Le secteur industriel demeure toujours le secteur le plus conflictuel, mais la façon dont on y proteste connaît des transformations. Un bon exemple en est fourni par le recours aux débrayages qui témoignent aussi bien de la mobilisation que du renouveau de ses techniques. Un arrêt de travail, même de très courte durée, peut avoir des répercussions sérieuses sur une production à flux tendu.
Comme par le passé, la taille des établissements et la présence syndicale jouent un rôle décisif dans le déclenchement des mouvements. Les entreprises connaissent une situation plus agitée quand elles sont dotées de délégués syndicaux. 50 % des entreprises déclarent un conflit lorsqu'il y a des syndicats, 20 % lorsque sont seulement présents des représentants élus et 15 % lorsqu'il n'y a pas de représentant. Voilà qui tord le cou à l'idée que les syndicats seraient devenus de simples appareils bureaucratiques détachés de leur base.
Enfin, une autre idée reçue prendra l'eau, celle qui faisait croire aux vertus purificatrices de la négociation et de la nécessaire adaptation des syndicats à des pratiques plus consensuelles. Les enquêtes montrent, au contraire, qu'une forte activité de négociation va de pair avec un haut niveau de conflictualité.
La négociation fait surgir le conflit et, inversement, le conflit crée les conditions de la négociation. L'opposition entre négociation et conflit, la première étant appelée à se substituer au second, relève d'une vue de l'esprit et ne résiste pas à l'épreuve des faits.
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