La flambée des rémunérations des patrons des grandes entreprises est loin d'être récente. Mais, aujourd'hui, elle a pris des proportions gigantesques. Un salaire annuel de grand patron peut atteindre 3 siècles de SMIC !
Primes de bienvenue, bonus, actions gratuites, stock-options, parachutes dorés, retraites chapeau... Les sommes astronomiques distribuées sous forme de rémunérations aux grands patrons soulèvent une nouvelle fois l'indignation. A l'heure où, malgré d'abondantes aides publiques, les patrons licencient en masse pour préserver le taux de profit de leur entreprise, la crise prend également des allures de crise des inégalités excessives.
Entre 1998 et 2006, le pouvoir d'achat des dirigeants de sociétés anonymes a augmenté de 68 %, alors que le salaire net moyen a seulement cru d'un peu plus de 5 %, selon une étude de l'INSEE.
C'est un phénomène nouveau et massif.
C'est à partir de 1997 que la part des 1 % des salaires les plus élevés commence à s'élever pour passer de 5,8 à 6,6 % en 2005. Cette évolution dans le monde de l'entreprise concorde avec la mise en place de réductions d'impôts toujours plus favorables aux foyers les plus riches. Dont le bouclier fiscal est l'illustration la plus parfaite.
L'écart devient insoutenable lorsqu'on décortique la rémunération des patrons du CAC 40.
Les PDG du CAC ont en moyenne touché en une journée le salaire annuel d'un salarié payé au SMIC. Au total, en 2007, ils ont perçu une rémunération moyenne de 4,7 millions d'euros, soit 308 années de SMIC. Et sont actuellement les patrons les mieux payés d'Europe. En tête de palmarès, les écarts peuvent atteindre jusqu'à 1 200 SMIC par an. Avec les dividendes, les trois plus riches ont touché jusqu'à 20 000 SMIC. De quoi faire pâlir un Henri Ford, qui préconisait dans les années 1930 un écart "admissible" de salaire de 1 à 40 dans les entreprises ! "A de tels niveaux de rémunération, toutes les études montrent qu'il n'y a pas de lien entre rémunération et performance des dirigeants".
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