mardi 26 février 2008

La méthode "Mittal" : investir sur les sites rapidement rentables

Retour en Lorraine. Usinor, Mittal, Arcelor ou ArcelorMittal : une seule logique celle du profit. L'usine de Gandrange était la propriété d'Usinor qui décide en 1993, pour suivres l'évolutions technologiques, de remplacer les hauts-fourneaux par un four électrique. Mais dès son installation, celui-ci cumule les problèmes techniques. Quand, après des années d'effort des salariés, il fonctionne normalement, le PDG, Francis Mer, estime que les aciers longs n'ont pas d'avenir et brade le site pour le franc symbolique au groupe Mittal en 1999. Les salariés croient en la renaissance de l'usine. Pas de licenciements, 300 personnes embauchées en 5 ans, un laminoir automatisé, un plan d'investissements de 60 millions d'euros. Mittal a d'abord besoin des capacités de production de Gandrange. Mais, comme un joueur d'echec anticipant ses coups, il s'en sert aussi comme d'une vitrine pour mener à bien son OPA sur Arcelor sans éveiller l'hostilité des salariés. C'est d'autant plus habile qu'Arcelor suscite la colère dans la région. En janvier 2003, le groupe européen, qui entend privilégier ses sites du littoral, plus rentables, annonce la fermeture des hauts fourneaux de Florange, situés à une quinzaine de kilomètres de Gandrange, pour 2009-2010. L'OPA réussie, Mittal promet, lui, à ceux de Florange le maintien des hauts fourneaux. La demande des produits plats et les prix sont au plus haut, le groupe fait cracher à ses usines tout ce qu'elles peuvent donner. Mais si l'on résume, la méthode Mittal, c'est poudre aux yeux : pour produire au moindre coût, les investissements promis à Gandrange n'ont pas tous été réalisés et les nouveaux embauchés n'ont pas été formés correctement. Après avoir gagné de l'argent, l'usine est donc déficitaire. "Maintenant, Mittal organise la concurrence entre ses propres sites. On ferme l'acierie à Gandrange et on investit à Florange (65 millions, soit 60% de plus que prévu) pour conserver les hauts fourneaux. Mais que se passera-t-il en 2012, quand il faudra de nouveau investir massivement sachant que le charbon est importé d'Australie et des Etats-Unis, et que le prix des aciers plats ne seront peut être pas aussi élevés ? Face à un groupe dont les logiques sont financières plus qu'industrielles, on ne peut avoir que des incertitudes."

Acierix vous salue

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