L'écho médiatique du G20 de Londres est sans précédent. Les mobilisations sociales et les désordres économiques générés par le système n'étaient pas absents du contexte dans lequel s'est tenu le G20. Pour la CGT, sa portée pratique est à contrario modeste. Ses promoteurs annonçaient sous la pression sociale ni plus ni moins la refonte du capitalisme. On a le sentiment que le "nouveau monde" promis ressemble terriblement à l'ancien.
Sur le terrain des réformes de structures, peu d'avancées concrètes. Le FMI se voit confier un rôle élargi de "superviseur mondial" et ses moyens renforcés. L'intention peut être bonne. Sauf que ce même FMI n'a pas vu venir la crise financière il y a un an ! De plus, ses prêts demeurent conditionnés au respect des politiques dites d'ajustements structurels avec des effets sociaux graves. Le Conseil de stabilité financière sera quant à lui aux mains des banquiers centraux. Ceux-là même qui n'ont pas brillé par leur clairvoyance jusqu'à présent ! Reste la question des paradis fiscaux, emblématique à beaucoup d'égards, qui semble avoir été traitée plutôt pour l'affichage que dans la réalité. Sur ces questions structurelles, on sort de ce sommet avec une accumulation de promesses et très peu de décisions effectives.
Côté relance les milliers de milliards de dollars mis depuis 5 mois sur la table sont confirmés. Sans pour autant préciser qui, au final, paiera l'addition. Les états décident par ailleurs de relancer la négociation commerciale dite de "Doha" sous l'égide de l'OMC, sans s'interroger sur la manière de réduire les déséquilibres commerciaux qui se sont accumulés depuis 10 ans. Sans s'interroger non plus sur les questions monétaires internationales et la place du dollar. Dès lors, les mêmes causes risquent demain de produire les mêmes effets.
Par-dessus tout ce sommet a totalement ignoré les questions sociales et minimisé la place des questions environnementales et énergétiques. Le Bureau International du Travail n'a même pas été invité aux discussions alors que le FMI, l'OMC et le Comité de Bâle qui réunit les banquiers centraux ont été largement associés aux décisions. Se comporter ainsi c'est vouloir ignorer que le principal problème de la mondialisation actuelle réside dans la mise en concurrence, sans règles, des travailleurs à l'échelon du monde. Le sommet n'a pas donné lieu à une "refonte du capitalisme" mais à une tentative pour le rendre plus soutenable aux yeux des peuples qui continuerons à souffrir de la montée des inégalités.
Ce sommet marque la consécration du "G20" en lieu et place du "club des riches" qui réunissait les 7 pays les plus développés, ce qui est une avancée. Chine, Inde, Brésil, Russie... sont désormais appelés à jouer un rôle plus important dans l'évolution de l'économie mondiale. L' Europe et les Etats-Unis vont devoir en tirer toutes les conséquences. Cette avancée ne doit cependant pas mettre en sourdine le fait que la plupart des pays en développement demeurent en dehors de la régulation des relations internationales. La consécration du G20 ne doit pas remettre en cause la nécessité de la promotion de l'ONU comme l'instance suprême de cette régulation.
Reste que les décisions annoncées à grand renfort de médiatisation sont bien loin d'apporter une réponse à la crise. Les véritables causes de la récession mondiale, au premier rang des quelles la mise en concurrence par les firmes multinationales des travailleurs à travers le monde et l'ypertrophie financiaro-économique, ne sont pas prises en compte. Il appartient aux organisations syndicales et aux ONG qui partagent la même approche, de renforcer, dans les semaines à venir, les mobilisations pour un nouveau type de développement.
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