mardi 15 décembre 2009

2010, quatre revendications CGT pour les luttes

Le congrès de la CGT a débattu des propositions alternatives pour sortir de la crise et défendre un développement humain durable. Quatre revendications essentielles seront le fer de lance des luttes pour l'année 2010 :

1. Pour mettre un frein aux licenciements, créer un droit suspensif aux suppressions d'emplois

Face aux restructurations, aux licenciements, aux fermetures d'entreprises, la CGT propose deux outils. La possibilité pour les organisations syndicales d'exercer un droit suspensif aux suppressions d'emplois d'au moins six mois. L'objectif est de permettre aux comités d'entreprises de vérifier, au travers d'expertises, si l'entreprise ne profite pas de la crise pour se restructurer à bon compte, et de rechercher des alternatives. Deuxièmement, le syndicat préconise la création de "comités territoriaux de la sécurité de l'emploi" qui regrouperaient l'ensemble des acteurs politiques, économiques et sociaux. Une sorte d'expérimentation de la Sécurité sociale professionnelle sur un bassin d'emploi, une région ou même une branche d'activité. Sa mission, explique le document d'orientation, "serait de prévenir les plans de licenciement, de gérer les fonds socialisés de l'emploi et de le coordonner l'action des différents acteurs au plan local". Elle revendique également des droits nouveaux permettant d'intervenir sur les choix de gestion, notamment par anticipation. A l'instar de la mise en place de comités interentreprises entre sous-traitants et donneurs d'ordres.


2. Regrouper les régimes dans une "maison commune pour la retraite"

Le gouvernement prépare les esprits au futur débat sur le régime général des retraites, prévu à l'horizon 2012. Le patronat annonce au coup par coup les mesures qu'il revendique : allongement de la période de cotisations, recul de l'âge de la retraite, fin des régimes spéciaux. Les difficultés rencontrées par le système de retraite sont, selon la CGT, de trois ordres : les jeunes n'arrivent pas à s'intégrer, tôt dans l'emploi, les seniors sont exclus avant qu'ils puissent faire valoir leurs droits à la retraite et la précarité des salariés se développe. Un problème d'emploi, plus que l'âge de départ à la retraite. Outre la question des financements, qui doit passer par une politique cherchant à relever le taux permanent d'activité dans la population active, la CGT propose la création d'une "maison commune de retraite". Une nouvelle institution regroupant l'ensemble des régimes existants et organisant leur solidarité, autour de principes communs : garantie d'un taux de remplacement élevé, repère d'âge ouvrant droit au départ, reconnaissance de la pénibilité, prise en compte des périodes d'étude, indexation de la base de référence sur le salaire moyen plutôt que l'inflation.



3. "Nouveau statut du travail salarié", un projet dont l'actualité est renforcée par la crise

Pénurie d'emplois, chômage de masse, précarité grimpante des salariés (intérim, CDD, emplois jeunes), mobilité tous azimuts, le gouvernement et le patronat alimentent quotidiennement la course à la flexibilité du travail au nom de la sacro-sainte compétitivité des entreprises françaises. Aux antipodes d'une analyse ultralibérale, et en réponse à cette insécurité sociale grandissante, la CGT remet sur le devant de la scène son nouveau statut du travail salarié, adopté lors du 47e Congrès en 2003. En résumé, il ne s'agit pas de se limiter à créer un statut pour les sans-statuts, mais de garantir à chacun des droits cumulables et transférables au fur et à mesure des mobilités, des évolutions de carrière et de salaire tout au long de la vie professionnelle. Depuis, l'organisation a fait avancer sa revendication "dans un certain nombre d'accords collectifs et conventions, au niveau de bassins d'emploi, d'entreprises ou de branches, la reconnaissance et l'effectivité de la transférabilité de certains droits qui montrent qu'il ne s'agit pas d'une utopie, explique-t-elle dans son document d'orientation.

4. Créer un pôle financier public pour financer l'économie, le logement, les infrastructures

Pour que le crédit favorise l'emploi, la CGT revendique la création d'un "pôle financier public" consistant à mettre en réseau des établissements de statut public comme la Banque de France, la Caisse des dépôts et consignations, les caisses d'épargne, Oséo... Il interviendrait notamment dans les domaines du soutien au développement des PME et du tissu économique local, du financement du logement social, de la politique industrielle, de l'aide à l'innovation... Le pôle inciteraient les entreprises à se financer auprès des banques du pôle public, ce qui agirait sur le comportement des autres banques. Il serait placé sous un "contrôle public et social", assuré par le Parlement, les élus locaux, les organisations syndicales, des acteurs de la société civile. Cet outil "devrait être complétés par un système de fonds régionaux pour l'emploi et le développement des régions". Objectif : rassembler les possibilités financières d'un territoire à l'échelle d'une région afin d'utiliser autrement l'argent alloué au développement de l'emploi, de la formation.

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