L'intersyndicale appelle à manifester dans toute la France le samedi 2 octobre et organise une nouvelle journée interprofessionnelle de grèves et de manifestations le 12 octobre. Les syndicats demandent au gouvernement de renoncer à l'examen de son texte au parlement et d'ouvrir une concertation.
Deux journées nationales de mobilisation, le samedi 2 et le mardi 12 octobre, "des initiatives à tous les niveaux, dans les territoires et les entreprises". Voilà la réponse de l'intersyndicale au président de la République et au gouvernement. Une réponse unitaire et déterminée à l'ignorance de la colère qui s'exprime profondément dans le pays. Les syndicats ressentent comme un véritable défi le déni par le pouvoir de l'ampleur de la journée du 23 septembre. Ce mépris est insupportable et inacceptable ! C'est une provocation du gouvernement qui s'entête à ne pas écouter ce que disent les salariés. Ce gouvernement a choisi l'affrontement avec le risque d'ouvrir une crise sociale de grande ampleur. Il pousse à la radicalisation du conflit.
Ce mépris gouvernemental aura surtout réussi à renforcer le front uni des syndicats. C'est bien au nombre de 8 que les syndicats seront dans l'action les 2 et 12 octobre. Ils seront tous pleinement dans l'unité d'action. Loin d'être une "décélération" ou un "essoufflement", bien au contraire pour tous les syndicats ce 23 septembre a été une journée d'enracinement et d'élargissement du mouvement à de nouveaux salariés avec une forte présence dans les cortèges et les grèves de femmes, de jeunes et de salariés du privé dont ceux d'ArcelorMittal Gandrange.
Ce sont les syndicats qui ont imposé le débat sur les retraites, leur objectif et l'amplification du mouvement. C'est l'objectif de ce samedi 2 octobre qui devra permettre à des salariés qui ne peuvent pas participer en semaine de se manifester. Il faut continuer de mettre la pression sur le gouvernement et les parlementaires pour faire entendre que cette réforme est injuste et inefficace.
Le gouvernement ne s'en sortira pas avec des amendements à la marge de la réforme. Son attitude rend les salariés encore plus exigeants. Les syndicats exigent que le gouvernement arrête l'examen du texte au Sénat et qu'il ouvre une véritable concertation.
NOUS ETIONS DANS LA RUE LE 23 SEPTEMBRE
VENEZ AVEC NOUS LE SAMEDI 2 OCTOBRE
Communiqué commun intersyndical
Les organisations syndicales considèrent que la journée nationale d'action du 23 septembre 2010 est un franc succès. Les salariés du public et du privé, en participant massivement à cette 2ème journée de grèves et de manifestations du mois de septembre, ont réaffirmé leur détermination à ne pas accepter une réforme injuste et inefficace.
La journée d'hier a été marquée par l'engagement de nouveaux salariés du privé, notamment des PME mais aussi par la présence de plus de jeunes et de femmes. Cette vaste mobilisation s'accompagne d'un large soutien de la population qui refuse le report de l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 67 ans pour toucher une retraite à taux plein. Quoi qu'en dise le gouvernement, la démobilisation suite au vote à l'Assemblée nationale, n'a pas eu lieu.
C'est bien l'exigence d'un véritable débat et l'examen d'autres alternatives au projet de loi qui s'expriment plus fortement.
Les organisations syndicales mettent en garde le gouvernement sur les conséquences que provoquerait l'ignorance de la colère qui s'exprime profondément.
Les organisations syndicales réaffirment leur totale détermination. Elles confirment les termes de leur lettre ouverte unitaire au président de la République et aux parlementaires, notamment : "le vote de ce projet dans sa logique actuelle n'est pas d'actualité".
Elles invitent leurs organisations à poursuivre ensemble, à tous les niveaux, la mobilisation unitaire par des initiatives dans les territoires et les entreprises en interpellant les sénateurs et en utilisant (pétitions, tracts...) très largement cette lettre ouverte.
Sachant que le texte de loi sera à l'examen du Sénat à partir du 5 octobre et que la procédure parlementaire pourrait se poursuivre jusqu'au 20 octobre, elles décident :
- D'une grande journée de rassemblements et de manifestations dans le pays le samedi 2 octobre pour conforter la mobilisation et permettre l'engagement de nouveaux salariés dans l'action.
- De faire du mardi 12 octobre une nouvelle journée massive de grèves et de manifestations pendant le débat au Sénat. Cette journée trouvera toute sa place pour amplifier la mobilisation dans le cas où les parlementaires ne prendraient pas en compte ce qui s'est exprimé dans l'action et si le gouvernement restait intransigeant. Le gouvernement porterait l'entière responsabilité des suites que les salariés et leurs organisations entendront donner au 12 octobre.
Les organisations syndicales se reverront le 4 octobre et analyseront la situation.