lundi 12 juillet 2010

Clic ! La photo arrête la danse solitaire de l'homme en blanc ! Le peintre doit tout contrôler : son geste, sa démarche, sa posture, le tuyau d'arrivée, la distance du pistolet au plafond, la viscosité de la peinture qui varie avec la température, l'effet produit... Qui a tenté de peindre au pistolet a éprouvé cette complexité pour arriver au bel et bon résultat. La protection du luminaire semble efficace, mais qu'en est-il de la sienne ? Non, il ne faut pas non plus penser aux logos inquiétants apposés sur le pot de peinture. Si, en plus, il fallait travailler avec cette angoisse !

Robert VILLATTE
Ergonome consultant retraité


Travailler dans le bruit assourdissant du karcher sur les parois métalliques du bateau, dans le froid et l'humidité, avec l'odeur écœurante du poisson, toujours sur le qui-vive pour ne pas glisser ou de prendre les pieds dans le tuyau : à quoi pensez-vous, Monsieur, sous votre combinaison d'astronaute, isolé dans cet immense espace et dans le temps ?
Désormais, en admirant la beauté de votre travail ainsi photographié, le saumon dans notre assiette prendra un tout autre goût.

Michèle ROCHER
Ergonome
Institut National de Recherche et Sécurité



Lumière crue sur l'exclusion. Qu'y a-t-il de plus violent, l'éclairage aveuglant, le rouge de ce mur du métro parisien, la déchéance de ce SDF couché à même le sol, ou l'impuissance de ce travailleur social penché sur la misère du monde ? A bien y regarder, l'agression vient moins du néon que de la situation. Chaque jour, la sacro-sainte compétitivité de l'économie jette à la rue de plus en plus de travailleurs devenus pauvres. Chaque jour, on demande à des travailleurs sociaux de vider la mer avec une petite cuiller.
Tant que nos société ne rétabliront pas l'équilibre entre riches et moins riches, entre capital et travail, la violence sera dans le rouge.

François DESRIAUX
Rédacteur en chef de la revue Santé et Travail


Des photos dans une photo... ça émiette ce grand espace. Que font les gens ? Pas de doute, ils travaillent, mais à quoi ? On les voit de loin, de dos. Où sont-ils ? Dans un hangar aménagé ? On s'attend presque à ce qu'ils aient froid. L'endroit serait presque beau s'ils étaient sous une verrière... On dirait qu'ils n'ont pas de lumière du jour.

Christine VIDAL-GOMEL
Maître de conférences, psychologie-ergonomie, Université Paris 8


Quelque chose est posé au milieu et nous voulons le lire.
Adressez-vous à moi car je suis de ces héros ordinaires qui chuchotent les mots de ceux qui souhaitent vous parler.

Viviane FOLCHER
Maître de conférences, psychologie-ergonomie, Université Paris 8



Une activité d'équilibriste où l'environnement minéral et la température glaciale imposent de travailler vite pour rester le moins possible exposé au blizzard. Pour se protéger du froid, cette activité oblige à être engoncé dans des vêtements chauds : aisance gestuelle impossible, effort énergétique continu.
La couleur des vêtements suggère la constitution de binômes. La coordination entre ces quatre personnages -l'approvisionneur, le passeur, le lanceur et l'accrocheur- prend la valeur d'un ballet de gestes précis pour ne pas rompre la chaîne humaine, et de regards synchronisés pour optimiser la prise en main et l'accrochage des poissons.

Annie DROUIN
Ergonome
Enseignante à l'Université Paris 1
Membre du conseil d'administration de la
Société d'Ergonomie de Langue Française

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