"Travailler encore. Forger l'acier rouge avec mes mains d'or". Le PDG d'ArcelorMittal n'est pas Lavilliers. Pour lui, le plan de restructuration de Gandrange est "la meilleure" solution.
C'est en tout cas ce qu'il a affirmé le 13 février dernier, alors même qu'était rendu public le bénéfice net du numéro un mondial de l'acier en 2007 : 10,36 milliards de dollars (7,5 milliards d'euros), en progression de 30%. Organisations syndicales, mais aussi élus de la région et population, dénoncent ce plan conduisant à la fermeture de l'acierie et du train à billettes. Pour la CGT, il est socialement inacceptable et économiquement injustifié. Outre les quelques 600 emplois menacés directement, des centaines d'autres seraient en cause. Or l'emploi industriel ne cesse de se dégrader en Lorraine.
La responsabilité de Mittal est engagée dans les difficultées actuelles du site de Gandrange. Le manque d'investissement social, en particulier dans la formation alors qu'une partie non négligeable du personnel a été renouvelée ces dernières années, le manque d'investissements dans l'outil productif lui-même et dans son entretien sont montrés du doigt.
Pourtant, le site dispose de nombreux atouts. D'abord, l'explosion de la demande d'acier dans le monde. Ensuite, sa spécificité, notamment quant à la production d'aciers à forte valeur ajoutée, dans le cadre d'une production écologique, mais aussi sa situation géographique. La fabrication des aciers de Gandrange s'inscrit dans une chaîne de production et sa disparition serait préjudiciable à tous. Un véritable projet industriel serait donc nécessaire. Quel que soit le scénario (maintien dans le groupe ou bien repreneur), des investissements sont nécessaires. Certes importants, ils sont dérisoires au regard des bénéfices engrangés par ArcelorMittal. Le 4 février, Nicolas Sarkosy, lors d'une visite éclair sur le site, affirmait qu'"un pays qui n'a pas d'usine est un pays où il n'y a plus d'économie" et annoncé que "l'Etat préfère investir pour moderniser le site plutôt que payer pour accompagner les gens soit en préretraite, soit au chômage".
Au-delà de la promesse, formulée en période électorale, cette annonce alimente le débat sur le périmètre d'intervention de la puissance publique (Etat et collectivités). Outre qu'il reste encore une part non négligeable de l'argent public budgété pour les bassins sidérurgiques dans les années 1990, la puissance publique doit exprimer des exigences sur l'utilité des financements pour la collectivité, l'emploi et le pouvoir d'intervention des salariés et de leurs représentants.
A.-L. Z.
mardi 4 mars 2008
Le journal de la CGT parle de Gandrange
Publié par Syndicat CGT Gandrange à 4.3.08
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