un point tel que, pour elle, cela en est devenu "normal". Il faut casser cette détestable habitude. Si les travailleurs ne réagissent pas, le retour du boomerang est inévitable. Il ne faut pas détourner le sens des CP si l'on ne veut pas avoir ensuite à le regretter.

La fameuse note



















"Chers collègues,

Nous vivons une époque formidable !
La dernière en date : suite à l'annonce des périodes de sous-activité d'ici la fin de l'année durant lesquelles il est demandé aux agents de solder leurs congés et JRTT et de prendre chômage partiel, il se passe les choses suivantes :
- les syndicats plaident en faveur des salariés qui subissent un chômage partiel indemnisé à 93 %, nous démotiverions ainsi nos collègues par une baisse significative de leurs revenus et surtout nous mettons en danger l'avenir de l'usine. Ces mêmes syndicats par contre prétendent que si le chômage partiel était indemnisé à 100 % ou bien mieux, si nous mettions nos collègues à la maison payés à 100 %, juré craché, les salariés ne seraient plus démotivés pour revenir au travail.
- jusqu'ici, rien de bien anormal, chacun fait son travail avec la bonne foi qu'il souhaite s'accorder.
- Là où cela se corse et celle-là elle n'est pas piquée des vers, aujourd'hui, suite à mes mouvement internes à plusieurs services au LCB, avec les remous et les psychodrames associés, ces mêmes salariés qui souffrent de l'indemnisation à 93 % du chômage partiel demandent à pouvoir poser massivement leurs congés et JRTT pendant les périodes d'activités afin de pouvoir prendre un maximum de chômage sur les 6 semaines d'inactivité qui sont programmées d'ici la fin de l'année. Je suis donc dans l''obligation de rédiger une note de service afin de limiter les congés durant les périodes de production et de rappeler que de tels congés ne peuvent être accordés qu'en fonction des impératifs du service.
Celle-là elle valait une cote.
Après correction par Colette Quéva, cette note sera largement diffusée et je demande aux chefs de service d'écrire à leur tour une note interne précisant les limitations d'octroi de congés durant les périodes de marche. Ne pas oublier que les formations prévues sont des périodes de travail et que sécher une formation pourra être pointé en absence non autorisée."






Baptême du feu pour la nouvelle

Au rendez-vous hebdomadaire du mercredi avec la CGT, les travailleurs en attente de reclassement s'étaient engagés à répondre à l'action proposée par la CGT.
Une quinzaine d'entre eux ont tenu parole en se rendant au siège de la nouvelle responsable des ressources humaines. La discussion a été vive. Les salariés sur le carreau se sont insurgés de se trouver encore aujourd'hui sans proposition de reclassement alors que le site de Florange a redémarré.
Certains ont rappelé qu'après avoir visité plusieurs sites d'accueil au Luxembourg ou à Florange aucune suite n'a été donnée.
D'autres, avec une OVE en poche depuis plusieurs mois ne sont toujours pas détachés.
Devant cette situation guère reluisante, la DRH a indiqué que les promesses de reclassement seront respectées. Manifestement, la nouvelle DRH n'était pas habituée à une telle visite. Si rien ne bouge, c'est promis, elle en aura d'autres.

Self : au régime sec

La fréquentation du self est en chute libre. La baisse entre septembre 2008 et septembre 2009 s'établit à une centaine d'usagers en mars. Depuis le mois de juillet 2009, c'est 70 personnes en moins. La courbe de fréquentation suit celle de la fonte des effectifs. Devant cette situation dangereuse, la société Sodex'o a réagi en se mettant à la recherche de nouvelles entreprises susceptibles de proposer à leur personnel de prendre leur déjeuner au self de Gandrange.
A ce jour, quatre entreprises ont donné leur accord : SEMI, les Bronzes d'Industries, CCL et Rhotermel. Cela fait espérer une cinquantaine d'usagers supplémentaires.
A cette baisse de fréquentation, s'ajoutent les conséquences de l'application des nouvelles mesures européennes relatives à l'hygiène. Ainsi, les repas livrés à l'extérieur par la Sodex'o sont passés de l'ordre de 1 200 par semaine à 400 en moyenne.
Dans ces conditions, il est facile de comprendre que l'équilibre du self est sérieusement compromis si rien ne vient arrêter cette dégradation. La CGT s'est inquiétée également du sort du personnel de la Sodex'o. A ce jour, aucune mesure n'a encore été arrêtée contre l'emploi.

Non, mais

Qu'est-ce qu'ils croient, ces écologistes parisiens qui se plaignent du faible montant de la taxe carbone ? Que nous, les citoyens ruraux de la classe moyenne qui plus est, nous ne nous sommes pas déjà creusé la tête pour réduire nos émissions ? Que nous ne sommes pas fatigués de faire des dizaines de kilomètres chaque jour en voiture pour aller au travail, parce que l'immobilier est inaccessible en ville . De faire des kilomètres pour trier nos déchets parce que le ramassage sélectif n'existe pas dans nos communes ? Que nous ne sommes pas désolés de ne pas pouvoir nous offrir la Toyota Prius pour faire tous ces kilomètres ? Que cela ne nous coûte pas de remplir chaque année notre cuve à fioul car nous n'avons pas les moyens de modifier le système de chauffage de notre vieille maison ? Certains hommes et femmes politiques ont raison, cette taxe est injuste car nous n'avons pas d'alternative. Et pourtant nous sommes très soucieux de respecter la planète et nous faisons tout ce que nous pouvons. Finalement, ceux qui vivent en HLM et n'ont pas de voiture pourront se réjouir pour une fois ! Mais je ne suis pas certaine que le chèque vert qu'ils recevront détournera leurs immenses préoccupations sociales et financières vers les problématiques environnementale...

Mur-mures et silence

Je regarde, perplexe, les célébrations commémorant la chute d'un mur tombé voici vingt ans. Les commentaires laissent entendre que cette construction abjecte est l'image d'un temps passé et à jamais révolu. Nous sommes fiers de notre évolution et regardons les vestiges de cette construction comme les signes de ce que l'humanité fut et plus jamais ne sera. Pouvons-nous si simplement oublier qu'un autre mur encore plus grand, encore plus long, encore plus odieux et humainement insupportable s'érige en Palestine dans l'indifférence la plus totale ?

Suivi du contrat URRPIMMEC prévoyance santé

L'année 2008 se caractérise par une baisse des assurés et des prestations servies. Les effectifs inscrits au contrat sont passés de 8 122 à 7 809 assurés. Cette baisse devrait se poursuivre au regard des emplois qui continuent de fondre dans le secteur sidérurgiques. Quant aux prestations moyennes servies par l'Urrpimmec, elles passent de 592 € à 575 € par assuré alors que les dépenses de tous les actes de santé progressent (consultations, visites, spécialistes, hôpital, médicaments, soins...) et que les remboursements de la Sécurité sociale diminuent. Il est pour le moins paradoxal de constater que les remboursements effectués par l'Urrpimmec eux paissent de près de 20 €. Plusieurs questions se posent : ce phénomène est-il lié au rajeunissement de la population dans les entreprises bien que l'embauche de jeunes soit très limitée ou alors est-ce la rigueur de la crise qui frappe le pouvoir d'achat et qui contraint les assurés à limiter ou différer leurs actes ?
Nous pensons que ces deux phénomènes se combinent. Ainsi, et malgré la baisse des personnes couvertes, l'exercice de l'année 2008 se solde par un excédent de 650 000 €.
Les comptes à la clôture de l'exercice s'établiront à 1 461 000 €.

Les tendances pour 2009 ressemblent à celles de 2008 mais elles seront marquée
s par les décisions gouvernementales prises tout au long de l'année. A savoir qu'elles impacteront les comptes comme par exemple l'augmentation des cotisations de la couverture maladie universelle (CMU) qui est passée de 2,5 % à 5,9 %, soit plus du doublement du taux. L'impact des mesures gouvernementales conduira à une ponction de 350 000 € sur notre contrat prévoyance.
Et bien, malgré ces conséquences, l'année 2009 s'oriente vers un solde positif de l'exercice de 880 000 €, donc supérieur à celui de 2008. La réserve d'égalisation s'élève à 2,4 millions d'euros, soit 40 Ù des cotisations versées !
Les nouvelles mesures d'austérité que le gouvernement s'apprête à mettre en œuvre contre la Sécurité sociale vont encore provoquer une hémorragie. Comme on peut le voir, il va falloir lutter fort pour défendre à la fois la Sécu et sa couverture complémentaire santé. Derrière tout cela plane les appétits des assurances qui veulent voir augmenter leur part du gâteau.

Un constat s'impose. Les résultats de l'année 2008 et les prévisions pour 2009 montrent clairement que le contrat de prévoyance santé se porte bien. Il devrait encore mieux se porter si le gouvernement cessait de porter des coups à notre système de santé.
Etant donné ce constat et au vu de l'accroissement des besoins de santé et de prévention, la CGT demande de réduire les réserves. Il est inutile de continuer à accroître les réserves alors qu'il faut plutôt s'orienter vers l'amélioration de la couverture prévoyance.

La CGT a proposé quelques pistes :
  • Amélioration de la prise en charge pour la lunetterie
  • Amélioration de la prise en charge pour les soins dentaires
  • Amélioration de la prise en charge des consultations de spécialistes.
La CGT a également souhaité l'organisation d'une réunion de travail avant la fin de cette année pour engager une réflexion sur l'exercice 2010.
Bien entendu, la CGT reste prudente et tiendra compte du projet des mesures gouvernementales comme la hausse du forfait hospitalier et la mise en œuvre des nouveaux déremboursements qui auront pour conséquence d'accroître les dépenses de l'ordre de
1000 000 € !
Tout cela fait dire à la CGT que la lutte pour notre Sécu est à l'ordre du jour.

H1 touche, N1 coulé

Mardi 8 septembre, je n'ai toujours pas contracté la grippe alphanumérique mais, étrangement, je me sens en sursis sanitaire précaire. Mes journaux (radio, papier, télé, Internet) grouillent de virus. Contaminés, les discours de mes voisins, infectés, les mots de mes amis, contagieux, les propos de ma famille, fiévreux, les yeux des politiques, maladifs, les commentaires des journalistes. Bouillons de culture dans les valises diplomatiques, quarantaines aux frontières, des cordons sanitaires se tissent, des inconnus avancent masqués, les canalisations s'engorgent des litres d'eau savonneuse déversés dans nos lavabos, les mains sont ivres de solution hydroalcoolique, les poubelles débordent de tonnes de mouchoirs en papier. La vaccination devient, par principe de précaution, obligatoirement facultative mais sera bientôt facultativement obligatoire. Baisers interdits, effleurements proscrits, transports collectifs déconseillés, amoureux contre-indiqués, toléré le clin d'œil furtif derrière des verres fumés. Peut-on encore partager nos pensées ? Je me sens tout à coup harassé, fourbu, tendu, stressé, inquiet, angoissé. Je viens de tousser... au secours, je suis foutu.

Béats

Mais quand donc va-t-on taxer les présentateurs de la météo qui annoncent avec un air catastrophé un peu de pluie dans des régions où il n'est pas tombé une goutte d'eau depuis deux mois, et des températures largement au-dessus de la moyenne avec un air de satisfaction béate ?

TPFC : l'outil de la casse

Les négociations sur les TPFC (temps partiel de fin de carrière) confirment à la deuxième réunion que la volonté d'ArcelorMittal est bien de disposer d'un outil supplémentaire pour casser de l'emploi. Ce que la CGT a dénoncé dès l'ouverture des discussions.
En fait, il n'y a pas de véritables négociations. ArcelorMittal veut imposer ses vues et c'est tout.
Au lieu de discuter d'un dispositif de pré-retraite prenant en compte la pénibilité du travail, la Direction veut un outil qu'elle utilisera à sa guise, quand elle veut et où elle le veut.
La CGT n'est pas d'accord.
Prochaine réunion le 8 octobre.