jeudi 29 janvier 2009

Forum mondial social

Le Forum social mondial qui a débuté le 27 janvier à Belém, au Brésil intervient au moment où se produit la plus grave crise du capitalisme depuis quatre-vingt ans. Tous les événements qui se sont produits au cours des dernières années confirment totalement les analyse du mouvement altermondialiste. La soumission de toutes les activités humaines a une logique financière, la concurrence exacerbée entre les travailleurs et les systèmes sociaux, la pression exercée dans les pays du Sud pour les intégrer de force dans le marché mondial, au mépris de leur souveraineté alimentaire, la confiscation des terres par des grands propriétaires, la dissémination des OGM sacrifiant l'autonomie des paysans et la biodiversité, ne pouvaient que provoquer crise sociale, crise alimentaire et crise écologique. Dans le même temps, la spéculation sur les marchés financiers atteignait de tels sommets qu'elle a dégénéré en crise financière monumentale.

Selon les néolibéraux, le monde était promis à la félicité dès lors que le marché imposait sa loi. Le monde a récolté aggravation des inégalités, concentration de la richesse, épuisement des ressources, réchauffement climatique et conflits en tous genres. Depuis dix ans, sur tous les continents, le mouvement altermondialiste et les forums sociaux rassemblent toutes les forces qui luttent contre la domination de la finance et ses multiples dégâts. En particulier, la sauvegarde de tous les biens communs de l'humanité soustraits aux appétits privés, la mise sous contrôle public du crédit, la suppression des paradis fiscaux, l'annulation de la dette des pays du Sud, l'accès à la terre, la souveraineté alimentaire, le respect des droits humains et sociaux, la réponse à l'urgence climatique sont susceptibles de mieux répondre aux besoins humains que ceux qui prévalent au sein des enceintes du FMI, de la Banque mondiale, de l'OMC ou du G20.

Retrouver la maîtrise collective de l'avenir de l'humanité, telle est la raison d'être des forums sociaux. Le FSM de Belém s'inscrit dans cette perspective et ouvrira vers des initiatives alternatives a la volonté des maîtres du monde qui ont fait plonger celui-ci dans une crise aussi globale que dangereuse.

Désillusion

Maintenant qu'on a compris avec la crise, Kerviel et Madoff  que la Bourse c'était n'importe quoi, pourquoi continue-t-on à nous bassiner avec les cours en direct, les indices en fin de journée et tous  les autres chiffres qu'on sait bien être déconnectés des retraités ?

Le pipo de Nicolas

Toute la droite, avec son chef en tête et le Medef derrière lui, ont tapé sur les 35 heures comme étant l'handicap majeur au développement de l'emploi. La loi du 20 août 2008 devait permettre le détricotage des 35 heures.
Le constat aujourd'hui montre à l'évidence que les grands groupes qui avaient conclu des accords sur les 35 heures il y a dix ans avec la loi Aubry ne se sont pas précipités pour remettre en cause leurs accords. A mesure que la crise s'installe, modifier la durée du travail n'est plus la panacée pour l'entreprise. Encore un coup d'épée dans l'eau de la part de Nicolas. L'essentiel, c'est toujours de faire du vent.

Les retraites complémentaires en danger

Les négociations sur les retraites complémentaires doivent reprendre à la fin janvier. Un bras de fer est engagé entre les syndicats et le patronat, avec pour enjeu le report de la retraite au-delà de 60 ans.
De fait, la retraite complémentaire représente de 20 à 60 % des revenus des retraités selon le cas. Repousser au-delà de 60 ans l'âge du versement des complémentaires reviendrait à repousser toute possibilité réelle de départ !

Plus chère, la Mutuelle santé

C'est une conséquence parmi tant d'autres des choix gouvernementaux. L'instauration d'une nouvelle taxe assise sur le chiffre d'affaires des mutuelles pour combler le déficit de la Sécu a pour effet d'augmenter sensiblement les cotisations des mutuelles santé. Il faut s'attendre à un relèvement de l'ordre de 4 % qui interviendra ce mois-ci.

L'inquiétude ouvrière

Une étude de l'IFOP montre que l'inquiétude qui grandit dans toutes les couches de la population est plus marquée dans les catégories ouvrières. La montée de cette inquiétude chez les ouvriers va de paire avec l'augmentation de la déception vis-à-vis de la politique conduite par Nicolas Sarkozy. Les ouvriers rejettent à 54 % l'idée selon laquelle "le président de la République et le gouvernement ne disposent pas de moyens efficaces contre la crise". Le "président du pouvoir d'achat" qui séduisait 61 % des ouvriers en 2007 a fait une chute de 27 % en juillet 2008. Les craintes pour l'emploi persistent. 39 % des ouvriers se disent "très inquiets" contre 16 % il y a quatre mois.
L'IFOP souligne que les ouvriers placent toujours comme priorité le pouvoir d'achat devant l'emploi. Enfin, un chiffre montre la dégradation de la condition ouvrière. En à peine quatre ans seulement, on compte deux fois plus d'ouvriers privés de vacances. Ils étaient 20 % en 2005. Il sont aujourd'hui 41 %.

Aide syndicale pour Gaza

Alors que les chars israéliens se sont provisoirement retirés de la bande de Gaza, l'heure est au bilan humanitaire. Les dégâts humains et matériels sont inqualifiables. Il y a un besoin urgent d'aide internationale. La CGT, à travers son secteur "L'avenir social", a décidé de participer à l'appel lancé par la CSI (Confédération Syndicale Internationale) en coopération avec les syndicats PGFTU de Palestine, GFJJU de Jordanie, de la Fédération Internationale des ouvriers des Transports ITF au grand mouvement de solidarité pour Gaza.
Un mécanisme a été mis en place pour garantir à la population la livraison d'aide humanitaire, du matériel médical et des denrées de première nécessité. Un premier convoi vient d'arriver en Egypte. Il comprend trois ambulances, du matériel syndical, de la nourriture et de l'eau.
Le syndicat CGT ArcelorMittal a fait un don de 300 €. Vous pouvez participer en adressant votre chèque à

L'avenir social - Solidarité Gaza"
263, rue de Paris
Case 419
93514 MONTREUIL CEDEX

"La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent"


Assurance chômage : ça capote !

Le Medef pensait faire passer son nouveau texte sur l'assurance chômage. Mais avec le refus de Force ouvrière, de la CGT, de la CFTC et enfin de la CGC, on voit mal comment les patrons pourraient empêcher l'ouverture d'une renégociation. Seule la CFDT s'est précipitée pour soutenir ce texte de régression sociale. Ce texte réduit potentiellement les droits de centaines de milliers de chômeurs en réduisant la durée d'indemnisation notamment.
Comment peut-on, avec l'accélération de la crise, accepter un accord qui concerne moins de chômeurs et indemniser moins encore ? La CGT entend exercer son droit d'opposition contre ce texte.

Du rififi chez les patrons

On aurait pu croire que l'élection à un poste de responsabilité d'une organisation patronale présenterait certains avantages. Or, voici la présidente du Medef contrainte de déférer devant le tribunal de Paris ses collègues et confrères pour déterminer si elle était au courant des tractations financières auxquelles procédait l'UIMM. Cette organisation de la métallurgie reprenant ainsi une vieille démarche de l'antique Comité des Forges. Ainsi, vous pouvez vous faire une idée du panier de crabes auquel se heurte la présidente du patronat car il faut ajouter à cette panoplie d'embrouilles les bonus exorbitants, les parachutes dorés, les revenus des actions, les gratifications diverses. Toutes manières de gagner plus en ne travaillant pas davantage. Ce qui a l'heure de déplaire à Madame la Présidente !

Rien à voir

France Télévision a tellement fait la pub qu'elle n'en ferait pas que, pour la première fois, des milliers de téléspectateurs se sont rués sur leur télé pour ne pas voir quelque chose. Navrant.

lundi 26 janvier 2009

Du chômage, on n'en veut pas !

Les sidérurgistes de Gandrange sont de plus en plus pressurés. Il fallait s'attendre à ce que la cure d'austérité, commencée le dernier trimestre 2008, se poursuive en 2009. Sous le fallacieux prétexte de l'aggravation de la crise et de la chute des commandes, ArcelorMittal a décidé d'imposer du chômage partiel pour tout le monde à raison d'une semaine par mois à compter du mois de janvier 2009. Bien sûr, dans sa grande générosité, Mittal propose de recourir aux RTT et aux CP 2009 pour limiter les incidences salariales.
A aucun moment il ne vient à l'esprit de nos patrons qu'avec 620 millions d'euros de dividendes versés aux actionnaires, on aurait pu faire en sorte que les sidérurgistes ne perdent pas un seul centime ni un seul jour de RTT ou de congé payé. Pour la CGT, la position est claire, conjoncture ou pas, ce n'est pas aux sidérurgistes de payer le moindre centime.

C'est un état d'esprit combatif qu'il faut !

A force de choisir le moins pire, beaucoup de salariés ont cru naïvement qu'en acceptant d'abord de prendre des RTT, puis de prendre les CP 2008, ils allaient régler le problème. Il y a à la fois un état d'esprit combatif qu'il faut avoir et des principes sur lesquels il ne faut pas transiger. Quand on a payé les conséquences des restructurations pendant des décennies, quand on a connu des salaires aussi bas, quand on a fait tant de sacrifices et que, face à ce bilan, ArcelorMittal affiche une excellente santé, les profits sont au rendez-vous, les revenus des actionnaires sont indécents comme jamais ils ne l'ont été, et bien il faut se donner une règle morale. Il faut arrêter de se faire surexploiter. Il n'y a pas lieu d'accepter le moindre compromis. Nous ne sommes pas, mais alors pas du tout sur le même bateau. Ne perdez pas le goût de vous révolter contre les injustices.

29 janvier, donnez de la voix !

Dès lors que tous les syndicats du pays sans exception sont tous d'accord pour faire du 29 janvier une grande journée nationale interprofessionnelle de protestation, il faut que tous les salariés répondent présents à ce rendez-vous.
Les raisons ne manquent pas. Que ce soit au niveau des entreprises ou de sa vie quotidienne. La crise ne doit pas excuser le gouvernement et le patronat tous deux responsables prioritairement de la récession et de la régression sociale tous azimuts. Il ne faut pas faire l'autruche mais au contraire relever la tête et rejoindre jeudi 29 janvier les centaines de milliers de salariés qui disent "ça suffit" !
Si la crise c'est eux... la solution à celle-ci se trouve chez nous tous ! Passez le mot.

Des associations portent plainte contre Israël

Alors que les médias, si silencieux pendant le massacre, et aujourd'hui quasimément muets sur les conséquences humaines de cette guerre atroce et totalement inutile, font comme si rien ne s'était passé, des associations elles, pour qui la justice et dignité humaine veulent encore dire quelque chose, ont décidé de porter plainte contre Israël.
"Les crimes de guerre par leur violence mettent en péril la paix : c'est pour cette raison qu'ils sont condamnés par le droit international et qu'il est fait obligation aux Etats d'en poursuivre les auteurs". Partant de ce principe, plus de 100 associations, soutenues par 170 ONG et 47 barreaux internationaux, vont prochainement porter plainte devant la Cour pénale internationale (CPI) pour "crimes de guerre" dans la bande de Gaza. Les promoteurs de cette démarche, parmi lesquels figurent le MRAP et l'Union juive française pour la paix (UJFP), demandent à l'Etat français, dans le respect des traités qu'il a signés, de porter plainte lui aussi. Mais n'ont reçu, pour l'heure qu'un fin de non-recevoir de la part de l'Elysée.

Bouche cousue

Pourquoi les philosophes BHL, Glucksmann, Misrahi..., les journalistes Julliard, Ménard, Bazin..., les politiques Cohn-Bendit, Dray, Kouchner..., habituellement si prompts à défendre les droits et les libertés contre les oppresseurs, à brandir l'étendard de la démocratie et de la liberté d'expression, ont-ils été silencieux sur les événements de Gaza ?

Reclassements des "Gandrange"

Dire que ça continue de patiner est un doux euphémisme. Les objectifs ne seront pas atteints et le calendrier n'est plus respecté. Le chômage et la décision d'arrêter un haut fourneau à Sollac rendent de plus en plus aléatoire les reclassement promis.
Nous sommes entrés dans le tunnel. Ce ne sont pas les déclarations officielles qui vont changer la réalité sur le terrain !

La crise ? Connais pas !

+ 64 000 chômeurs entre octobre et novembre 2008. L'ANPE ne connaît pas la crise !

jeudi 15 janvier 2009

Je suis né juif, et aujourd'hui j'ai honte. Je m'appelle Serge Grossvak


Je suis juif et j'entends ces bruits, ces bombes, ces souffrances qui hurlent. C'est l'histoire qui me revient pour m'éclater à la face. L'histoire que mes parents m'ont léguée pour honnir la guerre honteuse. Je suis juif et je vois le sang, le sang qui coule sous les bombes comme à Guernica. Je suis juif et je sais la révolte désespérée contre l'étouffement et la famine du ghetto de Varsovie. Je sais l'indifférence absolue qui précédait, comme à Gaza. Je suis juif et je suis frère de racine et d'histoire de ces hommes d'Israël. Ces fils de victimes endossant aujourd'hui l'armure des bourreaux. Quelle honte, quel désespoir de voir ceux qui ont tant souffert, qui ont été tant terrorisés n'engendrer de leur passé qu'un abomineux dédain pour l'âme humaine ! C'est à désespérer... Ma mère, il était dur de naître en portant les souffrances de vos vies, mais les enfants d'aujourd'hui vont devoir affronter bien pire : la honte ! Gaza martyr, Liban martyr, Jenine martyr et rien d'autre ne vibre dans leur âme qu'un énervement et une volonté de soumettre ! Que leur demeure-t-il de sens humain ? N'auraient-ils plus qu'un Bush dans les os ? Les Palestiniens perdent leurs chairs, leur sang, leur terre. Les juifs perdent leur âme, aveuglément engagés derrière l'Etat d'Israël. L'horreur s'ajoute à l'horreur sans jamais permettre qu'émerge une étincelle d'intelligence. L'intelligence, la bonne intelligence...
La paix ! Cette paix qui en tout lieu du monde a la même science : celle du respect partagé. Cette paix de Kant pour tous les peuples de la terre. Ce respect est honteusement dénié en affirmant, en occupant, en excluant, en dominant.
Ce déni qui légitime la rage et fait monter les haines. Ce déni qui rend impossible la fin des armes et des souffrances. Ce déni qui nous plonge dans un massacre récurrent où la vie n'a plus la valeur d'une vie.
Le respect, c'est le droit, partout dans le monde. Le respect, c'est Israël entrant dans la loi du monde , comme tout le monde. La loi du monde délimite des frontières depuis quarante ans. Au-delà de ces frontières rien n'est à régenter, à occuper. Des frontières où commence la liberté des autres. Des frontières, tout simplement, comme partout dans le monde.
Des frontières pour que monte le respect, premiers pas, tout premier pas des humains.
Pour que demain les peuples partagent leurs rêves et que les frontières soient une invitation amicale aux rencontres.

2008 : des lois nocives à répétition décidées par Nicolas

8 janvier : loi sur le pouvoir d'achat
rendant possible le rachat d'une partie des jours de repos du salarié.

13 février : loi autorisant la ratification du traité de Lisbonne
déni de démocratie, le Congrès adopte le texte jumeau du traité constitutionnel européen.

13 février : loi relative à une réforme du service public de l'emploi
fusion de l'ANPE et de l'UNEDIC.

17 février : décret lançant la réforme de la carte judiciaire

25 juin : loi portant modernisation du marché du travail
ou la flexsécurité à la française.

23 juilllet : loi de modernisation des institutions de la Ve République
L'ère de la monocratie.

1er août : loi relative aux droits et devoirs des demandeurs d'emploi
ou chasse aux chômeurs et offre valable d'emploi.

20 août : loi portant rénovation de la démocratie sociale et temps de travail
ou dynamitage des 35 heures.

20 août : loi instituant un droit d'accueil pour les élèves
atteinte au droit de grève des enseignants.

4 août : loi de modernisation de l'économie
renforçant la concurrence généralisant la distribution du Livret A.

28 octobre : projet de loi de financement de la Sécurité sociale
autorisant le travail jusqu'à 70 ans.

20 octobre : projet de loi de finances 2009
qui approfondit la RGPP.

25 novembre : projet de loi relatif à la communication audiovisuelle
et au nouveau service public de la télévision : le coup d'Etat médiatique.

27 octobre : projet de loi portant réforme de l'hôpital
et relatif aux patients, à la santé et aux territoires : étatiser la santé pour mieux la privatiser.

1er décembre : loi généralisant le revenu de solidarité active
qui légalise les travailleurs pauvres.

3 décembre : loi en faveur des revenus du travail
l'intéressement plutôt que l'augmentation des salaires.

16 décembre : proposition de loi portant dérogation au repos dominical

Les pirouettes de Nicolas

Double mensonge

"Nous sommes prêts à mettre de l'argent pour faire les investissements..."
déclarait Nicolas Sarkozy devant les salariés de l'usine ArcelorMittal à Gandrange, en Moselle.
Le chef de l'Etat a aussi promis qu'il reviendrait en personne annoncer les mesures de sauvetage du site menacé de fermeture partielle.
Conclusion : ils ne l'ont jamais revu, la fermeture est toujours d'actualité et ArcelorMittal annonce de nouvelles suppressions d'emplois en France.

Du vent, rien que du vent

L'écran de fumée du "travailler plus pour gagner plus", slogan sur lequel Nicolas Sarkozy, qui s'était proclamé candidat du pouvoir d'achat, s'est fait élire, est tombé. Le salaire moyen de base, qui ne compte pas les heures supplémentaires, a stagné pendant toute l'année. Les prix, eux, ont augmenté. L'indice des prix à la consommation enregistre une hausse de 1,6 % sur un an, dans la grande distribution les prix ont flambé en 12 mois de + 4,2 %.

Miraculeux

"Qu'est-ce que vous attendez de moi ? Que je vide les caisses qui sont vides ?
interrogeait le chef de l'Etat dans sa conférence de presse le 8 janvier. Vides ? Le 13 octobre il annoncera la recapitalisation des banques en difficulté à hauteur de 40 milliards d'euros et la garantie étatique des prêts interbancaires à hauteur de 320 milliards.

De mal en pis

Chômage en hausse et destructions d'emplois multipliés, tel est le bilan social 2008 de Nicolas Sarkozy.
Selon une définition du chômage plus large que celle du BIT, 2,75 millions de personnes étaient au chômage ou "dans une situation proche du chômage" au troisième trimestre 2008. Et 1,21 million étaient en "sous-emploi", c'est-à-dire en temps partiel "subi" ou au chômage technique.

Sans toit avec lui

Il y a encore 3 318 500 individus mal logés en France (rapport 2008 de la Fondation Abbé-Pierre), deux ans ou presque après la promulgation en fanfare de la loi sur le logement opposable en mars 2007 et dont Christine Boutin estimait au bout d'un an que les résultats obtenus étaient "très satisfaisants".

Les gagnantes de 2008

Après avoir cassé la logique protectrice du droit social, flexibilisé les contrats de travail et dynamité la durée légale du temps de travail, la majorité UMP a fait voter la possibilité de travailler jusqu'à 70 ans. La suppression de la taxe professionnelle et les exonérations de cotisations sociales en cascade, décidées par le gouvernement, auront fini de contenter les patrons français, qui disent merci à Nicolas Sarkozy.

Assurance chômage : la CFDT toujours pressée

Alors que la CGT et FO ont rejeté la nouvelle convention UNEDIC et que la CGT et la CFTC se disent très réservées, la CFDT (comme d'hab.) a été la première à se prononcer pour cet accord. Un texte qui, pour la CGT et FO, va raccourcir la durée d'indemnisation de milliers de chômeurs, notamment les plus de 50 ans et conduire à un manque à gagner pour les caisses dès le mois de juillet rendant plus difficile l'indemnisation des chômeurs alors que le chômage monte en flèche.

lundi 12 janvier 2009

Merci Nicolas, travailler le dimanche, j'adorrreee !!!

Reprise à Gandrange

ArcelorMittal a décidé de mettre en place au TAB une organisation de travail "adaptée à la crise". Pour la Direction, le manque de visibilité économique oblige à modifier les équipes de production. Ainsi, le parachèvement, actuellement en 3 et 4 équipes fusionnerait selon une organisation en 3 équipes. Le secteur laminage passera de 3 équipes à 2 équipes. Enfin, 15 salariés du TAB seraient détachés au LCB dont 12 au parachèvement et 3 aux outils de fabrication.
La note de cette réorganisation serait payée par le personnel intérimaire, toujours considéré comme "la chair à canon". Sur 28 intérimaires, 17 seront remerciés. Merci patron !

Reclassements : le patinage continue

Les reclassements s'effectuent lentement et au compte-gouttes.
Au 1er janvier 2009, seulement 19 mutations ont été effectuées dont 6 cadres. 12 ont été reclassés au Luxembourg, 5 à Florange, 1 à Saint-Denis et 1 au Gepor.
71 offres valables d'emploi ont été transmises et 47 détachements sont en cours dont 31 à Florange et 16 au Luxembourg.
47 offres d'emplois sont en cours de finalisation.

Aménagement du temps de travail : le cauchemar

J'ai fait le point sur les réformes décidées par Nicolas relatives à la durée du travail. J'en ai tiré toutes les conséquences : "Travaillez plus pour gagner plus". Voilà le résultat :

Absence pour maladie
Nous n'acceptons plus les certificats médicaux en tant que preuve d'une maladie. Si vous êtes capable d'aller chez le médecin, vous êtes capable d'aller au boulot.

Chirurgie
Les opérations sont désormais interdites. Aussi longtemps que vous serez employé dans l'entreprise, vous aurez besoin de tous vos organes. A la lecture du contrat d'embauche vous étiez intact et une ablation quelconque constitue une manquement grave à ce contrat.

Vacances
Chaque employé aura droit à cent quatre (104) jours de vacances par an. Ces vacances seront appelées samedi et dimanche (avec déduction du travail dominical).

Absence pour raisons diverses
Il n'y aura aucune excuse pour ne pas être présent au travail : il n'y a plus rien à faire pour vos amis ou proche décédés. Dans les cas rares où la participation des employés est nécessaire, l'enterrement devra être programmé pour la fin de l'après-midi. Nous serons heureux de vous permettre de travailler durant votre pause du petit déjeuner afin de partir une heure plus tôt, si votre travail est terminé.

Absence en cas de décès
Dans le cas de votre propre décès, ceci sera accepté comme excuse. Cependant nous avons besoin de recevoir votre préavis au moins deux semaines avant, car il est de notre devoir de trouver un(e) remplaçant(e).

Utilisation des toilettes
Trop d'heures sont passées au toilettes. A l'avenir, nous observons la procédure suivante : chaque employé dont le nom commence par A ira dans la tranche horaire 8 h à 8 h 15, chaque employé dont le nom commence par B ira dans la tranche horaire de 8 h 15 à 8 h 30, et ainsi de suite... Si vous ne pouvez pas y aller lors du créneau horaire qui vous est imparti, il sera nécessaire d'attendre le lendemain jusqu'à ce que votre tour arrive de nouveau.
Dans les cas d'urgence, les employés peuvent permuter leur tour avec un(e) collègue.
En outre, il y a maintenant un délai de trois minutes strict à observer dans les toilettes. A la fin de ces trois minutes une alarme retentira, le papier toilette se rétractera et la porte s'ouvrira (en cas de constipation ou de prostate : évacuation manu militari).

Pause déjeuner
Les personnes de corpulence maigre disposent d'une heure pour la pause déjeuner, car elles doivent manger davantage afin de sembler en bonne santé. Celles de corpulence moyenne disposent de trente minutes afin de maintenir leur allure, et les personnes de corpulences forte disposent de cinq minutes : le temps nécessaire pour boire un Slimfast et prendre une pilule de régime.

Habillement
Vous êtes fortement convié(e) à venir travailler avec un habillement correspondant à votre salaire. Si nous vous voyons habillé(e) avec fantaisie, cela signifiera que vous êtes à l'aise et que vous n'avez donc pas besoin d'une augmentation de salaire.

Merci de votre loyauté envers notre société. "Travaillez plus, pour gagner plus"
Cordialement.
Votre président, N. Sarkozy

Brèves

  • La Préfecture de Moselle a convoqué les syndicats de Gandrange le mardi 13 janvier à Metz pour leur présenter l'étude sur l'impact économique et social de la fermeture du site. La CGT est très réservée quant aux effets de cette étude sur l'emploi et le développement du bassin.
  • Le plan des départs volontaires proposé par ArcelorMittal France dans le cadre des suppressions d'emplois n'a pas reçu, à ce jour, l'adhésion des organisations syndicales du groupe. Une énième réunion se tiendra le 13 janvier à Paris pour tenter d'arracher le soutien des syndicats. La CGT a dores et déjà exprimé son désaccord à ces suppressions d'emplois.
  • Alors que nous sommes à deux mois de la fermeture définitive de l'aciérie, tout semble indiquer que la situation sociale reste tendue. Non seulement parce que les reclassements patinent mais aussi parce qu'après l'imposition des CP et des RTT, le chômage partiel semble maintenant se dessiner. Le personnel sera fixé dans quelques jours.

Un vœu pour 2009

Le travail le dimanche ? Moi, j'aimerais un travail les lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi et, soyons fous, pourquoi pas le samedi s'il le faut !

Ou presque...

Souviens-toi, nous étions jeunes, ou presque. Souviens-toi, nous étions heureux, ou presque. Souviens-toi, nous avions voté pour le président du pouvoir d'achat, ou presque. Souviens-toi de ces années où nous pouvions être malades, étudier ou regarder une chaîne publique, ou presque. Souviens-toi que nous avions un système qui marchait, ou presque. Souviens-toi, nous avions des droits, nous étions libres, ou presque. Souviens-toi que nous n'avions rien fait, ou presque. Maintenant, vois, il ne nous reste rien, ou presque...

jeudi 8 janvier 2009

Cinq actions urgentes pour le 29 janvier 2009

Donner la priorité au maintien des emplois

De nombreuses entreprises mettent la pression sur les sous-traitants et fournisseurs faisant supporter à leurs salariés blocages de rémunérations et pertes d'emplois. Par ailleurs, des salariés sont contraints à des durées du travail élevées, tandis que les salariés temporaires, en intérim ou en CDD, sont les premiers à faire les frais des baisses d'activité. Des entreprises utilisent la crise pour opérer des restructurations tout en maintenant la rémunération de leurs actionnaires.
C'est intolérable et inadmissible !
Les entreprises confrontées aux baisses d'activité utilisent des mesures de sauvegarde d'emplois comme le chômage partiel, les jours de RTT ou de congés... Toutes ces mesures doivent être négociées dans l'objectif de préserver l'emploi et les salaires. Les aides publiques doivent aussi y être conditionnées. Les entreprises doivent améliorer l'indemnisation du chômage partiel et tous les salariés doivent en bénéficier. Ces périodes de baisse d'activité doivent être utilisées pour développer la formation professionnelle et renforcer les compétences des salariés.
Dans toutes les entreprises, quelle que soit leur situation, c'est notamment en investissant dans la formation et le travail qualifiant et en réduisant la précarité que la performance sera assurée.
Dans la fonction des entreprises publiques, il est indispensable de répondre aux besoins de notre société et de la population et de leur attribuer les moyens nécessaires. Dès 2009, le gouvernement doit renoncer aux 30 000 suppressions de postes. Il faut abandonner une politique aveugle de suppression d'emplois et penser autrement l'évolution des services publics dont la qualité et l'emploi constituent une question centrale.
La situation des salariés précaires du public appelle des mesures de justice sociale.

Améliorer le pouvoir d'achat, réduire les inégalités

Les exigences des actionnaires ont conduit, dans beaucoup d'entreprises, à l'accroissement des inégalités. Elles se sont aussi traduites par une redistribution des richesses privilégiant le versement de dividendes au détriment des salaires et de l'investissement.
Dans les branches, les entreprises, les fonctions publiques, les négociations salariales doivent assurer au moins un maintien du pouvoir d'achat et une réduction des inégalités.
Les allégements de cotisations sociales doivent être conditionnés à la conclusion d'accords salariaux.

Orienter la relance économique vers l'emploi et le pouvoir d'achat

Il est de la responsabilité de l'Etat et de l'Union Européenne de décider de politiques d'interventions publiques coordonnés favorisant une relance économique. Celles-ci doivent viser à la fois :

- une relance par la consommation en améliorant le pouvoir d'achat, en priorité des revenus les plus modestes parmi lesquels de nombreux salariés, demandeurs d'emploi, retraités et bénéficiaires de minima sociaux,

- une politique de développement de logement social à la hauteur de l'urgence, un encadrement des loyers et un accès au crédit dans des conditions excluant les taux usuraires,

- une protection sociale (santé, retraite...) dans un cadre collectif et solidaire

- des investissements ciblés, en particulier en matière d'infrastructures, d'équipements publics et de services publics, en favorisant la recherche, le développement, l'éducation et la formation,
Les investissements publics et privés doivent notamment être orientés en faveur d'une économie du développement durable mettant en œuvre les principes adoptés au Grenelle de l'Environnement.

- toute aide accordée à une entreprise doit être ciblée et faire l'objet de contreparties. Elle doit être conditionnée à des exigences sociales, en particulier en matière d'emploi. Elle doit faire l'objet d'une information et d'un avis préalable des élus représentant les salariés. Dans le cas spécifique du secteur bancaire, l'utilisation des aides publiques doit donner lieu à un contrôle direct par l'Etat.

Préserver et améliorer les garanties collectives
  • abroger les dispositifs légaux qui ont conduit à remettre en cause la réduction du temps de travail,
  • retirer la proposition de loi sur le travail du dimanche,
  • respecter le dialogue social sur tous les projets et propositions de loi qui touchent à la réglementation du travail,
  • face à la révision générale des politiques publiques, mettre en œuvre des réformes porteuses de progrès social.
Réglementer la sphère financière internationale

Cette réglementation doit mettre un terme à la spéculation, aux paradis fiscaux, à l'opacité du système financier international et encadrer les mouvements de capitaux. L'Union Européenne doit être au premier plan pour l'exiger.
Il faut aussi imposer le respect des droits fondamentaux et sociaux et des normes internationales de l'OIT dans tous les échanges internationaux. L'aide publique au développement doit être maintenue et améliorée. C'est ce que demande le mouvement syndical international.

Gaza martyre





Depuis soixante ans, la Palestine paie son rêve d'exister du plus lourd tribut de sans.
Peuple déraciné, humilié, réfugié, et aujourd'hui encore enseveli sous les bombes.
Les photos que nous pouvons obtenir, malgré l'interdiction d'accéder dans Gaza faite par l'armée israélienne, montrent une horreur incommensurable. Nous en livrons quelques unes avec beaucoup d'émotion. Nous sommes effrayés devant tant de barbarie.
Devant ces images, il ne faut pas détourner le regard car elles témoignent du sort de ces humains frappés par l'extrême violence. Ce cortège de crime s'enrichit chaque jour de nouveaux drames et de nouvelles horreurs.
Il faut arrêter ce massacre ! La CGT se joint à toutes les manifestations pour faire arrêter la guerre.
Vous aussi, VENEZ SAMEDI 10 JANVIER aux côtés de tous ceux qui réclament la paix.

Préparons un grand 29 janvier 2009

Les organisations syndicales CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, SOLIDAIRES et UNSA se sont réunies pour la deuxième fois le 5 janvier pour préparer la grande journée d'action du 29 janvier prochain.
Dans une déclaration commune, elles indiquent que, pour surmonter la crise, il faut mettre en œuvre des mesures urgentes en faveur de l'emploi, des rémunérations et des politiques publiques.

mardi 6 janvier 2009

Le cadeau de Noël de Nicolas


Il a osé le faire, ce cadeau empoisonné. Désormais, le lundi ne sera plus le lendemain du dimanche puisque le dimanche ne sera plus la journée du repos, de la famille, des copains, de la détente et, pour certains, du Seigneur... Le lundi n'aura plus de sens. Le dimanche sera dédié à "la consommation" pour ceux qui le pourront et, pour ceux qui confondent sens de la vie avec une vis sans sens ou à sens unique, "consommer" pour se "consoler", c'est de ne pas pouvoir donner un "sens" à sa vie si ce n'est un sens giratoire.

Farniente


Je m'étonne qu'au sujet du travail le dimanche on ne brandisse que des arguments soit religieux, soit économiques (avec les rengaines obsolètes du "travailler plus" et du "consommer plus".
Selon moi, la vraie question est ailleurs : nous restera-t-il un jour dans la semaine où l'on pourra se balader en ville sans avoir l'impression de traverser un vaste centre commercial ? Comme notre turbo-médiatico-président avance au gré des formules de com, je me permets de lui proposer : "Flâner plus pour vivre mieux". Je ne me hasarderai pas à lui parler de plaisir de traverser un paysage urbain et architectural, d'assister à un spectacle de rue ou de lire un livre.

Ça ne sera pas un dimanche

Elles sont huit centrales syndicales, c'est-à-dire toutes celles qui existent en France à vous appeler à commencer l'année 2009 en fanfare, avec une première salve le 29 janvier 2009.
La crise économique amplifiée par la crise financière internationale touche durement une grande partie des salariés dans leurs emplois et leurs revenus. Alors qu'ils ne sont en rien responsables, les salariés, demandeurs d'emploi et retraités en sont les premières victimes. Elle menace l'avenir des jeunes, met mal la cohésion sociale et les solidarités ; elle accroît les inégalités et les risques de précarité. Surmonter cette crise implique des mesures urgentes d'une autre nature que celles prises par l'Etat et les entreprises, pour être au service de l'emploi et des rémunérations.
C'est pourquoi les organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, SOLIDAIRES, UNSA) appellent les salariés du privé et du public, les chômeurs et les retraités, à une journée nationale de mobilisation interprofessionnelle le 29 janvier 2009 : elle donnera lieu dans tout le pays à des grèves et des manifestations.

Le 29 janvier : il faudra faire beaucoup, vraiment beaucoup, beaucoup de bruit.

Ça devra siffler aux oreilles de Nicolas et de ses acolytes et de Parisot et de ses acolytes pour

  • Défendre l'emploi privé et public ;
  • Lutter contre la précarité et les déréglementations économiques et sociales ;
  • Exiger des politiques de rémunérations qui assurent le maintien du pouvoir d'achat des salariés, des chômeurs et des retraités et réduisent les inégalités ;
  • Défendre le cadre collectif et solidaire de la protection sociale ;
  • Défendre des services publics de qualité qui assurent en particulier tout leur rôle de réponse aux besoins sociaux et de solidarité ;
Les organisations syndicales rendront publique le 5 janvier 2009 une déclaration commune développant leurs propositions et revendications.

Pour lui c'est toujours dimanche... du saigneur

Le grand maharadjah du plus grand groupe sidérurgique du monde, Monseigneur et Maître Lakshmi Mittal, ne connaît qu'un seul jour pendant sept jours, le dimanche. C'est le dimanche du saigneur.
Pour 2009, suppression de 9 000 emplois. C'est vrai que la crise a réduit son train de vie.
C'est la quatrième fortune du monde.
Il est logé à Londres dans un petit studio, le "Taj Mittal"'', difficilement acquis pour 110 millions d'euros. Ce studio comprend quelques pièces minuscules avec salle de bal, piscine incrustée de pierres précieuses, garage pour vingt voitures, toiles de Maîtres, salle de sport...
Avec la crise écologique, il a décidé de varier ses moyens de transport : un petit avion de douze places, deux hélicoptères, un yatch, un sous-marin et un nouveau navire de 100 mètres de long qui devrait prendre la mer en 2009.
Malgré les profits en hausse sur 2008 et les dividendes versés à la pelle, il craint devoir réduire son train de vie. Voilà pourquoi il fait chômer ses 320 000 salariés et dégraisse.

La morale libérale

Un capitaliste n'a aucune espèce de morale, sa règle c'est le cynisme. Les principes du libéralisme sont appliqués quand ça les arrange. S'il faut les oublier, on les oublie. Mittal ne fait pas exception. Ainsi, le principe de base de la concurrence a pris du plomb dans l'aile.
Le Conseil de la concurrence a condamné onze entreprises de négoce du secteur de la sidérurgie et le principal syndicat professionnel à une amende record de 575,4 millions d'euros pour avoir mis en place un cartel entre 1999 et 2004.
De mi-1999 à mi-2004, entre 70 et 90 %, des volumes vendus dans le secteur sidérurgique en France étaient contrôlés par un cartel.
Le géant ArcelorMittal récolte la plus lourde sanction : 301,7 millions d'euros.
Selon l'enquête de l'institution, cette entente, particulièrement bien organisée, a duré cinq ans. Elle a eu pour effet "non seulement de faire échapper les prix au jeu normal de la compétition, mais aussi de répartir les clients et les marchés, anéantissant tout mécanisme concurrentiel entre les entreprises concernées.
C'est beau le capitalisme !