jeudi 25 février 2010

GESIM : propositions pas recevables !

Le Gesim a soumis ses dernières propositions. A l'évidence, les patrons n'ont pas tenu compte de la chute du pouvoir d'achat des sidérurgistes ni de l'impact du chômage et de l'augmentation des charges sociales.
La CGT estime que les propositions du Gesim ne sont pas recevables, à savoir
  • prime de panier : elle passe de 13,05 à 13,20 € = + 1,2 %
  • prime d'ancienneté : elle passe de 4,35 à 4,41 € = + 1,3 %
  • prime de vacances : elle passe de 720 à 750 € = + 4 %, soit 30 €
  • augmentation des barèmes annuels garantis : Niveaux I et II = + 1,4 % - Niveaux III et IV = + 1,2 % - Niveau V = + 1,75 %

23 mars : journée nationale d'action

Une journée d'action interprofessionnelle unitaire, avec des grèves et manifestations dans tout le pays, sera organisée le 23 mars, à l'appel des cinq organisations syndicales (CGT, CFDT, FSU, Solidaires, et Unsa). L'objectif est de "peser sur les rendez-vous" fixés lors du sommet social du 15 février. CGT, FSU et Solidaires ont mis en avant le thème des retraites, tandis que la CFDT et l'Unsa préfère insister sur l'emploi ou le pouvoir d'achat. FO n'a pas signé l'appel intersyndical. Cependant, la confédération n'exclut pas d'organiser une mobilisation le même jour. Quant aux représentants de la CFE-CGC et de la CFTC, ils ont indiqué n'avoir pas encore reçu de mandat de leurs organisations pour prendre une décision.
Pour la CGT, la défense de l'emploi et des retraites restent un enjeu majeur pour l'avenir.
Le 23 mars sera un début...

Du virtuel au terrain contre Sarkozy !

Il y a mille et une façons de s'opposer à la politique de Sarkozy. Les blogueurs ont choisi de la faire à leur façon le 27 mars prochain.
Résister au Sarkozysme peut se faire dans la rue afin d'exprimer son désaccord avec le chef de l'Etat. 55 blogueurs ont lancé un appel pour l'organisation d'un "No Sarkozy Day", le samedi 27 mars 2010, à l'image du "No Berlusconi Day", en Italie. Un groupe Facebook compte déjà plus de 366 000 personnes prêtes à manifester ensemble dans toute la France. Voici un extrait de cet appel : "Nous, simples citoyens, vigilants et inquiets, en conscience et indépendamment de tout parti ou syndicat, appelons toutes celles et tous ceux qui ressentent l'envie, le besoin de dire "non" à Nicolas Sarkozy, à se rassembler pour un "No Sarkozy Day", le 27 mars 2010. Une journée pour lui dire "non". Dans presque tous les départements, des groupe Facebook locaux ont été créés afin de pouvoir discuter sur l'organisation des actions qui seront menées devant les préfectures et les sous-préfectures et à Paris, place de la Bastille. Lutter contre Sarkozy, c'est montrer son désaccord afin de toucher un maximum de personnes. Mais c'est avant tout s'exprimer dans les urnes, les 14 et 21 mars prochains, lors des élections régionales !
Site : www.no-sarkozy-day.fr

RETRAITES : tout se joue maintenant

Eric Aubin est en charge du dossier des retraites à la CGT. Il aura la lourde responsabilité de porter les propositions du syndicat lors du rendez-vous retraites fixé par le président de la République.
Il répond à nos questions :



Les seniors sont de plus en plus nombreux et l'espérance de vie s'accroît. La réforme des retraites n'est-elle pas inéluctable ?

Certainement, mais quelle réforme ? En fait, nous sommes confrontés à un véritable choix de société. Balayons d'abord les fausses évidences. Le discours selon lequel la protection sociale constitue un coût qui handicape notre économie a toujours existé. Particulièrement depuis la généralisation du droit à la retraite en 1945. Dans un rapport intitulé "Politique de la vieillesse", publié en 1962, on peut lire que le vieillissement "progresssivement, mais d'une manière inéluctable, grève les conditions d'existence de la collectivité française". Le même rapport préconisait déjà de fixer la durée des cotisations à 45 ans et l'âge de départ à la retraite à 65 ans. Et pourtant, pendant toutes ces années, l'économie s'est développée et notre pays modernisé. Pourquoi devrions-nous travailler plus longtemps au prétexte que nous vivons plus longtemps ? C'est une bien singulière conception des progrès de civilisation. L'histoire contemporaine montre qu'avec les gains d'espérance de vie, le temps consacré à la retraite n'a cessé de s'allonger sans remettre en cause la capacité de croissance de notre pays. Celles et ceux qui continuent de prétendre aujourd'hui qu'il n'y aurait pas d'autre solution que de travailler plus longtemps n'ont donc rien inventé. Mais l'expérience montre aussi que rien n'est joué d'avance.

Pourtant, n'est-il pas question d'allonger encore la durée des cotisations ou de reculer l'âge légal du départ à la retraite ?

Avant de s'engager dans cette voie, le gouvernement serait bien inspiré de livrer le bilan des précédentes réformes. Celles de Balladur en 1993 et de Fillon en 2003 devaient permettre de maintenir les droits des retraités et de résoudre durablement le problème du financement. Or, c'est l'échec sur les deux plans : on a assisté à une baisse généralisée du niveau des pensions et à un recul de l'âge du départ en retraite avec l'allongement de la durée des cotisations. Et la question du financement reste entière. Pourquoi s'obstiner dans la même direction ? L'allongement de la durée des cotisations pénalise particulièrement les jeunes qui entrent plus tard sur le marché du travail et sont confrontés à la précarité, à tel point que plus de 80 % d'entre eux se demande aujourd'hui s'ils toucheront une retraite demain. C'est la même chose pour les femmes qui subissent de plein fouet le temps partiel, la discontinuité des carrières et maintenant la remise en cause des droits familiaux et conjugaux. L'allongement du temps de travail en fin de carrière, alors que les salariés sont déjà "sortis" des entreprises à l'âge de 58 ans et 9 mois en moyenne, impliquerait mécaniquement une nouvelle amputation des pensions.

Le gouvernement est-il plus conciliant sur le dossier de la pénibilité ?

Il est à craindre qu'il l'utilise comme une monnaie d'échange pour imposer un recul de l'âge légal de la retraite. Il pourrait maintenir la retraite à 60 ans pour les salariés soumis aux travaux pénibles et reculer l'âge du départ pour tous les autres. Ce serait un formidable marché de dupes, puisque des dispositions sur la pénibilité devaient voir le jour en application de la loi de 2003 ! La CGT revendique un départ anticipé entre 55 ans et 60 ans, en fonction de la durée d'exposition à la pénibilité. Il est normal que ceux dont l'espérance de vie est réduite du fait de la pénibilité au travail -de sept ans et plus selon les études disponibles sur le sujet- puissent partir plus tôt pour bénéficier finalement d'un même temps de retraite en pleine santé que les autres. Actuellement, les employeurs font sortir les salariés usés après l'âge de 55 ans en les poussant au chômage, en maladie ou en invalidité. Nous demandons donc un dispositif spécifique leur permettant de maintenir leur niveau de vie.

Que va proposer la CGT à l'occasion de ce rendez-vous 2010 sur les retraites ?

La bonne réforme, à nos yeux, est celle qui corrige les effets délétères des précédentes et qui assure un âge et un niveau de retraite décents pour celles et ceux qui arrivent derrière. Le congrès de la CGT a décidé de porter la revendication d'une maison commune des régimes de retraite, qui solidarise les différents régimes avec un socle commun de droits garantissant notamment un départ à la retraite à l'âge de 60 ans avec, pour une carrière complète qui intégrerait les années d'étude et les périodes de précarité subies, un revenu de remplacement équivalent au moins à 75 % du salaire net d'activité.

Une telle réforme a forcément un coût. Comment la financez-vous ?

Il est souvent de bon ton de verser dans le catastrophisme lorsqu'on évoque la question du financement des retraites, pour tenter de mieux justifier les sacrifices à venir. Relativisons donc. A titre indicatif, je signale que les sociétés non financières ont distribué 83 milliards d'euros de dividendes à leurs actionnaires en 2008, soit 8 milliards de plus que l'année précédente, au moment où le déficit du régime général était de 5,8 milliards... Je l'ai déjà dit, avec le sujet des retraites, nous sommes confrontés à un choix de société. La part du PIB affectée au retraites est passée de 5,4 points en 1959 à 13,2 points en 2007. Elle est restée stable depuis la fin des années 1990 alors que le nombre de retraités à considérablement augmenté, c'est l'un des premiers effets des mesures Balladur. Nous pouvons toutefois observer que les gains de productivité ont permis de doubler et plus la part du PIB consacrée à la retraite en l'espace de trente ans sans mettre l'économie par terre. Nous évaluons que les ressources nécessaires pour relever le défi des retraites aujourd'hui représentent environ 6 points de PIB. Ce n'est pas inatteignable.

Précisément, comment parvenir à dégager ces 6 points de PIB pour les retraites ?

Il faut élargir l'assiette des cotisations aux revenus qui, aujourd'hui, n'y sont pas soumis : participation, bonus, intéressement, stock-options. La Cour des comptes a évalué un manque à gagner de 9 à 10 milliards d'euros pour la Sécurité sociale. Nous proposons aussi une modulation des cotisations en fonction des politiques salariales des entreprises. Il est aujourd'hui anormal qu'une entreprise qui embauche soit traitée de la même manière qu'une entreprise qui licencie. Il faut aussi remettre à plat le système des exonérations des cotisation sociales patronales. Et augmenter le niveau des cotisations, d'abord patronales puis salariées si nécessaire. J'ajoute que la question du financement de la protection sociale, donc des retraites, appelle une autre politique de l'emploi, en particulier en direction des seniors et des jeunes qui restent trop largement exclus du marché du travail.

RETRAITES : Que veulent les Français ? Un sondage édifiant

Le journal L'Humanité a commandé un sondage réalisé par l'Institut CSA pour connaître l'opinion des Français sur la retraite.
Ce sondage montre à quel point les Français sont attachés à la retraite à 60 ans. Ils placent les syndicats très nettement en tête pour conduire la réforme et désavouer par la même occasion le patronat et le gouvernement. Les Français se disent prêts à manifester pour défendre l'âge du départ à 60 ans.





Les basculeurs du LCB se fâchent

Le personnel de la bascule du parachèvement a fait état de son mécontentement concernant leurs conditions de travail aux délégués CGT venus leur rendre visite.
Ils ont décidé, avec la CGT, de se "retirer" du chantier pour cause de détérioration des conditions de travail, nuisibles à la bonne exécution de leurs tâches.
Les basculeurs ont dressé la liste de leurs griefs :
  • plus d'alimentation en eau pour la consommation et la toilette depuis le 4 janvier 2010
  • plus d'alimentation pour les douches
  • mauvais état des Fenwick
Ils en ont profité pour dire aussi leur mécontentement concernant la lenteur des entretiens professionnels.
Les responsables ont accepté de mettre en œuvre les mesures transitoires suivantes :
  • approvisionnement quotidien en eau de boisson
  • départ avant la fin de poste pour pouvoir se doucher au vestiaire mécanique ou du parachèvement avec remise en état de plusieurs douches de ces deux vestiaires
  • remise en état d'urgence des Fenwick
  • aménagement du lieu de travail
  • engagement de tenir rapidement les entretiens professionnels

Grève pour les salaires suspendue à Gandrange


jeudi 11 février 2010

18 février : appel CGT pour les salaires

Les sidérurgistes ont en marre de se serrer la ceinture alors que les actionnaires du groupe ArcelorMittal continue de s'engraisser. Si rien ne bouge du côté des salariés, on va tout droit vers une deuxième année consécutive de gel des salaires combinée à une deuxième année de chômage.
Le syndicat CGT de Gandrange appelle le personnel à se saisir de l'ouverture des négociations salariales le 18 février pour venir protester .
La CGT rencontrera les autres syndicats pour leur proposer d'adopter une attitude commune lors de ces négociations.

Réactions multiples pour les salaires dans plusieurs usines du groupe

Les négociations salariales ont déjà commencé dans différentes usines du groupe ArcelorMittal France. La Direction affiche partout la même attitude de provocation et de mépris des salariés. Toutes les propositions salariales avoisinent le zéro. Devant cette situation, la CGT a appelé les travailleurs à réagir.
On relève de nombreux débrayages :
  • Fos-sur-Mer : débrayage depuis le 21 janvier dans les secteurs de production. Le personnel de jour s'est associé aux postés le 2 février.
  • Dunkerque : grèves et manifestations du 1er au 4 février aux hauts fourneaux, agglomération, TAB, broyages charbon et du personnel de journée.
  • Mardyck : grèves avec blocage des lignes de production du 29 janvier au 4 février.
  • Florange : arrêt de travail au TAB le 1er février à l'appel de la CGT et mouvements de grève dans les usines à chaud et à froid le 4 février à l'appel de l'intersyndicale.
  • Basse-Indre : grève du personnel posté et de jour avec arrêt des installations les 29 janvier et 4 février.
  • Montataire : débrayages avec arrêt d'installations.
  • Desvres : grève des postés et des journaliers à l'appel de la CGT et de la CFDT.
  • Gueugnon : rassemblement et grève le 26 janvier avec arrêt d'installations.
  • Firminy : 80 % du personnel ont répondu à l'appel à la grève le 29 janvier.
  • Isbergues : appel à un débrayage le 10 février.

Réunion GESIM : la CGT avance ses propositions

Comme chaque année à la même époque, les syndicats et le GESIM se retrouvent pour examiner la revalorisation des différents barèmes de la convention collective (prime de vacances, prime de panier, indemnités de déplacement...).
Le patronat semble peu enclin à faire des efforts. Il invoque la crise sans se soucier de la chute du pouvoir d'achat des sidérurgistes. La CGT a présenté ses propositions :
  • Maintien de tous les CP en cas de maladie,
  • Report des CP en cas de maladie pendant la période de congés,
  • Attribution du même nombre de CP pour les salariés postés continus, soit 30 jours ouvrables ou 25 jours ouvrés,
  • Paiement du chômage à 75 % dans toutes les entreprises du GESIM,
  • Respect du versement de la prime de remplacement,
  • Suppression de la clause d'ancienneté pour les changements d'emploi,
  • Revalorisation du tutorat avec changement du cœfficient
  • Fixation de la prime de vacances à 1 020 €,
  • Fixation de la valeur du point à 8 €,
  • Attribution de la prime d'ancienneté dès la 1ère année,
  • Intégration du complément personnel dans le fixe mensuel,
  • Augmentation salariale minimum de 3 % en cas de promotion
  • Fixation de la prime de panier à 22 €,
  • Fixation de l'indemnité d'éloignement à 046 €/km, à partir du premier km et au-delà de 60 km,
  • Démarrage du barème annuel garanti à 1 600 € par mois pour un cœfficient à 200 points et à 8 000 € pour le cœfficient de fin de grille à 1 000 points,
  • Egalité de traitement pour les congés pour événements familiaux pour le personnel sous le statut du PACS ou du concubinage.

Gandrange : des réponses précises au sondage de la CGT

Près d'une centaine de salariés ont répondu au sondage organisé par la CGT. Trois faits marquants résument les réponses à ce questionnaire :
  • l'augmentation minimale souhaitée et comprise entre 270 et 300 €
  • la dernière promotion remonte à près de dix ans en arrière pour une grande majorité du personnel
  • les salaires des jeunes comme des anciens avoisinent le salaire d'accueil de la grille de classifications.
Autant d'arguments pour faire du 18 février une journée qui comptera.

Repères salariaux

1 337,70 euros
C'est le montant du Smic brut mensuel depuis le 1er juillet 2009. Il ne devrait être revalorisé que de 0,5 % maximum au 1er janvier 2010. Soit 6,60 € bruts mensuel, environ 5,20 € nets par mois et 17 centimes de plus par jour pour les quelques 3,4 millions des salariés qui le touchent.

1 594 euros
C'est le montant du salaire net mensuel en dessous duquel étaient payés la moitié des salariés à temps complet du secteur privé et semi-public en 2007, soit 6,6 millions de personnes.

2 004 euros
C'est le salaire net mensuel en dessous duquel étaient payés 70 % des salariés à temps complet du secteur privé et semi-public en 2007, soit 9,3 millions de personnes.

Accord pour les seniors dans la sidérurgie

La loi oblige les entreprises à négocier un accord en faveur de l'emploi des salariés âgés.
La loi précise que cet accord doit présenter des dispositions favorables au maintien dans l'emploi et au recrutement des salariés âgés portant sur les domaines suivants :

  1. le recrutement des salariés âgés dans l'entreprise ;
  2. l'anticipation de l'évolution des carrières professionnelles ;
  3. l'amélioration des conditions de travail et la prévention des situation de pénibilité ;
  4. le développement des compétences et des qualifications et l'accès à la formation ;
  5. l'aménagement des fins de carrière et de la transition entre activité et retraite ;
  6. la transmission des savoirs et des compétences et le développement du tutorat.
Cette loi donne l'occasion au patronat de faire semblant de s'intéresser aux travailleurs de plus de 50 ans. La réalité montre au contraire que cette catégorie de salariés n'est pas une préoccupation pour les entreprises. Les patrons licencient toujours avant 60 ans et refusent de prendre en compte la pénibilité du travail pour accorder la retraite à 55 ans aux travailleurs les plus usés.
L'accord proposé par le groupe ArcelorMittal pour les seniors montre qu'on écrit beaucoup de choses pour très peu d'effets.

Les principales dispositions pour les seniors

Recrutement des salariés âgés
L'accord se fixe l'objectif d'embaucher 2 % de salariés non postés âgés de 50 ans et plus et d'élaborer un guide de "déontologie" du recruteur pour éviter les discrimination liées à l'âge.

Anticipation de l'évolution des carrières professionnelles
L'accord prévoit d'accompagner les parcours seniors et l'organisation du travail et de mettre en œuvre l'accord GPEC du 15 décembre 2007 pas encore appliqué ainsi que l'entretien de gestion de fin de carrière.

Amélioration des conditions de travail et prévention des situations de pénibilité
L'accord prévoit le renforcement des actions de prévention des risques professionnels et l'analyse ergonomique des postes de travail des seniors.

Développement des compétences et des qualifications et accès à la formation
Une série de dispositions très théoriques sont prévues pour améliorer le taux de formation des plus de 55 ans et la réalisation de bilans de compétences et de valorisation des acquis de l'expérience (VAE) à partir de plus de 45 ans.

Aménagement de la fin de carrière et transition entre activité et retraite
L'accord prévoit un temps partiel aménagé de fin de carrière et une formation à la retraite.

Transmission des savoirs et des compétences et tutorat
ArcelorMittal s'engage à préparer un guide pratique du tuteur et de l'apprenant. Pour la CGT, toutes ces dispositions n'auront guère d'effet. Mais, pour le groupe ArcelorMittal, il se sera conformé à la loi !

Les propositions salariales de la CGT

  • Un Smic à 1 600 euros pour un salarié sans diplôme, sans qualification reconnue et sans expérience ;
  • 10 % d'augmentation générale des salaires pour prendre en compte l'inflation, les gains de productivité et le partage des richesses ;
  • Une grille de salaire et de qualification de l'ouvrier au cadre, garantissant un réel déroulement de carrière ;
  • Un doublement du salaire et de la qualification sur toute la carrière professionnelle ;
  • Une véritable reconnaissance des diplômes et de l'expérience professionnelle ;
  • Une égalité de traitement professionnel entre les femmes et les hommes.

Un militant CGT s'en va : Hommage à J. Baptiste Betting, décédé le 7 février 2010

Kiffer encore condamné !

Le Maire d'Amnéville n'en finit pas d'être sanctionné par la justice. Condamné pour non-respect du droit syndical et du droit de travail par le conseil de prud'hommes de Metz, Kiffer avait, sans complexe, attenté une action en justice pour demander la récusation des conseillers prud'homaux.
Pour Kiffer, il faut condamner les tribunaux quand ils lui donnent tort !
Dès le lendemain de sa plainte, le président du conseil de prud'hommes de Metz a rejeté cette requête et constaté que les droits de la défense n'ont pas été bafoués selon l'article 6 de la Convention européenne des droits de l'Homme. La demande de dessaisissement des prud'hommes a été rejeté et Kiffer a été condamné une nouvelle fois à une amende civile de 500 €.

Luttes pour les salaires


jeudi 4 février 2010

Le 18 février : rendez-vous salaires

L'enquête et le sondage lancés par la CGT auprès du personnel ont souligné avec force que l'augmentation des salaires est au cœur des préoccupations.
Alors que le groupe ArcelorMittal veut imposer une deuxième année blanche pour les salaires, les sidérurgistes n'ont qu'un seul chemin à prendre : celui de l'action. Des débrayages ont déjà eu lieu dans plusieurs usines du groupe. Mardyck, Fos-sur-Mer... Les salaires sont partout à l'ordre du jour.
A Gandrange, la première réunion de négociations salariales s'ouvrira le 18 février prochain. La CGT appelle les travailleurs à prendre leurs responsabilités et à traduire en acte concret leur profond mécontentement.
La CGT appelle à un rassemblement de protestation le 18 février à 9 h 30 devant le siège de la Direction des affaires sociales.


Discrimination syndicale : nouvelle condamnation d'ArcelorMittal

Le conseil de prud'hommes de Martigues reconnaît que les militants CFDT et CGT d'ArcelorMittal Fos-sur-Mer ont été victimes de discrimination syndicale.

Un premier jugement du 30 novembre 2009 concernant 11 militants CGT reconnaît que ces militants ont été victime d'une discrimination syndicale de la part de la société ArcelorMittal.
Le bureau de jugement a missionné un expert pour quantifier les dommages et intérêts qui leurs sont dus. La Direction a manifesté son intention de faire appel de cette décision.

Un deuxième jugement du 28 janvier 2010 concernant 12 militants CFDT a constaté l'existence d'une discrimination syndicale et condamné la société ArcelorMittal à réparer le préjudice. Un expert a été désigné pour quantifier le montant de la réparation.

Un troisième jugement à venir concerne 19 militants CFDT. Affaire à suivre.

Discrimination syndicale : 300 000 euros pour cinq militants CGT

L'addition est lourde pour Sagem DS. la Cour d'appel de Paris a condamné la société de haute technologie du groupe Safran à verser plus de 300 000 euros à cinq militants CGT de l'usine d'Argenteuil. "La discrimination salariale (...) est établie" et elle "constitue un trouble manifestement illicite qu'il convient de faire cesser", selon l'arrêt rendu le 17 décembre. L'addition pourrait encore s'alourdir : ces sommes, qui vont de 44 000 à 76 000 euros, ne sont que des provisions sur des dommages et intérêts futurs.
Les militants CGT se sont appuyés sur une enquête menée en 2006 et 2007 par l'inspectrice du travail. Elle a constaté que les militants étaient placés dans une "situation très défavorable" qu'aucun "élément objectif" ne pouvait expliquer. Elle a conclu qu'il existait "une discrimination qui ne pouvait s'expliquer que par la prise en compte de leurs engagements syndicaux et de l'exercice de leurs mandats".

Du pipo comme toujours

Tout changer pour que rien ne change : tel est le message que Nicolas Sarkozy a martelé devant ses amis au forum traditionnel de Davos.

Etonnant son habituel couplet pseudo-altermondialiste, avec un hommage inédit au "nouveau citoyen mondial", il a stigmatisé "le rentier qui l'emporte sur le travailleur", la "flambée des inégalités" et les "profits excessifs qui ne sont plus supportés". Dénonçant le dumping social et environnemental dû à la prédominance des règles du libre-échange sur les droits sociaux, il a reconnu la duplicité des gouvernements, le sien inclus : "nous rognons à l'OMC et au FMI ce que nous décidons à l'OIT et à l'OMS".
Après cette douche froide, les artisans, à Davos depuis 40 ans, de cet infâme "capitalisme financier" qui "dénature le capitalisme" se sont vite consolés. Car Nicolas Sarkozy a rapidement prouvé combien il s'agissait de mots creux. Il s'est contenté de demander qu'on applique les décisions ultra-techniques déjà prises par le G20 (c'est bien beau de prendre des décisions mais encore faut-il qu'elles soient mises en œuvre) : révision des normes comptables, harmonisation des règles prudentielles, accroissement des réserves des banques en cas de titrisation. Au moins deux oublis dans la liste des décisions prises et non appliquées : la limitation des hauts revenus, la suppression des paradis fiscaux...
Message subliminal du discours : la France ne propose aucune initiative nouvelle. A peine un bref coup de chapeau à Gordon Brown qui prône une taxe sur la spéculation pour financer le développement, et à Barack Obama qui propose d'interdire aux banques de dépôt de spéculer pour leur compte. Et une nouvelle fanfaronnade : un "nouveau Bretton Woods" l'an prochain pour réformer le système monétaire international quand la France présidera le G20.
En arrière-plan de ce discours, la crainte avouée des réactions populaires : "si nous ne changeons pas, les changements nous seront imposés par les crises économiques, politiques, sociales". Mais, Sarkozy est moins inquiet que Brown, à la veille d'élections législatives qui semblent perdues d'avance -et Obama- qui vient de perdre sa majorité qualifiée au Sénat. C'est pourquoi il importe de faire monter la pression sur lui avant le G20 de juin prochain à Toronto. Dominique Strauss-Kahn y présentera les propositions du FMI sur les moyens de faire payer par la finance les coûts de son sauvetage, et les chefs d'Etat ou de gouvernement décideront.
Au lieu des sempiternelles fanfaronnades, il faudrait imposer une véritable taxe sur l'ensemble des transactions financières. Pas une taxe "Canada Dry", mais une taxe qui permette de couper définitivement les ailes de la spéculation et de financer les urgences sociales et écologiques, la lutte contre la pauvreté au Nord comme au Sud et contre le réchauffement climatique.

Discrimination salariale : la SNECMA condamnée

Le motoriste aéronautique Snecma (groupe Safran) a été condamné par le conseil des prud'hommes de Nanterre, pour discrimination sexuelle "en termes de carrière et de salaire" envers huit ouvrières de son usine de Gennevilliers (Hauts-de-Seine). L'entreprise est condamnée à verser entre 8 000 et 60 000 euros à chacune d'elles, pour une somme totale de 288 000 euros.
Les huit femmes, âgées de quarante-sept à soixante-six ans, soutenues par la CGT, étaient entrées à l'usine entre 1972 et 1984, la plupart comme ouvrières spécialisées. Elles avaient saisi les prud'hommes en 2005, certaines d'entre elles se plaignant d'avoir vu leur situation stagner pendant des années. Dans chacun des cas, le conseil des prud'hommes a estimé que la salariée "a apporté des éléments de fait permettant de constater à son encontre une discrimination en terme de carrière et de salaire sur le critère du sexe". Comme la Snecma n'a pas opposé d'éléments objectifs et pertinents circonstanciés, les prud'hommes ont considéré dans leur jugement que la discrimination alléguée est de ce fait juridiquement démontrée.
C'est une décision juridiquement forte pour ces femmes ouvrières dans un milieu d'hommes.

Le P3 redémarre à Hayange

Compte tenu de la situation du marché des brames en Europe, l'usine lorraine fonctionnera avec les deux hauts fourneaux P3 et P6 de Patural pendant une durée qui n'a pas été précisée. Elle devrait être probablement de plusieurs mois. Peut-être jusqu'en juin prochain. Ce redémarrage répond à une nette reprise de l'activité. La marche à deux hauts fourneaux, comme le site n'en avait plus connu depuis l'automne 2008, devrait progressivement pousser l'usine à produite bien au-delà de 180 000 tonnes de brames par mois et approcher de sa capacité maximale, au printemps, si la demande en acier, dans l'automobile notamment, perdure.

La CGT salue cette reprise mais se demande avec quel effectif va-t-on travailler ? Après les départs massifs en 2009, il manque 30 % du personnel pour faire tourner correctement et en toute sécurité les lignes de production.
Se pose aussi la question du traitement des gaz des hauts fourneaux depuis l'arrêt de la centrale de Richemont. De plus, on constate qu'on a déjà du mal à produire avec un haut fourneau, qu'est-ce que ce sera avec deux ? Il y a un véritable problème de compétences. Pour l'instant, la Direction ne donne pas de réponse.

Corus : les grands rails pour le TGV

Une note d'optimisme vient d'être apportée aux sidérurgistes d'Hayange.
Le grand projet "108 m" de Corus vient d'entrer dans une phase concrète, avec la pose de la première pierre du chantier d'agrandissement de l'usine à rails d'Hayange. Celle-ci pourrait accueillir d'ici le mois d'août 2001 la fabrication de rails d'une longueur de 108 mètres contre 80 actuellement. Les travaux représentent un investissement de 35 millions d'euros pour un contrat de 350 millions d'euros avec la SNCF. La productivité de Corus Hayange devrait augmenter d'un tiers avec ces nouveaux rails. Ce projet devrait assurer la pérennité de l'entreprise et fidéliser nos principaux clients. Selon des projections, les rails longs de plus de 90 m devraient atteindre 72 % du marché en 2014.

Il peut tout et il ne fait rien...

Mais de qui parle Victor ? Lu sur le site DESINTOX.INFO


"Que peut-il ? Tout. Qu'a-til fait ? Rien. Avec cette pleine puissance, en huit mois un homme de génie eut changé la face de la France, de l'Europe peut-être. Seulement voilà, il a pris la France et n'en sait rien faire. Dieu sait pourtant que le président se démène : il fait rage, il touche à tout, il court après les projets : ne pouvant créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; c'est le mouvement perpétuel ; mais, hélas ! Cette roue tourne à vide. L'homme qui, après sa prise du pouvoir, a épousé une princesse étrangère est un carriériste avantageux.
Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir. Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort. Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse. Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve énorme, il est impossible que l'esprit n'éprouve pas quelque surprise. On y ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds, lui rit au nez, la brave, la nie, l'insulte et la bafoue ! Triste spectacle que celui du galop, à travers l'absurde, d'un homme médiocre échappé".
Ainsi parlait Victor Hugo de Napoléon dans son livre dans "Napoléon le Petit".
NB : le texte complet est disponible sur Google Book.

Mobilisation CGT pour faire respecter la loi !

L'union locale CGT d'Hagondange a dénoncé sur la place publique l'attitude du Maire d'Amnéville qui ne respecte ni le droit du travail ni le droit syndical et encore moins les décisions de justice. La CGT a demandé aux pouvoirs publics de tirer toutes les conséquences d'une telle attitude et de sévir comme il se doit cette attitude inadmissible pour un représentant élu. La République est défigurée par un tel comportement.
A l'appel de la CGT, de nombreux salariés sont venus, le 3 février à la Mairie d'Amnéville, apporter leur soutien aux délégués sanctionnés privés de leur droit à travailler.
CRS, policiers municipaux et quelques valets à la botte étaient là pour accueillir les manifestants. Le Préfet a reçu une délégation CGT dans l'après-midi.



Bonimenteur et cynique à la fois

Sarkozy à Davos : on est partagé entre l'admiration pour le talent du bonimenteur et l'écœurement devant son cynisme. Etonnant son habituel couplet pseudo-altermondialiste, il a stigmatisé "le rentier qui l'emporte sur le travailleur", la "flambée des inégalités" et les "profits excessifs qui ne sont plus supportés". Dénonçant le dumping social et environnemental dû à la prédominance des règles du libre-échange sur les droits sociaux, il a reconnu la duplicité des gouvernements, le sien inclus : "Nous rognons à l'OMC et au FMI ce que nous décidons à l'OIT et à l'OMS".
Mais en quoi consiste sa politique quotidienne, si ce n'est à adapter la France aux exigences de ce capitalisme financier "dénaturé" ? Le bouclier fiscal ne visait-il pas officiellement à faire revenir des fortunes trop mobiles ? La suppression de la taxe professionnelle à accroître la "compétitivité" des entreprises françaises, c'est-à-dire leur capacité à servir les dividendes et plus-values escomptés par leurs actionnaires ? La réforme des retraites, à quoi sert-elle, si ce n'est à sanctifier un partage des richesses favorable au capital comme jamais il ne l'a été par le passé ? La suppression des postes dans la fonction publique et les services publics, la privatisation des entreprises publiques, la réforme des collectivités territoriales n'ont-elles pas exactement le même objectif ?
Quel que soit le talent du communicateur, il ne peut éternellement tromper son monde. Le retour de bâton pourrait être fort et l'inquiétude pourrait percer dans le discours. On nous berce avec des prévisions de croissance et de baisse du chômage, mais la crise financière est loin d'être terminée. Les coupes sombres dans les dépenses publiques, au nom de la lutte contre les déficits budgétaires insoutenables, vont provoquer des conflits sociaux majeurs dans de nombreux pays. Le discours de Nicolas Sarkozy a au moins un mérite : celui de nous montrer la cible, la domination de la finance capitaliste, qu'il cher à protéger à tout prix.