mercredi 19 mars 2008

Les maires du bassin, avec le Codeg, demandent au Président de la République d'agir pour Gandrange

Monieur le Président de la République,
Pendant plus de quarante ans, nos communes ont été frappées par des restructurations très destructrices dans la sidérurgie et les mines de fer, provoquant des dégats irréversibles sur le plan industriel et économique, des bouleversements et des drames considérables sur le plan humain.
Certaines communes ont plus ou moins résisté, d'autres se sont maintenues, voire développées notamment celles qui ont continué à bénéficier de ressources très importantes en provenance des derniers sites sidérurgiques préservés. C'est le cas pour les communes environnantes autour du site de Gandrange. Par contre, d'autres communes, les premières touchées par la fermeture d'usines, ont vu leur économie s'écrouler, leurs petites industries s'effondrer, leurs commerces péricliter et le chômage s'amplifier. Elles ont connu l'exode de leur population, la fermeture des classes, la désertification de certains secteurs, le vieillissement de leur population... Tout cela, l'ensemble des bassins sidérurgiques et miniers refusent de le voir se poursuivre.
L'ensemble des communes des bassins sidérurgioques et miniers refuse l'extinction totale d'une industrie sidérurgique qui a fait la richesse de toute une région lorraine.
Condamner le site de Gandrange, le fleuron des produits longs lorrains, c'est faire perdre définitevement son âme à une vallée qui a vu naître l'industrie de l'acier il y a plus d'un siècle.
Programmer la fermeture définitive du site de Gandrange, c'est non seulement programmer la suppression de milliers d'emplois directs et indirects avec toutes les conséquences financières, sociales et économiques qui l'accompagnent, mais aussi renoncer à poursuivre une activité porteuse dans un contexte de forte croissance.
Le site de Gandrange-Rombas, avec plus d'un siècle d'histoire, est un symbole de développement et de richesses. Ses productions ont connu et connaissent une notoriété inégalée comme c'est encore aujourd'hui le cas pour le rail du TGV qui irrigue la France, la palplanche qui borde les ouvrages dans le monde entier et le fil machine présent dans les équipements automobiles des plus grandes marques. Si Gandrange est emblématique sur le plan industriel, il l'est aussi sur le plan technologique avec ses mutations réussies (automatisation, informatisation, nouvelle filière...). Gandrange représente aussi un symbole fort sur le plan social.
Gandrange a été une terre d'accueil de milliuers de sidérurgistes, contraints de quitter leur région frappée par les restructurations dans la sidérurgie. Gandrange a accueilli des travailleurs en provenance de la vallée de l'Orne (Homécourt, Joeuf, Moyeuvre-Grande...), des usines de la vallée de la Fensch (Knutange, Hayange...), de la vallée de la Chiers (Longwy, Rehon, Villerupt...) ou encore du bassin de Neuves-Maisons.
Le site de Gandrange, malgré une histoire mouvementée, a su résister à l'adversité en parvenant à surmonter ces difficultés structurelles et conjoncturelles. Aujourd'hui, le site de Gandrange peut encore relever le défi. Ces handicaps peuvent être corrigés. Il s ne sont absolument pas de même nature que par le passé. Gandrange ne souffre pas de surcapacités, de surproduction, de surreffectifs, de retard technologique. Les problèmes qui touchent notre site sont parfaitement solubles.
Ils concernent un coût excessif de l'électricité et de la ferraille qui plombe ses résultats. Ils concernent une mauvaise transmission des savoir-faire entre les jeunes embauchés et les anciens qui sont la cause des dysfonctionnements qui perturbent la marche des installations. Ils concernent aussi les freins mis aux gros investissements, comme par exemple le renouvellement du four électrique.
Tout cela peut trouver des réponses. Des propositions industrielles altérnatives à celles proposées par le groupe ArcelorMittal peuvent être envisagées. Elles sont à l'étude. Il faut donc, Monsieur le Président, donner du temps et des moyens à Gandrange pour, une fois encore, relever le défi et repartir sur de bonnes bases. L'appartenance de Gandrange au premier groupe mondial de l'acier, le groupe ArcelorMittal, est un atout. Que celui-ci fasse son devoir d'actionnaire pour aider Gandrange à surmonter ces difficultés passagères.
Les salariés et les populations sont déterminés. Ils veulent voir vivre le site de Gandrange. Il faut éviter ce gâchis. Nous refusons que l'aventure industrielle de Gandrange prenne fin. Ce dernier maillon de la chaîne doit survivre car notre vallée, la Lorraine et la France ont besoin d'industries. L'acier a toujours un avenir, il n'est plus besoin de le démontrer. C'est pourquoi, Monsieur le Président, nous souhaitons ardemment que vous apportiez votre aide au combat que nous menons pour que Gandrange maintienne son activité industrielle et ses mille emplois.
Veuillez agréeer, Monsieur le Président, ...

Acierix vous salue

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