Je ne joindrai pas au concert symphonique de l'ensemble des dirigeants, gauche et droite confondues, qui saluent l'élection de Barak Obama, voyant dans ce nouveau président Etats-Unien un sauveur universel à l'image des héros hollywoodiens.
Certes, la victoire d'Obama est historique. Certes, elle reflète une prise de conscience forte dans la lutte contre le racisme. Certes, elle affirme un rejet sans appel de la politique ultralibérale de Bush, de ses mentors néo-conservateurs et de la mainmise de la finance sur les affaires publiques. Il y a donc un sursaut civique et émotionnel incontestable et il faut en prendre acte.
Au-delà de ces constatations qui font appel à l'affect plus qu'à la réflexion politique ou à la volonté affirmée de changer de société, un constat s'impose :
C'est bien la sphère financière et les lobbies qui ont financé en majorité la campagne de Barak Obama.
Ils l'ont fait pour deux raisons :
- Parce que l'image de l'Amérique est partout dans le monde à son plus bas niveau depuis sa création et que cela a des effets dramatiques sur toute une série de facteurs qui sont vitaux pour ce pays.
- Parce que la sortie crise financière, qui a pointé du doigt les responsabilités écrasantes du système financier en général et américain en particulier ne peut se faire, au profit du grand capital, que s'il y a une adhésion nationale, voire internationale autour du président des Etats-Unis et de la nouvelle image qu'il est susceptible de donner aux USA.
Les coups de brosse à reluire, les flatteries et autres courbettes de Sarkozy et des dirigeants politiques, en France ou de par le monde, qui défendent bec et ongles les valeurs du capitalisme, de l'OMC et du FMI, ne sont pas le fait du hasard et n'émanent pas d'une soudaine adhésion à une politique qui privilégierait le métissage, l'égalité ethnique ou toute autre considération antiraciale. Au plan nationale Hortefeux nous démontre tous les jours le contraire.
Pour eux, Barak Obama demeure l'outil qui permettra à la "révolution" ultralibérale de progresser et s'imposer définitivement. La crise financière ayant permis de faire le ménage en forçant la disparition de quelques établissements bancaires "gênants" pour regrouper tout le pouvoir financier dans les mains d'une poignée grosses structures internationales en puisant, au passage, dans la poche des contribuables. La voie est libre.
Quelle que soit sa couleur de peau, le président des Etats-Unis restera aux ordres du pouvoir économico-financier porté par l'OMC.
N'en déplaise à celles et ceux qui voudraient nous faire croire le contraire et qui, pour ce faire, emploient déjà les grands moyens.
René Balme, Maire de Grigny
Le 6 novembre 2008
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