Concrètement, le Medef se prépare à remettre en question le dispositif particulier, baptisé AGFF, qui permet de financer le droit à la complémentaire à partir de l'âge de 60 ans et jusqu'à 65 ans. Il faut rappeler en effet que le patronat n'a jamais accepté que l'âge légal du départ soit fixé à 60 ans. S'il n'a pu empêcher la mise en œuvre de cette réforme, en 1981, pour le régime général, dont le sort est fixé par le pouvoir législatif, il a réussi à empêcher son application pour l'ARRCO et l'AGIRC, qui sont, eux, gérés paritairement par syndicats et patronats. Pour la complémentaire, l'âge de départ reste donc établi à 65 ans. Tout juste, le patronat a-t-il consenti à mettre en place l'AGFF, un accord temporaire (l'actuel vient à expiration en mars 2009), prévoyant une cotisation spécifique, remise en cause à chaque séance.
"On aura une négociation difficile. On peut très bien ne pas maintenir l'AGIFF" proclame ainsi le négociateur en chef du Medef. Or, si l'AGFF disparaissait purement et simplement, les assurés partant en retraite avant 65 ans subiraient une décote allant jusqu'à 22 % sur leur pension complémentaire. Pour parvenir à ses fins, le patronat, qui juge "raté" le rendez-vous de 2008 sur les retraites, met la pression sur le gouvernement pour qu'il s'engage en faveur d'une "remise à plat de l'ensemble du système de retraites", à l'horizon 2010. Comprendre : qu'il se décide enfin à faire sauter le "verrou" des 60 ans.
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