lundi 27 septembre 2010

Pour la retraite à 60 ans, mobilisation du pays samedi 2 octobre 2010

L'intersyndicale appelle à manifester dans toute la France le samedi 2 octobre et organise une nouvelle journée interprofessionnelle de grèves et de manifestations le 12 octobre. Les syndicats demandent au gouvernement de renoncer à l'examen de son texte au parlement et d'ouvrir une concertation.

Deux journées nationales de mobilisation, le samedi 2 et le mardi 12 octobre, "des initiatives à tous les niveaux, dans les territoires et les entreprises". Voilà la réponse de l'intersyndicale au président de la République et au gouvernement. Une réponse unitaire et déterminée à l'ignorance de la colère qui s'exprime profondément dans le pays. Les syndicats ressentent comme un véritable défi le déni par le pouvoir de l'ampleur de la journée du 23 septembre. Ce mépris est insupportable et inacceptable ! C'est une provocation du gouvernement qui s'entête à ne pas écouter ce que disent les salariés. Ce gouvernement a choisi l'affrontement avec le risque d'ouvrir une crise sociale de grande ampleur. Il pousse à la radicalisation du conflit.
Ce mépris gouvernemental aura surtout réussi à renforcer le front uni des syndicats. C'est bien au nombre de 8 que les syndicats seront dans l'action les 2 et 12 octobre. Ils seront tous pleinement dans l'unité d'action. Loin d'être une "décélération" ou un "essoufflement", bien au contraire pour tous les syndicats ce 23 septembre a été une journée d'enracinement et d'élargissement du mouvement à de nouveaux salariés avec une forte présence dans les cortèges et les grèves de femmes, de jeunes et de salariés du privé dont ceux d'ArcelorMittal Gandrange.
Ce sont les syndicats qui ont imposé le débat sur les retraites, leur objectif et l'amplification du mouvement. C'est l'objectif de ce samedi 2 octobre qui devra permettre à des salariés qui ne peuvent pas participer en semaine de se manifester. Il faut continuer de mettre la pression sur le gouvernement et les parlementaires pour faire entendre que cette réforme est injuste et inefficace.
Le gouvernement ne s'en sortira pas avec des amendements à la marge de la réforme. Son attitude rend les salariés encore plus exigeants. Les syndicats exigent que le gouvernement arrête l'examen du texte au Sénat et qu'il ouvre une véritable concertation.

NOUS ETIONS DANS LA RUE LE 23 SEPTEMBRE
VENEZ AVEC NOUS LE SAMEDI 2 OCTOBRE










Communiqué commun intersyndical

Les organisations syndicales considèrent que la journée nationale d'action du 23 septembre 2010 est un franc succès. Les salariés du public et du privé, en participant massivement à cette 2ème journée de grèves et de manifestations du mois de septembre, ont réaffirmé leur détermination à ne pas accepter une réforme injuste et inefficace.
La journée d'hier a été marquée par l'engagement de nouveaux salariés du privé, notamment des PME mais aussi par la présence de plus de jeunes et de femmes. Cette vaste mobilisation s'accompagne d'un large soutien de la population qui refuse le report de l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 67 ans pour toucher une retraite à taux plein. Quoi qu'en dise le gouvernement, la démobilisation suite au vote à l'Assemblée nationale, n'a pas eu lieu.
C'est bien l'exigence d'un véritable débat et l'examen d'autres alternatives au projet de loi qui s'expriment plus fortement.
Les organisations syndicales mettent en garde le gouvernement sur les conséquences que provoquerait l'ignorance de la colère qui s'exprime profondément.
Les organisations syndicales réaffirment leur totale détermination. Elles confirment les termes de leur lettre ouverte unitaire au président de la République et aux parlementaires, notamment : "le vote de ce projet dans sa logique actuelle n'est pas d'actualité".
Elles invitent leurs organisations à poursuivre ensemble, à tous les niveaux, la mobilisation unitaire par des initiatives dans les territoires et les entreprises en interpellant les sénateurs et en utilisant (pétitions, tracts...) très largement cette lettre ouverte.
Sachant que le texte de loi sera à l'examen du Sénat à partir du 5 octobre et que la procédure parlementaire pourrait se poursuivre jusqu'au 20 octobre, elles décident :
  • D'une grande journée de rassemblements et de manifestations dans le pays le samedi 2 octobre pour conforter la mobilisation et permettre l'engagement de nouveaux salariés dans l'action.
  • De faire du mardi 12 octobre une nouvelle journée massive de grèves et de manifestations pendant le débat au Sénat. Cette journée trouvera toute sa place pour amplifier la mobilisation dans le cas où les parlementaires ne prendraient pas en compte ce qui s'est exprimé dans l'action et si le gouvernement restait intransigeant. Le gouvernement porterait l'entière responsabilité des suites que les salariés et leurs organisations entendront donner au 12 octobre.
Les organisations syndicales se reverront le 4 octobre et analyseront la situation.

mardi 14 septembre 2010

Rebelote le 23 !

D'un côté, 2,7 millions de manifestants très décidés le 7 septembre, soutenus par 70 % des Français sous la banderole du front syndical unitaire et, de l'autre côté, Sarkozy ne lâchant que des miettes en tentant de masquer sa peur de voir s'amplifier un mouvement qu'on ne maîtrisera plus.
Il court le risque, car risque il y a.
Une chose est sûre, les manifestants du 7 septembre, bien que mouillés et transis, ne se sont ni découragés et ni fatigués pour autant. Ils sont prêts à en remettre une couche le 23 septembre prochain. Le rendez-vous est pris.
Les mêmes et bien d'autres répondront présents pour défendre leur retraite à 60 ans.

Lettre ouverte des 6 confédérations syndicales

Les Secrétaires généraux des 6 confédérations CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, UNSA, FSU et Solidaires ont adressé une lettre ouverte au président de la République, Premier ministre, aux membres du gouvernement, aux députés et sénateurs.

Les salariés se sont mobilisés dans des proportions exceptionnelles le 7 septembre 2010 à l'appel des organisations syndicales. Le caractère injuste et inefficace de la réforme des retraites à l'examen en ce moment au parlement malgré nos protestations est à l'origine du conflit en cours. Cette réforme va aggraver les inégalités sans répondre aux enjeux de long terme. La méthode utilisée qui a consisté pour l'essentiel à recevoir les syndicats sans jamais réellement les entendre a contribué à accroître les tensions.
Les annonces du 8 septembre 2010 qui se veulent une réponse aux mobilisations ne modifient pas la logique globale de la réforme proposée. Les injustices demeurent. Le calendrier précipité ne permet pas d'être entendus.
Le recul de l'âge d'ouverture du droit à la retraite de 60 ans à 62 ans, combiné à l'augmentation simultanée de la durée de cotisation, va fortement pénaliser les salariés, et plus particulièrement tous ceux qui ont commencé à travailler jeunes, qui seront amenés à contribuer plus que les autres au financement du système sans acquérir le moindre droit supplémentaire.
Le recul de l'âge du taux plein de 65 ans à 67 ans va durement aggraver la situation des salariés qui ont eu des parcours professionnels morcelés, en particulier les femmes dont près de 30 % font valoir aujourd'hui leurs droits à la retraite à 65 ans pour éviter une pénalité sur leur pension et ceux qui sont conduits à entrer tardivement sur le marché du travail.
Ce report des âges légaux va entraîner une prolongement du chômage pour les nombreux salariés qui ne sont plus en activité lorsqu'ils partent à la retraite ce qui les pénalisera financièrement tout en reportant les charges financières sur d'autres comptes sociaux.
La pénibilité du travail n'est pas reconnue dans ses conséquences sur l'espérance de vie des salariés qui y ont été exposés.
Les fonctionnaires se voient imposer une hausse drastique du taux de leur cotisation, en période de gel des salaires, conduisant à une baisse importante et injuste de leur pouvoir d'achat.
Au total, le projet de loi de réforme des retraites fait reposer l'essentiel de l'effort sur les salariés, ne répond ni aux questions d'emploi, en particulier des jeunes et des seniors, ni à la résorption des inégalités ni au besoin de financement. Les salariés devraient accepter de payer la facture de la crise financière et économique dont ils ne sont pas responsables. Cette réforme est donc inacceptable.
Pour toutes ces raisons, au nom des salariés nous vous demandons solennellement d'entendre le point de vue des organisations syndicales dans la perspective de définir ensemble de mesures justes et efficaces pour assurer la pérennité du système de retraites par répartition.
Dans ce contexte le vote de ce projet dans sa logique actuelle n'est pas d'actualité.

Ensemble, les syndicats réaffirment


Fortes de la réussite exceptionnelle du 7 septembre les organisations syndicales CFDT, CFE/CGC, CFTC, CGT, FSU, UNSA considèrent que les annonces du président de la République, qui se voulaient une réponse aux mobilisations, ne modifient pas le caractère injuste et inacceptable de la réforme proposée.
Réunies le 8 septembre 2010 elles décident de poursuivre et d'amplifier le processus de mobilisation pour obtenir des mesures justes et efficaces afin d'assurer la pérennité du système de retraites par répartition.
Elles appellent à faire du mercredi 15 septembre, jour du vote par les députés du projet de loi, une journée forte d'initiatives et d'interpellations des députés, des membres du gouvernement et du président de la République dans les départements et les circonscriptions.
Avant le débat au Sénat elles décident de faire du jeudi 23 septembre une grande journée de grèves et de manifestations dans tout le pays.

L'autre réforme

La CGT formule des propositions alternatives concrètes au projet gouvernemental. Elles impliquent une toute autre politique du financement de nos retraites.
La CGT milite en faveur d'une "maison commune des régimes de retraite" permettant de solidariser les différents régimes tels qu'ils sont, avec leurs spécificités et leurs histoires respectives. Il s'agit de promouvoir un socle commun de droits et de garanties de haut niveau au bénéfice de tous les salariés sans exception. Le premier principe à retenir est celui d'un départ en retraite à l'âge de 60 ans, en permettant aux salariés ayant exercé des travaux pénibles de partir plus tôt. Le montant minimal de la pension doit être égal à 75 % du salaire de référence, avec un système d'indexation sur l'évolution du salaire moyen et non sur les prix comme aujourd'hui. L'instabilité de l'emploi et les difficultés des jeunes à s'insérer sur le marché du travail obligent à redéfinir la notion de "carrière complète" nécessaire à l'obtention des droits. La CGT propose de valider dans le calcul des droits à retraite les années d'étude, les périodes de stages, de formation, de recherche d'un premier emploi et d'inactivité forcée qu'un salarié peut rencontrer au cours de sa carrière, entre 18 ans et 60 ans. La gouvernance de cette "maison commune" reviendrait majoritairement aux représentants élus des salariés, conformément au principe qui a prévalu au moment de la création de la Sécurité sociale.
Il est impossible de garantir l'avenir de nos retraites sans une toute autre réforme du financement. Sur le long terme, la solution passe inévitablement par le redressement de la situation de l'emploi, sachant qu'un million d'emplois supplémentaires rapporte cinq milliards d'euros de cotisations sociales pour financer les retraites. Mais la CGT formule d'autres propositions de plus court terme. Notamment : la remise à plat de la politique d'exonération de cotisations patronales et une modulation de l'assiette de ces cotisations visant à favoriser les politiques vertueuses en matière d'emploi, cette mesure rapporterait au bas mot cinq milliards d'euros en 2009 ; l'extension de l'assiette des cotisations à tous les éléments de rémunération (primes, intéressement, participation) procurerait cinq milliards d'euros de ressources supplémentaires ; la mise à contribution des revenus financiers des entreprises, qui échappent également à toute cotisation sociale permettrait de récupérer encore dix milliards d'euros.
L'application de ces dispositions permettrait largement d'éponger le déficit des régimes des retraites.