lundi 15 novembre 2010

Quels enseignements à tirer après 10 semaines de luttes ?

La bataille pour les retraites qui s'est engagée depuis le mois de septembre dernier est assurément le premier grand conflit social du XXIe siècle. Par son contexte, son ampleur, ses formes et les aspirations qu'il révèle, le mouvement contre la réforme des retraite échappe à tous les anciens clichés. De nombreux enseignements peuvent être tirés, pour l'instant, sur ce mouvement remarquable et très remarqué en France et dans le monde entier.

Ces journées d'action ont permis de faire comprendre le projet du gouvernement. Indéniablement, la pédagogie des luttes a payé : le gouvernement a perdu la bataille d'idées.

Les salariés en lutte ont vite compris que le projet de réforme c'est "perdant - perdant". Ils subissent le recul de l'âge de la retraite, son financement à 90 % et la pénibilité de leur travail est passée à la trappe.
Pendant ce temps, les milliards sont déversés sur les banques.



Le sentiment d'injustice s'est considérablement conforté. Les manifs ont été aussi une longue liste des préoccupations sociales. Derrière le refus de travailler au-delà de 60 ans, les salariés ont posé la question du travail dans les conditions actuelles. La retraite incarne un espace de liberté délié de la relation salariale.

La réforme des retraites est particulièrement régressive pour les femmes. La revendication pour l'égalité hommes/femmes dans tous les domaines s'est affinée.




Les manifestations ont montré la réalité de la société française. Toutes les générations se sont données rendez-vous dans la rue. La lutte a révélé un mouvement de solidarité intergénérationnel et d'une détermination insoupçonnés.

Alors que les médias continuent à asséner que seul le secteur public s'est mobilisé, ces 10 semaines de luttes ont montré tout le contraire. Les salariés du secteur privé sont entrés aussi très massivement dans le mouvement et les frontières public-privé se sont effacées.




Malgré tout ce qu'on dit sur les syndicats, l'unité syndicale a tenu bon. Les syndicats ont gagné en maturité et en confiance.

Face à l'autoritarisme de Sarkozy et à la légalité institutionnelle, la démocratie sociale et la légitimité sociale se sont fait entendre.

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