Le projet de rapport Cotis représente un travail statistique important. Cela ne constitue pas pour autant un "diagnostic partagé".
La CGT a formulé des critiques sur certains aspects de méthode, notamment sur les comparaisons internationales et conteste certains présupposés idéologiques sous-jacents notamment en matière de SMIC, de salaires, d'emploi et de protection sociale. Cependant le projet de rapport comporte des aspects explicatifs intéressants concernant les données sur longues périodes. Il est regrettable que ces éléments soient malheureusement quelque peu escamotés dans une synthèse aux conclusions plus discutables.
Ce rapport conforte la CGT dans son opinion : il y a des problèmes majeurs d'utilisation et de partage de la Valeur Ajoutée en France :
- un niveau historiquement bas de la part des salaires dans la Valeur Ajoutée et un "manque à gagner" de l'ordre de 60 milliards d'euros par an en défaveur des salariés si l'on se réfère à la répartition de la valeur ajoutée dans les années 60 (voire 160 milliards si l'on prend 1983 comme référence),
- une forte croissance des profits distribués qui n'a permis ni une relance de l'investissement productif, ni un accroissement du taux d'emploi,
- l'explosion des plus hautes rémunérations avec pour contrepartie la précarité et une smicardisation pour une majorité de salariés.
Tout justifie les trois priorités avancées par la CGT pour répondre aux exigences portées par les salariés dans les luttes actuelles :
- une relance de la négociation salariale avec le conditionnement des aides publiques à la conclusion d'accords dans les entreprises et les branches,
- la nécessité d'une stratégie de lutte contre la précarisation des emplois et pour la qualification de toutes les catégories de salariés,
- l'urgence d'une réforme fiscale supprimant le bouclier fiscal et rétablissant la progressivité de l'impôt sur le revenu.
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