jeudi 27 novembre 2008

Bug contre la CGT

La CGT vient d'interpeller la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), affirmant qu'un problème informatique empêchait certains internautes de voter en faveur du syndicat dans le cadre du vote électronique expérimenté pour 1,3 million d'électeurs parisiens. "Les utilisateurs d'un navigateur Internet courant appelé Firefox sont dans l'impossibilité d'accéder à la case du bulletin de vote leur permettant de voter pour la liste CGT", a déploré le Secrétaire général de la CGT. Bernard Thibault demande une intervention de la CNIL "pour faire cesser immédiatement une grave discrimination à l'égard de ses listes".

Blog censuré !

Un blog humoriste, www.sortirdelacrise.tv, vient d'être censuré par Google. Il visait à dénoncer les propositions gouvernementales et celles de l'UMP présentées comme des solutions à la crise, entre autres le travail jusqu'à 70 ans ou encore le travail du dimanche. Une vive protestation s'est élevée contre cette censure pour demander le rétablissement immédiat du service, coupé sans explication.

Mobilisation massive en préparation

Alors que les coups pleuvent de toutes parts sur le monde du travail, les syndicats confirment leur volonté de passer ensemble à l'offensive. les huit principales centrales (CFDT, CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA), qui s'étaient rencontrées une première fois le 5 novembre, ont acté, lors d'une nouvelle réunion, "le principe d'une mobilisation massive des salariés au début de l'année 2009". Faisant le constat d'une accentuation des problèmes liés au pouvoir d'achat et à l'emploi, les syndicats estiment que les salariés, les retraités, les demandeurs d'emploi sont les premiers à payer une crise dont ils ne sont pas responsables.

Rappelant leurs responsabilités aux employeurs et à l'Etat, les huit organisations ont donc décidé de préparer une mobilisation "pour faire aboutir leurs revendications sur l'emploi, le pouvoir d'achat, les garanties collectives, les protections sociales, les conditions d'une relance économique...". Elles sont convenues de se réunir à nouveau les 15 décembre et 5 janvier pour en préciser le contenu et arrêter les modalités. Même si la CGT reste convaincue qu'on pouvait faire mieux et plus vite, elle avait plaidé, en vain, pour une action commune dès le mois de novembre. Elle juge positif que les syndicats affichent une volonté de défendre des propositions alternatives à la politique des pouvoirs publics et des organisations patronales. Cette démarche qui rassemble la totalité des centrales est inédite et peut contribuer à faire reculer le sentiment d'impuissance face à la crise.

Devinette

La France a toujours eu de visionnaires. Certains écrivains ont fait des descriptions... contemporaines. En voilà une tout à fait d'actualité ;:

"Que peut-il ? Tout. Qu'a-t-il fait ? Rien. Avec cette pleine puissance, en huit mois, un homme de génie eût changé la face de la France, de l'Europe peut-être. Seulement voilà, il a pris la France et n'en sait rien faire. Dieu sait pourtant que le Président se démène : il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; c'est le mouvement perpétuel ; mais, hélas ! Cette roue tourne à vide. L'homme qui, après sa prise du pouvoir a épousé une princesse étrangère, est un carriériste avantageux. Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir. Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort. Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse. Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve énorme, il est impossible que l'esprit n'éprouve pas quelque surprise. On y ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds, lui rit au nez, la bave, la nie, l'insulte et la bafoue ! Triste spectacle que celui du galop, à travers l'absurde, d'un homme médiocre échappé".

Texte de Victor Hugo, dans "Napoléon, le petit (réédité chez actes Sud)

Le 1 % logement ponctionné !

L'aide au logement destinée aux salariés va encore diminuer sous l'effet des ponctions décidées par le gouvernement.

Depuis trente ans, l'Etat n'a eu de cesse de se désengager des politiques de logement. Pourtant, chaque année, le même constat alarmant est tiré : le poids du budget logement pèse de plus en plus lourd pour les ménages, le marché ne répondant plus à la réalité sociale de la demande... Cette année encore, le budget de l'Etat a été revu de 6,2 % à la baisse. Christine Boutin a prévu de puiser dans les ressources du 1 % logement pour financer la politique du gouvernement. Le 1 %, géré paritairement par le patronat et les syndicats, est alimenté grâce à une participation obligatoire des entreprises de plus de 20 salariés et sert à financer la construction de logements sociaux et l'accession à la propriété des salariés. "Cette ressource, c'est de l'argent privé, elle est issue des richesses créées dans l'entreprise par les salariés. Il est anormal que les salariés, alors qu'ils financent de plus en plus le logement social, y aient de moins en moins accès" Christine Boutin a décidé de ponctionner ce dispositif à hauteur de 850 millions d'euros par an sur la période 2009-2011.
C'EST UN SCANDALE DE PLUS !

Mittal cogne dans les produits longs

Mittal a décidé de se préserver lui-même ainsi que ses actionnaires chéris et de faire payer au prix fort la crise à "ses chers employés". Toutes les entreprises d'ArcerlorMittal situées en Europe trinquent dans les produits longs et dans les produits plats. Dans les produits longs, aux arrêts de production comme sur le site de Gandrange s'ajoutent :

Pour le Luxembourg : Belval avec une réduction de production de 40 000 tonnes
Differdange avec une réduction de production de 60 000 tonnes
Rodange avec une réduction de production de 20 000 tonnes

Pour l'Allemagne : Hombourg avec une réduction de production de 35 000 tonnes
Duisbourg avec une réduction de production de 40 000 tonnes

Pour l'Espagne : Madrid avec une réduction de production de 72 000 tonnes
Bergara avec une réduction de production de 80 000 tonnes
Olaberria avec une réduction de production de 130 000 tonnes
Zaragoza avec une réduction de production de 60 000 tonnes

Sur les deux pieds : c'est quand ?

J'avais quelques mois quand l'homme a posé la première fois le pied sur la Lune. Aujourd'hui, j'ai 40 ans et le premier Noir a enfin mis le sien à la Maison Blanche. Ouf, on avance lentement et à cloche-pied, mais on avance. A ce rythme, j'en aurai 80 quand la première femme en posera un au Vatican, et 120 ans quand l'humanité réapprendra à se servir de ses deux pieds, cessant ainsi d'émettre du CO2 dans l'atmosphère.

mercredi 26 novembre 2008

3 décembre : faites-vous entendre !

Le 3 décembre au soir on comptera, on commentera, on conclura... les résultats des élections prud'homales. Si la participation a progressé, si la CGT a progressé, les commentaires seront brefs mais le pouvoir et le patronat sauront ce que ce vote signifiera : protestations, révolte et revendications sociales.
Si c'est l'inverse alors, pouvoir et patronat poursuivront la destruction des acquis sociaux et l'austérité.
VOTEZ CGT le 3 décembre, ça pèsera lourd.

16 décembre : Euromanifestation

Ce jour du 16 décembre 2008, le Parlement européen débattra de la directive du temps de travail. La Confédération Européenne des Syndicats (CES), organise une manifestation à Strasbourg où 10 000 syndicalistes européens sont attendus dont 1 000 syndicalistes de la CGT.
Cette manifestation sera la première étape d'autres manifestations qui auront lieu en 2009 dans le cadre d'une campagne plus vaste, avec comme mot d'ordre "Combattre la crise : priorité à l'emploi, aux salaires et aux droits des travailleurs".

65 heures par semaine !!

Dans toute l'Europe, le néolibéralisme profite de la crise pour écraser les acquis sociaux.
La régression sociale s'enracine partout. En France, c'est la fin des 35 heures, la fin de la retraite à 60 ans, la fin du repos le dimanche, etc... On porte l'âge de la retraite à 70 ans.
Maintenant, on veut porter la durée du travail hebdomadaire à 65 heures.
L'Europe devient synonyme de régression sociale absolue.

La banalisation

La durée maximale hebdomadaire de travail a été fixée à 48 heures par la directive de 1993, assortie d'un dispositif dérogatoire autorisant les employeurs à faire travailler le salarié au-delà de la durée maximale de 48 heures hebdomadaires en vigueur dans l'Union Européenne, sous réserve qu'il "en soit d'accord". Cependant, le texte même de la directive prévoyait un réexamen de cette disposition, essentiellement appliquée au Royaume Uni, d'ici fin 2003 au plus tard.
Mais, loin d'envisager la suppression de cette dérogation, la proposition soumise aujourd'hui au Parlement prévoit au contraire sa pérennisation sous prétexte qu'elle serait mieux "encadrée" avec notamment un maxima de 65 heures par semaine ! Un tel recul social est bien sûr totalement inacceptable car le caractère permanent de cette dérogation sera une incitation directe au dumping social et à la banalisation des longues heures de travail.

Une nouvelle définition

La proposition de directive modifie la définition du temps de travail en introduisant la notion de "temps de garde" et surtout de "période inactive du temps de garde", cette dernière catégorie n'étant plus considérée comme du temps de travail, même si le travailleur doit être disponible sur le lieu de travail. Les travailleurs du secteur médical, les pompiers seront par exemple directement concernés par cette modification qui vise à revenir sur plusieurs jugements successifs de la Cour Européenne de Justice favorables aux salariés.

La modulation

La directive actuelle autorise le calcul de la durée maximale du travail sur 4 mois. Il est proposé de faire passer la durée de cette période de référence à 12 mois, ce qui rendrait impossible des semaines de 78 heures en période haute de modulation, selon la CES.
Le repos compensateur sera pris "dans un délai raisonnable" et non plus immédiatement après le fait qui l'a généré comme c'est le cas actuellement.
La proposition de directive néglige d'autres points plus importants : conciliation de la vie professionnelle et de la vie privée, temps de travail des cadres, etc...
La directive de 1993 avait pour objectif d'améliorer les conditions de travail dans l'Union européenne. Mais si la proposition de directive est adoptée en l'état, ce sera la première fois que la révision d'une directive se traduit par une régression de la législation européenne dans le domaine social.

Une en plus !

Mittal serre un peu plus la vis de la régression sociale. Une semaine supplémentaire d'arrêt de la production vient d'être imposée au train à billettes et au laminoir à couronnes et à barres de Gandrange, du 20 au 26 novembre. Le personnel sera occupé à divers petits travaux et le personnel intérimaire renvoyé à la maison sans la moindre considération. Cette multiplication des arrêts en  annonce d'autres mais là, les conséquences seront plus fâcheuses.
Les CP, les RTT et les petits travaux ne pourront plus servir de parade. Pour le moment, ce sont les travailleurs intérimaires qui font office de chair à canon. La CGT a protesté plusieurs fois auprès de la Direction pour que les intérimaires soient épargnés. Mittal reste inflexible. L'humanité ne fait pas partie de ses valeurs.

lundi 24 novembre 2008

Blogs sous surveillance

Après la création de Base-élèves qui instaurait le fichage des enfants scolarisés en les dotant d'un numéro matricule de 5 à 35 ans, voici que l'Education nationale entend discipliner l'ensemble de ses rangs. Un document officiel intitulé "Cahier des clauses particulières" (accessible sur le Net) lance, au nom du ministère de l'Education nationale via la délégation à la Communication, un appel d'offres inquiétant. Son objet "Veille de l'opinion" dans les domaines de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Objectifs : "Identifier et analyser les thèmes et sources stratégiques ou structurant l'opinion, repérer les leaders, analyser leur potentiel d'influence et leur capacité à se constituer en réseau". Plus loin, il s'agit "d'anticiper et évaluer les risques de contagion et de crise" et "d'alerter en conséquence". Les thèmes à surveiller seront fonction des échéances "parlementaires ou événementielles" du ministère de l'Education nationale et de celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Les "notes de veille" que le prestataire retenu devra remettre aux pouvoirs publics devraient porter particulièrement sur Internet. Ciblés, les "sites revendicatifs informatifs, participatifs, politiques, etc." qui commentent l'actualité mais aussi "les sites de syndicats et de partis, les portails thématiques ou régionaux, les sites de militants associatifs, ceux des mouvements revendicatifs ou alternatifs, les blogs et pages personnelles"... Alerte !
France, où vas-tu ?

Il faut reclasser les intérimaires

La crise économique qui s'étend éclaire d'une lumière crue le sort des travailleurs intérimaires considérés comme la variable d'ajustement. Ces travailleurs invisibles sont les victimes qui paient le plus lourd tribut à la crise capitaliste. On le voit partout, dans toutes les industries et dans toutes les entreprises.
Déjà corvéables, malléables et licenciables à merci, cela ne suffit plus aux patrons de l'intérim. Ils réclament encore plus "d'assouplissements" de la législation. Le patronat profite de la crise pour réorganiser l'emploi précaire et le réutiliser dans des conditions plus avantageuses. Il veut une employabilité immédiate de tout chômeur, une plus grande liberté de casser le contrat de mission, sans contrainte juridique et sociale, une légalisation des renouvellements des contrats successifs, une disparition du délai à respecter entre deux contrats...

La CGT propose

La CGT est en boule contre ce patronat qui veut essayer de déréguler plus encore le secteur de l'intérim alors que, déjà, celui-ci ne respecte pas ses obligations.
La CGT veut bloquer cette machine infernale. Elle réclame que "les contrats de mission des intérimaires, victimes des suppressions d'emplois, ne soient pas rompus mais rattachés à l'entreprise de travail temporaire tant que le salarié n'aura pas été reclassé avec un nouveau contrat au moins égal à son emploi précédent".

G20 : un résultat dérisoire et indécent

 La déclaration des gouvernements est une "réaffirmation de principe de néolibéralisme". Tous les dogmes de la financiarisation de l'économie mondiale qui ont conduit à la crise sont présents dans cette déclaration.

Alors que la circulation absolue des capitaux, les innovations financières, le débridement des produits dérivés sont unanimement reconnus facteurs d'instabilité permanente, le G20 veut encourager "le développement des échanges de produits et services financiers" et faire en sorte que les institutions financières puissent "traiter des volumes croissants de produits dérivés".
Se gargarisant de "régulation" à chaque page, le G20 ne prend aucune véritable mesure contre les paradis fiscaux et ne dit pas un mot du secret bancaire, auxquels pourtant beaucoup de chefs d'Etat ou de gouvernement affirmaient vouloir mettre fin. Ne craignant pas la contradiction, le G20 affirme la nécessité d'éviter la récession, tout en appelant à "maintenir un cadre politique conduisant à la soutenabilité budgétaire", c'est-à-dire un cadre de rigueur.
Faut-il s'étonner que le bilan de trente années de politiques néolibérales ne soit pas tiré ? La montée considérable des inégalités, consécutive d'une part à la forte diminution de la part de
richesse produite allant aux travailleurs et, d'autre part, à l'application de programmes d'ajustement structurel dans les pays du Sud, est totalement ignorée par le G20. Or, le programme dit "de valeur pour l'actionnaire", corollaire de la dégradation de la condition salariale, est la cause profonde de l'emballement de la finance et de sa crise.
Aujourd'hui, on peut dire que ce nouveau consensus vient donner l'apparence de la nouveauté à ce qui n'est qu'une simple copie des préceptes qui ont conduit le monde au bord du désastre. L'effacement des dettes des grandes banques n'a posé aucun problème aux partisans du capitalisme, tandis que celui de la dette des pays du Sud attend encore de devenir une priorité.

Après avoir fait la part belle aux banquier et spéculateurs fauteurs de crise, les principaux gouvernements présents dans le G20 viennent de réaffirmer leur foi aveugle dans les bienfaits du marché roi et dans les vertus de la recherche de la rentabilité à tout prix. Le prix à payer sera celui de l'impossibilité de réduire la pauvreté et les inégalités et celui de l'impossibilité de mettre les sociétés sur une trajectoire de développement respectueux de l'environnement.

Crise financière : l'Europe syndicale appelle à repenser le système

Dans une lettre ouverte aux ministres des Finances du G7, les secrétaires généraux de la Confédération syndicale internationale (CSI), de la Confédération européenne des syndicats (CES) et de la Commission syndicale consultative auprès de l'OCDE (TUAC) réclament le lancement d'un plan de sauvetage de grande ampleur afin d'écarter les risques d'un naufrage de l'économie mondiale.

La CES, par la voix de John Monks, a déclaré : "Le capitalisme casino a échoué et la politique doit emprunter d'autres voies". Au titre des réponses politiques attendues : "La création d'un fonds européen de recapitalisation" et "la re-régulation complète des marchés financiers pour qu'ils fonctionnent dans l'intérêt du bien public" ; la "création d'un fonds européen d'investissement" notamment destiné à soutenir les énergies renouvelables, la recherche et l'innovation et développer les réseaux d'infrastructure et le placement de la Banque centrale sous la surveillance d'un conseil incluant les partenaires sociaux pour faire cesser sa croisade contre l'augmentation des salaires. Une analyse qui rejoint celle de la CGT pour qui, la version nationale du plan "ne traite pas des vrais problèmes économiques et sociaux" et particulièrement de "'la profonde récession".

A propos du traité européen...

John Monks, Secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats, a déclaré :

"L'intégration d'un protocole social, confirmant que le marché unique est au service du progrès social, serait une réponse appropriée aux inquiétudes croissantes des citoyens européens".

Nouvelle ponction dans l'assurance-chômage

Pour le gouvernement, tout est bon pour abaisser le coût du travail. Dernière trouvaille en date : la proposition du ministre du Travail, Xavier Bertrand, de supprimer la cotisation de chômage pour les retraités qui reprennent un emploi. Argument du ministre : le salarié dans cette situation ne risque pas de se retrouver au chômage puisqu'il est déjà à la retraite.
En réalité, cette mesure serait loin d'être indolore pour l'assurance-chômage, dont elle diminuerait les recettes. Ce manque à gagner s'ajouterait à la baisse des cotisations de chômage de 0,3 % demandée par le Medef dans le cadre de la négociation Unedic pour compenser la hausse des cotisations de retraite de 1 % sur trois ans décidée par le gouvernement.

Amiante : un mauvais coup de plus

La Fédération des Accidents du Travail crie à la "provocation" à propos de la suppression de la contribution des entreprises au fonds finançant les préretraites amiante, mesure inscrite dans le plan de financement de la Sécurité sociale. La suppression pure et simple de cette contribution reporte la charge sur la branche Accidents du Travail, Maladies Professionnelles. Cette mesure exonère les entreprises responsables pour renvoyer le poids sur l'ensemble des entreprises, c'est un très mauvais message concernant la prévention.

jeudi 20 novembre 2008

Le 3 décembre vous voterez

Vous serez appelés à choisir vos conseillers prud'hommes le 3 décembre prochain.
Voter CGT, c'est agir pour la justice au travail et pour vos revendications.

Mais qui sont-ils ?

Les conseillers Prud'hommes CGT sont des juges de travail bien différents. Ils sont aussi des salariés comme vous ! Ils militent à la CGT depuis de très nombreuses années.
Mais à la CGT, on ne devient pas conseiller Prud'hommes par hasard, ou à l'occasion d'une élection : celles et ceux qui se présentent aujourd'hui devant vous, ont tous déjà acquis préalablement à cette nouvelle fonction, une solide expérience de la défense des salariés par le droit du travail.
Expérience de défense collective acquise dans leur entreprise, en assurant les fonction de Délégués du Personnel, membres des CE ou des CHSCT, mais aussi individuelles, par l'exercice du mandat syndical ou de permanent juridique dans les unions locales CGT.
Tous ont participé à de nombreuses formations juridiques faites par la CGT, pendant lesquelles ils ont étudié la législation du travail et les conflits qui en découlent, les préparant ainsi à occuper sereinement, mais sérieusement, cette nouvelle responsabilité.
Aujourd'hui, comme hier, la CGT entend, face à la brutalité et à la précarité sans cesse croissante du monde du travail, préparer et accompagner du mieux qu'elle peut ses militants, afin qu'ils exercent cette fonction avec compétence, humanité et justesse.

Vous ne serez plus seul

20 millions de salariés français dont 37 000 mosellans sont appelés à voter aux élections prud'homales le 3 décembre prochain. Il s'agit, en Moselle, de pourvoir 142 sièges pour le collège salariés répartis sur trois conseils de prud'hommes.

Qui et quoi ?

Le conseil de prud'hommes est le seul tribunal compétent pour régler les litiges individuels relatifs à un contrat de travail.

- 13 % des salariés ont déjà saisi les prud'hommes
- 23 % des patrons ont fait de même
- 50 % des affaires concernent la rupture du contrat de travail
- 40 % concernent les rémunérations (heures sup, primes, salaires non versés, discriminations,       reconnaissance des diplômes, etc...
- 70 % des Français font davantage confiance aux conseils de prud'hommes plutôt qu'aux                    professionnels de la justice
- 200 000 affaires sont traitées chaque année par les conseils de prud'hommes.

"G20" une gigantesque escroquerie mondiale !

Comme il fallait s'y attendre, la réunion des chefs d'Etats et des gouvernements des 20 plus grands pays n'avait qu'un seul souci : sauver le capitalisme financier qui nous a conduit au bord du gouffre.
Aucune mesure mondiale n'a été prise comme par exemple des mesures immédiates :
- la fermeture des paradis fiscaux et judiciaires
- l'imposition des revenus du capital
- la nationalisation de l'ensemble du secteur bancaire, etc...
Rien n'a changé.

C'est bon de le savoir !

Voici quelques extraits, très officiels, tirés du rapport de l'agence française des investissements internationaux, un établissement public :

  • "Les coûts salariaux en France se trouvent dans la moyenne basse des pays européens". "Contrairement aux idées reçues, la France est relativement bien placée pour le coût du travail, notamment par rapport à ses concurrents directs, l'Allemagne et le Royaume-Uni"
  • "Le coût global du travail dans l'industrie en France est l'un des plus faibles des pays de l'Europe des 15. Il est quasiment équivalent au coût du travail aux Etats-Unis".
  • "La capitale française se classe au 2e rang mondial pour l'accueil des sièges sociaux d'entreprises avec 27 entreprises du Fortune Global 500, devant New York, Londres et Pékin".
  • "Les Français affichent des performances exceptionnelles en termes de productivité, avec une performance supérieure de 20 % à la moyenne européenne".
  • "Les Français ont une durée effective de travail par semaine supérieure à... celle des Etats-Unis, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Irlande, la Belgique, les Pays-Bas, les Pays scandinaves. La durée effective du travail hebdomadaire est de 38 heures en France, soit une heure de plus qu'en Grande-Bretagne et 2h30 de plus qu'en Allemagne, et un niveau supérieur à la moyenne des 27 pays membres de l'Union Européenne".
  • "Si les Français sont si productifs, c'est qu'ils sont très bien formés : 7 % du PIB de la France sont consacrés à l'éducation et à la formation".
  • "Le nombre de jours de grève dans le secteur privé en France est inférieur à celui des Etats-Unis, de l'Italie ou de l'Espagne".

Salaires patronaux les plus élevés

En 2007, 77 % des PDG des plus grosses entreprises françaises ont vu leur rémunération augmenter de 40 %. Les patrons français ont bénéficier en 2007 d'une rémunération moyenne de 5,9 millions d'euros, soit 50 000 euros de plus que leurs collègues d'outre-manche ! Là encore, ce sont les stock-options qui font la différence : les patrons français reçoivent en moyenne l'équivalent de 2,7 fois leur salaire brut sous cette forme (contre 1,2 pour leurs collègues européens).
Les stock-options, celles-là mêmes que la droite n'a pas voulu taxer le 30 octobre de peur d'effrayer les pauvres chefs d'entreprise sous payés !

135 ans plus tard, y'en a qui n'ont pas encore compris !

"La grande masse du peuple, intellectuellement incapable de comprendre les formidables avantages que tire le capital du système, portera son fardeau sans plainte et peut-être sans s'imaginer que le système est contraire à ses intérêts" (lettre des frères Rotschild, adressée le 25 juin 1863 à Mrs Ikelheimer, Wall Street).

135 ans plus tard, ils sont surpris !

51 millions de salariés américains cotisent chaque mois pour leur retraite dans un fonds de pension privé et optent pour des plans qui leur permettent de placer leur épargne en Bourse ont vu disparaître en quelques mois des années d'économies.
L'ampleur de la crise est telle que tous les fonds de pensions américains ont été touchés. Les fonds auraient perdu au total 2 milliards de dollars en 15 mois (20 % de leur valeur).

L'enfer pour nous, le paradis pour eux

La cinquième place bancaire mondiale !

Quelle est la cinquième place bancaire, juste derrière Hongkong, Londres, New York et Tokyo ? Tout simplement les îles Caïmans, 410 000 habitants (l'équivalent de la ville de Compiègne...). Plus de 600 banques et de 50 000 entreprises y sont installées.

Plus de 28 entreprises par habitant !

Quel est le pays où il y a plus de 28 entreprises par habitant ? Les îles Vierges britanniques, qui comptent 619 916 sièges sociaux pour 21 730 âmes... Elles abritent aujourd'hui les deux tiers des sociétés off-shore.

mercredi 19 novembre 2008

Accident mortel au TAB : les parties entendues

L'accident qui a eu lieu le 17 mars 2005 au train à billettes de Gandrange, causant la mort d'un ouvrier écrasé lors d'une opération de démantèlement d'un blooming, a été évoqué en audience au Tribunal correctionnel de Metz le 13 novembre 2008.
La CGT est partie civile dans cette affaire. Le donneur d'ordre ArcelorMittal et l'entreprise STIPS, chargées du démantèlement sont les accusés.
L'avocat de la famille de la victime a souligné les carences du plan de prévention et du mode opératoire décidés par ArcelorMittal. Les témoignages des camarades de la victime ont mis également en évidence l'insuffisance des effectifs affectés à l'opération de démantèlement ainsi que la médiocrité de l'éclairage du chantier. L'avocat a mis aussi l'accent sur le caractère bâclé de l'analyse des risques en dénonçant le non-respect des dispositions du Code du travail en matière de sécurité par les deux accusés.
ArcelorMittal et l'entreprise STIPS se sont renvoyés la responsabilité de cet accident.
Le Parquet a demandé que les deux parties soient condamnées à un an de prison avec sursis et au versement d'une indemnité pour préjudice moral de 15 000 euros à 35 000 euros à l'épouse et aux six enfants de la victime.
Le jugement sera rendu le 22 janvier 2009.

Reclassements à petits pas

La commission chargée du suivi du plan de reclassements s'est réuni le 12 novembre 2008.
Elle a fait état de l'avancement à fin octobre. 343 entretiens représentant 82 % du personnel concerné ont été réalisés. 66 offres valables d'emplois (OVE) ont été transmises et 17 sont en cours de finalisation.
Parmi les 66 OVE, on note 7 mutations dont 4 cadres avec 6 au Luxembourg et 1 à Saint-Denis. 44 détachements sont en cours dont 7 cadres : 28 à Florange, 15 au Luxembourg et 1 à Saint-Denis. 7 OVE pour Florange ont été acceptées. Elles concernent 4 cadres (en attente de détachement) et 3 non-cadres. 8 autres OVE sont en attente d'acceptation (5 à Florange et 1 au Luxembourg). 1 OVE pour Florange a été refusée.
Du côté des projets de création d'entreprises, la SODIE enregistre 20 contacts dont 3 demandes d'information (1 sans suite, 1 congé de reclassement et 1 préalable à validation de projet). A cela s'ajoutent 12 validations de projet d'emploi et 5 créations potentielles concernant la mise en temps partiel de fin de carrière (TPFC).
La restitution des simulations de situation est effectuée depuis le 14 novembre. 90 salariés sont potentiellement concernés.

La CGT exige des réponses

La commission de suivi a donné l'occasion à la CGT de revenir sur une série de questions qui pose problème et pour laquelle la CGT entendait obtenir des réponses claires et précises :

Les salariés inaptes : La CGT a proposé un passage par l'ASSERPRO avant de définir un point de chute. L'AGEFI pourrait être sollicitée en qualité de conseil pour trouver les réponses les plus adaptées à la situation.

Pré-positionnement : La CGT fait état du mécontentement de certains salariés vis-à-vis des propositions qui leurs sont faites. On estime à 25 % sur un effectif de 400 concernés, les salariés qui se disent insatisfaits de leur offre. L'Inspection du travail s'est étonnée qu'une seule offre de reclassement soit présentée aux salariés. Pour elle, il est courant qu'un plan de sauvegarde de l'emploi fasse état de deux offres valables d'emploi.

Ancienneté : La CGT est revenue sur l'engagement de Mittal de prendre en compte l'ancienneté dans la rémunération notamment au Luxembourg où l'on parle seulement d'expérience et où l'ancienneté n'est prise en compte qu'à 50 %. Après débat et devant les arguments présentés par la CGT et soutenus par l'Inspection du travail, la Direction a annoncé que, désormais, il y aurait une garantie de 100 % pour la prime d'ancienneté.

Salaire : La CGT a fait état des cas où le maintien intégral du salaire n'est pas assuré pour les mutations à Florange. Elle a dénombré 15 cas avec perte de salaire sur 21. La CGT et la Direction départementale du travail ont demandé à la Direction de Gandrange de s'expliquer. Elle donnera sa réponse à la prochaine réunion.
Pour la CGT, ce qui devait rester une exception est devenu la règle.

Divers : La Direction n'a pas su quoi répondre à la demande de la CGT concernant l'attitude qu'elle adopterait en cas de refus d'un TPFC. Elle indique que les cas particuliers seront examinés.
La CGT a souhaité avoir des assurances pour les reclassements prévus en 2009. La Direction ne s'est pas prononcée.
La CGT a dénoncé les difficultés rencontrées par les salariés lors des entretiens à Florange où l'on privilégie les diplômes et non plus les compétences.
Il faut rappeler que le site de Gandrange qui a accueilli des milliers de salariés en provenance des usines condamnées situées aux quatre coins de la Lorraine, du Nord ou de la Normandie, a toujours facilité l'accueil et l'insertion des salariés mutés.

L'épée de Damoclès

Pour 85 % des personnes interrogées (contre 80 % il y a un an), les risques que leurs enfants connaissent un jour une situation de pauvreté sont "plus élevés" que pour leur génération, révèle une étude de l'IPSOS. Cette crainte est très présente chez les ouvriers et les employés, mais elle grandit également chez les cadres et les professions intermédiaires.

Le boomerang des heures sup.

Les exonérations sociales et fiscales sur les heures supplémentaires ont un coût pour les finances publiques, que la ministre Christine Lagarde a estimé à 4 milliards d'euros en 2008. Le rédacteur en chef d'Alternatives économiques, Guillaume Duval, s'est livré à un petit calcul. Selon lui, la même somme permettrait à l'Etat de financer entièrement 100 000 emplois supplémentaires.

Tout et son contraire

Telle est la devise de Nicolas Sarkozy. Dans un contexte où il s'agite beaucoup pour faire prendre des vessies pour des lanternes, il est bon de rappeler l'un des engagements pris par celui qui veut "moraliser" le capitalisme.

Je cite :

"Je souhaite développer le crédit hypothécaire pour les ménages. Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement (...). C'est ce qui a permis de soutenir la croissance aux Etats-Unis"

Avant le 29 novembre

Vote par correspondance pour les prud'hommes

Ouvert à tous et sans condition dès la mi-novembre 2008. Il suffit de glisser le bulletin de voter avec la carte d'électeur signée dans l'enveloppe reçue à domicile. Attention : la lettre doit être postée avant le 29 novembre 2008 pour qu'elle parvienne au bureau de vote au plus tard le 3 décembre 2008.

lundi 17 novembre 2008

Mittal continue de se remplir les poches

Malgré une très mauvaise conjoncture économique, Mittal ne perd pas le sourire. Les résultats de son groupe, pour le troisième trimestre 2008, enchantent toujours ses actionnaires. Comparativement à la même période de 2007, le chiffre d'affaires progresse de 38 %, le résultat opérationnel de 76 % et le résultat net de 29 %. Quant à la rémunération des actionnaires, elle s'élève à 2,3 milliards de dollars de dividendes. De quoi ne pas arracher de larmes à tout ce beau monde qui tire profit de la crise, qui frappe durement les salariés et les peuples de la planète.
Mittal a pensé à "ses chers employés". Il a prévu, comme il le dit si poliment, "des initiatives pour répondre au contexte économique actuel".

A savoir :
  • une adaptation du plan de croissance aux conditions du marché,
  • une augmentation des gains de gestion d'un montant de 5 milliards de dollars à travers des économies notamment sur les frais généraux et administratifs,
  • une augmentation des arrêts de production.
Cela s'est déjà traduit par des arrêts d'installations au mois de novembre qui s'étaleront jusqu'à fin janvier pour certaines usines.
Le chômage menace. Pour l'instant, les RTT et les CP servent de tampon.

Privatiser nuit

ConsoFrance, coordination de 9 organisations de consommateurs dont l'INDECOSA CGT représentant 2,5 millions d'adhérents, manifeste son opposition à la privatisation de la Poste. "La libéralisation des secteurs de l'économie jusqu'alors assurés par les entreprises de service public n'a pas profité aux consommateurs" affirme l'organisation. Une évidence toujours bonne à dire.

La CGT en tête

La CGT arrive en tête aux élections de comités d'entreprise 2005-2006 avec 22,9 % des voix (- 0,5 point), devant la CFDT qui recueille 20,3 % des voix (- 0,9 point). La participation s'élève à 63,8 % (-1 point). Les listes syndicales réunissent plus des trois quarts des suffrages, celles des non-syndiqués étant en recul depuis dix ans (-4,7 points).

Hécatombe en 2007

Le nombre d'accidents du travail en France a augmenté de 2,8 % en 2007 par rapport à l'année précédente, d'après un rapport de la CNAM. Celui des accidents de trajet liés au risque routier est en hausse de 4,6 %. Le nombre de maladies professionnelles progresse de 3,6 %.

Nous avons confiance

51 % des salariés font "très et assez confiance" dans la CGT et 49 % dans les syndicats en général, selon la seizième vague du baromètre d'image des syndicats réalisée en septembre 2008 par l'institut CSA. Le score de la CGT progresse de 1 point par rapport à l'année précédente, celui des syndicats en général recule de 5 points. "Les objectifs prioritaires pour les syndicats" sont l'augmentation du pouvoir d'achat, l'égalité entre les hommes et les femmes et la défense de l'emploi. La CGT doit prioritairement "être plus à l'écoute des travailleurs". Enfin, 65 % des salariés se déclarent prêts à manifester et 58 % à faire grève.

La note pour les chômeurs

L'Unedic a décidé d'accorder un report de l'appel de cotisation pour soutenir les PME qui en font la demande. Cette opération "détourne les cotisations de leur objet", estime la CGT. Pour assurer le versement des prestations chômage, l'UNEDIC devra en effet emprunter jusqu'à 1,5 milliard d'euros, induisant 12 millions de frais financiers à sa charge.

Toujours pour les plus riches

"Deux euros sur trois payés au titre du bouclier fiscal vont aux ménages disposant de plus de 15 millions d'euros de patrimoine", indique le président de la commission des Finances à l'Assemblée nationale. L'an passé, 2 242 très riches contribuables se sont partagés 83 % des sommes reversées par l'administration au titre du bouclier fiscal à 60 %, soit 84 700 euros chacun.

mercredi 12 novembre 2008

Ainsi soit-il !

"Si les dispositions législatives généralisent le champ du travail dominical, les dommages humains et sociaux qui en découleraient seraient sans commune mesure avec le coût économique qui peut en résulter. Amen. Bien dit".

Monseigneur Vingt-Trois, président de la Confédération des Evêques de France.

Fausse note

Je ne joindrai pas au  concert symphonique de l'ensemble des dirigeants, gauche et droite confondues, qui saluent l'élection de Barak Obama, voyant dans ce nouveau président Etats-Unien un sauveur universel à l'image des héros hollywoodiens.

Certes, la victoire d'Obama est historique. Certes, elle reflète une prise de conscience forte dans la lutte contre le racisme. Certes, elle affirme un rejet sans appel de la politique ultralibérale de Bush, de ses mentors néo-conservateurs et de la mainmise de la finance sur les affaires publiques. Il y a donc un sursaut civique et émotionnel incontestable et il faut en prendre acte.

Au-delà de ces constatations qui font appel à l'affect plus qu'à la réflexion politique ou à la volonté affirmée de changer de société, un constat s'impose :
C'est bien la sphère financière et les lobbies qui ont financé en majorité la campagne de Barak Obama.

Ils l'ont fait pour deux raisons :
  1. Parce que l'image de l'Amérique est partout dans le monde à son plus bas niveau depuis sa création et que cela a des effets dramatiques sur toute une série de facteurs qui sont vitaux pour ce pays.
  2. Parce que la sortie crise financière, qui a pointé du doigt les responsabilités écrasantes du système financier en général et américain en particulier ne peut se faire, au profit du grand capital, que s'il y a une adhésion nationale, voire internationale autour du président des Etats-Unis et de la nouvelle image qu'il est susceptible de donner aux USA.
Les coups de brosse à reluire, les flatteries et autres courbettes de Sarkozy et des dirigeants politiques, en France ou de par le monde, qui défendent bec et ongles les valeurs du capitalisme, de l'OMC et du FMI, ne sont pas le fait du hasard et n'émanent pas d'une soudaine adhésion à une politique qui privilégierait le métissage, l'égalité ethnique ou toute autre considération antiraciale. Au plan nationale Hortefeux nous démontre tous les jours le contraire.

Pour eux, Barak Obama demeure l'outil qui permettra à la "révolution" ultralibérale de progresser et s'imposer définitivement. La crise financière ayant permis de faire le ménage en forçant la disparition de quelques établissements bancaires "gênants" pour regrouper tout le pouvoir financier dans les mains d'une poignée grosses structures internationales en puisant, au passage, dans la poche des contribuables. La voie est libre.

Quelle que soit sa couleur de peau, le président des Etats-Unis restera aux ordres du pouvoir économico-financier porté par l'OMC.
N'en déplaise à celles et ceux qui voudraient nous faire croire le contraire et qui, pour ce faire, emploient déjà les grands moyens.

René Balme, Maire de Grigny
Le 6 novembre 2008

Mittal impose partout son diktat !

Les profits et l'action du groupe ArcelorMittal sont touchés. La menace d'une aggravation n'est pas à écarter. Devant cette perspective, Mittal a décidé de faire payer la note aux sidérurgistes : arrêts d'installations, imposition des CP et RTT, chômage pour tout le monde !
Gandrange, Florange, touchés mais aussi Fos où la Direction a décidé de réduire la production de 3 millions de tonnes !
C'est l'effet "domino".
Dans un premier temps, l'usine de Fos arrêtera les hauts fourneaux du 15 novembre à fin janvier 2009, l'aciérie fonctionnera à 20 coulées par poste et le train à billettes sera arrêté pour 15 jours. C'est la première ration !

En cause : les choix des gouvernements et des groupes Arcelor et Mittal

- Qui a décidé de privatiser la sidérurgie en 1995 ? C'est eux !
- Qui a promis de distribuer 15,7 milliards d'euros de dividendes aux actionnaires d'Arcelor entre    2006 et 2008 ? C'est eux !
- Qui a fait entrer les Fonds de pensions dans le capital de la sidérurgie ? C'est eux !
- Qui a fixé comme objectif de 20 % la rentabilité sur les capitaux engagés ? C'est eux !
- Qui a bénéficié des 8 milliards d'euros de profit en 2007 ? C'est eux !
- Qui a empoché 300 millions d'euros au 1er semestre 2008 ? C'est lui !

Alors, pas question de payer leur crise !

Ai-je bien compris ?

Dites-moi si j'ai bien compris. L'Etat, qui n'a pas d'argent, emprunte des milliards d'euros aux banques pour redonner cet argent aux... banques ! Où est l'horreur ?

Hold'up !

Le banquier a un gros avantage sur le braqueur lambda, c'est qu'il est déjà à l'intérieur de l'établissement.

Médiation

A tous ceux qui pensent que le capitalisme marche sur la tête, il faut leur proposer d'attendre un peu. Leur moment va venir. Laissez passer le vacarme produit par la bulle qui explose... Laissez les gouvernements éteindre à coups de milliards cette crise qui enfle et menace le cœur même du système. Ces pompiers pyromanes y arriveront sans doute, leur énergie est toute tendue vers cet objectif. Quand le moment sera venu de tirer un trait et de faire l'addition, il faudra alors qu'ils nous expliquent, qu'ils s'expliquent. Pendant des décennies, on nous a fait croire que l'argent manquait pour donner de l'eau à ceux qui ont soif, pour éduquer ceux qui ne pouvaient même pas s'acheter un stylo, pour nourrir ceux qui ont faim, pour soigner ceux qui souffrent, pour préserver notre environnement. Comment justifieront-ils alors ces milliards de dollars et d'euros trouvés si rapidement pour sauver des banques et des Bourses ? Donc, attendez un peu... Votre temps arrivent et vos questions seront soutenues par des millions de personnes qui auront vu la réalité du système, les mensonges de nos dirigeants, le cynisme des financiers... Patience donc. Une page se tourne et elle est tournée contre leur gré par ceux mêmes qui ont toujours refusé de la toucher.

jeudi 6 novembre 2008

Les effets collatéraux de la condamnation de Gandrange

Nous le signalons régulièrement dans notre journal de bord : les reclassements ne sont pas "un long fleuve tranquille". Mais la fermeture de l'aciérie et du TAB a aussi pour conséquences de ne pas rassurer pour l'avenir et de provoquer des départs "volontaires".

Un salarié du LCB a tenu à donner son sentiment à la Direction générale de Gandrange avant de nous quitter :

"En réponse à votre courrier du 8 octobre, je vous informe que je maintiens mon projet de quitter mon emploi de technicien de maintenance LCB, emploi supprimé au 31 décembre 2009 selon votre plan. Demande que je vous ai fait parvenir le 18 septembre 2008.

Dans le cadre du projet Plan de sauvegarde de l'emploi de la société ArcelorMittal Gandrange signé courant juillet 2008, je suis toujours convaincu de remplir toutes les modalités de départ volontaire à l'initiative du salarié car je respecte toutes les conditions décrites dans votre P.S.E. Mais cette procédure repose sur le principe de double volontariat qui nécessite l'accord du salarié mais également de l'entreprise afin de bénéficier des mesures d'accompagnement définies. Votre entreprise refuse de donner son accord sous prétexte de ne pas encourager une fuite en avant de ses salariés selon vos termes lors de notre rencontre du 18 septembre 2008.
Pour rappel, c'est ArcelorMittal qui a décidé la fermeture de l'aciérie et du TAB, et ses salariés en subissent simplement les conséquences.

S'étant investi pleinement pendant huit ans dans mon emploi, en redoublant d'effort pour votre société et pour la pérennité de l'entreprise, toute cette énergie fut gâchée par l'annonce de cette fermeture. De là, j'ai perdu toute confiance en l'avenir du site mais aussi en la société. Mon départ est conséquence de cela.

Je vous ai donc présenté ma demande de volontariat au départ car je croyais en la bonne foi du P.S.E. d'ArcelorMittal Gandrange car les mesures proposées étaient exemplaires pour rassurer les salariés durant ces périodes difficiles et, de ce fait, nous serions accompagnés dans les meilleures conditions possibles quels que soient nos choix.
D'autre part, ma demande de départ volontaire permet encore aujourd'hui de sauver un emploi sur le site de Gandrange.

Malheureusement, j'ai le regret de constater du faible intérêt que porte la société à l'égard des sentiments d'un salarié loyal qui croyait en ce P.S.E. en demandant simplement ses droits.

Aujourd'hui, épuisé moralement de nos divergences d'opinions sur les modalités de départ volontaire à l'initiative du salarié, je suis dans l'incapacité de reprendre mon emploi du fait de l'agacement causé par cette mésentente. C'est pourquoi, de par mes responsabilités familiales, mais aussi et surtout dans l'intérêt de ne pas rater l'opportunité qui s'est offerte à moi, c'est-à-dire mon nouvel emploi à contrat à durée indéterminée, je suis contraint de vous présenter ma démission.

Je vous remercie donc de prendre en considération ma demande afin que je puisse quitter mon emploi au plus tôt possible afin de pouvoir intégrer mon nouvel emploi le plus rapidement possible pour pouvoir réaliser mon reclassement dans les meilleures conditions possibles. Pour rappel, nous avions convenu avec mes responsables hiérarchiques, lors de notre entretien du 10 septembre 2008, que je pouvais quitter mon poste au 27 septembre 2008.

Je vous prie, Monsieur le Directeur......."

"Le paradis" capitaliste

Les 25 000 milliards de capitalisation boursière qui se sont envolés ont pour conséquence de présenter la facture aux travailleurs. Une facture sous la forme d'emplois supprimés, de salaires comprimés, de services publics amputés.
Dans le sillage de la récession qui s'installe, la famine va s'aggraver et ravager des populations entières en Afrique et en Asie, dans l'indifférence des puissants de la planète qui ne se soucient que du sort des banques et de la santé des placements.

Que c'est beau les droits de l'Homme dans le paradis capitaliste !

Les droits de l'Homme version française

L'association humanitaire Oxfam France vient de dénoncer la décision du gouvernement français qui envisage de couper massivement ses subventions aux pays d'Afrique subsaharienne. En ligne de mire de cette austérité, les programmes de développement dans la plupart des pays, l'éducation au Niger, en RDC, au Bénin ou en Guinée, la santé au Mali, au Rwanda, au Togo, à Madagascar et au Congo, le secteur agricole... "Avec une telle politique, la France efface d'un trait tous les efforts entrepris ces dernières années pour lutter contre la pauvreté en Afrique... C'est un retour de vingt ans en arrière", a déclaré un porte-parole de l'association. Il ne s'agit pas de sommes considérables quand on voit ce qui est offert ou prêté aux grandes banques, ici 40 millions d'euros, là 20, mais elles sont vitales, au sens littéral du terme.

Acierix en a gros sur la patate

Je suis allé voir mon banquier.


Il a une façon toute personnelle de me rappeler que l'on doit manger 5 fruits et légumes par jour :
- Vos comptes, c'est la fin des haricots
- L'oseille n'a plus la cote
- Vos placements ont fait chou blanc
- Dans quelques jours, vous n'aurez plus un radis
- Il ne vous reste plus qu'à prendre un avocat.
Quelle salade !

Je lui ai répondu :
- Si je comprends bien, je n'ai plus de poire pour la soif
- Plus de cerise sur le gâteau
- Mes économies sont mi-figue, mi-raisin
- En plus, je ne peux pas ramener ma fraise
Toutes ces années de labeur pour des prunes ! Je suis sorti de la banque en regrettant de ne plus avoir de noisettes.

Y'en a pourtant qui en font leurs choux gras !!!

Le président en fait des tonnes

Un minimum de 7 061 tonnes équivalent CO2 : voici la quantité de gaz à effet de serre rejetée dans l'atmosphère par Nicolas Sarkozy au cours de ses déplacements officiels des onze derniers mois. C'est-à-dire depuis la signature du "Grenelle de l'environnement", le 26 octobre 2007.

Ce chiffre, que révèle Terra Economica, est le "coût écologique" des déplacements officiels de Nicolas Sarkozy. C'est l'équivalent des émissions de gaz à effet de serre totales annuelles, transport, logement, nourriture... de 1 000 Français ordinaires.

Un troupeau de 823 vaches à lui tout seul

C'est aussi l'équivalent des émissions d'une des voitures les plus économes du marché (de type Smart), qui aurait accompli, tenez-vous bien, 1 750 fois le tour de la Terre. Dans un registre plus bucolique, c'est enfin l'équivalent des émissions d'un troupeau de 823 vaches laitières du Nord-Bretagne pendant toute une année.

Précision : le renouvellement en cours de la flotte élyséenne, et le changement pour un avion long courrier plus lourd que l'avion présidentiel actuel, devrait avoir un impact à la hausse sur ces chiffres.  Selon nos estimations, si Nicolas Sarkozy maintient le rythme de ses déplacements pour l'année à venir, ses émissions de gaz à effet de serre passeraient de 7 061 tonnes équivalent CO2 à 13 956 tonnes.

Précision : ce chiffre ne prend pas en compte les escapades privées de Nicolas Sarkozy et de la première Dame de France Carla Bruni, en Jordanie ou en Egypte, ni les frais de bouche, ni les déplacements de ses collaborateurs.

Paroles, paroles... com d'hab

Cette enquête inédite ne consiste pas à stigmatiser le comportement du chef de l'Etat qui doit, c'est une évidence, se déplacer souvent, vite et parfois loin. Mais, deux événements ont poussé la rédaction de Terra Economica à mener cette enquête. D'abord les demandes récurrentes depuis un an de N. Sarkozy, F. Fillon et JL Borloo appelant à "l'exemplarité écologique". Le Chef de l'Etat n'a-t-il pas déclaré, il y a un an, "comment devenir un exemple si on n'est pas capable de s'appliquer à soi les règles qu'on voulait voir retenues par les autres" ?

Ensuite, la publication du budget de l'Elysée pour 2009 comportant une augmentation de 33 % du budget pour les "déplacements de la Présidence".

Notons que l'Elysée a consenti un geste. Il y a un an le palais de l'Elysée a symboliquement éteint ses lumières "cinq minutes pour la planète". Estimation : 7 kilogrammes de CO2 économisés, soit un millionième du bilan CO2 du président de la République.

mercredi 5 novembre 2008

La phrase du jour

"Maintenant qu'on est dans la crise jusqu'au cou, on va demander des efforts à tout le monde, surtout aux salariés".


Geoffroy Roux de Bézieux, PDG de Virgin Mobile et président de l'UNEDIC

Bien dit

"La remise en cause des valeurs libérales dépasse le cadre de l'entreprise. Plus qu'une crise sociale, on va affronter une crise de société".


Henri Vaquin, sociologue

L'anniversaire du frère du Pape

Scandale en Allemagne où des catholiques s'indignent qu'en période de crise l'évêché de Ratisbonne dépense 100 000 euros pour financer le voyage à Rome de 127 musiciens afin d'organiser une fête pour l'anniversaire du frère aîné du Pape.

La fin du rêve américain

L'économiste américain Jeremy Rifkine juge que la crise représente "un effondrement du rêve américain", un "rêve fondé sur la foi aveugle dans le marché et la croyance que si chacun poursuit son enrichissement individuel, le marché se chargera du reste".

Prudh'ommes le 3 décembre : des inquiétudes

L'IFOP vient de réaliser une étude sur les intentions de vote des salariés aux élections prud'homales du 3 décembre prochain. Les résultats sont inquiétants. Il faut espérer que la mobilisation syndicale permettra un sursaut et se traduira par une augmentation de la participation électorale.

  • Les intentions de vote
          Participation totale : 31 %  -  Abstentions : 69 %

- les 18-24 ans seront 10 % à voter
          - les 25-34 ans seront 22 % à voter
          - les 35-49 ans seront 34 % à voter
          - les 50 et plus seront 44 % à voter
  • La participation depuis 1979
          - en 1979, elle était de 63 %
          - en 1982, elle était de 57 %
          - en 1987, elle était de 46 %
          - en 1997, elle était de 34 %
          - en 2002, elle était de 33 %
  • Les intentions de vote et caractéristiques
          - les hommes participeront à 34 %
          - les femmes participeront à 27 %
          - les cadres supérieurs participeront à 26 %
          - les employés participeront à 25 %
          - les ouvriers participeront à 39 %
          - ceux qui habitent la région parisienne participeront à 27 %
          - ceux qui habitent le Nord-est participeront à 33 %
          - ceux qui habitent le Nord-ouest participeront à 32 %
          - ceux qui habitent le Sud-ouest participeront à 31 %
          - ceux qui habitent le sud participeront à 30 %
          - ceux qui habitent les communes rurales participeront à 34 %
          - ceux qui habitent les communes urbaines de province participeront à 33 %
          - ceux qui habitent l'agglomération parisienne participeront à 22 %
          - ceux qui sont proches de la CGT participeront à 35 %
          - ceux qui sont proches de la CFDT participeront à 39 %
          - ceux qui sont proches de FO participeront à 37 %
          - ceux qui sont proches du PC et de l'extrême gauche participeront à 31 %
          - ceux qui sont proches du PS participeront à 36 %
          - ceux qui sont proches des Verts participeront à 25 %
          - ceux qui sont proches du Modem participeront à 30 %
          - ceux qui sont proches de l'UMP participeront à 28 %
          - ceux qui sont proches du Front National participeront à 29 %
  • Ils iront voter pour :
          - la CGT........................... 31 %
          - la CFDT........................ 25 %
          - FO................................. 18 %
          - la CFTC........................   8 %
          - la CGC..........................   7 %
          - UNSA...........................   5 %
          - SUD..............................   4 %
          - un autre syndicat........   2 %
  • Ce qui comptera le plus dans le choix
          - la volonté d'élire des conseillers prud'homaux compétents... 47 %
          - la situation économique et sociale.............................................. 25 % 
          - la situation des salariés dans leur entreprise............................ 17 %
          - leur attachement et leur soutien à un syndicat.......................... 11 %
    

Mittal se paie sa crise sur notre dos

Après six années d'euphorie et de profits en progression constante, le groupe ArcelorMittal décide de ralentir ses opérations d'acquisitions et de freiner des deux pieds sa production. Sa décision est motivée par la crise financière et la crise économique qui s'étendait, son souci de maintenir un taux de profit élevé

La retraite à 70 ans c'est pour bientôt !

C'est en catimini, avant minuit, la veille de la Toussaint, que les députés de la majorité présidentielle ont voté, dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, un amendement repoussant l'âge du départ à... 70 ans !!!
Cette mesure entrerait en vigueur en 2010 et s'adresserait aux "volontaires". Comment peut-on justifier cette mesure ?

Par une demande des salariés ? Certainement pas, ils veulent partir à 60 ans au grand maximum et même avant, pour ceux qui connaissent la pénibilité.

Par une demande des patrons ? Certainement pas. Ils préfèrent licencier avant 60 ans des travailleurs qui leur coûtent trop cher.

Alors, par qui ? Mais par le seul gouvernement Sarkozy !

A travers cette mesure qui concernerait d'abord les pseudos "volontaires", on veut insinuer dans la tête des jeunes que l'âge de la retraite ne pourra être que de 70 ans si l'on veut un niveau de pension acceptable. Au lieu de changer le mode de financement de la retraite par répartition, le gouvernement prévoit que les salariés se paieront demain ce que l'Etat et les patrons ne leur donneront plus, c'est-à-dire la garantie d'avoir une retraite représentant entre 75 % et 80 % de leur dernier salaire. Le combat pour la retraite n'est pas fini !

lundi 3 novembre 2008

Source

L'argent-dette, de Paul Grignon - vidéo de 52 mn - http://www.vimeo.com/1711304?pg=embed&sec=1711304

Petite leçon d'économie capitaliste

L'histoire de la banque

Il était une fois un vieil orfèvre qui, pour protéger son or, a eu besoin d'une chambre forte. Un jour, les villageois sont venus frapper à sa porte : ils voulaient louer un peu de place dans cette chambre forte pour garder leur or et leurs objets de valeur.
L'orfèvre a fini par louer toute la place disponible. La location lui a rapporté un petit bénéfice. Les années ont passé et le vieil orfèvre a constaté que les déposants venaient rarement chercher leurs pièces d'or et qu'ils ne venaient jamais tous en même temps. Il faut dire que les reçus faits par l'orfèvre étaient utilisés sur le marché comme s'ils étaient véritablement l'or qu'ils représentaient. Cet argent-papier était plus pratique que les lourdes pièces de métal.
Alors l'orfèvre s'est mis à prêter son or en prenant des intérêts. Comme les reçus-papier étaient de plus en plus acceptés en guise de paiement, les emprunteurs ont demandé leur emprunt sous cette forme. Aussi longtemps que les emprunts seraient remboursés, l'orfèvre ferait de gros bénéfices.
Et l'or était toujours en sécurité dans la chambre froide.
Un jour les villageois ont demandé à partager un peu les bénéfices. C'est ainsi que les banques sont nées : le banquier payait un pourcentage bas sur les dépôts et prélevait un taux plus élevé sur les prêts. La différence payait les frais de fonctionnement.

Autrefois, ma banque

Mais les banques ne fonctionnent plus du tout comme ça.  Autrefois le banquier constatait que le crédit était limité par la quantité d'or qui était dans la banque. Alors une idée géniale lui est venue à l'esprit : il pourrait prêter de l'argent garanti par de l'or... qui n'existait même pas. Aussi longtemps que les déposants ne viendraient pas tous en même temps réclamer leur or, personne ne le saurait.
Ce nouvel arrangement fonctionnait à merveille et le banquier est devenu immensément riche avec des intérêts payés sur de l'or inexistant. L'idée que le banquier puisse créer de l'argent à partir de rien était trop outrageuse.

Et puis, ce fut la crise...

Pendant longtemps personne n'a rien soupçonné mais le pouvoir de gagner tant d'argent est monté à la tête du banquier.
Bientôt l'importance des prêts et l'opulence du banquier ont suscité des soupçons. Certains emprunteurs ont demandé de l'or véritable plutôt que des chèques. Et les rumeurs se sont développées. Plusieurs déposants fortunés sont venus réclamer leur or. La fin du jeu était proche. Une foule de gens brandissant des chèques se sont rassemblés devant la porte close de la banque. Hélas, le banquier n'avait pas assez d'or pour couvrir tout l'argent-papier qu'il avait émis. Pour la première fois, il y avait une ruée sur la banque, ce qui ruina quelques banques privées et endommagea la confiance du public envers les banquiers.

On arrive à... zéro !

Il aurait été simple alors d'interdire cette pratique de créer de l'argent à partir de zéro, mais les immenses crédit, créés par les banquiers, étaient devenus nécessaires à l'expansion du commerce européen. La pratique a donc été légalisée et réglementée. Les banquiers ont accepté de créer des limites sur les montants d'argent fictif qu'ils pouvaient prêter, mais ces montants restaient bien supérieurs à la valeur de l'or resté dans leurs chambres fortes. Souvent le taux était de 9 dollars fictifs pour 1 dollar en or (c'est ce qu'on appelle la réserve fractionnelle). Petit à petit ce système est devenu la référence dans le monde et la fraction d'or qui garantissait le processus de dette est progressivement arrivée à zéro.

L'argent et les billets

La nature même de l'argent a changé. Autrefois le billet de banque était un reçu avec lequel on pouvait réclamer un poids d'or. Actuellement un dollar-papier ou un dollar-numérique peut uniquement être échangé pour un autre dollar-papier ou un autre dollar-numérique. De plus, le crédit créé par une banque privée est convertible en devises fiduciaires émises par le gouvernement comme les dollars, les livres-sterling ou les euros. Les devises fiduciaires sont des devises crées par un décret gouvernemental. Des lois en font la monnaie que les citoyens doivent accepter pour paiement. Alors, la question subsiste : si le gouvernement et les banques peuvent effectivement créer de l'argent, combien y a-t-il d'argent dans le monde ? On ne le sait pas.

L'argent-dette

Actuellement, l'argent est créé à partir de dettes.  Chaque fois que quelqu'un fait un emprunt à une banque, de l'argent est créé. Le montant n'a qu'une seule limite réelle : le montant total de la dette. Les gouvernements créent une limite légale à la création d'action fictif en imposant des règles sur les obligations de réserve fractionnelle, mais ces obligations sont arbitraires, elles varient d'un pays à un autre, d'une époque à une autre. Longtemps il a été demandé aux banques de posséder un dollar en or pour garantir 10 dollars d'argent-dette. Aujourd'hui, ce ratio ne s'applique plus du tout. Les recettes d'une banque sont faites de deux choses : les devises, bien réelles, qu'elle a déposées à la Banque Centrale, et le montant total de son argent-dette.
Petite illustration : imaginons une nouvelle banque en train de démarrer. Ses investisseurs ont fait un dépôt de réserve de 1 111,12 €. Avec le ratio de réserve de 9 pour 1, la banque peut prêter 10 000 € à son premier client. Ces 10 000 € n'existent nulle part, c'est de l'argent nouveau tout simplement versé au compte de l'emprunteur en tant que crédit. C'est de l'argent-dette. L'emprunteur peut faire un chèque pour se payer une voiture.
L'argent créé par le gouvernement représente en général moins de 5 % de l'argent en circulation. Plus de 95 % de l'argent a été créé par quelqu'un qui a signé une reconnaissance de dette à une banque. Ces crédits bancaires apparaissent et disparaissent en quantités phénoménales, tous les jours, au fur et à mesure que des prêts sont accordés ou remboursés : le montant de l'emprunt (Principal) est créé à partir de la promesse de payer de l'emprunteur. Les remboursements du Principal "défont" ce prêt qui cesse d'exister en tant qu'argent.

Tout dépend des gouvernements

Les banques ne peuvent utiliser ce genre de système qu'avec la coopérations des gouvernements.

  1. Les gouvernements passent des lois qui imposent l'utilisation de la devise nationale.
  2. Les gouvernements permettent que les crédits créés par les banques privées soient payables dans leur devise nationale.
  3. Les cours de justice gouvernementale font respecter les obligations de paiement de dettes.
  4. Les gouvernement adoptent des règlements qui assurent le fonctionnement et la crédibilité du système monétaire sans rien faire pour informer le public de l'origine véritable de l'argent.
La simple vérité : quand on signe les papiers d'un emprunt ou d'une hypothèque, la seule chose réelle est notre reconnaissance de dette. Celle-ci est reconnue par nos actifs qui seront confisqués si on ne peut pas rembourser.
Pour toute personne qui croit que nous allons honorer notre promesse, un accord de prêt ou une hypothèque est maintenant un papier échangeable, portable, vendable. Ce papier représente une forme d'argent. L'emprunteur obtient de l'argent grâce à son soi-disant prêt bancaire.
Dans le monde réel, un prêt implique que le prêteur a quelque chose à prêter. Si vous avez besoin d'un marteau, ma promesse de vous prêter un marteau que je n'ai pas, ne vous servira strictement à rien. Mais, dans le monde artificiel de l'argent, la simple promesse faite par une banque de vous prêter de l'argent est considérée comme de l'argent véritable.

Dettes perpétuelles et chaises musicales

Les banquiers créent uniquement le montant du "Principal" (ce qu'on appelle encore : capital de la dette). Ils ne créent pas l'argent qui sert à payer les intérêts. Alors, d'où vient cet argent ? Le seul endroit où les emprunteurs peuvent obtenir de l'argent pour payer les intérêts est l'ensemble des fond de l'économie générale, et tous ces fonds ont été créés de la même façon : à partir de crédits bancaires. Partout, il y a des emprunteurs qui cherchent désespérément l'argent pour payer le Principal et les intérêts. Il est impossible pour tout le monde de payer Principal + intérêts car l'argent des intérêts n'existe pas. Les risques de saisie des biens, et donc les dangers pour l'économie sont très grands. Pour que la société continue de fonctionner, le taux des saisies doit rester bas. De plus en plus d'emprunts doivent être faits pour créer l'argent qui servira à payer les dettes précédentes. Escalade exponentielle de l'endettement !
Pourquoi les taux d'intérêt sont-ils si bas ? Pourquoi recevons-nous des cartes de crédit que nous n'avons jamais demandées, et des propositions de prêts que nous n'avons pas sollicitées ? Pourquoi le gouvernement dépense-t-il plus vite que jamais ? Est-ce que ce ne serait pas pour éviter l'effondrement de tout le système monétaire ? Un effondrement n'est-il pas inévitable ? Le système bancaire est un jeu de chaises musicales. Aussi longtemps que la musique continue il n'y a pas de perdant !

Les quatre questions à se poser

Le temps est venu pour les gens de se poser quatre questions simples :
  1. Les gouvernements ont le droit de créer de l'argent. Pourquoi donc empruntent-ils aux banques privées avec intérêts, quand ils pourraient créer tout l'argent qui leur faut, sans intérêt ?
  2. Pourquoi créer de l'argent à partir du processus de dette ? Pourquoi pas créer de l'argent circulant en permanence et qui ne doivent pas sans cesse être ré-emprunté pour exister ?
  3. Comment un système monétaire fondé sur l'accélération perpétuelle de la croissance peut-il servir à construire une économie durable ?
  4. Que faut-il changer pour créer une économie durable?
De nos jours, faire de l'argent avec de l'argent est considéré comme un idéal à poursuivre. Pourquoi travailler si on peut faire travailler son argent pour soi ? Faire payer des intérêts constitue un problème d'ordre moral et d'ordre économique. On pourrait imaginer des banques-services publics qui travailleraient au service de la société, et prêteraient sans intérêt du tout.
Inutile d'essayer de bricoler le système actuel : il faut le remplacer. Mais les intérêts puissants qui, actuellement, profitent du système, feront l'impossible pour bloquer tout autre fonctionnement monétaire !
On nous a trompé : ce qu'on appelle démocratie est en réalité une forme invisable de dictature économique. Comme le disait le Président Wilson  aux USA : "Nous n'avons plus un gouvernement de libre opinion, ni un gouvernement de conviction avec vote de la majorité, nous sommes un gouvernement de contrainte par un petit groupe d'hommes dominants". Laisserons-nous faire ?