Le travail dans les sous-marins nucléaires est l'une des situations les plus procédularisées qui puisse exister. Les experts de l'ingénierie étudient par avance chaque opération de maintenance, définissent un mode opératoire obligatoire et les outils et équipements de sécurité nécessaires. Chaque opération fait l'objet d'une demande d'intervention, visée par différents responsables d'exploitation. Avant l'intervention, la conduite met les installations à disposition de la maintenance dans des conditions de sécurité garanties en établissant un régime de consignation. L'intervention finie fait l'objet d'un compte rendu qui est archivé. On écrit ce qu'on va faire, on fait ce qui est écrit, et on écrit ce qu'on a fait. Pour être sûr.
On les voit enfin, ceux qui fabriquent nos voitures, ceux que la publicité ignore pour nous faire croire à la conception immaculée de ces objets de rêve. On ne voit pas leur visage, la carcasse s'interpose comme pour leur voler la vedette. Et pourtant, ce qu'on voit d'eux en dit long sur ce qui se passe dans leurs bras, leurs mains, leur tête. Les jambes en position, les yeux braqués sur ce qu'ils viennent de faire, vérifier que tout est OK, la sécurité de la voiture, c'est la précision de leurs gestes. Les jambes dans une autre position, les yeux braqués sur le geste suivant, ne pas prendre de retard, le prix de la voiture, c'est la rapidité de leurs gestes. Ils se guettent : "tu as fini ? On est OK sur cette voiture ? On peut sortir de ses entrailles ? On peut passer le relais ? On peut la regarder avant de disparaître sous la suivante ? On peut se trouver beau ?"
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