La déclaration des gouvernements est une "réaffirmation de principe de néolibéralisme". Tous les dogmes de la financiarisation de l'économie mondiale qui ont conduit à la crise sont présents dans cette déclaration.
Alors que la circulation absolue des capitaux, les innovations financières, le débridement des produits dérivés sont unanimement reconnus facteurs d'instabilité permanente, le G20 veut encourager "le développement des échanges de produits et services financiers" et faire en sorte que les institutions financières puissent "traiter des volumes croissants de produits dérivés".
Se gargarisant de "régulation" à chaque page, le G20 ne prend aucune véritable mesure contre les paradis fiscaux et ne dit pas un mot du secret bancaire, auxquels pourtant beaucoup de chefs d'Etat ou de gouvernement affirmaient vouloir mettre fin. Ne craignant pas la contradiction, le G20 affirme la nécessité d'éviter la récession, tout en appelant à "maintenir un cadre politique conduisant à la soutenabilité budgétaire", c'est-à-dire un cadre de rigueur.
Faut-il s'étonner que le bilan de trente années de politiques néolibérales ne soit pas tiré ? La montée considérable des inégalités, consécutive d'une part à la forte diminution de la part de
richesse produite allant aux travailleurs et, d'autre part, à l'application de programmes d'ajustement structurel dans les pays du Sud, est totalement ignorée par le G20. Or, le programme dit "de valeur pour l'actionnaire", corollaire de la dégradation de la condition salariale, est la cause profonde de l'emballement de la finance et de sa crise.
Aujourd'hui, on peut dire que ce nouveau consensus vient donner l'apparence de la nouveauté à ce qui n'est qu'une simple copie des préceptes qui ont conduit le monde au bord du désastre. L'effacement des dettes des grandes banques n'a posé aucun problème aux partisans du capitalisme, tandis que celui de la dette des pays du Sud attend encore de devenir une priorité.
Après avoir fait la part belle aux banquier et spéculateurs fauteurs de crise, les principaux gouvernements présents dans le G20 viennent de réaffirmer leur foi aveugle dans les bienfaits du marché roi et dans les vertus de la recherche de la rentabilité à tout prix. Le prix à payer sera celui de l'impossibilité de réduire la pauvreté et les inégalités et celui de l'impossibilité de mettre les sociétés sur une trajectoire de développement respectueux de l'environnement.
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