jeudi 15 avril 2010

Retraite à 60 ans : mettre toutes les forces dans la bataille

Les négociations syndicats/gouvernement et patronat se sont ouvertes le 12 avril. Nous connaissons les intentions véritables du gouvernement et des patrons. Elles sont contraires aux attentes des salariés et des retraités et ne correspondent pas du tout aux propositions de la CGT. Pour empêcher une profonde remise en cause du système actuel de retraite et la fixation de l'âge de la retraite au-delà de 60 ans, il va falloir que les salariés s'en mêlent. La CGT et les autres syndicats sont prêts à livrer bataille.

Nous revenons sur les points clefs de la retraite et l'enjeu de ces négociations. 18 ans, l'âge de la majorité. 60 ans, celui de l'émancipation du travail salarié. Ces repères collectifs fondent la vie des Français. Ils sont d'ailleurs, pour ce qui est de la retraite, une grande majorité à refuser qu'on y touche. Et ce malgré le matraquage qu'on leur assène depuis des années pour justifier une "courageuse réforme" qu'on veut leur faire payer. Ils ont bien raison ! Voici pourquoi.


LA RETRAITE A 60 ANS : C'EST LE BON ÂGE !
Selon l'un des derniers sondages réalisés, 67 % des personnes interrogées sont hostiles au recul
de l'âge de la retraite au-delà de 60 ans, et 62 % à un allongement de la durée de cotisation. 93 % sont défavorables à une diminution du niveau des retraites, et 74 % n'ont pas du tout envie d'une hausse des cotisations. La réponse est claire : les Français veulent partir en retraite à 60 ans, pas plus, avec une pension à taux plein leur permettant de vivre correctement. Et ils n'ont pas l'intention de payer plus pour ce droit, alors que d'autres exhibent sans honte leurs retraites chapeaux (800 000 euros paran pour Michel Pébereau, président de BNP Paribas, 1 million pour Henri Proglio, au titre de sa carrière chez Veolia, 2,1 millions d'euros pour Antoine Zacharias, l'ex-PDG de Vinci...) payées par leurs entreprises. Ils n'ont pas du tout envie non plus que l'âge légal de 60 ans, celui à partir duquel on a le droit de partir à la retraite, soit vidé de son sens par un allongement de la durée de cotisation nécessaire pour avoir une retraite à taux plein. Ils refusent ce "choix" que tente de leur imposer le gouvernement : travailler vieux ou devenir un retraité pauvre.


POUR NE PAS MOURIR AU TRAVAIL
La retraite à 60 ans est une vieille revendication du mouvement ouvrier. Simplement pour ne pas mourir au travail. Le droit à la retraite ne suffit pas, encore faut-il en profiter. Alors que l'Allemagne mettait en place un système d'assurances sociales dans les années 1880, le chancelier Bismarck aurait, paraît-il, demandé à ses conseillers à quel âge fixer le droit à pension pour que cela ne coûte rien ! En France, après le vote en 1910 de la première loi sur "les retraites ouvrières et paysannes" fixant à 65 ans le droit à pension, la CGT avait fustigé "une loi pour les morts", estimant que seuls 50 % des travailleurs atteindraient cet âge. La revendication de la retraite à 60 ans émerge à nouveau fortement au début des années 1960 portée par la CGT et la CFDT. A l'époque, l'espérance de vie à 35 ans d'un manœuvre est d'à peu près 33 ans, soit jusqu'à 68 ans. Certes, les choses se sont améliorées. Mais très inégalement.
Aujourd'hui, à 60 ans, il reste en moyenne 17 ans d'espérance de vie à un ouvrier, 19 ans à un employé et 22,5 ans à un cadre. Et cette vie risque de ne pas avoir la même saveur pour tous. Car le travail casse. Un ouvrier de 35 ans peut espérer vivre sans incapacité physique ou sensorielle (surdité notamment) jusqu'à 59 ans seulement, soit dix ans de moins qu'un cadre. Parler de repousser l'âge de la retraite est indécent.



PARCE QU'À 60 ANS ON S'EST DÉJÀ FAIT EJECTER DU TRAVAIL
A 60 ans, une grande partie des salariés ne sont déjà plus dans l'emploi. Parce qu'ils sont malades, invalides. Parce qu'ils se sont fait éjecter de leur entreprise, avec plus ou moins d'égards, jugés moins "performants", et ne parviennent plus à retrouver du travail, malgré les déclarations
et les multiples dispositifs sur l'emploi des "seniors". Seule une grosse moitié de 55-59 ans ont un emploi (l
e taux d'emploi des 55-59 ans était de 55,3 % en 2007, de 56,3 % en 2008). Et l'âge moyen de sortie de l'emploi est un peu inférieur à 59 ans. En prônant le recul de l'âge de la retraite, le patronat n'a pas peur des contradictions ! A moins qu'il ne voit un intérêt à fabriquer des vieux chômeurs pauvres, qui, d'ASSEDIC en allocation spécifique de solidarité ou RSA, basculeront progressivement vers l'assistance payée par l'Etat avant de terminer enfin en retraités miséreux. En 1972, on avait pourtant enclenché le processus inverse, en garantissant aux licenciés de plus de 60 ans (puis aux démissionnaires en 1977) 70 % de leur salaire jusqu'à l'âge de la retraite, soit 65 ans à l'époque, par cumul de l'allocation publique et de l'allocation Unedic. Avant de régler le problème par la retraite à 60 ans en 1983. Alors reparlons d'un éventuel recul de l'âge de la retraite quand les quinquas pourront garder leur travail !


PARCE QU'UNE AUTRE VIE COMMENCE À 60 ANS
La retraite à 60 ans est un repère collectif, indispensable dans un système fondé sur la solidarité et non pas sur l'accumulation de droits individuels. Comme 18 ans est l'âge de la majorité politique, 60 ans est celui de l'émancipation du travail salarié, du travail contraint. Le temps de faire enfin ce que l'on veut, ce que l'on aime, alors qu'on en a encore les capacités. Ce qui n'a rien à voir avec un quelconque retirement égoïste. Les retraités, pour peu qu'ils aient un niveau de vie correct, sont des consommateurs qui font tourner la machine économique et contribuent donc à créer des emplois pour les plus jeunes. Ils aident leurs enfants et gardent leurs petits-enfants, quoi de mieux comme solidarité entre générations ? Ils jardinent, cousent et tricotent, de quoi satisfaire les adeptes du "développement durable". Ils font partager leur expérience et leur savoir-faire en militant dans les associations, les syndicats, les partis politiques. Est-ce cela qui gêne, un bataillon de retraités en pleine forme et revendicatif ?


EXIGEANCES CITOYENNES SUR LES RETRAITES : L'APPEL DE SYNDICALISTES, ÉLUS, RESPONSABLES POLITIQUES ET ASSOCIATIFS, UNIVERSITAIRES...











QUESTIONS-RÉPONSES SUR LA RETRAITE : CE QU'EN PENSE LA CGT


Le gouvernement entend persister dans la voie des réformes précédentes. Dans le même temps, le président affirme qu'il n'est pas question de toucher au niveau des pensions. Ces deux positions ne sont-elles pas incompatibles ?

Elles le sont absolument. C'est en tout cas ce que montrent les conséquences des précédentes réformes dont la CGT demandait qu'un bilan soit dressé. Les réformes de 1993 et de 2003 ont consisté à jouer sur des paramètres qui ont entraîné une forte baisse duniveau des pensions : autour de 20 %. Deux points précis sont notamment à l'origine de ce recul : le passage des dix meilleures années aux vingt-cinq meilleures années pour l'établissement du salaire de référence servant au calcul du montant des pensions dans le secteur privé et l'indexation, sur les prix et non plus sur les salaires, des salaires portés au compte. Nous avons besoin de tirer bilan de ces deux réformes. Elles montrent en effet que jouer sur le seul paramètre de l'allongement de la durée de cotisation non seulement ne règle aucunement le problème du déséquilibre de nos régimes de retraite mais dégrade de plus considérablement le niveau des pensions. En prétendant ne pas toucher au montant des retraites, le président de la République occulte ces conséquences et trompe donc les salariés.


Le g
ouvernement semble prêt
cette fois-ci à satisfaire une vieille revendication du patronat : le recul de l'âge légal de départ en retraite. Quelles seraient
les conséquences d'une telle mesure dont d'aucuns prétendent
qu'elle ne changerait rien, l'âge de départ effectif étant déjà supérieur à 61 ans ?

Il y a beaucoup de confusion concernant les âges. Il ne faut pas confondre l'âge de cessation d'activité qui est aujourd'hui de 58 ans et 9 mois en moyenne, l'âge légal de départ en retraite qui est de 60 ans et l'âge effectif de départ en retraite qui est, lui, toujours en moyenne de 61 ans et demi. Prétendre que reporter l'âge légal ne changerait rien, puisque l'âge effectif de départ en retraite lui est supérieur, est évidemment une absurdité. D'abord parce que l'âge légal étant l'âge minimum à partir duquel on peut faire valoir ces droits à la retraite, l'âge moyen effectif de départ est forcément supérieur. C'est arithmétique. Ce qui signifie que si demain l'âge légal était porté à 61 ans,il y a fort à parier que l'âge de départ effectif passerait à 62 ou à 63 ans. Ensuite, parce que si l'âge effectif de départ en retraite augmente, c'est la conséquence des réformes précédentes qui, en durcissant les conditions d'accès à la retraite, contraignent de plus en plus de salariés à poursuivre leur activité parce qu'ils n'ont pas le plein de leurs droits à 60 ans. Enfin, reporter l'âge légal de départ en retraite ou allonger la durée de cotisation a exactement les mêmes effets. Il est clair que si la prochaine réforme devait reporter l'âge de départ en retraite et/ou allonger la durée de cotisation, la première conséquence serait une nouvelle baisse
du niveau des pensions.


En même temps, comment peut-on assurer aujourd'hui l'effectivité du droit à la retraite à 60 a
ns ?

En fait, le problème auquel nous sommes confrontés est le problème de la carrière. C'est pourquoi la CGT demande qu'on revisite la notion de carrière complète. Aujourd'hui, les jeunes rentrent en moyenne sur le marché du travail à 23-24 ans, ils trouvent un emploi stable autour de 30 ans, ensuite, entre 30 et 50 ans, là où le taux d'activité est le plus fort, ils connaissent une précarité qui s'est beaucoup accrue ces dernières années. Et à partir de 50 ans commence ce que j'appellerai "l'effet senior" qui les pousse à sortir de l'entreprise. Les analyses précises sur la sortie des seniors montrent en effet un décrochage à partir de 50 ans, ce qui fait qu'à 60 ans, il n'y a plus que 40 % des salariés qui sont au boulot. Le problème d'emploi est global. Il va falloir 41 ans de cotisations en 2012 pour avoir droit au plein de ses droits. Quel est aujourd'hui le salarié qui, rentrant sur le marché du travail à 23 ans, aura le plein de ses droits à 60 ans ? Il faut donc bien revoir cette notion de carriè
re complète.


Qu'est-ce que cela signifie concrètement ?

Pour nous, revoir la notion de carrière complète, c'est examiner comment il est possible de mettre en œuvre des dispositifs de solidarité permettant aux salariés de faire valoir des périodes qui aujour
d'hui ne sont pas prises en compte dans les droits à retraite. C'est notamment le cas des périodes d'étude et de formation. Nous proposons ainsi qu'à partir de 18 ans, qui est l'âge revendiqué par la CGT pour la scolarité obligatoire, tout le monde puisse valider des droits à la retraite par une cotisation qui pourrait être prise sur la solidarité nationale. La période de formation constitue en effet un atout pour toute la société y compris pour les entreprises, puisqu'elle concourt à augmenter le niveau de qualification et à améliorer la productivité du travail. On peut très bien envisager une part de solidarité vis-à-vis de ces jeunes et ensuite faire en sorte que, jusqu'à l'âge auquel ils prétendent faire valoir leurs droits à retraite, ils puissent faire valider des droits qu'elle que soit leur situation.
Il s'agit, en quelque sorte, de construire, à côté de la Sécurité sociale professionnelle, une sécurité concernant les droit à la retraite de façon à ce que le salarié ait véritablement le choix de partir ou de rester au travail. La CGT ne revendique pas que tous les salariés partent à 60 ans, nous demandons simplement qu'ils puissent le faire. Ajourd'hui, beaucoup de salariés n'ont d'autre choix que de continuer à travailler parce qu'ils n'ont pas le plein de leurs droits et qu'ils disposent d'une pension trop faible.



Comment peut-on aujourd'hui augmenter les ressources de notre système de retraite ?

La CGT fait toute une série de propositions. La première est d'élargir l'assiette des cotisations. Un rapport de la Cour des comptes chiffrait l'an passé entre 8 et 9 milliards d'euros le manque à gagner que représente pour notre système de protection sociale le fait que tout un ensemble d'éléments de rémunération, l'intéressement, la participation en encore les stock-options, n'est pas soumis à cotisations. Il y a là une source de financement chiffrée autour de 3 milliards pour l'assurance vieillesse. Ce n'est pas rien.
La CGT propose également une modulation des cotisations en fonction du rapport masse salariale sur valeur ajoutée. Cette modulation serait favorable aux secteurs à forte main-d'œuvre mais serait aussi de nature à favoriser l'emploi et les entreprises qui jouent le jeu en matière salariale. Davantage de salaire, c'est forcément plus de cotisations. Troisième élément, il existe aujourd'hui une politique aberrante d'exonération des cotisations sociales. La CGT revendique une remise à plat de ces exonérations et leur conditionnement à des objectifs notamment en matière d'emploi. Il n'est pas possible de distribuer de l'argent aux entreprises sans aucune condition. Certaines d'entre elles perçoivent ces aides alors qu'elles licencient, elles se servent de cet argent pour financer les plans de sauvegarde de l'emploi, ce qui est proprement scandaleux.
Enfin, nous ne sommes pas opposés à une augmentation des cotisations : d'abord d'employeurs et ensuite salariés. Tous les sondages de la dernière période montrent d'ailleurs que les salariés préfèrent une augmentation de leur cotisation, si on leur garantit un départ à 60 ans et un niveau de pension qui leur permet de vivre dignement, à l'allongement de la durée du travail après 60 ans. Je crois qu'ils sont lucides sur le niveau d'emploi dans ce pays et sur le côté illusoire de l'allongement de la durée du travail : on n'arrête pas de nous rabâcher qu'il faut travailler plus longtemps, sauf qu'on n'est pas fichu de donner du travail aux plus de 55 ans...

mardi 6 avril 2010

Les 4 idées fausses

"Puisque nous vivons plus longtemps, nous devons travailler plus longtemps"
C'est avoir une bien singulière conception des progrès de civilisation. L'histoire contemporaine montre que, abstraction faite de la mortalité précoce, la durée de vie hors travail n'a cessé de croître. Et la durée du travail de baisser. Ainsi, le travail des enfants a reculé pour faire place à la formation initiale et, les gains d'espérance de vie aidant, le temps consacré à la retraite n'a cessé de s'allonger sans pour autant remettre en cause la capacité de croissance. L'activité sociale, bénéfique pour la société tout entière, ne s'arrête pas lorsque cesse le travail salarié. Les retraités ne sont pas des parasites qui vivent aux crochets des actifs. Ils participent, eux aussi, au développement de l'activité de l'ensemble de la collectivité et à la croissance. Mais le gouvernement, avec la loi Fillon, a décidé arbitrairement que dorénavant le rapport constaté en 2003 entre la durée d'assurance et la durée moyenne des retraites devait rester constant jusqu'en 2020. Et qu'en conséquence tout gain d'espérance de vie devait se traduire par un allongement de la durée de cotisation nécessaire pour obtenir une retraite à taux plein.

"Le nombre de retraités va augmenter, rendant impossible le financement des retraites"
Il est exact que le nombre de retraités augmente. Mais faut-il le déplorer ? Bien sûr que non. Il convient même au contraire de s'en réjouir.
En 1950, la France comptait 6,7 millions de personnes de plus de 60 ans et 12 millions en 2000. Elles sont aujourd'hui 14,7 millions selon les derniers chiffres de l'Insee. Cela nécessite-t-il de consacrer davantage d'argent à la retraite ? Evidemment. En 1959, l'ensemble des dépenses de retraite représentait 5,4 points de PIB et 13,2 en 2007... Les gains de productivité ont permis de doubler en trente ans la part de PIB consacrée à la retraite sans mettre l'économie par terre.
Si nous sommes en période de crise, c'est parce que les dividendes sont préférés à la protection sociale du fait de la financiarisation à outrance de l'économie. Mais des solutions existent pour financer durablement les retraites.

"Les taux de cotisation sont trop élevés et handicapent l'emploi"
Le patronat et les forces politiques qui le soutiennent ont toujours eu une aversion profonde pour la protection sociale. Dès son origine, ils ont considéré qu'elle constituerait un handicap insurmontable pour l'économie. L'histoire leur a pourtant donné tort. Loin d'être un frein pour l'économie, une protection sociale de haut niveau constitue un moteur pour la croissance. D'ailleurs, dans la crise que nous traversons, tout le monde s'accorde pour reconnaître que ce sont les pays où la protection sociale est le plus développée qui ont le mieux résisté.
Quant à comparer les taux de cotisations français et européens, cela n'a pas grand sens. La France a ainsi fait le choix d'un financement socialisé assis principalement sur le travail quand nombre de nos voisins européens ont, eux, privilégié l'impôt. La comparaison en points de PIB apparaît donc plus juste. La part de PIB consacrée à la retraite est, par exemple, sensiblement la même en France (12,5 % en 2003) et en Allemagne (12,4 % en 2004).

"Reporter l'âge légal de départ en retraite n'est pas un problème puisque les salariés liquident leurs droits à 61 ans passés"
L'âge légal de départ à la retraite étant de 60 ans, si l'âge moyen de liquidation de la retraite est supérieur à 60 ans, cela s'explique par la nécessité de compenser les années de chômage, d'invalidité ou de RMI. Si on reportait l'âge légal à 61 ans, on peut parier, sans risque de se tromper, que l'âge moyen passerait au-dessus de 62 ans. Cela justifierait-il pour autant de reporter l'âge légal à 62 ans ? On voit bien là le caractère pervers d'une telle logique. Et surtout son inefficacité : sachant que seulement un salarié sur trois est en activité à l'âge de 60 ans, reporter l'âge de la retraite signifierait pour deux salariés sur trois, en situation de chômage ou d'invalidité, de longue maladie ou encore au RMI, de les maintenir plus longtemps dans cette situation d'insécurité, ce qui en outre alourdirait les dépenses sociales sans recettes supplémentaires pour les retraites.

Un 1er Mai unitaire

La situation sociale l'exige et les circonstances sont favorables. Il faut faire du 1er Mai 2010, à l'image du 1er Mai 2009, une journée nationale unitaire interprofessionnelle. C'est le souhait de la CGT qui a lancé un appel aux autres centrales syndicales.
L'action unitaire est la seule voie du succès.
La régression sociale prend une telle ampleur que l'urgence d'une riposte s'impose à tous !

En Moselle, le 1er Mai on "manifête"

Ce 1er Mai Moselle prendra un certain relief avec la manifestation syndicale le matin et la fête du chiffon rouge l'après-midi à Woippy.
Depuis 16 ans, ces deux rendez-vous sont associés à la lutte et la fête, il n'y a pas de meilleure façon pour marquer le 1er Mai, la seule fête internationale des travailleurs du monde entier. Alors, rendez-vous à Woippy où la fête du chiffon rouge vous attend avec :

Huit concerts
Ska - Rock - Punk - Reggae - Dub - Hip hop - Jazz...

Cinq récitals
Variétés françaises et internationales (Word musique, latino, gospel...)

Neuf expositions
La retraite - La République - Les mers - Les pôles - Les déserts - L'exil - Le Pérou - Les travailleurs - Les tags

Dix-sept animations
Spectacles de rue (clowns, automates...) - Mini-cirque - Danses et coutumes indiennes - Manèges - Maquillage enfants - Maquillage fantastique - Jeux - Tir à l'arc - Livres enfants - Livres adultes - Sculptures - Dessins - Graffitis...

Dix-neuf associations
Social - Humanitaire - Altermondialiste - Ecologique - Commerce équitable - Droits de l'Homme - Solidarité

Agora
Rencontres syndicales - Expressions en direct - Reportage...

Vers la suppression des élections prud'homales ?

Le gouvernement travaille-t-il à la suppression des élections prud'homales ? Certains syndicats s'inquiètent des travaux du conseiller d'Etat Jacky Richard, chargé en 2009 de réfléchir à "la désignation des conseillers prud'homaux". Il a présenté, début mars, au Conseil supérieur de la prud'homie, ses hypothèses, qu'il doit remettre prochainement au ministère du Travail. Il envisage notamment la suppression de l'élection directe des juges par les salariés et les employeurs.
Pour lutter contre l'abstention massive qui a touché les élections prud'homales en 2008 (75 % dans le collège de salariés), Jacky Richard évoque deux grandes pistes de réflexion. La première est le maintien de l'élection des conseillers par les salariés, par vote physique sur les bases actuelles, par la généralisation du vote par correspondance, ou encore par la désignation des conseillers par des "grands électeurs", élus d'entreprises. La seconde piste consiste à supprimer purement et simplement l'élection. Les conseillers seraient alors désignés par les pouvoirs publics, sur proposition des syndicats, en fonction de leur représentativité, constatée sur la base de la réforme de 2008.
La majorité des syndicats voient d'un mauvais œil la suppression de l'élection au suffrage direct, garante, selon eux, de la légitimité des conseillers. Pour la CGT, "cette élection est constitutive de la juridiction prud'homale, composée de magistrats non professionnels, ayant une profonde connaissance du monde du travail et tenant leur légitimité de leur mode de désignation".

4ème Salon CGT des CE et CHSCT

Le 4ème salon national des CE et CHSCT se tiendra les 21, 22 et 23 avril 2010 à Paris à l'espace Champerret.


Le 4ème salon national des CE et des CHSCT se place sous le double signe de l'efficacité et de l'utilité.

C'est un lieu d'échanges d'idées, d'expériences, de mise en perspective des enjeux qui traversent l'ensemble de la société, notre syndicalisme, les entreprises et le salariat tant au plan local, régional que national.
Il est devenu désormais le rendez-vous incontournable de tous les acteurs engagés qui portent les intérêts des salariés dans les structures représentatives des entreprises privées ou publiques.
Solidarité, représentativité syndicale, droits aux vacances, restauration, information sociale, économie sociale, santé, toutes les grandes thématiques qui interrogent notre syndicalisme et conduisent notre action sont au cœur des débats, ateliers et forums et rythment ces 3 jours de rencontres.
Des centaines d'exposants et de professionnels vous accueillent et concourent à construire la 4e édition d'un salon syndical et professionnel qui veut apporter à tous des réponses spécifiques sur mesure.

10 000 m2 d'espaces aménagés pour vous recevoir

5 villages thématiques vous accueillent
autour de 5 thèmes majeurs :
santé et travail, développement humain et durable, tourisme social, restauration, économie sociale et solidaire.

2 espaces dédiés :
  • A la presse confédérale et aux supports d'information qui sont au cœur de l'action syndicale.
  • Aux CE, leur rôle économique, les droits en vigueur et ceux qui restent à conquérir.
  • De nombreux ateliers : formation professionnelle, égalité hommes femmes, logement, prévoyance, Europe, activité internationale, culture... bien sûr des micro-débats, des micro-formations, questions-réponses.
200 exposants
Tourisme, culture, restauration, loisirs, mutualité, institutions nationales, régionales, départementales, comités d'entreprise, collectivités territoriales, partenaires du secteur associatif, social et économique... Leur nombre et leur professionnalisme sont garants de réponses adaptées à l'ensemble de vos besoins.

Les temps forts du salon

Des dizaines d'ateliers, débats, micro-formations en réponse à toutes les questions pratiques...

L'engagement se nourrit aussi des croisements d'expériences, de la mise en commun des connaissances et des expertises.
Durant 3 jours de nombreux contenus seront abordés dans les débats, en lien avec l'actualité et le rôle des IRP.

Sans exhaustivité citons quelques problématiques :
  • développement humain durable ? Une issue à la crise
  • quelles interventions revendicatives : emploi, formation professionnelle, protection sociale, retraite, pouvoir d'achat
  • la conquête de nouveaux droits
  • égalité professionnelle, discrimination
  • rôle et place du travail
  • santé, stress, souffrance au travail
  • les questions internationales et de l'Europe
  • le dialogue social et la représentativité
  • les enjeux de la fonction publique
  • les activités sociales des Ce : le droit à la culture, aux vacances, au logement, à la restauration...
  • quelle place pour la presse syndicale et sociale ?

Un grand 1er Mai revendicatif

A Metz et dans toute la France, ce sera un grand 1er Mai unitaire et revendicatif pour défendre la retraite. Soyons tous au rendez-vous.



Le 4 mai : manif à Amnéville

Appel de la Confédération CGT, la Fédération CGT des services publics et de l'union départementale CGT de Moselle

Depuis 2005, Thierry Barle et Raphaël Cacitti, militants de la CGT, font l'objet de multiples procédures de sanctions intentées par le maire de la commune d'Amnéville (Moselle), Jean Kiffer.
Ce dernier s'illustre par son opposition virulente à la CGT et son mépris pour le droit syndical : mise au placard et sanctions multiples infligées à nos deux camarades ; refus de reconnaître la liste CGT aux élections professionnelles ; déclarations publiques qualifiant la CGT de "peste rouge" et de "bureaucratie mafieuse". Loin de se cantonner à la mairie, cette chasse au syndicalisme s'étend d'ailleurs à la cure thermale d'Amnéville, gérée par la mairie.
La situation de Thierry et Raphaël s'est aggravée en octobre 2009. Nos deux camarades ont alors été radiés des effectifs du personnel communal et se trouvent depuis au chômage. Après trois procédures avortées de révocation, Jean Kiffer a ainsi choisi de bafouer plusieurs décisions de la justice et des organismes paritaires, qui doivent conduire à la réintégration de ces deux fonctionnaires, dans le respect du statut de la fonction publique territoriale.
Alors même que nos deux camarades devraient être pleinement rétablis dans leurs fonctions, ils se trouvent plongés dans la précarité, subissent près de 20 % de perte de revenus, et doivent faire face à toutes les difficultés financières et personnelles que l'on peut imaginer.

Pour la CGT, cet état de fait ne peut perdurer. Au-delà de deux drames humains, c'est bien la liberté syndicale, garantie par la Constitution, qui est en jeu. Le lien entre l'activité syndicale de nos deux camarades et les sanctions qu'ils subissent est en effet évident, comme le démontrent notamment les manœuvres menées en 2008 avec succès pour empêcher la CGT de présenter une liste aux élections professionnelles.
Ainsi qu'elle l'a fait en février 2008, décembre 2009 et février 2010, notre organisation est déterminée à continuer de mobiliser ses militants pour obtenir la réintégration immédiate de nos deux camarades. Les tutelles ministérielles concernées ont été interpellées sur cette situation inacceptable qui ne peut perdurer. Celles-ci et leur représentant préfectoral dans le département doivent agir pour faire appliquer la loi et les décisions de justice à la mairie d'Amnéville.

La manifestation qui se déroulera à Amnéville le 4 mai 2010 à partir de 14 heures portera haut et fort cette exigence.
Cette journée permettra plus largement de revendiquer le respect de la liberté syndicale sur l'ensemble du territoire. La répression antisyndicale vécue par les camarades d'Amnéville est en effet loin d'être un cas isolé, à l'image de celle subie par deux agents territoriaux de la mairie de Saint-Martin de Valgalgues (Gard), qui fera également l'objet d'une mobilisation le 4 mai.
La CGT est et demeurera déterminée à œuvrer pour le respect des libertés syndicales et le droit à l'activité et l'expression CGT, dans chaque profession et dans chaque territoire !