mardi 3 juin 2008

ArcelorMittal : un sens très aigü du "dialogue social"

Ce conflit a éclairé d'un jour nouveau les pratiques honteuses employées par la Direction. Depuis la lutte engagée par la CGT contre le plan industriel, puis celle pour arracher des garanties sociales supplémentaires, la CGT pensait avoir tout vu des méthodes de la Direction. Elle se trompait !

On a vu les huissiers, les gardes d'ici et de Sollac ainsi que l'apparition des premiers vigiles. Puis ont suivi les menaces et les tribunaux avec, bien entendu, la tenue des réunions officielles à Metz et à Thionville mais pas une seule à Gandrange. Pour la réunion du 30 mai, ça a été le bouquet ! Le bâtiment du Gesim à l'intérieur et aux alentours était cerné par un dispositif policier digne d'une menace anti-terroriste. Des dizaines de vigiles truffaient les locaux, les gendarmes étaient au garde-à-vous, les renseignement généraux rôdaient, les CRS étaient à l'affût dans une rue à proximité et les huissiers étaient à leur poste de contrôle pour effectuer le pointage. Les militants CGT, considérés comme des terroristes ! Voilà ce que les élus CGT ont ressent. Ils se sont sentis profondément humiliés. Aujourd'hui, sous l'ère Mittal et Sarkozy, s'opposer aux fermetures d'usines et aux plans sociaux relève de la délinquance ou de terrorisme ! En défendant le site de Gandrange et l'emploi, en se battant pour des garanties sociales acceptables, la CGT ne pensait pas être traitée de la sorte. Faut dire qu'il y a un véritable contraste avec le traitement privilégié accordé aux autres syndicats. Y'a pas photo ! Ainsi va la vie. Il y a ceux qui luttent et ceux qui, allégrement, s'enfoncent de compromis en compromissions. L'histoire jugera. L'année 2008 aura été l'année de la leçon de syndicalisme. D'un côté, un syndicalisme authentique, loyal, combatif, démocratique, près des salariés, un syndicalisme fidèle à son idéal et à la cause qu'il défend et de l'autre, des syndicalistes qui insultent et condamnent les salariés en grève. Vraiment, 2008 aura été une année de contrastes. La dignité et l'indignité, le courage et la lâcheté, la détermination et la résignation.

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