mardi 25 mars 2008

Les contre-plans ce qui les différencie

Deux contre-plans industriels ont été rendus publics pour sauvegarder l'usine de Gandrange face au projet de fermeture décidé par le groupe ArcelorMittal. L'un a été réalisé par le cabinet Syndex pour le comité d'entreprise et l'autre par le cabinet EVS Expertise sur demande de la CGT. La CGT a comparé ces deux plans entre eux. Il en ressort quelques points communs et d'importantes divergences.
Concernant la configuration du site industriel : le plan Syndex et le plan EVS prévoient tous les deux le maintien de l'acierie, du tain à billettes et du laminoir à couronnes et à barres avec, dans le périmètre, l'usine luxembourgeoise de Schifflange. Mais seul le plan EVS émet l'hypothèse d'un recentrage de toute la production sur le seul site de Gandrange.
Pour la charge des outils : les deux plans présentent des différences notables. Alors que le plan Syndex prévoit une baisse des tonnages pour le LCB, un développement du TAB et un fort développement du train luxembourgeois, le plan EVS quant à lui envisage une forte croissance du LCB, une stabilité du TAB et du train de Schifflange.
Pour ce qui concerne l'acierie : on peut parler de divergences profondes entre les deux approches. Le plan Syndex conserve l'acierie existante et envisage des investissements de périphérie pour cette installation alors que le plan EVS prévoit de construire un nouveau four électrique pour assurer une production de 1000 à 1300 Kt contre 1050 à 1150 Kt pour le plan Syndex.
Dans le schéma EVS, les prix moyens de vente sont en croissance alors qu'ils sont prévus stables, voire en baisse dans le schéma de Syndex. Par contre, les deux plans privilégient l'approvisionnement de l'acierie majoritairement à partir de ferrailles. Le plan EVS envisage même de ne plus recourir du tout à un complément d'approvisionnement en fonte.
Concernant le carnet de commercial : onnote également de profondes divergences entre les deux plans. Le plan Syndex modifie l'éventail du carnet en accordant une place très importante aux aciers bas de gammes de construction. Une réorientation que le plan EVS refuse de faire. Le plan EVS maintient la richesse du carnet actuel et envisage même sont développement. EVS conserve ce qui fait la spécificité de l'usine de Gandrange à savoir la fabrication d'acier de haute qualité technique à haute valeur ajoutée. Ici, la divergence est totale entre les deux approches.
Pour l'emploi : les différences entres les deux plans sont également marquées. Le plan Syndex ne précise pas le niveau d'emploi. Mais ses choix pour le LCB, avec une production en baisse, pose la question des effectifs. La marche du train pourrait être assurée avec seulement trois équipes et non plus quatre équipes comme c'est le cas aujourd'hui. Le plan EVS prévoit un effectif de 1000 salariés avec la création d'une centaine d'emplois nécessaires notamment au développement du parachèvement.
Un point de différence majeur existe entre ces deux plans. Le Plan Syndex ne retient que Mittal comme actionnaire alors que le plan EVS est envisagé avec Mittal ou avec un repreneur si ArcelorMittal refuse de corriger son plan.
Enfin, s'agissant de l'hypothèse retenue concernant les investissementset le chiffre d'affaires, le plan Syndex limite la totalité de ses investissements à 40 millions d'euros alors que le plan EVS les évalue à 150 millions d'euros. Pour le chiffre d'affaires, on peut évaluer l'objectif de Syndex entre 485 et 617 millions d'euros pour un REB de 22,6 à 34,5 millions d'euros. Pour le plan EVS, le chiffre d'affaires prévu est de l'ordre de 780 millions d'euros avec un REB de l'ordre de 93,6 à 109,2 millions d'euros.

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