jeudi 9 avril 2009

Les stock-options : pour la CGT, il faut les supprimer !


Les stock-options symbolisent à l'envi l'ère du capitalisme financier dont la crise éclate aujourd'hui. Il s'agit d'un mode de rémunération des dirigeants et hauts cadres des groupes qui vise explicitement à inciter ceux-ci à agir pour accroître la valeur de l'action de l'entreprise. La Bourse comme boussole, donc, plutôt que l'emploi, les salaires ou l'investissement.
En pratique, une stock-option est le droit accordé à un patron ou un cadre d'acheter dans le futur des actions de l'entreprise à un prix fixé au départ. Lorsqu'il décide d'exercer ce droit, donc d'acheter ces actions, le bénéficiaire ne les paie pas à leur cours réel mais au cours qu'elles avaient lorsque les stock-options lui ont été attribuées. Il ne lui reste plus, alors,, qu'à les revendre pour toucher la plus-value. Ces options ayant généralement été offertes avec un rabais par rapport au cours initial, le bénéficiaire est à peu près assuré d'être gagnant à tous les coups. Si le cours a diminué depuis le moment où elles lui ont été octroyées, il peut toujours renoncer à lever les options.
Le système est d'autant plus avantageux que les plus-values réalisées ne sont pas assujetties aux cotisations sociales et restent faiblement imposées (16 %, si les actions sont revendues six ans après que les stock-options ont été accordées).
La part des stock-options dans la rémunération totale des managers n'a cessé de croître, pour atteindre les deux tiers, au début des années 2000, dans le cas des groupes du CAC 40. En 2006, on dénombrait, dans ces mêmes groupes, quelque 150 000 bénéficiaires de cet avantage. Conjugué avec les bonus, les actions gratuites ou les retraites chapeaux (pensions dites "surcomplémentaires", d'un niveau très élevé, s'ajoutant à celles de la Sécu et des régimes complémentaires, et réservées à une poignée de dirigeants des grands groupes), ce système a contribué à faire exploser les écarts de rémunération. En 2007, les patrons du CAC 40 ont empoché 66 millions d'euros de gains sur ces options, le recordman étant Pierre Verluca, PDG de Vallourec, qui a empoché, à lui seul, 17 millions d'euros, soit l'équivalent de "trois siècles de travail du salarié moyen de Vallourec".

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