mardi 15 décembre 2009

2010, quatre revendications CGT pour les luttes

Le congrès de la CGT a débattu des propositions alternatives pour sortir de la crise et défendre un développement humain durable. Quatre revendications essentielles seront le fer de lance des luttes pour l'année 2010 :

1. Pour mettre un frein aux licenciements, créer un droit suspensif aux suppressions d'emplois

Face aux restructurations, aux licenciements, aux fermetures d'entreprises, la CGT propose deux outils. La possibilité pour les organisations syndicales d'exercer un droit suspensif aux suppressions d'emplois d'au moins six mois. L'objectif est de permettre aux comités d'entreprises de vérifier, au travers d'expertises, si l'entreprise ne profite pas de la crise pour se restructurer à bon compte, et de rechercher des alternatives. Deuxièmement, le syndicat préconise la création de "comités territoriaux de la sécurité de l'emploi" qui regrouperaient l'ensemble des acteurs politiques, économiques et sociaux. Une sorte d'expérimentation de la Sécurité sociale professionnelle sur un bassin d'emploi, une région ou même une branche d'activité. Sa mission, explique le document d'orientation, "serait de prévenir les plans de licenciement, de gérer les fonds socialisés de l'emploi et de le coordonner l'action des différents acteurs au plan local". Elle revendique également des droits nouveaux permettant d'intervenir sur les choix de gestion, notamment par anticipation. A l'instar de la mise en place de comités interentreprises entre sous-traitants et donneurs d'ordres.


2. Regrouper les régimes dans une "maison commune pour la retraite"

Le gouvernement prépare les esprits au futur débat sur le régime général des retraites, prévu à l'horizon 2012. Le patronat annonce au coup par coup les mesures qu'il revendique : allongement de la période de cotisations, recul de l'âge de la retraite, fin des régimes spéciaux. Les difficultés rencontrées par le système de retraite sont, selon la CGT, de trois ordres : les jeunes n'arrivent pas à s'intégrer, tôt dans l'emploi, les seniors sont exclus avant qu'ils puissent faire valoir leurs droits à la retraite et la précarité des salariés se développe. Un problème d'emploi, plus que l'âge de départ à la retraite. Outre la question des financements, qui doit passer par une politique cherchant à relever le taux permanent d'activité dans la population active, la CGT propose la création d'une "maison commune de retraite". Une nouvelle institution regroupant l'ensemble des régimes existants et organisant leur solidarité, autour de principes communs : garantie d'un taux de remplacement élevé, repère d'âge ouvrant droit au départ, reconnaissance de la pénibilité, prise en compte des périodes d'étude, indexation de la base de référence sur le salaire moyen plutôt que l'inflation.



3. "Nouveau statut du travail salarié", un projet dont l'actualité est renforcée par la crise

Pénurie d'emplois, chômage de masse, précarité grimpante des salariés (intérim, CDD, emplois jeunes), mobilité tous azimuts, le gouvernement et le patronat alimentent quotidiennement la course à la flexibilité du travail au nom de la sacro-sainte compétitivité des entreprises françaises. Aux antipodes d'une analyse ultralibérale, et en réponse à cette insécurité sociale grandissante, la CGT remet sur le devant de la scène son nouveau statut du travail salarié, adopté lors du 47e Congrès en 2003. En résumé, il ne s'agit pas de se limiter à créer un statut pour les sans-statuts, mais de garantir à chacun des droits cumulables et transférables au fur et à mesure des mobilités, des évolutions de carrière et de salaire tout au long de la vie professionnelle. Depuis, l'organisation a fait avancer sa revendication "dans un certain nombre d'accords collectifs et conventions, au niveau de bassins d'emploi, d'entreprises ou de branches, la reconnaissance et l'effectivité de la transférabilité de certains droits qui montrent qu'il ne s'agit pas d'une utopie, explique-t-elle dans son document d'orientation.

4. Créer un pôle financier public pour financer l'économie, le logement, les infrastructures

Pour que le crédit favorise l'emploi, la CGT revendique la création d'un "pôle financier public" consistant à mettre en réseau des établissements de statut public comme la Banque de France, la Caisse des dépôts et consignations, les caisses d'épargne, Oséo... Il interviendrait notamment dans les domaines du soutien au développement des PME et du tissu économique local, du financement du logement social, de la politique industrielle, de l'aide à l'innovation... Le pôle inciteraient les entreprises à se financer auprès des banques du pôle public, ce qui agirait sur le comportement des autres banques. Il serait placé sous un "contrôle public et social", assuré par le Parlement, les élus locaux, les organisations syndicales, des acteurs de la société civile. Cet outil "devrait être complétés par un système de fonds régionaux pour l'emploi et le développement des régions". Objectif : rassembler les possibilités financières d'un territoire à l'échelle d'une région afin d'utiliser autrement l'argent alloué au développement de l'emploi, de la formation.

Nouvelles de Gandrange

Points sur les reclassements

Au 4 décembre 2009, la situation est la suivante :

Pour l'aciérie
Sur les 339 emplois supprimés à l'aciérie, 214 mutations ont été réellement effectuées dont notamment 78 au Luxembourg, 93 à Florange, 3 à Fos, 2 à Dunkerque et 32 au LCB. 28 salariés sont dans un processus de détachement, 23 sont dans un projet externe ou une recherche de solution, 65 sont concernés par des mesures d'âge.

Pour le TAB
Sur les 105 emplois supprimés au train à billettes, 70 sont dans un processus de détachement, 7 mutations ont été réellement effectuées, 29 salariés sont concernés par des mesures d'âge.

Le chômage partiel continuera en 2010

La production pour le premier quadrimestre 2010 restera au ralenti : on ne produira pas deux semaines en janvier et une semaine en février, mars et avril.
Il sera fait appel aux congés, repos, formation et chômage partiel pour couvrir les périodes d'inactivité.
L'inquiétude persiste quant au devenir du LCB.

Points sur les reclassements

Au 4 décembre 2009, la situation est la suivante :

Pour l'aciérie
Sur les 339 emplois supprimés à l'aciérie, 214 mutations ont été réellement effectuées dont notamment 78 au Luxembourg, 93 à Florange, 3 à Fos, 2 à Dunkerque et 32 au LCB. 28 salariés sont dans un processus de détachement, 23 sont dans un projet externe ou une recherche de solution, 65 sont concernés par des mesures d'âge.

Pour le TAB
Sur les 105 emplois supprimés au train à billettes, 70 sont dans un processus de détachement, 7 mutations ont été réellement effectuées, 29 salariés sont concernés par des mesures d'âge.

Orientations formation pour 2010

Alors que la formation professionnelle et continue devrait être un outil d'excellence pour le déroulement de carrière et le développement des capacités humaines et professionnelles, le plan de formation de l'entreprise n'est toujours pas à la hauteur. Cela dure depuis plus de quinze ans !
19 400 heures de formation sont prévues pour 2010 et concerneraient 871 heures stagiaires.
Les formations générales représentent à peine 1 %, celles relatives à l'environnement 4 % et aux techniques 15 %. Pour les nouveaux outils 10 % des heures y seront consacrées. La sécurité représentera 29 %

Brown et Sarkozy bientôt adhérents d'Attac

Après les annonces de Gordon Brown et
Nicolas Sarkozy, Attac a publié un communiqué pour replacer l'église au milieu du village

Brown et Sarkozy bientôt adhérents d'Attac ?

On croirait un scénario de politique-fiction. Gordon Brown, depuis treize ans gardien de l'orthodoxie financière au Royaume-Uni et Nicolas Sarkozy, le président le plus à droite que la France ait jamais connu, décident de taxer les bonus des banquiers. Ils se prononcent pour une taxation des transactions financières, et les vingt-sept chefs d'Etat ou de gouvernements européens demandent au FMI "d'examiner toutes les options disponibles", y compris "une taxe globale sur les transactions financières".
L'invraisemblable décalage n'est donc plus tenable entre les discours creux sur la "moralisation" et la "régulation" du capitalisme, et l'exaspération populaire devant les nouveaux records de profits bancaires. Effrayés devant l'ampleur abyssale des déficits publics provoqués par le sauvetage des banques et la récession, et les craquements qui annoncent de nouvelles catastrophe (Dubaï, Grèce...), nos dirigeants s'interrogent : comment faire accepter aux populations, dans ces conditions, de nouvelles réductions des dépenses publiques ?
Attac ne peut évidemment que se réjouir de la taxation annoncée des bonus bancaire, et surtout de la montée en puissance du débat sur la taxation des transactions financières.
Pourtant, les vrais responsables de la crise financière ne sont pas les traders : ce sont les gros actionnaires des banques, qui leur ont fixé des objectifs de rentabilité absurdes et insoutenables. C'est la rémunération des actionnaires (et de tous les très riches) qu'il faut en priorité plafonner par la fiscalité directe, si on veut leur retirer la tentation de trop payer leurs traders.
Le vrai problème n'est pas dans les bonus, mais dans les profits des banques, de l'ensemble de l'industrie financière et aussi des principales multinationales. C'est pourquoi une taxe Tobin sur les transactions financières est indispensable : elle permettrait de dissuader les opérations les plus spéculatives, qui se jouent à très court terme et font appel à un fort endettement "effet de levier". Elle réduirait ainsi l'instabilité de la finance ainsi que son pouvoir social.
Elle permettrait en outre de trouver des fonds pour éviter l'échec dramatique qui se profile à l'horizon, aussi bien pour les objectifs du Millénaire pour le développement que pour la lutta contre le réchauffement climatique. Au taux extrêmement modéré de 0,1 %, la taxe rapporterait plus de 400 milliards de dollars par an. L'Union européenne peut parfaitement la mettre en place sans les Etats-Unis, et cela rapporterait encore 180 milliards.
Après les paroles, il faut des actes. Nous demandons la mise en place par l'Union européenne d'une taxe sur l'ensemble des transactions financières, y compris les produits dérivés, à un taux significatif. Nous demandons la hausse du taux marginal de l'impôt direct à 90 %, comme l'avait fait Roosevelt, sur les revenus les plus élevés. Alors seulement nous accepterons les adhésions de MM. Brown et Sarkozy.

lundi 14 décembre 2009

"Bien travailler" : un enjeu revendicatif

Les propositions de la CGT

Stress, violence, mal-être, suicide... L'actualité du monde du travail a récemment mis en lumière l'impact des risques psychosociaux sur la santé physique et mentale des travailleurs.
Les suicides de salariés interviennent sur un fond de dégradation des conditions de travail et de vie. La CGT considère que celles-ci s'expliquent par la recherche de rentabilité à toujours plus court terme, qui s'est nourrie d'une dévalorisation du travail sous la pression des actionnaires et des logiques de rentabilité et de maîtrise des dépenses.
Ces suicides nous interrogent fondamentalement sur la place et le rôle du travail dans la société, sur la législation qui est loin d'être respectée partout et sur un monde du travail qui n'a pas tous les outils pour protéger sa santé.
La CGT pense que le travail devrait permettre de construire sa vie personnelle, celle de sa famille, de participer au développement de la société et de se protéger socialement des risques liés à toute vie humaine.
La CGT ne voit donc pas dans le travail un côté qui serait maudit.
La CGT ne voit pas dans le travail que de la souffrance.
Cette dernière n'est pas une fatalité, cependant elle existe comme une réalité qui peut et doit être modifiée.
Aussi se pose, avec intensité, la mise en œuvre d'initiatives revendicatives portant la nécessaire connaissance et reconnaissance des situations de travail avec pour objectif, leur transformation pour une conquête du droit au "bien travailler".


Les risques psycho-sociaux

Il recouvrent des risques professionnels qui portent atteinte à l'intégrité physique et à la santé mentale des salariés. Ils peuvent entraîner des pathologies professionnelles tels que des dépressions, des maladies psychosomatiques, des problèmes de sommeil, mais aussi générer des troubles musculo-squelettiques, des maladies cardio-vasculaires, voire entraîner des accidents du travail.

Le stress

Cet état survient lorsqu'il y a déséquilibre entre la perception qu'une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu'elle a de ses propres ressources pour y faire face. Bien que l'évaluation des contraintes et des ressources soit d'ordre psychologique, les effets du stress ne sont pas uniquement de nature psychologique. Cela affecte également la santé physique, comme les TMS (troubles musculosquelettiques), le bien-être et l'engagement de la personne qui y est soumis.

Les violences au travail

Elles se manifestent physiquement (agression) ou psychologiquement (domination, persécution, humiliation). Ces violences ont une manifestation externe (clients, patients, usagers, auteur d'actes violents, notamment délinquance acquisitive et violence urbaine) ou interne (entre deux collègues, avec l'employeur, entre un individu et un groupe, entre deux groupes).

La souffrance au travail

La souffrance physique, sociale, psychique trouve son origine dans l'organisation d'un travail qui écarte ou nie systématiquement l'individu, son identité, sa propre conception du travail, ses valeurs, ses espoirs. Le travail est un lieu essentiel de construction de son identité, de son développement personnel où s'élaborent les rapports sociaux. Mais il peut être aussi à l'inverse, si les conditions de sens et de reconnaissance ne sont pas réunies, une source de souffrance pouvant générer d'autres troubles.

L'épuisement professionnel

C'est un syndrome d'épuisement physique et émotionnel qui conduit au développement d'une image de soi inadéquate, d'attitudes négatives au travail avec perte d'intérêt dans ce que l'on réalise.

Les harcèlements

La loi définit le harcèlement sexuel par le fait de harceler autrui en donnant des ordres, proférant des menaces, imposant des contraintes ou exerçant des pressions graves dans le but d'obtenir des faveurs de nature sexuelle, et/ou lié à l'origine, l'âge, le handicap, la religion, etc. Le harcèlement moral consiste en des agissements répétés qui ont pour objet ou pour effet de porter atteinte aux droits des salariés et à la dignité, d'altérer sa santé physique et/ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel. Ce harcèlement peut s'exercer en cascade, le harceleur pouvant lui-même en être victime.

Les états intermédiaires

Entre la bonne santé et la maladie, ils se caractérisent par l'irritabilité, l'inquiétude sur l'avenir, l'agressivité, le manque d'intérêt pour le travail ou pour les autres salariés. Ces situations sont le quotidien des militantes et militants. Il est facile de détecter ces symptômes dans le monde du travail. Il faut impérativement ouvrir le dialogue avec les salariés car s'il n'est pas une solution miracle, il permet d'éviter que la victime s'enfonce dans la solitude et l'intériorisation de ces problèmes dont on connaît malheureusement les conséquences. Dans tous les cas, les salariés concernés développent des stratégies de défense individuelle contre ces agressions. Les militantes et militants doivent prendre appui sur ces stratégies individuelles pour construire une stratégie collective (ne plus considérer l'autre comme un adversaire, son concurrent, mais comme un individu confronté au même environnement de travail). La solidarité des salariés entre eux est un outil de lutte efficace contre les risques psychosociaux.


Agir sur le travail passe par la connaissance et la reconnaissance du travail : les outils à notre disposition

Agir sur le travail c'est
  1. Changer les relations sociales ;
  2. Transformer le contenu du travail ;
  3. Agir sur l'environnement physique ;
  4. Modifier l'organisation du travail ;
  5. Ouvrir les possibilités d'évolution ;
  6. Concilier vie personnelle et vie professionnelle
  7. Lutter contre l'isolement des salariés
Agir sur le travail, c'est utiliser le Document unique selon le Code du travail

L'employeur transcrit et met à jour, dans un Document unique, les résultats et l'évaluation des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs à laquelle il procède en application de l'article L 4121-3.
Cette évaluation comporte un inventaire des risques identifiés dans chaque unité de travail de l'entreprise ou de l'établissement. La mise à jour du Document unique d'évaluation des risques est réalisée au moins chaque année ;
  • lors de toute décision d'aménagement important modifiant les conditions de santé et de sécurité ou les conditions de travail au sens de l'article L 4612-8,
  • lorsqu'une information supplémentaire intéressant l'évaluation d'un risque dans une unité de travail est recueillie.
  • L'employeur doit informer les travailleurs sur les risques pour leur santé et leur sécurité d'une manière compréhensible pour chacun. Il doit aussi les former à la sécurité.
Le Document unique doit être tenu à la disposition des travailleurs et des représentants du personnel (décret décembre 2008).

Agir sur le travail, c'est l'évaluation des risques : une obligation a priori

Avec l'obligation d'une "évaluation a priori des risques", faite à toutes les entreprises depuis 1991, l'identification des risques ne doit plus se cantonner à ceux avérés et qui ont occasionné des accidents du travail ou des pathologies professionnelles reconnues. Les entreprises doivent aussi s'attaquer à la partie invisible, aux premiers signes de dysfonctionnement, d'usure des équipements, aux plaintes des salariés. Cela impose de comprendre comment, dans leur activité quotidienne et nécessairement variable, les salariés sont exposés et s'exposent à des risques.
La notion "d'a priori" recouvre, d'une part, les risques qui auront des effets délétères quel que soit l'individu exposé. Dès lors, l'expression des salariés est essentielle : elle permet d'identifier des risques et de les comprendre à partir de symptômes, comme par exemple des nausées apparues avec l'usage d'une nouvelle peinture, des picotements dans une main depuis l'augmentation de la cadence... bien que difficilement mesurables, ces risques sont objectivables. On peut, en effet, analyser les plaintes, les ressentis, les récits des incidents par l'analyse de traces ; suivi dans le temps, recherche du nombre de salariés concernés, analyse des activités de travail.
Cette démarche est précieuse notamment pour le médecin du travail qui peut, par exemple, contacter le fabricant de peinture pour connaître la composition du produit, mais aussi pour le dirigeant et le responsable de production qui cherchent des solutions.


Agir sur le travail, ce sont les neuf principes de prévention (loi de 1991)

Le chef d'établissement prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs de l'établissement, y compris les travailleurs temporaires. Ces mesures comprennent les actions de prévention des risques professionnels, d'information et de formation ainsi que la mise en place d'une organisation et de moyens adaptés. Les mesures de prévention prises doivent respecter l'ordre suivant : 1 - éviter les risques ; 2 - évaluer les risques qui ne peuvent être évités, 3 - combattre les risques à la source, 4 - adapter le travail à l'homme en particulier lors de la conception des postes de travail, du choix des équipements de travail, des méthodes de travail et de production afin de limiter le travail monotone et cadencé au regard de leurs effets sur la santé, 5 - tenir compte de l'état d'évolution de la technique, 6 - remplacer ce qui est dangereux par ce qui n'est pas dangereux ou par ce qui est moins dangereux 7 - planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique, l'organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l'influence des facteurs ambiants, 8 - prendre les mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures à protection individuelle, 9 - donner les instructions appropriées aux travailleur.
Les principes généraux de prévention ne sont ni dérogeables, ni amendables. L'ordre défini par le législateur est à respecter. C'est seulement si on ne peut pas éviter les risques qu'on les évalue. Et ainsi de suite pour les neuf points.
Les droits d'alerte des Chsct et DP peuvent être mis en œuvre en cas de dangers graves et imminents ou de risques d'atteintes à la santé.

Un accord pour la prévention du stress existe

Lutter contrer le stress au travail, c'est permettre une amélioration de la santé et de la sécurité au travail.
Lutter contre le mal être au travail, c'est s'attaquer au 80 milliards d'euros de dépenses générées par les pathologies d'ordre professionnel.
C'est la société toute entière qui est pénalisée par les conséquences de la mise en danger des travailleurs et l'efficacité des entreprises est remise en cause. Il importe de tenir compte de la diversité des travailleurs et des situations de travail dans la lutte contre les problèmes de stress au travail. Aussi, au regard de la complexité du phénomène de stress, la négociation devra arrêter des indicateurs potentiels du stress. Deux grandes catégories d'indicateurs sont à prendre en compte :
  • indicateurs liés au fonctionnement de l'entreprise (durée, aménagement du temps de travail et d'organisation du travail, mouvements du personnels, relations sociales, formations et rémunérations, etc.)
  • indicateurs liés à la santé et à la sécurité des salariés (aggravation des troubles musculo-squelettiques, troubles cardio-vasculaire, etc.)
En effet :
  • des dépassements d'horaires ou des horaires atypiques répétitifs,
  • un niveau élevé d'absentéisme ou de rotation du personnel, des conflits personnels fréquents ou des plaintes fréquentes de la part des travailleurs,
  • des passages à l'acte violents contre soi-même ou contre d'autres, même peu nombreux,
  • une augmentation des visites spontanées au service médical et du temps d'écoute nécessaire à celui-ci,
  • des crises de larmes, des malaises avec des passages fréquents à l'infirmerie,
  • plus généralementt, les états intermédiaires entre bonne santé et maladie, sont quelques-unes des conséquences du stress, révélatrices de sa présence au travail.
L'identification de l'exposition au stress au travail peut passer par une analyse de facteurs :
  • Organisationnels : charge de travail réel par rapport au travail prescrit non évaluée, autonomie sans le support et les moyens nécessaires à sa mise en œuvre, polyvalence subie et/ou sans valeur ajoutée, individualisation et rémunération au mérite par le biais des entretiens d'évaluation et de la politique salariale, procédures et organisations génératrices d'injonctions contradictoires, prolifération des formations en ligne au détriment des formations en groupe, organisation du temps de travail en horaires décalés, atypiques (changements d'horaires fréquents par exemple, augmentation du travail isolé), etc.,
  • Environnementaux : exposition à un environnement agressif, promiscuité, bruit, témpératures extrêmes, à des substances dangereuses, etc,
  • Sociaux : incertitude quant à ce qui est attendu des travailleurs, perspectives d'emploi, existence de projets de rachat, de fusion, de restructuration, ect,
  • Atteintes à la santé provoquées par les réorganisations, réorganisations et restructurations d'entreprises multiples et très sérieuses. Certaines méthodes sont nouvelles, en particulier le privilège accordé aux "critères de gestion" sur les critères de travail et de métier d'une part, et à l'évacuation individualisée des performances d'autre part. Les dispositifs d'encadrement visant la "qualité totale" provoque de lourds questionnements sur la déstructuration des valeurs de référence au "bien travailler". Si une organisation du travail, du temps de travail et/ou un environnement physique ou social est identifiée comme stressante, une action doit être entreprise pour les prévenir, les éliminer ou les réduire. La responsabilité de déterminer les mesures appropriées incombe à l'employeur qui doit, notamment, inscrire le risque psychosocial dans le Document unique d'Evaluation des Risques et dans le Programme annuel de Prévention (décrets 2001-1016 du 5/11/2001 et 2008 -1347 du 17/12/2008, R 4 121-1 à R 4 121-4), conformément à la législation nationale. Ces mesures doivent être mises en œuvre avec la participation et la collaboration des travailleurs et/ou de leurs représentants.
Responsabilité des employeurs

En vertu de la directive cadre 89/39 du 12 juin 1989 et de l'article L.4121-2 du Code du travail, le chef d'établissement prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs de l'établissement, y compris les travailleurs temporaires. Ces mesures comprennent des actions de prévention des risques professionnels, d'information et de formation ainsi que la mise en place d'une organisation et de moyens adaptés. Il veille à l'adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l'amélioration des situations existantes.
L'employeur a une "obligation de sécurité et de résultat" à l'égard des salariés en matière de prévention des risques (Cour de cassation, Chambre sociale, 29/06/2005, 28/02/2006, 21/06/2006, etc). Cette obligation couvre également les problèmes de stress au travail dans la mesure où ils présentent un risque pour la santé et la sécurité. La lutte contre les facteurs de stress au travail et leurs effets sur la santé des individus doit être menée dans le cadre d'une procédure globale d'évaluation des risques, par une politique distincte en matière de stress et/ou par des mesures spécifiques visant les facteurs de stress identifiés.

Prévenir, éliminer ou réduire les problèmes de stress au travail

Cela peut inclure diverses mesures.
Les mesures de protection collective doivent avoir la priorité sur les mesures individuelles.
Elles peuvent être mises en œuvre sous la forme de mesures spécifiques visant les facteurs de stress identifiés ou dans le cadre d'une politique anti-stress intégrée incluant des mesures de prévention et d'action.
Les instances représentatives du personnel (Chsct) ne disposant pas de l'expertise requise en la matière peuvent faire appel à une expertise externe conformément aux législations, aux conventions collectives et aux pratiques européennes et nationales.
Après avoir été instaurées, les mesures anti-stress doivent être régulièrement examinées, ainsi que leur impact sur les indicateurs de stress, afin d'évaluer leur efficacité et de déterminer si elles font un usage optimal des ressources et si elles sont encore appropriées ou nécessaires.

Ces mesures peuvent par exemple inclure :
  • Une redéfinition de l'activité des salariés intégrant l'analyse du "travail réel" par rapport au "travail prescrit", en adéquation avec leurs horaires de travail ;
  • Une réorganisation du temps de travail ;
  • Des mesures de gestion et de communication visant à clarifier les objectifs de l'entreprise et le rôle de chaque travailleur, à assurer un soutien adéquat de la direction aux individus et aux équipes, à assurer une bonne adéquation entre responsabilité et contrôle sur le travail, ainsi qu'à améliorer l'organisation, les processus, les conditions et l'environnement de travail ;
  • Un droit d'expression directe organisée par groupe de travailleurs, dégagé de l'emprise hiérarchique, sur le lieu et le temps de travail ;
  • La formation des managers et des travailleurs afin de développer la prise de conscience et la compréhension du stress, de ses causes possibles et de la manière d'y faire face ;
  • Une simplification et une adéquation des procédures relevant des situations de travail ;
  • L'information, la consultation et la prise en compte de l'avis des travailleurs et/ou leurs représentants, en particulier du Chsct et du DP conformément à la législation, aux conventions collectives et aux pratiques européennes et nationales.

Cohérence revendicative : dans cette négociation sont posés :
  • l'exigence du travailler autrement pour être bien dans son travail ;
  • le droit à la prévention et à la réparation des travailleurs ;
  • les enjeux de la démocratie sociale au travail : droit d'expression des salariés, droit à des Chsct, des DP, des CE pour tous, droit à la négociation et validité des accords,
  • l'avenir des services de santé au travail, de la place et du rôle des médecins du travail, etc.
L'accord sur le stress au travail doit donc être mis en cohérence avec l'exigence de prise en compte de la pénibilité, avec la représentativité et l'émergence de l'instauration de nouveaux droits pour le monde du travail et la dynamique de la formation initiale et continue, car avoir la possibilité de se former tout au long de la vie a, forcément, des incidences sur la vie au travail.

Commencez 2010 avec la CGT

mardi 8 décembre 2009

Brèves sociales

Les petits patrons ne veulent pas de syndicats

Alors que les syndicats tentent d'arracher au patronat la création de nouvelles instances de représentation du personnel dans les très petites entreprises, l'enquête Opinion Way, réalisée pour Fiducial, indique que pour 98 % des 1007 patrons des très petites entreprises interrogés, la qualité du dialogue social dans leur entreprise est jugée bonne. Conséquence, les trois quarts des petits patrons pensent que de nouvelles instances de représentation du personnel n'amélioreraient pas la qualité de leur dialogue et rejettent cette idée.
Pas étonnant. L'exploitation des salariés est si douce et si facile sans les syndicats.

Non au flicage des salariés

Le tribunal de grande instance de Cæn a suspendu le dispositif d'alerte professionnelle mis en place par l'entreprise Benoits Girard de Hérouville-Saint-Clair (Calvados), filiale du groupe américain Stryker, car il présente des risques sérieux de mise en cause abusive et disproportionnée de l'intégrité professionnelle, voire personnelle des salariés, a estimé le juge et constitue donc un trouble manifestement illicite. Il faut savoir que les dispositifs de ce type sont à la mode. Ils s'inspirent des alertes éthiques issues de la loi Sarbanes-Oxley votée en 2002 par le Congrès américain après les scandales Enron et Worldcom. Mais alors que la loi américaine vise les malversations financières, on voit se multiplier en France des dispositifs d'alerte ou des chartes éthiques qui régissent dans le détail le comportement des salariés. Un "flicage" qui fait peser sur les salariés les obligations disciplinaires de l'employeur. Et qui empiète sur la vie privée. Pour l'instant, ce type de contentieux reste rare en France, alors même que les systèmes de dénonciation se sont développés à vive allure depuis quelques années.
Pour l'heure, la greffe n'a pas pris en France mais on ne sait jamais.




Les primes à la moulinette

Chez les cadres, la partie variable du salaire a baissé de 15 % en 2009 et la tendance se prolongera en 2010. Immobilier, automobile, textile, électronique sont les secteurs les plus touchés, selon une étude du cabinet Towers Perrin.
Chez Century 21, le variable a ainsi fondu de 30 % chez Alcatel-Lucent, les modes de calcul de la part variable ont été modifiés et les cadres privés d'un mois de salaire cette année.


Les fonds occultes du patronat

Dans le cadre de l'enquête sur les fonds occultes de l'UIMM, le patronat de la Métallurgie, des perquisitions ont eu lieu à Paris, dans des locaux des quatre fédérations de la métallurgie (FO, CFDT, CGC et CFTC) afin de déterminer s'ils ont ou non perçu des fonds de l'organisation patronale.

Le gouvernement baisse la préretraite amiante !

Le gouvernement envisage de modifier les modalités de calcul de l'allocation de cessation anticipée de l'activité des travailleurs de l'amiante. Un certain nombre d'éléments de rémunération seront exclus de la base de calcul, tels que primes, indemnités... La CGT n'entend pas laisser faire.

Silence : Bolkestein revient !

La revoilà. Dans une forme différente de son ancêtre, la directive Bolkestein, cette version new-look de la directive services menace l'avenir de certains services publics.
Le 28 décembre 2009, l'ensemble des pays de l'Union européenne devront avoir transposé dans leur législation nationale la directive services adoptée en 2006 par le Conseil de l'Union européenne. L'objectif : lever les obstacles à la libre circulation et au libre exercice des services, en vertu du traité européen de 1957. En 2006, une première version du texte, la fameuse directive Bolkestein, avait été retoquée face au tollé qu'elle avait provoqué. Cette directive posait le "principe du pays d'origine", selon lequel un prestataire souhaitant fournir temporairement ses services dans un autre pays pouvait appliquer (entre autres) le droit du travail de son propre pays.
Le nouveau texte qui exclut le principe de pays d'origine laisse toujours la part belle au marché en introduisant le principe de "libre prestation de services". En clair, l'Etat membre qui accueille le prestataire doit lui garantir un libre accès et ne peut continuer à imposer des exigences nationales que si elles sont nécessaires (raisons de santé publique, protection des consommateurs...). Or, de fortes incertitudes pèsent sur les champs d'application de la directive. Cette dernière stipule en effet que tous les services seront concernés et donc soumis à la libre concurrence, à l'exception de ceux qui en sont explicitement exclus : les services d'intérêt général non économiques tels que les fonctions régaliennes de l'Etat (justice, police), la santé, la protection sociale, les services financiers ainsi que les services sociaux d'intérêt général comme l'aide à l'enfance, aux familles ou encore le logement social. Le hic ? La directive ne retient qu'une conception très étroite des services sociaux. D'autres activités de service relevant du domaine social (tourisme social, emploi-formation, aides à domicile...) entreront bien dans le champ de la directive alors qu'elles concourent en France pourtant aux protections des citoyens et à la cohésion sociale. Aujourd'hui, les associations du secteur des aides à domicile sont par exemple largement subventionnées par les collectivités territoriales. Or, en vertu de la directive, il sera demain possible pour une entreprise européenne privée du secteur de s'installer en France et... de dénoncer les subventions dont bénéficient ces associations au nom des règles de concurrence. Ces dernières pourraient ainsi disparaître et laisser le champ libre au secteur privé qui ciblera exclusivement une clientèle solvable. Un scénario noir qu'il est possible d'éviter. La CGT propose en effet que la France se dote de cadres juridiques solides afin de sécuriser l'ensemble de ses services publics existants, notamment en les excluant tous du champ de la directive, et qu'à l'échelle européenne une directive cadre sur les service publics européens soit définie "afin de donner un véritable statut aux services d'intérêt général selon les droits fondamentaux des citoyens".

Jeunes : une priorité CGT

C'est indiscutable. La CGT, comme les autres centrales syndicales, prend un sérieux coup de vieux. D'ici dix ans, un militant sur deux sera parti en retraite. Et la relève ne suit pas. Seuls 3 % des nouveaux syndiqués ayant adhéré depuis le début de l'année à la CGT avaient moins de 26 ans. Les sondages soulignent pourtant que les syndicats ont la cote chez les jeunes : 68 % disent avoir une bonne opinion à leur égard. Et les manifestations anti-CPE ont fait la démonstration que la jeunesse était prête à s'engager massivement dans des combats auxquels elle croit. Pourquoi alors les jeunes salariés ne franchissent-ils pas le pas de la syndicalisation ? Un premier élément de réponse tient à la précarité des jeunes qui arrivent sur le marché de l'emploi. "Ils se disent qu'ils adhéreront quand ils auront trouvé un emploi durable". Sauf qu'entre les stages, les missions d'intérim et les CDD à répétition, cette stabilisation peut prendre des années.
Mais cette insécurité n'est pas la seule explication. Le décalage générationnel est aussi en cause. "Le jargon des dirigeants, leur éducation politique, leur rapport à la communication les éloignent des jeunes". A la CGT, on parle "d'axes revendicatifs centraux", mais les jeunes préfèrent se mobiliser sur un "projet"" ! Le syndicat ne parle à l'évidence pas le même langage que la jeunesse. Quand ils lisent nos tracts, ils nous disent "ça nous intéresse mais on ne comprend rien". L'intérêt est bel et bien là. Sous conditions. Car la nouvelle génération n'est pas disposée à entrer en "religion". Ils ont peur d'être formatés et se méfient de la "ligne" ou de l'idéologie. S'ils adhèrent, ce n'est pas non plus pour se sacrifier ou faire de la figuration mais dans une visée d'autoréalisation !
Les syndicats doivent aussi être audibles sur des sujets sociétaux qui interpellent ou concernent directement la jeunesse. Comme le racisme, la guerre ou l'écologie... Nous ne devons pas hésiter à nous attaquer à des champs en marge du travail salarié que sont les stages, le logement et les modes de garde. Par exemple, il faut aller à la rencontre des jeunes sur les forums emploi et dans les universités. Car les jeunes, sous-informés sur leurs droits, attendent que l'on aille vers eux, et pas le contraire.

La jeunesse en chiffres

Le contexte
Environ 2 % des jeunes de 18 à 30 ans sont syndiqués, contre 8 % pour l'ensemble des salariés. La syndicalisation des jeunes est donc une question prioritaire, d'autant qu'un adhérent sur deux partira à la retraite dans une dizaine d'années.

Confiance
65 % des moins de 35 ans font confiance aux syndicats, contre 53 % des 50-64 ans.

Le chiffre > 12 %
C'est la part des Français qui pensent que le niveau de vie des jeunes sera supérieur à celui de leurs parents. Contre 20 % des Allemands, 35 % des Anglais, 46 % des Espagnols, 49 % des Danois, 69 % des Polonais.

La phrase
Les jeunes veulent maîtriser leur engagement sur le plan intellectuel : ils veulent des éléments pour comprendre, se faire leur opinion, pas qu'on leur impose des décisions par le haut.

Taux d'emploi
32 % des Français de moins de 25 ans ont un emploi contre 44 % dans l'ensemble des pays de l'OCDE. Dans la moitié des cas, il s'agit d'un emploi temporaire.

Rendez-vous

Livres enfants

La CGT, en partenariat avec l'association "Lire c'est partir, propose depuis le 7 décembre, des livres pour enfants au prix d'un euro. S'adresser au siège du syndicat.

Culture

L'Institut Mosellan d'Histoire Sociale de la CGT organise une conférence le mercredi 9 décembre 2009 à 18 heures à l'Hôtel de ville de Metz dans le salon de Guise sur le thème : "La renaissance syndicale en Moselle en 1919".

Discrimination syndicale : condamnation record

Nestlé a été condamné à verser plus de 600 000 € pour discrimination syndicale, un record en France, à un ancien ingénieur, s'est félicité samedi la CGT Cadres, après la révélation du rejet en janvier par la Cour de cassation du pourvoi de la société.
La Cour de cassation, dans un arrêt du 13 janvier 2009, a confirmé une décision d'appel condamnant Nestlé France à verser quelque 608 000 € de dommages et intérêts pour discrimination syndicale. Pour la CGT, c'est une victoire et un record de réparations pour discrimination syndicale, mais il a fallu six ans de bataille judiciaire. La CGT espère que ça va encourager d'autres salariés à faire valoir leurs droits, sachant que la discrimination pèse sur la syndicalisation des cadres.
Entré en 1967 chez Nestlé et élu CGT aux élections du personnel en 1970, Jean-Claude Bauduret, ingénieur chimiste pendant 36 ans dans la société, accusait l'entreprise de discrimination syndicale pour avoir bloqué sa carrière et son salaire de 1973 à 2003, date de sa retraite.
En 2005, Nestlé avait été condamné par les prud'hommes de Meaux à verser à cet ex-salarié plus de 465 000 € de dommages-intérêts. La société avait fait appel. La condamnation avait été confirmée en avril 2007 par la Cour d'appel de Paris et les dommages et intérêts accrus pour intégrer notamment le préjudice sur les droits à la retraite. Nestlé s'était alors pourvu en cassation.
La Cour de cassation a estimé notamment que le Cour d'appel, qui a fixé à 1985 la date des premiers effets de la discrimination, a "exactement déduit, sans renverser la charge de la preuve, que l'employeur ne démontrait pas que la disparité constatée n'était pas fondée sur des éléments objectifs étrangers à toute discrimination syndicale".
Ce cadre a eu un début de carrière tout à fait normal mais, à partir du moment où il s'est présenté aux élections sous l'étiquette CGT, a commencé la stagnation de sa carrière qui a duré jusqu'en 2003. Il est resté au même cœfficient pendant toutes ces années alors qu'il voyait ses collègues rentrés en même temps, avec les mêmes diplômes et dans le même secteur, avoir des évolutions de carrière normales.
A un moment de sa carrière en 1985-1986, ce militant s'est vu proposé de passer chef de laboratoire à condition d'être à 100 % disponible. Il savait bien que ça voulait dire l'abandon de tous ses mandats. Puis, cela a été une lutte sans merci contre toutes les tentatives de mises au placard. Le montant des dommages et intérêts est un record. La CGT espère qu'il sera battu et fera réfléchir les patrons.

Humour ou réalisme ?

Voici une note de service qui pourrait, sous l'ère Sarkozy, devenir réalité


Lisez la Nouvelle

mardi 1 décembre 2009

Le népotisme de Mittal

Nous savons que le grand PDG adore ses enfants et leur attache une attention toute particulière. On l'a vu avec son fils Aditya, placé aux plus hautes fonctions du groupe et le mariage fastueux organisé pour sa fille à Versailles. L'argent a valsé comme jamais. Bien sûr, il y a certainement d'autres attentions délicates du papa, restées secrètes.
Voici un nouveau geste de générosité du papa à l'égard cette fois de sa belle-fille que nous livre le journal de Sarkozy "le Figaro".
Megha Mittal est l'épouse du directeur financier du groupe de son beau-père (Lakshmi Mittal) Megha a commencé une carrière d'analyste financière chez la banque américaine "Goldman Sachs" (oui, c'est la banque de la crise financière), mais cela ne lui a pas plu. Sa passion, le design, la mode. Elle veut un métier plus créatif.
Megha vient d'avoir un coup de cœur pour la griffe allemande "Escada", la marque de prêt-à-porter. Beau papa vient de lui offrir "Escada" sur un plateau d'argent avec la promesse d'investir plusieurs centaines de millions d'euros dans la marge. Ce n'est pas un conte de fées ? Qui a parlé de crise ?
NB : Avec cette somme, on pouvait sauver Gandrange en construisant une nouvelle aciérie électrique comme le proposait la CGT. Mais nous ne faisons pas partie de la grande famille Mittal.

Ça coince en Allemagne et ça grogne à Gandrange

Les difficultés se multiplient pour le LCB. L'aciérie et le TAB enterrés il fallait, comme le redoutait la CGT, s'attendre à des difficultés sérieuses d'approvisionnement en billettes en provenance d'Allemagne. Ça n'a pas loupé ! La filiale allemande de Mittal, Rhurhort, a investi dans une coulée continue (bien) ; la mise au point s'avère difficile (normal) ; où est alors le problème ? Et bien, c'est que la qualité des billettes exigée par le LCB n'est pas au rendez-vous. Cette non-qualité touche particulièrement les fabrications d'acier de décolletage qui représentent 80 % du carnet du LCB. C'est dire que la note est salée.
Et comme si cela ne suffisait pas, la fourniture d'acier par relaminés connaît également des problèmes suite à une grosse casse du train de Rhurhort. Résultat : deux à trois semaines de chômage pour le LCB !

Ensemble contre la taxation des indemnités des accidentés du travail

A l'initiative de la Fondation Copernic, un rassemblement unitaire se tiendra le 1er décembre à Paris pour refuser la taxation des indemnités des accidentés du travail.
Les partis de gauche de et la Fondation Nationale des Accidentés du Travail de Handicapés seront présents.
En 2007, 622 salariés ont péri dans un accident du travail, presque deux par jour. Sur les 720 150 accidents avec arrêts enregistrés, 46 426 ont entraîné une incapacité permanente. La plupart des accidents proviennent des métiers d'exécution.
Vendredi 13 novembre, l'amendement visant à soumettre à l'impôt sur le revenu les indemnités journalières versées aux victimes d'accident du travail, a finalement été adopté à l'Assemblée Nationale. Une mesure proposée par le président du groupe UMP, Jean-François Copé, avec le soutien du président de la République, du Premier ministre, du ministre du Budget, une mesure injuste, inacceptable, obscène, votée "au nom de l'équité" !
Elle rapportera 150 millions d'euros. La défiscalisation des heures supplémentaires coûte 4 milliards. Les niches fiscales exonèrent 70 milliards d'euros. Sur les 11 milliards d'euros par an de réduction d'impôt décidés par le gouvernement, 70 % profitent aux 20 % des foyers les plus aisés.
Après les suicides à France Telecom et ailleurs, voici la réponse du gouvernement aux salariés qui subissent des conditions de travail toujours plus dégradées.
Par la protestation collective, il est encore possible d'empêcher le vote de ce texte. Le Sénat l'examine le 7 décembre. Les accidentés du travail sont les premières victimes de l'organisation du travail. Les privilèges fiscaux sont ailleurs ! Contre cette "France de demain" façon Nicolas Sarkozy, qui s'en prend systématiquement aux plus vulnérables, il est temps d'agir, et de gagner.
La pétition est signable en ligne à l'adresse suivante : http://www.non-taxation-at.net

L'empire Mittal s'étend...

Mittal poursuit ce double mouvement de développement/destruction. Il casse les usines qu'il juge les moins rentables et investit où la main-d'œuvre est la moins chère.
Ainsi, ArcelorMittal envisage de construire une usine dans l'Etat du Karnataka, dans le sud de l'Inde, pour profiter de la croissance de la demande dans ce pays. "L'étude de faisabilité sera achevée dans quatre mois, a expliqué le responsable du groupe pour l'Inde, Vjay Kumar Bhatnagar. Ce projet s'ajoute à deux autres projets de construction d'usines en Inde". La demande en acier pourrait augmenter de 10 % cette année, à la faveur des investissements engagés dans les infrastructures par le gouvernement. Annoncés en 2005 et 2006, les deux premiers projets d'usines d'ArcelorMittal n'ont pas encore débouché, faute pour le groupe de s'assurer la disponibilité des terrains dans les Etats considérés. Les paysans en révolte refusent de quitter leur territoire.

Dubaï : une nouvelle bulle financière éclate !

La crise financière poursuit ses méfaits sur la planète. La faillite de Dubaï, victime de la folie spéculative, n'est qu'une nouvelle conséquence de la crise du système capitaliste. Elle ravive la crainte d'un krach des dettes publiques dans les grands pays capitalistes. La dette de Dubaï est de 90 milliards de dollars. L'Emirat a emprunté à tour de bras pour attirer les affairistes du monde entier. Le délire urbain à la vulgarité stupéfiante de Dubaï, symbole des projets démesurés du capitalisme appliqué aux villes-Etats des Emirats arabes unis, avec ses tours gigantesques, ses parcs à thèmes, ses circuits de Formule 1 et ses centres commerciaux transformés en raison de vivre, nous concerne, même indirectement, hélas. Ainsi, Dubaï, la richissime, la pétrolissime, dans impôts et sans élections, Dubaï, l'un des fantasmes des capitalistes bling-bling, annonce sa situation de faillite. Une quasi-banqueroute. Et un coup d'arrêt aux rêves de grandeur consuméristes d'avant-crise... Affolement dans le monde. Réactions collatérales. Baisse brutale des places financières. Frayeur de quelques pécunieux pris de panique comme les anciens clients de Madoff... Et qu'apprend-on ? Que parmi les banques européennes exposées à ce dû abyssal figurent quelques fleurons made in France : Société générale, BNP-Paribas, Crédit agricole... Face à la menace sérieuse d'un nouveau krach financier et/ou des dettes publiques, réplique au séisme mondial de l'année dernière, les banques françaises, qui ont beaucoup investi dans cet eldorado en pétrodollars, semblent donc en première ligne. La crise est loin d'être finie.

Action sur la toile

Sortir de l'OMC
Le mouvement politique d'éducation populaire (M'PEP) lance
un appel aux partis politiques, syndicats, mouvements altermondialistes, associations et citoyens à sortir de l'OMC.
Pétition en ligne.

Défendre la Poste
La campagne "J'écris au Président" organisée par le Comité national contre la privatisation de La Poste, et dont la CGT fait partie, bat son plein. Alors que les parlementaires examinent la loi sur son changement de statut dans la période, "l'objectif est d'envoyer plus de cinq millions de cartes-pétitions à l'Elysée".
Ces cartes sont disponibles dans les unions départementales, les unions locales, les syndicats départementaux de la Fapt-CGT et sur un site Internet. www.appelpourlaposte.fr




Contre les armes nucléaires
Huit pays possèdent près de 24 000 armes nucléaires et peuvent donc produire 400 000 catastrophes comme celle d'Hiroshima... La Confédération syndicale internationale, forte des 170 millions de travailleurs qu'elle représente, lance une vaste campagne contre la prolifération des armes nucléaires en prévision de la conférence sur le traité de non-prolifération qui se tiendra en 2010 aux Nations unies. Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, soutient également la campagne des "Mayors for Peace" (les Maires pour la paix) menée par les maires d'Hiroshima et de Nagasaki appelant à l'élimination de toutes les armes nucléaires d'ici 2020.
Pour lire et signer la pétition :
www.ituc-csi.org/peace

Mutation du salariat : la CGT doit s'adapter

700 syndicats CGT ont été créés depuis le mois de janvier 2009. Ce résultat témoigne d'un fort besoin de syndicalisme. Mais cela est loin de suffire. Devant les mutations du salariat, la CGT doit se rénover, s'adapter et se développer.
Ainsi, on constate que les secteurs où le taux de syndicalisation est le plus élevé sont ceux où les effectifs salariés sont en déclin ; les secteurs en croissance d'emploi sont ceux où la syndicalisation est la plus faible. La présence syndicale mesurée par les listes présentées aux élections professionnelles augmente. Il y en a dans 62 % des établissements organisant des élections de comité d'entreprise. La CGT est présente dans 35 % des cas. Là où elle présente des candidats, son audience est relativement stable.
La répartition des emplois, le statut des salariés ont profondément changé en vingt-cinq ans : 65 % des travailleurs sont dans des entreprises de moins de 100 salariés. 10 % dans les plus de 500. 17 % des salariés sont à temps partiel. Près de 5 millions de salariés changent de situation chaque année. Les jeunes entament de plus en plus souvent leur activité professionnelle en passant par les cases chômage et précarité. La grande majorité des étudiants travaillent parallèlement à leurs études. Il y a désormais 3 millions de cadres.
Ajoutés aux profonds changements dans l'organisation du travail et les processus de production, ces éléments mettent à rude épreuve la capacité de la CGT à répondre aux besoins individuels de chaque salarié et, dans le même temps, à travailler les convergences d'intérêt. Enfin, la société française va continuer à voir s'accroître la proportion de retraités parmi la population. C'est aussi un défi que de parvenir à imposer le syndicalisme comme un lieu de rassemblement et d'expression collectifs pour cette catégorie.

Nouvelles de Gandrange

  • La situation financière reste très dégradée
  • Les perspectives commerciales sont pessimistes
  • Alors que la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences est un enjeu important pour l'avenir de ce qui reste de Gandrange, rien ne bouge
  • La réorganisation du service "transport" sera terminée pour la fin décembre 2009
  • Le nouveau service "gardiennage" sera mis en place le 1er janvier 2010
  • La réalisation de 100 % de l'objectif des entretiens professionnels est fixé à fin janvier
  • La Direction se refuse à ouvrir des négociations sur le renouvellement de l'accord d'intéressement alors que la loi l'y oblige
  • Une demande de renouvellement de la convention relative au chômage partiel pour le 1er semestre 2010 sera faite auprès de l'administration
  • Les salaires continuent de plonger et la Direction n'est pas pressée pour en discuter. Va-t-on vers une nouvelle année de gel des salaires ?