mercredi 9 avril 2008

Le diktat de Mittal

Mittal a décider de sacrifier Gandrange alors que rien d'un point de vue industriel, économique et financier ne justifie pareille décision. Bien au contraire, Gandrange dispose d'une histoire, d'une expérience, d'un savoir-faire, d'une position sur le marché, dans un contexte porteur qui donne à notre usine des atouts majeurs pour fabriquer et vendre des produits rentables. Mittal en a décidé ainsi parce que le sacrifice de Gandrange correspond à sa stratégie financière du moment.

Mittal regroupe, concentre, redéploie ses usines en Europe et dans le monde tout en continuant d'acheter d'autres usines pour atteindre des taux de profits les plus hauts possibles dans le délai le plus court possible. Aujourd'hui, c'est Gandrange qui a été désigné comme cible à abattre.

Tout a été dit pour dénoncer le choix du groupe ArcelorMittal, mais Mittal "passe outre".

Pourquoi Mittal s'est-il permis de ne tenir compte de rien, ni de personne ? Parce qu'il n'a pas rencontré suffisamment d'opposition résolue ni de résistance solide suffisante, ni de révolte affirmée.

Au fil des semaines, Mittal a constaté la résignation, le renoncement d'une grande partie des décideurs syndicaux et politiques locaux et nationaux plus enclins aux compromis et aux aménagements sociaux plutôt qu'à la pérennisation du site de Gandrange. Pourtant, la CGT a cru que c'était possible d'offrir un front uni et à toutes épreuves face à Mittal. Elle s'est trompée car c'était sans compter sur la perméabilité de ses "partenaires" très sensibles aux discours de la fatalité et du compromis à n'importe quel prix.

Une fois encore, et cela malgré 30 années de casse de la sidérurgie, ils vont se contenter d'un volet social aléatoires et de mesures industrielles très limitées. Cette situation est d'autant plus affligeante et révoltante que ceux qui se plient aujourd'hui devant Mittal sont les mêmes qui s'opposaient à Mittal lors de l'OPA sur Arcelor.

Toutes ces voix qui criaient au grand méchant loup se taisent aujourd'hui et s'applatissent comme si Mittal était devenu respectable comme par enchantement, et surtout comme si Mittal était devenu l'homme des promesses tenues et l'homme du social.

Mittal n'a jamais changé. Il est resté le parfait capitaliste, sans foi ni loi, insensible au chômage, au gâchis industriel et économique et à la détresse sociale.

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