lundi 23 novembre 2009

Emploi des anciens, départ pour pénibilité, embauche des jeunes : c'est le moment d'agir !

Pour éviter une pénalité de 1 % de la masse salariale, toutes les entreprises de plus de 50 salariés devront au 1er janvier 2010 appliquer un plan pour l'emploi des seniors. Aucun respect spécifique des seniors ne motive cette obligation (sinon le départ anticipé pour pénibilité serait en place depuis longtemps) mais le gouvernement veut baisser les sommes consacrées à la retraite en retardant l'âge de départ.
Ni biologiquement, ni économiquement, ni socialement, le recul de l'âge de la retraite ne se justifie.





Le recul de l'âge de la retraite ne se justifie pas biologiquement

Les progrès de la médecine, l'amélioration des conditions de travail, la protection sociale font que l'on meurt plus tard de maladie ou d'usure. Mais le vieillissement cellulaire est toujours là et justifie la retraite à 60 ans. Aussi, l'espérance de vie d'un salarié dans l'industrie lourde comme la métallurgie est inférieur de 7 à 9 ans à celle d'un cadre supérieur des professions libérales.



Le recul de l'âge de la retraite ne se justifie pas économiquement

Economiquement, le 20e siècle a vu exploser la productivité grâce à l'évolution des techniques et à la mécanisation. La participation de chacun à la vie sociale a dû se réorienter vers plus d'études et non vers plus de temps de travail. Vouloir à tout prix maintenir les gens âgés au travail c'est vouloir, dans une armée moderne, multiplier le nombre de fantassins.





Le recul de l'âge de la retraite ne se justifie pas socialement

Socialement, notre société ne peut pas contraindre des salariés à travailler au-delà de 60 ans et en même temps laisser des milliers de jeunes au chômage ou sans emploi, les privant de se construire un meilleur avenir.

Enfin, des pénibilités reconnues, mais aucune obligation à les réparer

Les négociations nationales engagées avec le patronat sur l'emploi des seniors n'ont toujours pas abouties. Que ce soit au niveau du Medef ou de l'UIMM. Pour le patronat, il est urgent de ne rien faire. Les patrons négocient mais ne veulent aucune contrainte et s'exonère de toute obligation d'objectifs.

Par exemple, l'UIMM
  • continue à affirmer que la prolongation des carrières professionnelles au-delà de 60 ans est incontournable indépendamment des nombreux jeunes au chômage,
  • elle retient des indicateurs bidons (nombre d'accès au site : www.uimm.fr) pour mesurer l'implication des entreprises et refuse de s'attaquer aux causes du découragement des salariés seniors pour le travail,
  • elle se fixe des objectifs insuffisants sur la formation ou le tutorat : faire passer de 7 à 10 % le nombre des plus de 45 ans accédant à une certification professionnelle par voie de VAE ou de formation financée par l'OPCAIM et à 20 % le nombre de tuteurs de plus de 45 ans pour les salariés en contrat de professionnalisation transmis par l'OPCAIM.
Les pénibilités reconnues

  • Fortes contraintes physiques (exemple : maintien et port de charges lourdes) ;
  • Fortes contraintes posturales et articulaires (exemple : vibrations) ;
  • Fortes contraintes d'ambiance provenant d'agents physiques ou chimiques (exemple : poussières, température) ;
  • Fortes contraintes liées au rythmes de travail (exemples : travail de nuit, travail alterné, décalé, longs déplacements fréquents, gestes répétitifs, travail à la chaîne, cadences imposées).
Si les pénibilités sont (enfin) reconnues, aucun moyen n'est pris pour
  • obliger les entreprises à répertorier les salariés qui les subissent ou les ont subies au cours de leur carrière,
  • financer les passages en temps partiel (5 ans avant la retraite permettant un départ 3 ans avant), l'entreprise étant simplement invitée à "examiner la possibilité de calculer les cotisations patronales et salariales sur un salaire reconstitué temps plein".

Aucun commentaire: